Le psychologue et les “psys”

Le titre de psychologue est protégé par l’article 44 de la loi du 25 juillet 1985 qui donne une reconnaissance juridique à la profession.

Pour obtenir son titre, le psychologue doit effectuer au minimum 5 années d’études en psychologie à l’Université et doit avoir obtenu une licence (Bac +3), un Master 1 (Bac +4) et un Master 2 (Bac +5). À noter que quelques établissements privés délivrent également le titre de psychologue (l’École des Psychologues Praticiens par exemple). Dans ce cas, le décret n° 90-255 du 22 mars 1990 permet de fixer la liste des diplômes permettant de faire usage professionnel du titre de psychologue.

La loi définit un titre unique de psychologue, même si le champ de la psychologie est vaste et qu’il existe de nombreuses spécialités.

Le domaine d’intervention du psychologue s’étend de l’individuel au groupe (supervision, groupe de parole, thérapie de couple), de la maternité à la maison de retraite, en toutes situations, du normal au pathologique (® voir Consulter… pourquoi, qui, comment ?).

De plus, le psychologue peut exercer sa profession en libéral ou en tant que salarié dans différents secteurs, allant de la santé (hôpitaux, CMP, crèches, maisons de retraite…) à l’entreprise (gestion des ressources humaines, souffrance au travail, bilan de compétences, recrutement), en passant par le social, la justice ou encore l’éducation.

Il existe donc différentes qualifications pour les psychologues ; aussi peut-on être psychologue clinicien, psychologue du travail, psychosociologue, chercheur, neuropsychologue, etc.

Ainsi, la formation est en générale commune pour tous les étudiants pendant les premières années ; la spécialisation prenant forme en fin de Licence, se renforçant progressivement par la suite. Les études comprennent des cours théoriques et des stages cliniques, ainsi que la rédaction de mémoires.

Enfin, le psychologue peut prétendre au titre de Docteur en psychologie en effectuant un cycle d’études universitaires supplémentaire, consistant en la recherche approfondie d’une thématique spécifique sous forme d’une thèse.

À noter également que le psychologue est le seul professionnel du psychisme habilité à la passation de tests psychologiques, que ce soit en matière de personnalité ou d’efficience intellectuelle (® voir Le bilan psychologique).

Le titre de psychothérapeute est à ce jour protégé en France. Une grande majorité de psychologues (sous réserve de la justification de leur formation professionnalisante en psychopathologie) et de psychiatres sont aujourd’hui autorisés à user légalement du titre de psychothérapeute. Le numéro ADELI permet à l’usager de s’assurer du sérieux du professionnel et de la validité de ses diplômes.

Concernant le positionnement professionnel, être psychothérapeute signifie que l’on a appris à employer certaines techniques de psychothérapie. De fait, on peut donc considérer qu’un psychologue est psychothérapeute dans la mesure où il prend une personne en charge en utilisant un courant spécifique qu’il a appris à mettre en pratique pendant ses études.

De nombreuses formations et de techniques existent aujourd’hui, par exemple :

La psychanalyse et les thérapies d’orientation analytique,

Les thérapies systémiques,

La Gestalt-thérapie

L’approche humaniste,

L’analyse transactionnelle,

Les thérapies comportementales et cognitives,

etc.

Une approche à ces différents courants de pensée est généralement enseignée dans le cursus universitaire en psychologie. Cependant, les formations spécifiques à ces psychothérapies sont dispensées par des organismes privés. Il existe encore malgré tout certaines formes de psychothérapie tout à fait farfelues… Même si le titre de psychothérapeute est aujourd’hui réglementé, il arrive cependant que l’appellation de « thérapeute » ou « praticien » soit utilisée de manière abusive, par des personnes n’ayant parfois pas de véritable formation initiale en psychologie. Il convient donc d’être vigilant (article sur les dérives de certains thérapeutes).

Fondamentalement, la psychanalyse est une technique de psychothérapie élaborée par Sigmund Freud.

Fondée sur l’exploration de l’inconscient, son principe est de ramener à la conscience ce qui a été refoulé et qui peut se révéler pathogène. Cette technique tente en effet de mettre en lumière les conflits intrapsychiques qui viennent s’exprimer au travers de certains symptômes, rêves, lapsus, actes manqués, etc.

La psychanalyse est aujourd’hui à tort vulgarisée, du fait de son succès passé. Il n’est pas rare que l’on confonde toute forme de psychothérapie avec la psychanalyse. Mais en réalité, il est nécessaire de distinguer la psychanalyse freudienne (modèle fondateur d’un point de vue historique), des multiples formes de psychothérapies inspirées par la théorie psychanalytique.

Là encore, il faut être vigilant sur la qualité de la personne. Le psychanalyste doit avoir lui-même suivi une analyse personnelle et est en principe supervisé par un autre analyste. Bien souvent, il est aussi psychologue ou psychiatre, ce qui est un gage de sécurité quant à ses connaissances et à son professionnalisme. De plus, l’appartenance à certaines écoles de psychanalyse peut constituer un gage de confiance puisque l’analyste est ainsi reconnu par ses pairs ; pour information, on peut citer la Société Psychanalytique de Paris, l’Association Psychanalytique de France, ou encore le Quatrième Groupe, pour les plus importantes.

Un psychiatre est un médecin, spécialisé en psychiatrie qui diagnostique, traite et tente de prévenir les maladies mentales, les troubles psychiques et les désordres émotionnels.

De par sa formation, il est donc le seul habilité à prescrire un traitement médicamenteux (antidépresseurs, anxiolytiques, etc.). Ses consultations sont remboursées par la sécurité sociale.

Le psychiatre peut pratiquer en cabinet privé, ou envisager une carrière institutionnelle, ce qui l’amène à collaborer avec des équipes pluridisciplinaires (infirmiers, psychologues, psychomotriciens, éducateurs spécialisés, etc.).

Enfin, comme pour le psychologue, cette discipline a un champ d’intervention très large, allant de la pédopsychiatrie à la gérontopsychiatrie.