La chorale Croq'Notes participe de 2009 à 2011 au projet d'Opéra LEENA en langue Wolof.
Contexte
Ce projet, inscrit dans le cadre de l'année européenne du dialogue interculturel est mené depuis 2007 par Migrations Culturelles Aquitaine Afriques, associé à l'UTSF (Union des Travailleurs Sénégalais en France). Il est aidé et accompagné par l'ACSE (Agence pour la Cohésion Sociale et l'Egalité des Chances), l'IDDAC et l'Opéra de Bordeaux, et soutenu par des associations de spectateurs et des médiathèques de la Gironde.
Description
Depuis un an, Boris Boubacar Diop, écrivain sénégalais a résidé trois fois à Bordeaux dans le cadre de ce projet. Il a participé à de nombreuses rencontres littéraires, artistiques et culturelles et a animé un atelier "WOLOF" auprès de jeunes français, franco-sénégalais, et sénégalais réunis par l'UTSF. C'est de ces résidences, de l'attrait d'un vaste projet fédérateur qu'est née l'initiatiative commune de création d'un opéra en langue wolof. Idée qui a séduit un certain nombre d'opérateurs culturels, tant institutionnels qu'associatifs.
Acteurs
El Hadj Ndiaye écrit la mélodie de l'opéra LEENA. Mathieu Ben Hassen en a réalisé l'orchestration, les arrangements musicaux, et l'écriture des partitions pour les chants à interpréter par les choristes. L'ensemble du spectacle musical sera mis en scène par Guy Lenoir.
Dates
Vendredi 18 Décembre 2009 à 18 heures, au Palais des Sports de Bordeaux, Place Ferme de Richemont.
Mercredi 7 juillet à 20 h répétition publique (sous forme Oratorio) à la médiathèque jacques Ellul à Camponac - Pessac
Marid 7 septembre à 18h30 Audition publique de LEENA à l'hotel de Région (Bordeaux).
La création de LEENA a eu lieu le 24 septembre 2010 au Rocher de Palmer à Cenon.--> Voir résumé de cette soirée
Opéra Leena le 19 mars 2011 à 20h au palais des sports à Bordeaux : Grand succés pour ce spectacle interprété devant 1200 spectateurs voir reportage dans "Manifestations en 2011"
Livret
Dans les bois autour d’une petite ville, au crépuscule.
Des hommes et des femmes – dont on devine tout juste les silhouettes dans le brouillard – promènent des torches entre les arbres.
Ils se hèlent de temps à autre mais ne font pas beaucoup de bruit. Leurs mouvements font penser à un ballet d’ombres silencieuses.
On comprendra au fil des secondes qu’ils sont à la recherche d’une adolescente du nom de Leena.
Une jeune fille entonne une chanson pleine de mélancolie, reprise par de nombreuses autres voix féminines – celles des amies de Leena. Elles la supplient de leur répondre.
Sans succès.
Au milieu de la nuit, épuisés et le cœur lourd, les habitants du quartier retournent chez eux.
Ils aperçoivent au loin d’immenses tours et, à perte de vue, des parkings où des centaines de petites voitures sont serrées les unes contre les autres. C’est leur quartier.
Au fur et à mesure qu’ils s’en approchent, on entend de plus en plus distinctement les sirènes des voitures de police. Puis trés vite c’est la confusion générale. Des cris montent de partout : « On l’a retrouvée ! » « Ou est-elle ? » « Leena ! Leena ! » « Par ici ! »
Tous les habitants du quartier se précipitent dans la même direction.
Leena est assise seule sur un banc public en bordure du parking. En dépit des lumières braquées sur son visage et de l’extrême agitation autour d’elle, elle reste immobile, complètement absente.
Ainsi débute l’histoire de Leena, adolescente d’origine sénégalaise, frappée de mutisme depuis le jour où la Vieille Daaro lui est apparue dans ce même parking. Sujette à des visions qui la terrorisent et l’aménent à se replier sur elle-même, elle se comporte comme une folle, au grand désespoir de ses amies et de ses parents.
Tout le récit est bâti autour de l’effort de toute une collectivité pour aider Leena à reintégrer le groupe. Il n’est pas dans le quartier une seule personne qui ne se sente concernée par ce combat. La musique et la danse joueront un rôle central dans cette démarche thérapeutique. Il s’agira plutôt d’un arc-en-ciel musical – on aura recours au rap et au slam – mais aussi et surtout au ndëpp et à mille et une chansons populaires en wolof, rabattues en quelque sorte vers Leena par la Vieille Daaro, qui se fait d’ailleurs appeler le Vent.
Leena sera guérie – remembrée – par la redécouverte de la langue et de la culture de son autre pays.
Cependant son épreuve aura fait d’elle, à l’ëchelle d’un quartier de banlieue, le symbole d’un « commun vouloir de vie commune ». Des voisins qui avaient toujours eu tant de mal à se regarder se sont mis à avoir peu à peu, dans une atmosphère de fête un peu tragique et de folie, le désir et la force de se parler.
_______________________________________
Pour plus d'informations voir : Détails sur l'opéra LEENA