Le fil rouge du cycle est développé ci-dessous, sous le programme.
15 octobre 2024 à 11h
LE COURAGE DE LA NUANCE
Jean BIRNBAUM, journaliste et essayiste, dirige Le Monde des Livres, supplément du journal Le Monde. Ses ouvrages les plus récents sont Le courage de la nuance (Seuil, 2021) et Seuls les enfants changent le monde (Seuil, 2023).
5 novembre 2024 à 11h
LE COURAGE DE LA DIVERSITÉ
Marie-Rose MORO, psychiatre de bébés, d’enfants et d’adolescents, psychanalyste, professeure des universités, spécialiste de clinique transculturelle, a écrit Maternités en exil. Mettre des bébés au monde et les faire grandir en situation transculturelle (La pensée sauvage, 2023) et Accueillir les enfants migrants et leurs parents (Yapaka, 2023), avec R. Radjack.
19 novembre 2024 à 11h
INTELLIGENCES ANIMALES: ÉPATANTES !
Emmanuelle POUYDEBAT, zoologiste, biologiste, directrice de recherche au CNRS et au Museum national d’histoire naturelle, s’est spécialisée dans l’évolution des comportements animaliers et a publié notamment Mes plus belles rencontres animales (Odile Jacob, 2023).
10 décembre 2024 à 11h
IDENTITÉS PLURIELLES - LES MOTS QUI SÉPARENT OU QUI RÉPARENT
Rachel KHAN, juriste, actrice, conseillère politique, athlète, aux racines multiples, est l’auteure récemment de Racée (L’Observatoire, 2021) qui a reçu le prix littéraire des Droits de l'Homme pour l’année 2021, et de Encore debout : la République à l’épreuve des mots(L’Observatoire, 2024).
7 janvier 2025 à 11h
WOKISME, CANCEL CULTURE, VIOLENCES INTELLECTUELLES ET SOCIALES :
LA GUERRE DE TOUS CONTRE TOUS ?
Emmanuel TOURPE, philosophe, professeur des universités, directeur de médias de service public et privés, a publié dernièrement Un temps pour rêver, un temps pour agir (Racine, 2022) et A l'amour que vous aurez les uns pour les autres (Artège, 2024).
21 janvier 2025 à 11h
SOCIÉTÉS MODERNES ET SOCIÉTÉS AUTOCHTONES, ENSEMBLE, IMAGINONS DEMAIN
Eric JULIEN, géographe, diplômé en sciences politiques, consultant, a co-fondé l’Ecole pratique de la nature et des savoirs pour expérimenter une société où nature et modernité pourraient explorer de nouvelles alliances. Il a notamment écrit Kogis, le monde de Sé (Albin Michel, 2014) et réalisé deux documentaires pour France 3 et France 5.
4 février 2025 à 11h
COMPOSER UN MONDE EN COMMUN
Gaël GIRAUD, prêtre jésuite, économiste, centre sa recherche sur la relation entre l’économie, les sciences politiques et la bifurcation écologique. Ses derniers livres sont Composer un monde en commun. Une théologie politique de l’Anthropocène (Seuil, 2022), un ouvrage (en italien) préfacé par le Pape et Le capital que je ne suis pas ! Mettre l’économie et le numérique au service de l’avenir (Fayard, 2024, avec A. Alombert).
18 février 2025 à 11h
LES MULTIPLES TALENTS DU CERVEAU DROIT
Paolo BARTOLOMEO, neurologue, directeur de recherche INSERM à l’Institut du cerveau, spécialiste de l'étude des troubles de l’attention, s’intéresse notamment à l’impact de la musique sur le cerveau. Il a publié Penser droit (Flammarion, 2020) et Dernières nouvelles du cerveau (Flammarion, 2023).
11 mars 2025 à 11h
L'UNIVERS ARTISTIQUE DES VIVANTS
Vinciane DESPRET, psychologue et philosophe des sciences, professeure à l’ULiège et à l’ULB, passionnée d’éthologie, a publié, entre autres, Habiter en oiseau (Actes Sud, 2019), Et si les animaux écrivaient ? (Bayard, 2022), Les morts à l’œuvre (Les Empêcheurs de penser en rond, 2023).
25 mars 2025 à 11h
POUR UNE APPROCHE SUBJECTIVE DES RELATIONS INTERNATIONALES
Bertrand BADIE, politologue, spécialiste de relations internationales, est l’auteur de nombreux articles et ouvrages dont, récemment, Vivre deux cultures. Comment peut-on naître franco-persan ? (Odile Jacob, 2022), et Pour une approche subjective des relations internationales (Odile Jacob, 2023).
Changer notre rapport au monde: croiser savoirs, cultures, sagesses
« On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré. »
A. Einstein
Ce programme de conférences sera l'occasion de convoquer d’autres regards, savoirs, cultures et sagesses pour nous aider, dans les crises actuelles, à repenser notre manière d’interagir avec notre environnement, avec les autres, humains et non-humains.
Le rapport au monde de nos sociétés modernes occidentales est caractérisé notamment par des progrès scientifiques et technologiques qui ont permis des développements de prospérité, de santé, des niveaux d’éducation, … inédits.
Dès l’école, la pensée scientifique, rationnelle, experte, réductionniste, souvent dualiste, favorisant le quantifiable, l’observable, le matériel, les valeurs qualifiées de masculines, façonne notre rapport au monde. Celui-ci est marqué aussi par un attrait pour la modernité, par des rapports de domination. Ces prismes ont primé sur l’intuition, la perception, l’émotion, l’imagination, l’intégration de la complexité et de l’interdisciplinarité, la vision holistique, la spiritualité, les valeurs dites féminines… Nous avons souvent considéré la nature d’abord comme une réserve de ressources à la disposition de l’homme.
Beaucoup ont cru que la démocratie, la tolérance face à la différence, notre conception de la liberté individuelle comme bien suprême, notre priorité accordée au développement économique,… s’imposeraient de facto à d’autres régions du monde car porteuses de bienfaits indéniables et universels. L’Occident semble avoir pensé que la mondialisation conduirait inéluctablement à un monde en paix et démocratique, évolution qui serait favorisée par le déploiement de communications tous azimuts.
Or, force est de constater qu’aujourd’hui nos idéaux ont été partiellement détournés et que les évolutions récentes ne donnent pas raison à ce scénario. La guerre est de retour sur nos continents, nos modèles économiques détruisent les conditions de vie sur terre, les inégalités croissent à nouveau dans et entre les pays, la santé mentale dans nos pays soi-disant progressistes est au plus bas, les discours se radicalisent et la société se polarise de plus en plus, notre modèle de démocratie est malmené dans de nombreux pays, …
Que pourrions-nous (ré-)apprendre d’autres savoirs, cultures, sagesses, que nous aurions oublié ou négligé, dans l’euphorie des bienfaits du progrès scientifique et technologique et du développement économique ? Pourrions-nous, avec humilité, reconsidérer notre rapport au monde, l’enrichir en écoutant d’autres voix, en suivant d’autres voies ? Pourrions-nous ainsi améliorer notre compréhension, nuancer nos perspectives, réévaluer nos croyances et pratiques, transformer notre interaction avec le monde et de la sorte ouvrir des possibilités plus inclusives et durables?
Certains conférenciers nous inviteront à repenser nos préjugés et stéréotypes, pour mieux dialoguer avec l’autre, le différent, à pratiquer la nuance, à prendre en considération les différentes perspectives culturelles dans les dialogues et dans le domaine de la santé mentale.
D’autres attireront notre attention sur les richesses de la sagesse et des savoirs des peuples autochtones, et nous rappelleront que certaines réponses aux défis contemporains résident sans doute dans les pratiques et philosophies ancestrales négligées par le monde moderne, y inclus dans d’autres rapports à la propriété que les nôtres. La reconnaissance et l’ intégration de ces savoirs dans les sciences, l’économie, la politique, pourraient ouvrir la voie à des solutions innovantes et durables, réconciliant développement économique, préservation de l’environnement, respect de la dignité humaine et du vivant.
Que pouvons-nous par ailleurs apprendre des animaux, de leur rapport au vivant, à l’art ? Quels apports l’éthologie nous offre-t-elle dans la compréhension de notre proximité avec les animaux autres qu’humains et, plus globalement, de notre interdépendance avec tout le vivant?
On a longtemps considéré que les deux hémisphères du cerveau étaient le siège d’activités cérébrales différenciées. Les récentes recherches en neurosciences nous invitent à sortir de cette pensée binaire et à découvrir des richesses insoupçonnées de notre cerveau.
Pour appréhender la complexité d'un monde de plus en plus fragmenté et chaotique, la géopolitique traditionnelle doit intégrer l'humain avec ses composantes subjectives telles que la mémoire, la perception, l’émotion, la culture...
Nous sommes confiantes que les contributions de conférenciers variés, de qualité, nous aideront à repenser notre rapport au monde de manière plus holistique et nuancée, à renforcer notre capacité à embrasser la diversité, à reconnaître notre interdépendance avec toutes les espèces vivantes, à contribuer à un monde plus juste, résilient, harmonieux.