Jasper est une belle ville, très accueillante, à commencer par tous les animaux qui gambadent dans les forêts environnantes et les faubourgs.

On trouve de tout ici à commencer par plein de touristes. Si ça se trouve, c’est lié…

Le camping Wapiti – comme d’hab n’est pas donné, avec son bois en sus (on s’habitue), mais bien rendu. Il est très agréable, dans la forêt avec de grands emplacements et des sanitaires très biens et pas trop loin. On va se plaire !

L’entrée du camping est peuplée de wapitis (uniquement des mamans avec leurs petits) et de photographes accrochés à leurs sabots. N’y résistant pas, Grisemote s’approche d’aussi près que les autres d’une tendre mère lascivement en train de brouter. Pas si paisible que cela, la bébête en question commença à la regarder de travers, puis fonça la tête en avant. Si une charge peut être héroïque, la retraite de ceux qui la subisse l’est forcement moins. Piteusement cachée derrière un arbre, il fallut à Grisemote quelques minutes pour se remettre de sa surprise, avec dans la tête une question : « pourquoi moi alors que les autres photographes s’en tire plutôt bien … ? ». Peut être la french touch !

Juste avant l'assaut!

Pour nous remettre de toutes ces aventures, nous décidons de nous faire un petit restau en ville. Bigre, là aussi, on s’aperçoit que le coût de la vie est assez élevé. Nous optons pour une pizzeria conseillée par « le guide du routard ». Nous repartons avec une bonne addition et un ventre mi plein. On aurait préféré le contraire.

Après une douce nuit au camping, nous repartons le lendemain frais et dispos pour le lac Maligne. Nous nous arrêtons d’abord près du canyonMaligne qui nous retiendra un bon moment.

La route pour parvenir au lac est magnifique, entourée des pans de roches abrupts. Nous passons à côté du lac Medecine dont la caractéristique est de se vider à partir d’août à cause d’un siphon souterrain qui transfert l’eau en aval. Cette caractéristique mystérieuse du lac lui a valu une réputation sulfureuse par les indiens (et certainement les premiers trappeurs) qui y voyaient un phénomène surnaturel.

Le lac Maligne est une magnifique étendue d’eau au milieu de pics rocheux aux crêtes enneigées, célèbre pour une vue d’une de ses îles, spirit island (que nous n’atteindrons pas). Il se visite soit en vedette de tourisme, soit en canoë.

Nous prenons le contrat offensif en louant deux coques de noix à rames. Le carnet de route disait : journée en canoë. C’est vrai qu’après les longues randonnées, rien de mieux pour se détendre qu’une journée de canoë endiablée. Le plafond nuageux bas et une sorte de lassitude nous dicta de revoir nos prétentions à deux heures de location. Nous partons donc guillerets, la rame légère au milieu de cette beauté un poil glacée.

Un des deux équipages (auquel je ne participais pas ainsi que les deux plus jeunes), dyslexique de la rame, a du mal à marcher droit, ce qui s’accompagne généralement d’une ambiance chaleureuse autant qu’amicale. Nous passons la première heure en extase devant ce magnifique spectacle qui défile devant nos yeux, troublé de temps en temps par les vagues des vedettes à moteur. Nous contournons un premier jeu d’îles entre des troncs qui flottent et entamons notre retour lorsqu’un grain bien nourri déboule sur le lac pour nous rafraichir.

Certes, la lumière entre les nuances de gris sur fond de montagnes ravit l’œil des photographes et la pluie ne fut pas vraiment forte, mais le vent contraire est une véritable plaie.

Dès que l’on s’arrête de ramer, on fait marche arrière. Après une heure de lutte acharnée pour rejoindre notre point de départ à peu près dans les temps, nous arrivons épuisés. Mouais, deux heures, c’était bien … d’autant qu’ici le temps change très vite.

Dall's sheep

De retour au camping, des coups de feu nous accueillent. Nous saurons le lendemain que c’était pour effrayer 4 ours qui souhaitaient un emplacement au milieu des tentes…

D’abord la route pour y parvenir est magnifique. Elle est sinueuse et permet quelques belles vues sur la vallée et les lacs couleur émeraude. Ensuite, le site est un gigantesque cirque de falaises avec un glacier suspendu en forme de colombe les ailes déployées, le glacier Angel (bon, il faut quand même avoir un peu d’imagination, certains pessimistes y verrons peut être un corbeau albinos).

Le lac au centre est comme d’habitude dans le coin de cette couleur bleue délavée si particulière, dans lequel une langue de glacier vient baigner.

Une petite pluie froide et pénétrante vient troubler la randonnée (de quelques petits kilomètres). Même si la météo n’était pas clémente, c’est vraiment un très bel endroit à ne pas rater (nous y retournerons même une seconde fois, le jour du départ vers le nord, pour profiter de la vue sous le soleil !)

Pour laisser une trace, nous construisons des chortens, comme certains prédécesseurs, sûrs que cette trace passera les siècles.

Avec environ 120 kilomètres de randos dans les pattes en moins de 15 jours, un peu de voiture s'impose, alors en route pour l’Alaska!

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