Historique du lieu et travaux...

Une histoire, une construction...

Au début, un placement...des travaux !!!

J’ai acheté les murs de ce local en septembre 2005. Cinq années de travaux en parallèle avec mon travail d’éducateur spécialisé.

L’occupant avait un atelier de ferronnerie d’art décoratif, les personnes du quartier se rappelant de la fleuriste qui s’y était installé auparavant.

Mes amis proches ont été surpris du fait de l’achat d’un tel endroit. J’ai moi-même eu le sentiment d’avoir peut être fait une grosse erreur d’investissement et d’avoir sur estimé ma force face à l’ampleur des travaux à effectuer, au coût, et au temps à y consacrer.

La motivation d’origine était un placement financier. J’avais vaguement eu l’idée d’un salon de thé avec une vente possible de plantes en pots concomitante. J’ai alors fait une première approche à la chambre du commerce par une journée de formation à la création d’entreprise. Cela m’a vite découragé, car pour financer ce projet, il aurait fallu que je continu à travailler à temps plein à mon travail, tout en m’occupant de ce commerce… Impossible.

RESTAURATION du local

J’ai alors décidé de me lancer dans la restauration de ce lieu sans trop savoir ce que j’y ferai, ni combien de temps cela prendrait. Petit à petit j’ai eu à cœur d’investir ce lieu que je visualisais déjà comme potentiellement agréable et accueillant. J’ai eu également l’audace de croire que je serai comme "accompagné" au fur et à mesure de ce projet et que Dieu m’aiderait à trouver la force d’aller jusqu’au bout.

Des désillusions et découragements tout au long des travaux:

J’ai eu de nombreux déboires et difficultés qui n’ont pas manqué de me décourager régulièrement.

Il y a eu tous les problèmes d’infiltration d’eau, avec un taux d’humidité qui semblait ne jamais se résorber. La salle d’eau vétuste, de la voisine du dessus où un expert est passé. Il ne s’agissait que des joints de la baignoire. Les infiltrations venaient par ailleurs d’une fuite d’un appartement de l’immeuble à l’arrière, fuite connue depuis une dizaine d’année par l’occupante que j’ai visité, qui ne comprenait pas le montant de ses factures d’eau très élevées. Ces infiltrations venaient également de la toiture d’à coté, complètement poreuse et pourrie. Des travaux ont été enfin faits par la co-propriété voisine. J’avais fait mon enquête auprès de tous les occupants de l’immeuble et tous se plaignaient d’une humidité importante, rien n’avait été décelé jusqu’à présent. Une des poutres de l’arrière du local à du être rajoutée pour renforcer les poutres pourries au niveau du mur. Il a fallu se battre en réunion de copropriété, où je passais pour un obsédé de l’humidité.…

Un fameux été, j’ai moi-même percé la colonne d’eau en plomb de l’immeuble, la veille du 15 août !!! Ce qui m’a valu beaucoup de stress…

La vitrine a dû être également changée à cause d’un incident (une voiture y est rentrée dedans), stress des assurances, de la recherche d’une entreprise.

Les travaux commencent

La présence de mon père et de ma mère

Je me suis lancé dans de gros travaux, en n’y connaissant rien, mais en ayant à cœur d’aller jusqu’au bout.

La première « chance » que j’ai eu c’est la motivation de mon père à venir m’aider. Il est ainsi venu 5 étés (allant de 1 semaine à trois) au mois d’Aout. Mon père est plâtrier. Il a refait tous les doublages de la pièce du fond, ainsi que tous les plâtres, les plafonds … en brique. C’est du très solide. Ma mère s’occupait de la cuisine. J’ai travaillé avec mon père, premier motivé par cette « construction ».

J’ai découvert mon père toujours passionné et amoureux de son métier, pourtant retraité. J’y ai vu la joie de son travail et du cœur à l’ouvrage. Il est décédé en mars 2010, ce qui donne à ce lieu une valeur forte d’héritage pour moi. Le travail qu’il a permis est formidable.

Je casse :

J’ai commencé par casser le maximum de choses : les faux plafonds, les plâtres des murs (merci Pierre pour ton aide), cloisons, fenêtres murées, étagères, structures en fer, puis une ancienne chambre froide capitonnée de ciments, isolé de polystyrène. C’est derrière cette chambre froide que tout avait pourrit au point que les poutres ne touchaient plus le mur par endroit ….Jean-Marc (Lyon 7°), m’a beaucoup aidé pour la déchetterie, avec une quantité invraisemblablement de gravats, de fils électriques, de bois , de ferrailles… D’autres voyages avec ma mère ont pu se faire à la déchetterie. Je ne compte plus les allers-retours.

Je construit :

J’ai réfléchie pour que l’espace soit aménagé au mieux. C’est à ce moment là que je décide de l’emplacement des toilettes, d’une douche, d’un réduit pour le rangement de matériels. J’ai loué un véhicule pour faire venir une palette de briques, des sacs de plâtres… Mes parents venaient de Caussade (82), bien chargés avec tout le matériel : taloches, règles, toute sorte d’outils.

J’ai profité des doublages pour mettre des gaines pour l’électricité. Tout est bien « camouflé ».

J’ai tenté de sabler les poutres en louant du gros matériel… J’en ai sablé une partie, mais le taux d’humidité était tel que la sableuse ne fonctionnait pas… J’étais pourtant bien équipé avec un scaphandrier… (dommage : pas de photos) Merci Jean-Michel pour ton soutien et ton aide. Catherine J. était passé nous faire un petit repas !

Je me suis beaucoup inquiété pour mes finances car je n’avais pas prévu d’argent pour les travaux. Toutes mes économies de chaque année y sont passées. Cet argent a servi essentiellement à l’achat du matériel qui est finalement très cher.

Deuxième « chance », c’est la connaissance de Jean-Luc, mari de Sophie dont je connais sa sœur Cécile. Lors d’un repas chez eux, je leur partage mon soucis pour la plomberie me voyant parti pour un budget hors de mes possibilités. Jean-Luc m’a finalement proposé de m’aider à faire la plomberie et c’est grâce à lui si elle est aussi parfaite ! Merci Jean-Luc ! J’ai été un peu le commis de service, observant et faisant passer le matériel. Jean-Luc m’a impressionné par sa persévérance et son sens de la construction. Une logique que nous n’avons sans doute pas en France.

Je me suis lancé dans le nettoyage du mur en pierre. J’ai du l’attaquer au burineur, car le fond était enduit de ciment.(travail sur plusieurs jours) . J’ai ensuite fait les joints entre les pierres… Florence était là ! J’ai appris à utiliser une bétonnière et à faire le mélange. Ariel, mon voisin m’a tout expliqué : super !

J’ai cependant passé une nuit blanche pour finir ce mur : le ciment ne séchait pas et il fallait le faire avant qu’il ne soit trop sec, pour dégager les pierres et obtenir des joints légèrement en retrait. Je travaillais à 7h00 ! Tout à été fini à temps. Un moment de bonheur !

Au fur et à mesure des travaux, j’ai eu des encouragements de beaucoup. Je retiens celui de Céline , de Claire, de Frédéric, Dominique, Catherine, Joel, et j’en oublie sans doute... Les regards plus ou moins amusés des passants, des gens du quartier, des visites surprises, des questions, des curieux (- « ça va être quoi votre truc ? »)

Ce fut le tour de l’électricité ! Je savais bien faire de petits branchements… mais c’est bien tout. C’est François Régis qui s’est senti de m’aider à ce niveau… Un pro hors pair ! Je n’ai pas tout compris ... pour moi , c’est trop compliqué…En tout cas, il y a beaucoup de fil électrique dans le local. Des prises, des lumières, tout cela réfléchi pour l’utilisation optimale du lieu. Il m’a également beaucoup conseillé pour les câbles nécessaires au vidéo projecteurs, cachés dans les faux plafonds, aux branchements divers et variés.

Tous ces fils sont bien cachés. Dans la salle principale, j’ai réfléchi à un caisson en placoplâtre qui englobe certaines poutres perpendiculaires aux autres et qui permet un éclairage allogène. Jean-Marc de Marseille m’a aidé pour installer l’isolation et le placo au plafond… Un petit coucou de John pour voir les travaux. Une semaine de dur labeur…J’ai appris comment tailler le placo et faire ce caisson, pas facile avec l’irrégularité des poutres. Le résultat est concluant !

J’ai particulièrement aimé faire les peintures des murs et plafonds. Un petit coup de main d’Alexandre à un moment où je voulais avancer, avec l’échéance de mes 40 ans !

Chaque phase de travaux a été plus ou moins difficile. Pour moi, il s’agissait d’apprendre sans connaître vraiment ce que j’allais faire. Peur et angoisse de faire des erreurs, de perdre du temps, de ne pas faire assez bien… Les choses se sont faites les unes après les autres et je crois, au moment et avec les personnes qu’il fallait.

La providence aidant, je n’ai manqué de rien….

Une phase restait à faire : le carrelage. J’ai fait intervenir un maçon pour faire couler une chape pour la pièce du fond.

J’ai ainsi fait les faillances de la salle d’eau et des contours des éviers, pour finir par le carrelage du sol en novembre 2010, fierté de ce que j’ai fait par moi-même, toujours avec la peur de me tromper. J’ai seulement utilisé et grillé 2 machines pour couper le carrelage, en panne à la dernière plainte coupée. Joël est passé m’encourager un moment.

J’ai eu le plaisir de choisir la décoration selon mes goûts : joie de choisir de beaux rideaux, des cadres avec des photos que j’ai faites moi-même, couleur des peintures murales, la vitrine que j’entretien avec des plantes (que du naturel !). Dernièrement, j’ai repeint en rouge un meuble récupéré pour décorer la pièce du fond, une étagère sous la fenêtre, encore de petits détails de déco et de finitions comme des étagères.

La cour est le dernier espace restauré. J'ai finalement décidé de refaire la "verrière" avec des panneau translucides. En me documentant, j'ai trouvé des plan pour construire l'architecture... J'ai pu loué un camion pour charrier ces plaques. Une bonne semaine de travail, car beaucoup de petites choses à faire, comme les découpes des poutrelles, ou les joints. Catherine m'a bien encouragé, jusqu'à l"installation des barres de finition. Elle est tombée au bon moment !

Un grand merci à tous ceux qui m’ont aidés et encouragés. C’est à ces moments là que je me reconnais pas grand-chose, mais qu’avec le temps et la confiance, j’obtiens ce qui m’avait semblé impossible. Je suis reconnaissant de n'avoir manqué de rien au moment où j'en avais besoin. J'ai perçu combien j'avais été accompagné par la grâce de Dieu. J'ai confiance que ce lieu continue à se construire par les rencontres et ce qui s'y passe.

Peut être y aura-t-il d'autres aménagements? La cave? A suivre....

Jean-Marc