Familles MUTRU - MOUTET
L'Histoire de la recherche de l'ascendance de Raoul MUTRU
Ou la découverte de l'Ardèche via Alger, Nice, la Suisse et le Var
Raoul MUTRU, le père de ma belle-mère Hélène, né à Mostaganem en Algérie, est décédé à El Biar sans avoir beaucoup parlé de sa famille.
L'origine de ce patronyme et les racines de cette famille sont restées mystérieuses pour ses proches jusqu'en 2005.
Nous savions seulement, par la Maman de mon mari, que l'un de ses ascendants avait été l'ami de Garibaldi.
Raoul MUTRU & Geneviève GUILLEMOT
se sont mariés le 3 mai 1919 à Paris .
De leur union sont nées à Paris deux filles :
Marie-Thérèse épouse Ritz
Hélène épouse de Yves Alexandre GONON
Raoul MUTRU & Geneviève GUILLEMOT
Marie-Thérèse et Hélène
autour de leur grand-mère maternelle
Alexandrine "Marie-Thérèse" Guillemot née Thomaron
Saint Eugène (Alger)
Après quelques années passées à Paris et à Fontenay-sous-Bois (fief des Thomaron), le couple s'est installé avec leurs filles à El Biar (Alger), 123 avenue Clémenceau lorsque Raoul a rejoint La Stelline (industrie du pétrole).
L'aventure commence à la lecture de l'acte de mariage de Raoul Mutru avec la gracieuse Geneviève Guillemot, sur lequel il est fait mention de la date et du lieu de naissance de son père Jean Louis Alexandre "Edouard" MUTRU, deux des témoins étaient Marius Moutet, député à l'époque, et René Dubois, industriel, personnes que nous rencontreront par la suite.
Cette information me fit découvrir l'Ardèche.
Jean Louis Alexandre "Edouard" MUTRU est né dans la commune Les VANS, le 9 septembre 1859. Je trouvais son acte de naissance à la mairie de Berrias, commune trouvée après maintes recherches, n'ayant rien trouvé à la mairie des Vans. Je remercie les membres du Cercle de généalogie de Lozère qui ont pris part au déchiffrage de l'acte.
La naissance a été déclarée en mairie par Victor MOUTET, grand-père maternel de l'enfant, les témoins sont ses gendres Albin COLOMB, propriétaire rentier demeurant à Banne, âgé de quarante quatre ans, et Léon Gisclard, inspecteur d'académie demeurant à Macon.
Ainsi commence l'histoire de ces GENS de l'Ardèche et des JEAN ...
JEAN Louis Alexandre "Edouard" MUTRU est le fils de JEAN Pierre Egide MUTRU, médecin chef des Hospices de Nîmes et de Dame Marie Victorine MOUTET, son épouse.
Il ne me restait plus qu'à trouver les actes d'état civil des différentes personnes citées... du moins, le pensais-je !
J'avais découvert la ville de Nîmes (découvrez la ville et son histoire sur le superbe site, colonne de gauche) et perdu beaucoup de temps en recherches infructueuses pour trouver quelques traces de ce couple. C'est alors que Romain L... du Cercle de généalogie de Lozère m'informa qu'il avait retrouvé dans ses archives, des photocopies d'une généalogie s'intitulant "Histoire d'une famille des Vans" éditée par Henry STROHL-COLOMB, (l'arrière petit-fils d'Emma MOUTET et Albin COLOMB né le 20 février 1815 aux Vans, demeurant à Banne en 1859, Président des Houillères et maire de Banne, fils d'Henry Colomb, de la famille bourgeoise des Vans connue depuis le XIVe siècle, et d'Adèle CARDONNET) dans laquelle il cite ses ancêtres MOUTET pages 320 à 340. Romain L... pensait savoir qu'un exemplaire était déposé au S.H.P.F : Centre de Généalogie Protestante à Paris. Le centre n'est pas loin de mon domicile, l'accueil y est excellent, j'ai pu consulter ce document et demander des photocopies des pages qui m'intéressaient.
Cette histoire des familles Colomb et MOUTET confirmait que Victor et Emilie MOUTET avaient bien eu trois filles : Marie Victorine épouse Mutru, Marie Léontine épouse Gisclard, Eugénie Emma épouse Colomb et un fils Joseph "Achile", avocat, notaire à Arles. Maire par intérim puis maire d'Arles de 1866 à 1870 et indiquait les divers liens de parenté entre les membres de la famille Moutet
Extraits "Histoire d'une famille des Vans du XIVe siècle à nos jours" de Henry Strohl-Colomb. "Victor Moutet, propriétaire demeurant aux Vans où il fut élu maire le 24 juillet 1837, succédant à Louis Henry Colomb" Victor Moutet avait un "livre de raison " (petit carnet relié en rouge) qui couvre la période de 1814 à 1822 : "Le 8 7bre 1815 - Dépenses. Payé pour une imposition que les Autrichiens ont faite lors de leur passage en cette ville" ...(après Waterloo et le Traité de Paris du 20 novembre 1815)..."trois cents francs sur quoi Monsieur Paul Moutet" ...(oncle de Victor)..." a compté de son argent 260 francs... 300 francs, le 10 7bre remboursés à mon oncle les 260 francs qu'il avait fournis." ..." Joseph Achille avait pour parrain et marraine Joseph Moutet, avocat, son grand-père, et Mme Ladevèze"..." Marie Léontine eut pour parrain et marraine Paul Moutet, son grand-oncle, et Mme Fouttas, sa cousine ?"..." On y trouve aussi des inventaires de vêtements et de linge (38 chemises etc...) appartenant aux Victor Moutet et à leurs enfants et qui par la qualité et le nombre de pièces, font rêver un français de 1977..." ..." Victor Moutet se rend acquéreur le 20 février 1834 devant Me Rouvière, notaire à Largentière, du domaine de Berre, commune de Berrias ...La propriété comprenait un moulin à eau, une maison de maître, un parc et des terres sur trois parcelles dite " Champmas", "Bourde", et "Jalès"..."
Ces renseignements me permettaient d'aller à la recherche des actes d'état civil, celle-ci se transforma en enquête, je remercie Liliane W... pour son travail acharné aux Archives de Privas et Roger G-P... pour ses découvertes menées dans les registres paroissiaux de cette région "tortueuse". Les ancêtres MOUTET ayant la fâcheuse habitude de prénommer leur fils Joseph ... la reconstitution de cette ascendance devint un puzzle. Le travail de Henry Strohl-Colomb est remarquable mais comporte de ce fait, quelques erreurs concernant les MOUTET. Vous pouvez retrouver la généalogie des Moutet corrigée et complétée en cliquant sur les portraits d'Emma et Edouard. Il restait à élucider une énigme. L'origine du patronyme MUTRU ?
La suite laisse deviner qu'il me fallait pouvoir obtenir les actes d'état civil des JEAN MUTRU père et fils et de Catherine FLORES. Une recherche sur Internet me révéla grâce aux relevés réalisés par l'Association Généalogique des Alpes-Maritimes, l'année et le lieu du mariage de Marie Catherine FLORES et de JEAN David Frédéric METRA : 1798 à Sainte Réparate de Nice.
Virginie C... a recherché les actes aux Archives de Nice, elle a pu retrouver cet acte de mariage et l'acte de naissance de JEAN le fils, l'acte de mariage des parents de Catherine FLORES, actes en italien ou en latin. En octobre 2005 les AD du 06 mettaient les tables et registres d'état civil en libre consultation sur Internet. J'ai pu mener mes recherches de mon domicile. Merci à Joël pour la traduction des actes écrits en latin ... ou en italien selon l'époque.
Catherine était veuve de Ludovicus GILETTA dont elle avait eu une fille : Marie Jeanne Françoise GILETTE, elle a épousé en secondes noces en la Cathédrale Sainte Réparate de Nice, "aux environs du 21 juillet1786 en l'absence de tout empêchement canonique sauf une différence de culte (l'époux étant calviniste), qui fut réglée par dispense du Saint Siège Apostolique de Rome datée du 14 juillet 1798, Jean David Frédéric Elie METRU fils de JEAN Samuel de la ville de Genève, domicilié depuis plusieurs années dans cette ville". Il est dit dans l'acte de naissance de son fils Pierre JEAN Egide qu'il y est domicilié depuis quinze ans (en 1805), il a donc quitté Genève pour venir s'installer à Nice en 1790.
En faisant des recherches à propos du patronyme MUTRU sur Google, je tombais sur une petite annonce de vente de voiture émanant de JEAN Pierre MUTRU, j'ai envoyé un message comme on jette une bouteille à la mer ... La réponse est finalement arrivée à l'automne.
Ce JEAN-Pierre MUTRU descend de Pierre JEAN Egide MUTRU par son fils Alfred, notaire à Sauve dans le Gard, le frère de JEAN Louis Alexandre "Edouard" (arrière grand-père de Patrice Gonon), ... qui a eu deux fils JEAN et Raymond... qui a eu un fils Pierre ... qui a eu un fils JEAN-Pierre. Cette lignée est donc "cousine" de celle d'Hélène Mutru (la mère de Patrice Gonon). En croisant nos informations, nous avons pu établir que quatre enfants sont nés de l'union Pierre Jean Egide et Marie Victorine :
Alfred né en 1843 à Nîmes, Henri en 1846 à Nîmes,
Marie, Jean Louis Alexandre "Edouard" en 1859 Aux Vans, Nîmes connaissait une période d'inondations.
Paris, le 3 mai 1919, mariage de
Raoul MUTRU & de
Geneviève GUILLEMOT
Cliquez sur le blasson, vous serz dirigé vers un superbe site (privé - tous droits réservés aux auteurs) qui vaut de faire un détour par l'Ardèche autant pour les paysages que pour l'histoire des hommes de cette région fantastique.
Nîmes
Cliquez sur le blason (ci-dessous) pour visiter l'extraordinaire site personnel de Georges Mathon :
"Némausensis", dans lequel "il traite le régionalisme sous de multiples formes : Histoire, Patrimoine, Traditions, Langue, Généanogie, Photos anciennes, Anecdotes.
Il est dédié à tous les amoureux de" cette "belle région"
et reste la propriété de l'auteur.
Berrias et Casteljau - Les Vans
deux communes associées.
Situées à 38 km d'Aubenas, 70 km de Montélimar , à 10 km des Vans, elles bénéficient d'un climat méditerranéen et d'un ensoleillement exceptionel. Altitude : 120 mètres. 550 habitants.
Victor Moutet marié à Emilie
propriétaires du domaine de Berre
vendu en 1873 à Delphine Jalifie
veuve de de Jean Tur
(Me Bonneru, notaire à Nîmes)
Emma MOUTET épouse d'Albin COLOMB,
fille de Victor et Emilie MOUTET
Au mois de juillet 2009, et avec la précieuse aide de deux généalogistes suisses, j'ai pu retrouver l'ascendance suisse des MUTRU dans le canton de Vaud. Jean Samuel y est né, s'est ensuite installé à Genève, son fils Jean David Frédéric Elie s'est marié à Nice avec Marie Catherine Augustine FLORES. Le couple a eu six enfants dont Edouard(o) (ami de Garibaldi dont on peut retrouver dans plusieurs livres retraçant l'histoire de ce dernier. Edouardo est mort dans un naufrage Rio Capivari devant les côtes du Brésil) et Pierre Jean Egide, Chirurgien Major de la Marine Royale, puis Médecin-chef des Hospices de Nîmes. Il a épousé Marie Victoire MOUTET, fille Victor & Emilie. Egide & Marie Victorine sont les parents de Jean Louis Alexandre "Edouard" MUTR, cité dans le paragraphe précédent ...
PERSONNAGES de la FAMILLE :
Le "cousin Marius" Moutet
" C'est dans les murs de Berre qu'après l'armistice de juin 1940, poursuivi par les Allemands, Marius Moutet (issu d'un oncle de Mme Albin Colomb (Emma Moutet) et de Mme Egide Mutru (Marie Victorine Moutet), ancien ministre des Colonies de la IIIe République, député de la Drôme, avocat à la Cour d'Appel de Paris, sénateur, puis Doyen d'âge du Sénat, vint demander asile à son cousin et ami d'enfance Roger Colomb, qui l'hébergea en secret, le temps qu'une barbe dissimulatrice couvrît ses joues, avant que le "cousin Marius" partît clandestinement pour la Suisse, muni de faux papiers ..." Extrait "Histoire d'une famille des Vans du XIVe siècle à nos jours" de Henry Strohl-Colomb.
tous droits réservés aux auteurs
Témoin au mariage de Raoul MUTRU son cousin, avec Geneviève Guillemot. Parrain de leur fille aînée Marie-Thérèse MUTRU.
Député de la Drôme 1929 - Ministre des Territoires d'Outre-Mer 1946 - Doyen du Sénat 1968
Archives privées conservées au CAOM, tous droits réservés aux auteurs.
Les aventures de l'oncle Eduardo (Edouard MUTRU), frère de Pierre Jean Egide MUTRU lien de parenté avec Patrice Gonon
par Brigitte-H Gary Gonon – novembre 2006
Inspiré des textes* que vous pouvez trouver sur le Net. © All rights reserved.
Edouard MUTRU est né le 19 janvier 1810 à Nice, où trois ans plutôt, le 4 juillet 1807, naissait Giuseppe Garibaldi.
Les deux hommes sont devenus amis, animés tous deux par la cause, la libération et l’unification de l’Italie. Membres de la Charbonnerie puis de la Franc-Maçonnerie **. Ils adhérent aux idéaux mazziniens, s'inscrivent à "Jeune Italie",mouvement politique qui tente de faire de l'Italie une "république démocratique unitaire", voir sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Giuseppe_Garibaldi . Surveillés par la Police, arrêtés, Giuseppe Garibaldi s'évade, il est considéré comme déserteur et comdamné à mort par contumace, Eduardo est relaxé. Garibaldi décide de partir en Amérique du sud pour Rio de Janeiro accompagné de ses fidèles amis dont Eduardo MUTRU, pour y continuer l'action menée en Europe. C'est lors de la Guerre des Farrapos (Révolution Farroupilha : soulèvement républicain contre le gouvernement impérial du Brésil) qu'a lieu le naufrage de la Farroupilha en pleine tempête, dans l'océan Atlantique, Etat de Santa Catarina au Brésil. 'Eduardo y trouva la mort le 14 juillet 1838 : "Le premier objectf était la conquête de Lagune. La commande de l'expédition fut donné à David Canabarro pendant que Garibaldi eut la responsabilité des forces navales. Le 14 Juillet il entra dans l'Océan Atlantique, mais à cause de la mer en tempête et de l'excessif chargement la Farroupilha, gouvernée par Garibaldi, seize des trente composants de l'équipage se noyèrent, entre lequel les amis Mutru et Carniglia ; le niçois fut l’unique survivant italien. Il lui fut alors donné le commandement du Seival à Garibaldi avec la volonté de retirer la domination des mers aux impériaux." Texte original traduit du portugais avec l’aide de SYSTRAN- **Rumo à tramandai .
Extrait des Mémoires de Garibaldi traduit du manuscrit original pas Alexandre Dumas" Alors, je revis Edouard Mutru, celui qui, après Carniglia, m'élait le plus cher, celui auquel j'avais poussé un fragment d'écoulille, en lui recommandant de s'y cramponner de toutes ses forces. Sans doute, la violence de la mer lui avait arraché l'épave des mains. II nageait encore, mais épuisé, et indiquant par la convulsion de ses mouvements l'extrémité où il était réduit. J'ai dit combien je l'aimais; c'était le second frère de mon cœur, que j'allais perdre dans la journée. Je ne voulus pas devenir en un instant veuf de tout ce que j'aimais au monde. Je poussai à la mer le fragment de navire qui m'avait servi à moi-même pour m'aider à gagner le rivage, et je m'élançai au milieu des vagues, retournant avec une profonde indifférence chercher le péril auquel je venais d'échapper. Au bout d'une minute, je n'étais plus qu'à quelques brasses d'Edouard; je lui dis — Tiens ferme ! courage... me voilà ! Je t'apporte la vie. Vaine espérance, efforts inutiles; au moment où je poussais vers lui l'épave protectrice, il s'enfonça et disparut. Je jetai un cri, je lâchai mon soutien, je plongeai. Puis, ne le trouvant pas, je pensai qu'il était peut-être revenu à la surface de l'eau. J'y revins : rien ! Je replongeai de nouveau, de nouveau je remontai. Je poussai les mêmes cris de désespoir que pour Carniglia ; comme pour Carniglia tout fut inutile ; il était englouti, lui aussi, dans les profondeurs decet Océan, qu'il n'avait pas craint de traverser pour venir me rejoindre, et pour servir la cause des peuples. Encore un martyr de la liberté italienne, qui n'aura pas sa tombe, qui n'aura passa croix!" Source : Mémoires de Garibaldi (Alexandre Dumas)
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** En 2004, je suis passé devant un immeuble vers le canal Saint Martin, qui abrite l’Association des Amis de Garibaldi (qui continuent la lutte de Garibaldi pour la libre pensée), dont j’ai retrouvé l’adresse toujours avec l’aide de Google : 20 rue des Vinaigriers 75010 PARIS.