Saint-Porchaire

Présentation

Saint-Porchaire , commune de 1800 habitants, est située en Charente-Maritime entre Saintes et Rochefort, à 30 Km des plages et des îles.

Ses habitants sont appelés les Saint-Porcherois et les Saint-Porcheroises.

Cette commune située entre Arnoult et Charente est principalement connue pour abriter le château de la Rochecourbon, l'un des haut-lieux du tourisme en Charente-Maritime. Cet édifice classé aux monuments historiques a également obtenu le label des 'Trésors de Saintonge'.

Le bourg a accueilli durant la Belle Époque l'écrivain Pierre Loti qui y logeait régulièrement chez sa sœur. Sa maison est aujourd'hui signalée par une plaque commémorative. Pierre Loti fut à l'origine de la restauration du château de la Rochecourbon et de son parc, qu'il rebaptisait volontiers le 'château de la Belle au bois dormant'.


Histoire

Les grottes de 'La Baraude' ou du 'Bouil Bleu', le long du vallon du 'Bruant' ont très tôt servi d'abris aux hommes.

Les premières prospections sont organisées à la fin du XIX par MM Lemarie et Bosse, ce dernier étant instituteur a Saint-Porchaire. Le 'Bouil Bleu' fut exploré en premier, il y fut extrait plusieurs outils datant des périodes moustériennes et auriganaciennes. En 1886, ces découvertes attirent l'attention des sociétés savantes locales notamment la 'Société d'Histoire Naturelle de la Charente-Inférieure' et la 'Société de Géographie de Rochefort' qui décident de se rendre sur place et découvrent dans la grotte de 'La Baraude' une série de silex datant de la période moustérienne

En 1924, des prospections menées par Marcel Clouet permettent de dégager une plaque calcaire recouverte de mystérieuses gravures. Brisée en deux fragments par suite de fouilles clandestines, celle-ci semble représenter les profils emboîtés de plusieurs mammouths, donnant l'impression 'd'un troupeau en marche'. Datée de la période auriganacienne, il s'agit des plus anciennes gravures préhistoriques retrouvées à ce jour en région Poitou-Charentes. Ces fouilles ont également permis de mettre à jour des éclats d'os et plusieurs outils (burins, grattoirs, racloirs carénés, lames).

En 1956, le site est de nouveau fouillé par Robert Colle, Camille Gabet et Pierre Geay. De nouvelles pièces sont mises à jour (aiguilles en os, grattoirs) et autres productions typiques du paléolithique. Ces découvertes sont suivies par une autre plus intrigante : un os humain, puis la partie supérieure d'un squelette. Tous ces indices font penser à une sépulture préhistorique, une datation au carbone14 infirme cette théorie et montre que l'ensevelissement n'est guère antérieur à la période gallo-romaine.

En 1992, une cavité laisse apparaitre d'autres ossements, appartenant quant à eux à des chevaux du paléolithique. Une grotte attenante, la 'Grotte du Sorcier' se distingue par la présence d'un autel gynécomorphe daté du magdalénien et qui aurait servi a des rites de fécondité.

En 2005, une nouvelle plaque ornée de gravures est retrouvée au cours de l'exploration d'un couloir de la 'Grotte du Triangle' par Thierry le Rouxet et Yves Olivet. Cette plaque est datée du magdalénien par le préhistorien Denis Vialou. Les gravures, d'un tracé plus élaboré mais aussi plus récent que celle retrouvée en 1924, semble représenter une tête d'équidé et de curieux symboles, peut-être ésotériques. Une partie du produits des fouilles est exposé au musée de la préhistoire attenant au parc du château de la Rochecourbon.

Des vestiges d'époque gallo-romaine proches du château laissent entrevoir la présence d'un castrum dès cette époque, le faible nombre de vestiges et l'absence de documents écrits font que cette période et le médiéval sont encore très méconnues de l'histoire communale.

La 'Forêt de Romette', aujourd'hui connue sous le nom de 'Forêt de La Rochecourbon' est mentionnée dès 1077. La paroisse est une seigneurie attestée dès le milieu du XI ème siècle, époque qui voit la construction d'un premier château-fort qui est sans doute détruit durant les combats qui secouent la région durant la guerre de Cent Ans. Saint-Porchaire est pendant plusieurs siècles une possession des seigneurs anglo-gascons, alors maîtres d'une partie de la Saintonge. L'un des seigneurs anglais à avoir le plus marqué cette partie de la Saintonge est Simon Burleigh, maître de plusieurs forteresses et qui laissa son nom a un village voisin : Beurlay.

En 1475, la Saintonge redevient française, le 'Château de Romette', propriété du seigneur Jehan de La Tour qui contribue a le fortifier. Cette forteresse devient ensuite la propriété d'une famille noble originaire de Touraine les Courbon de La Rochecourbon-Blénac.

En 1672, un duel opposant le jeune Jacques de Courbon au grand bretteur François-Amanieu d'Albret de Miossans célèbre pour avoir, entre autres faits d'armes, tué en combat singulier le mari de Madame de Sévigné se solde par la mort de ce dernier près de Mirambeau. Accusé de meurtre par Élisabeth de Pons, veuve de Monsieur de Miossans, Jacques de Courbon est incarcéré à la prison de la Conciergerie à Bordeaux en attendant son procès. Celui-ci est cependant cassé par le conseil du roi le 23 juillet, rendant a l'accusé son honneur.

En 1790, le village de Saint-Porchaire devient une commune dépendante du district de Saintes. L'année suivante, Pierre Depain, curé de Saint-Porchaire depuis 1787, refuse de prêter serment et est de ce fait considéré comme réfractaire. Emprisoné, il parvient à s'enfuir en Espagne, d'où il revient en 1797.

En 1793, à la veille de la terreur, les autorités du département ordonnent de réquisitionner les pièces d'artillerie présentes au château de la Rochecourbon. Le marquis de La Rochecourbon n'ayant pas choisi d'émigrer, le chateau n'est pas vendu comme bien national.

En 1801, la petite bourgade de Saint-Porchaire devient chef-lieu de canton en lieu et place de Pont-l'Abbé. Trois ans plus tard, c'est en qualité de 'Président du canton' que le fonctionnaire Deviaud-Fleury est convié a assister au couronnement de 'leurs majestés impériales' le 2 décembre 1804.

A la fin du XIX ème siècle, un jeune écrivain passe de nombreux séjours dans la maison de sa sœur Marie. Son nom est Julien Viaud, mieux connu sous son nom de plume, Pierre Loti. Au cours de ses fréquents séjours il flâne à travers marais, forêts et pâturages. Il tombe ainsi sous le charme d'un vieux château à demi-abandonné qui, au milieu des ronces et des mauvaises herbes lui semble être le 'Château de la belle au bois dormant' . Ce château, 'La Rochecourbon', un édifice qu'il contribue a sauver d'une ruine certaine grâce à la parution d'une tribune dans le journal Le Figaro. A sa mort en 1923, respectant ses dernières volontés, son cortège funéraire passe par Saint-Porchaire, avant de rejoindre Saint-Pierre-d'Oléron où il est inhumé.