Restauration d'un téléviseur ORA 819 lignes (suite)

Voici la première image obtenue en 625 lignes, sans modification du balayage horizontal, juste une retouche du potentiomètre de fréquence ligne.

La source est cette fois un lecteur DVD raccordé à un modulateur TRIAX CM01. VHF.

Le problème du manque de contraste est résolu, c’était une panne au niveau du tuner.

Une inspection rapide des tensions de polarisation des lampes m’a permis de découvrir l’absence de tension positive sur l’anode de la pentode du ECF80 située dans le rotateur VHF.

Une fois de plus, une résistance manquait : une 10 k reliée entre anode et + HT.

Premier constat : l’amplitude horizontale est trop importante, c’est normal, le circuit n’a pas été calculé pour cette fréquence ligne.

Aucun dispositif réglage de largeur ou de linéarité n‘existe sur cet appareil.

La valeur de la THT est aussi plus élevée : 16 kV, lumière au minimum.

Côté trame, c’est parfait, la linéarité verticale est excellente.

Le surbalayage est visible sur les côtés du tube.

La synchronisation horizontale est parfaite car l’oscillateur ligne est un simple relaxateur, sans comparateur de phase (système anti-déchirure de l’image).

Il est à noter qu’il n’y a pas non plus de stabilisation automatique des dimensions de l’image, ni de frein de faisceau.

L’alignement des FI sera à retoucher, il y a un peu de modulation de son sur l’image.

La même mire, mais cette fois avec la modification sur le balayage ligne effectuée.

Pour cette modification, j’ai agi en deux points :

- Mise en série avec le déviateur ligne d’une bobine de 2mH et de sa résistance d’amortissement de 15 k montée en parallèle.

- Réduction de l’alimentation + HT du balayage ligne (une quinzaine de Volts environ) par une résistance chutrice (2 x 330 ohms 2 W en parallèle) + un condensateur de découplage de 220 nf à l’anode de la diode de récupération PY81.

Les valeurs des différents composants ajoutés ont été déterminées expérimentalement, tout est affaire de compromis.

Au final, la largeur de l’image doit être convenable (un léger excès d’amplitude est admissible), la linéarité horizontale acceptable, et la valeur de la THT la plus proche possible des 14 kV.

Le transformateur THT ne doit pas non plus trop surchauffer.

Maintenant, j’attaque l’alignement de la FI vision.

Pour cela, j’ai sorti l’artillerie lourde :

- wobulateur Metrix 210 ;

- marqueur Metrix 901;

- oscilloscope Tektronix 502 A.

Ce genre d’appareillage est complètement obsolète depuis déjà pas mal de temps dans les ateliers de servie après-vente, c’est l’occasion de le faire revivre à nouveau. Avec le téléviseur à aligner, cela va faire pas mal de tubes électroniques en service, ça va chauffer !

Si l’emploi du wobulateur est un luxe pour l’alignement des postes TSF, il est indispensable pour celui des téléviseurs.

Sans cet appareil, la galère dans le réglage des noyaux FI pendant des heures est plus que probable pour un résultat assez moyen.

L’usage du modulateur permettra d’obtenir la meilleur forme de courbe de réponse en fréquence possible, garantie d’une image assez fouillée, riche en détails fins.

L’objectif sera de réduire la largeur de la bande passante de l’ampli FI vision.

L’idéal sera d’arriver à faire glisser la pente montante de la courbe de 28,05 mHz à – 6 db vers 32,7 mHz afin de retrouver le bon écart entre les porteuses vision et son pour l’utilisation de mon modulateur norme L.

Allure approximative des courbes FI en normes E 819L et F 625L

Les courbes sont obtenues avec la sortie du modulateur raccordée directement à la fiche d’antenne (fréquence centrale réglée approximativement sur 180 mHz pour le canal 7) et l’entrée du marqueur est reliée à la grille de la PL83 (ampli vidéo). Le contraste est environ à mi-course afin d’éviter la saturation de l’ampli FI et le niveau du signal injecté à la prise d’antenne est d’environ 1mV.

Courbe FI vision brute obtenue sans retouche des noyaux des circuits décalés de la FI, c’est déjà pas si mal. La largeur de bande est à peine de 9 mHz à – 6 db (intervalle de 1 mHz entre chaque pic de marquage).

Courbe FI vision modifiée, la largeur de la bande passante est bien plus conforme à celle de la norme L et l’allure assez correcte.

L’écart entre les porteuses vision et son accord est maintenant d’environ 6,5 mHz.

Pour info, allure de la courbe FI son.

Voilà, l’accord optimal de l’image est enfin calé sur le maximum de son, le piqué est excellent, sans être trop prononcé et le niveau de contraste est assez élevé.

La partie technique de cette restauration est maintenant achevé, il ne reste plus qu’à s'occuper de l’ébénisterie.

En attendant la suite, un petit interlude…

Rénovation de l’ébénisterie :

Tout d’abord, dépose de la vitre et de la façade suivi d’un bon dépoussiérage de tout l’intérieur de la caisse.

Ensuite, pour redonner de l’éclat à ce vernis un peu terni et rayé, je procède à un bon polissage au Mirror suivi d’un lustrage avec une huile rénovatrice pour bois vernis.

L’utilisation de marqueurs de retouche de différentes teintes permet d’estomper presque complètement les nombreuses éraflures et rayures profondes présentes, particulièrement sur les arêtes de l’ébénisterie.

L’huile rénovatrice redonne aussi un bon coup de jeune à l’arrière de la caisse.

Le papier aluminium de blindage qui en tapisse les parois, n’est vraiment plus d’un bel aspect, pour le rénover je procède comme avec la rouille sur le châssis, par application uniforme au chiffon de la peinture pour tuyaux de chauffage, mais sur l'intégralité de sa surface.

État intérieur et extérieur de l'ébénisterie avant restauration.

Le châssis est à nouveau en place à l'intérieur de l'ébénisterie intégralement restaurée.

Voilà, cette restauration est enfin achevée. Une fois de plus un élément du patrimoine audiovisuel a été sauvé.

Et ça brille ! L’image est d’une qualité vraiment surprenante, quel événement familial (dans le contexte de l’époque) cela a dû être lorsque cet appareil a été livré neuf dans son premier foyer !

Avec son aspect rustique, ce vieux poste de télévision n’a plus grand chose à voir avec les écrans plats actuels.

Ses circuits électroniques paraissent bien rudimentaires face à la débauche de haute technologie nécessaire aux écrans LCD, quelle évolution technique en une cinquantaine d’années !