Visite du domaine Raspail
En 1942, Henriette et Marius Raspail, alors gérants du café du Village, ont acquis un modeste domaine composé d’une bâtisse et d’une unique vigne. Aidés de leur fils, Flavien, ils ont commencé à élaborer des cuvées en AOC Clairette de Die, qui ont immédiatement séduit une clientèle de restaurateurs et de particuliers. Le domaine a évolué dans un magnifique écosystème entre vignes (3 hectares), lavandes et noyers.
Le savoir-faire du Domaine Raspail repose sur le respect du terroir et des hommes. L’ensemble du vignoble est conduit sans intrants chimiques depuis 25 ans, et le label Agriculture Biologique est ici plus qu’un effet de mode, c’est une philosophie de vie. Le travail du sol est également moins systématique pour laisser à la terre un temps de repos nécessaire. Frédéric, actuel propriétaire, s’efforce de restaurer la biodiversité et de maintenir un sol bien vivant, un vignoble sain capable de se défendre face aux aléas climatiques et aux maladies.
La Tour de Crest
Lieu de pouvoir féodal
La construction de la Tour de Crest débute au XIIe siècle. Elle constitue l’élément majeur d’un imposant château que se disputeront les comtes de Valentinois et les évêques-comtes de Die. En 1217, il est assiégé sans succès par Simon de Montfort, le chef de la croisade contre les Albigeois. Au XIVe siècle, les comtes de Valentinois agrandissent la Tour. Avec ses quinze salles sur cinq niveaux, elle illustre parfaitement le système architectural de défense au Moyen Âge.
Ses dimensions, 32 mètres de long, 20 mètres de large et 52 mètres de haut, en font le plus haut donjon de France parvenu jusqu’à nous. Herses, bretèches et meurtrières révèlent toutes les techniques utilisées contre l’assaillant !
Lors de la guerre de Cent Ans, en 1419, le comté de Valentinois et le château de Crest deviennent propriété des rois de France. Sous le règne de Louis XIII, Richelieu lutte contre les Grands du royaume qui s’opposent au roi. Dans ce but, il fait détruire la plupart des forteresses qui ne défendent pas les frontières. En cas de rébellion, il prive ainsi les rebelles de points d’appui stratégiques. Si le château de Crest est bien démantelé en 1633, la Tour est conservée pour servir de prison
Prison d’état
La Tour de Crest est alors une prison dont on ne s’échappe pas. Des hommes de bonne famille y sont enfermés sans jugement, sur simple lettre de cachet signée du roi. Après la révocation de l’édit de Nantes en 1685, on y détient aussi de nombreux protestants qui tentent de fuir le royaume.
Des prisonniers de guerre, de droit commun et des détenus politiques y sont aussi incarcérés suivant les époques. Symbole du pouvoir et de l’arbitraire royal, la Tour est surnommée la « Bastille du Sud ». La Tour reste une prison après la Révolution française. En 1851, les opposants républicains au coup d’État de Napoléon III sont les derniers prisonniers à y être enfermés.