journée d'étude "l'avenir du document sonore en bibliothèque" II
Evolution de l'offre musicale et dématérialisation des supports - Pratiques et usages de la musique en bibliothèque, du collectif à l'individuel
Par Yves ALIX, rédacteur en chef du BBF
1) Evolution de l'offre musicale
la consommation de musique n'a cessé d'augmenter depuis la décénie 1970 :
Offre matérielle
Offre en matière d'éducation musicale
Diffusion
Pratique amateur (1/3 des français)
La crise du disque a des origines multiples :
Structure du marché
Concurrence entre les différents médias
Saturation du marché
Téléchargement qui a entraîné une véritable révolution de l'offre
Le marché potentiel poursuit sa croissance mais on assiste à un transfert vers l'Internet : c'est la structure même de l'industrie du disque qui est en crise.
2) Typologie de consommation :
Les publics liés à la pratique musicale :
les musiciens professionnels
les enseignants
les étudiants (4000 établissements d'enseignement de la musique en France)
les amateurs
les chercheurs
les éditeurs
les agents
Ce public est naturellement consommateur de documentation musicale mais demeure incertain et diffus dans ses modes de consommation.
Le "grand public" :
les mélomanes : public "spécialisé", identifié, intéressé par l'aspect patrimonial, public stable.
la masse indistincte des consommateurs de musique indifférenciés : obéit à des impulsions provoquées par les phénomènes de médiatisation, intérêt éphémère, public disponible et sans localisation précise, c'est un public très instable.
Un public aux attentes multiformes, très difficile à capter et de toutes façons éphémère.
3) La musique en bibliothèque :
Un historique de l'histoire des bibliothèques fait apparaître deux mouvements distincts :
l'un axé vers l'appropriation démocratique de la culture (maisons de la culture, comités d'établissements…)
l'autre venant des bibliothèques ayant un double souci de création de collections patrimoniales et d'accès donné à tous.
Ces deux courants vont se rejoindre durant les "années Malraux" pour devenir le modèle de la discothèque de prêt.
Cette discothèque dont l'identité mais aussi l'isolement relatif au sein de la bibliothèque seront indissociablement liés à l'apparition de ce support "différent" ainsi qu'à la spécialisation particulière requise dans le domaine de la musique.
4) Evolution des usages liés au support :
La musique aujourd'hui est devenue par essence nomade et mobile grâce (pour beaucoup) au fait qu'elle est copiable et transportable.
Cette idée de copie n'existait pas à l'origine de la création des discothèques. Après une longue période au cours de laquelle n'existaient que des formes de copies "dégradées", avec la numérisation apparaît pour le grand public la notion de clonage, de copie exacte (à noter que les mêmes entreprises produisent les œuvres, les appareils de copie, les supports vierges et accessoirement les dispositifs anti-copies et poussent à renforcer l'arsenal répressif condamnant cette même copie).
Avec l'Internet cette copie devient répétable à l'infini sans exiger de support (50% des ménages en France ont l'ADSL).
Le support n'est toutefois pas encore enterré, il bénéficie de plusieurs atouts (produit standard, pas cher, un public attaché au support)
En conclusion :
Seulement 35 % des bibliothèques proposent aujourd'hui une offre musicale.
Les atouts des bibliothèques :
Offre d'une consultation la plus large possible
Collection rétrospective à valoriser
Production locale, indépendants, autoproduits…
Diversité culturelle
La bibliothèque "en dur" est aussi un lieu.
Sous réserve d'une adéquation possible de la gestion des droits :
offre de prêt de musique virtuelle
offre de consultation à distance des collections de la bibliothèque
proposition de bouquets de contenus thématiques
centre de ressources multimédia sur la musique