En cette matinée du 1er mars, nous voilà enfin en route vers notre destination de vacances, l'île de Carp située à 45 kilomètres environ au sud de Koror.
C'est l'occasion d'un premier passage à proximité des Rock Islands, ces îlots calcaires d'origine volcanique de la forme de champignons entourés de lagons couleur turquoise et de récifs coralliens.
Au bout d'une heure, nous débarquons à Carp Island. Le dépaysement est total ! 28 degrés dans l'air et dans l'eau, c'est le bonheur !
Carp est une petite île en forme d'étoile de moins de 2 kilomètres dans sa plus grande largeur, recouverte d'une jungle impénétrable et bordée de quelques plages de sable blanc. Seule l'extrémité d'une des branches de l'étoile est occupée par le resort.
L'établissement propose une douzaine de cottages avec sanitaires privés ainsi qu'une "dive house" (dortoirs avec sanitaires partagés extérieurs) répartis dans un jardin de cocotiers.
Notre cottage est un Seaside Cottage, avec une petite terrasse et une grande baie vitrée donnant sur la plage Ouest.
Si l'extérieur est plutôt sympa, l'aménagement intérieur est spartiate et vieillot. Les sanitaires, certes privés, sont sur le palier du bungalow, c à d qu'il faut sortir de la chambre pour accéder à la salle de bains.
Pas de climatisation, juste un ventilateur. Pas d'eau douce, de l'eau saumâtre aux robinets, mais des bonbonnes d'eau à disposition gratuitement pour boire au restaurant.
Ce n'est pas vraiment une surprise car tous les sites Internet décrivant cet hôtel signalent son côté "simple et un peu ancien". On s'y attendait donc un peu.
Alors si nous l'avons choisi malgré tout, c'est pour son environnement naturel exceptionnel entre palmiers, sable blanc, mangrove et forêt tropicale.
Pour avoir une idée de la densité de la végétation sur le reste de l'île, il faut suivre le "Jungle Trail" qui, en 30 à 40 minutes, nous mène à la pointe nord à travers une mangrove luxuriante peuplée d'arbres géants jusqu'à une jolie petite plage, comme le montre cette carte.
En chemin, une curiosité étonnante, une grosse meule de pierre percée d'un trou en son centre. C'est une monnaie de pierre qui fait partie du système monétaire de l'île de Yap, située pourtant à 400 kilomètres de Palau.
Ces monnaies de pierre ont été réalisées en aragonite, une variété de carbonate de calcium qui curieusement n'existe pas à Yap. Le principe était donc le suivant : quelques habitants de Yap étaient envoyés par leur chef de village à Palau. Ils y prélevaient l'aragonite et taillaient sur place ces roues de pierre. Elles étaient ensuite ramenées à Yap au bout d'un voyage de cinq jours en haute mer. Les plus petites pièces servaient aux échanges de tous les jours, les plus grandes à des transactions plus importantes.
Certaines pièces pouvaient atteindre plus de 3 mètres de diamètre, 50 cm d'épaisseur et peser plus de 4 tonnes.
En raison de leur taille et poids, les plus grandes pièces restaient en général à la même place en changeant de propriétaire. Seul leur emplacement était transmis oralement d'un acquéreur à l'autre.
Il est ainsi fait mention d'une famille de Yap, très riche, uniquement parce qu'elle détenait une grande pierre tombée au fond de l'eau pendant son transport.
Depuis lors, les roues de pierre ont conservé certaines fonctions monétaires de nos jours, parallèlement au dollar américain qui est devenu la monnaie de l'île.
Après cette brève digression, revenons-en à l'île de Carp et à son principal atout, sa situation à moins d'une demi-heure des principaux sites de plongée.
Ce sera par conséquent notre activité principale et l'objet du chapitre suivant ;-)