Lille-Roubaix

Récit d'une sortie culturelle en province du Nord

avec le groupe des « Amis de Mireille »,

les 18 et 19 mai 2010.

Nous avions au programme la visite guidée du centre ville de Lille, un dîner dans un estaminet et la découverte du musée de la piscine de Roubaix.

VISITE GUIDEE DU CENTRE VILLE DE LILLE

Le groupe a rendez-vous à 15 heures à l'Office de tourisme pour la visite guidée.

L'Office est installé dans le palais Rihour, du nom d'une manse qui existait là, au XVe siècle, sur une île qui portait le nom de Rihoult. Nous reviendrons sur ce palais.

Tout commence par une présentation rapide de l'histoire de Lille.

Comme son nom l'indique, à l'origine Lille est une île et un port sur une rivière secondaire, la Deule. La ville y trouve sa vocation marchande.

La châtellenie appartient d'abord aux puissants comtes de Flandres qui résident au palais de la Salle, aujourd'hui disparu. La région très active intéresse les rois de France. Après la bataille de Bouvines, en 1214, la comtesse Jeanne, dont le mari a été fait prisonnier, gouverne seule et crée de nombreuses fondations charitables.

En 1369, Lille appartient au duc de Bourgogne après la mariage de la dernière comtesse de Flandres, Marguerite de Bâle, avec Philippe le Hardi. La ville prospère.

A partir de 1477, Lille fait partie des Pays-Bas espagnols, suite au mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien d'Autriche.

La ville connait deux agrandissements successifs, au début du XVIIe siècle.

Puis Louis XIV conquiert la ville en 1667 et Vauban y édifie « la reine des citadelles ». La ville est rénovée, alliant le goût français aux traditions architecturales locales. Après un passage sous domination hollandaise, Lille redevient définitivement française en 1713, par le traité d'Utrecht.

Au XIXe siècle, Lille en plein essor industriel s'agrandit, annexant des communes voisines. La population double. De grands bâtiments publics sont élevés, desservis par de larges avenues et places, sur le modèle haussmanien.

Plan de la ville au XVIIIe siècle

Le palais Rihour

La construction de ce palais fut engagée en 1452 par Philippe le Bon, duc de Bourgone.

L'architecte Evrard de Mazières en dresse les plans en formant un quadrilatère.

Après plusieurs incendies et restaurations, le palais est détruit en 1846 et intégralement reconstruit dans le style néo-renaissance pour y établir l'Hôtel-de-Ville. L'architecte Charles Benvignat conserve néanmoins la chapelle du XVe siècle et l'escalier d'honneur de la cour centrale déplacé pierre par pierre.

Après un nouvel incendie en 1916, le palais Rihour est rasé, à l'exception de la chapelle,de l'escalier et de quelques pans de mur en brique.

Aujourd'hui, l'Office de tourisme occupe l'ancienne salle des gardes du rez-de-chaussée. Au-dessus,la chapelle ou salle du conclave, voutée sur croisées d'ogive, abrite des expositions temporaires.

Le palais Rihour - Office de tourisme

La Grand'place

La place du général de Gaulle, ou Grand'place, est la place principale de Lille et le lieu de rendez-vous préféré des Lillois.

Il faut rappeler que le général de Gaulle est né à Lille. La Ville lui a décerné le titre de citoyen d'honneur le 12 août 1944. Sa maison natale, au 9, rue Princesse, peut être visitée.

Au centre de la place, la colonne de la Déesse, aujourd'hui entourée d'une fontaine, a été élevée en 1845. Elle commémore la résistance des Lillois au siège des autrichiens dans la nuit du 7 au 8 octobre 1792.

La statue posée au sommet représente une femme tenant un boute-feu pour allumer la mèche du canon.

Sur le côté ouest de la place, nous remarquons la façade de la Grand'garde, construit sous Louis XIV pour accueillir le corps de garde royal. C'est aujourd'hui le théâtre du Nord

A côté, le bâtiment du siège du journal de La Voix du Nord. Les blasons des principales ville de la région sont inscrits sur la façade. Tout en haut, une statue en bronze des Trois grâces symbolise les trois anciennes provinces : Flandres, Artois et Hainaut.

Mais le monument le plus prestigieux de cette place et de la ville est la Vieille bourse. Elle a été construite, dans le style de la Renaissance flamande, en 1652 par Julien d'Estrée, maître d’œuvre de la ville.

Le bâtiment, construit de briques et pierres calcaires, regroupe en fait 24 maisons accolées sur un quadrilatère, avec quatre entrées et une cour intérieure bordée de galeries (du campanile, des courtiers, du théâtre et des agents de change) sur la périphérie.

Dans les galeries, 28 plaques commémorent des personnages et des institutions dont l'influence a été reconnue dans le monde du commerce, des sciences …

Lors de notre visite, la cour centrale est occupée par les bouquinistes et les joueurs sur damiers.

A l'extérieur, au-dessus des vitrines des boutiques, les façades ornementées à l'exubérance s'élèvent vers un campanile couronné par la statue de Mercure, dieu du commerce.

A noter, au-dessus des fenêtres supérieures, les blasons ou logos des mécènes qui ont aidé à la restauration du bâtiment de 1989 à 1998.

La Vieille bourse

De la place du théâtre à l'ancien port sur la Deule

En sortant de la place vers l'Est, nous arrivons sur la place du théâtre.

Par la rue Faidherbe aux façades Haussmaniennes, nous avons la perspective sur la façade de la gare. Elle ressemble à celle de la gare du Nord à Paris. Le premier train de Paris est arrivé là en 1848.

Nous avons en face le théâtre opéra construit par Louis Marie Cordonnier au début du XXe siècle, en adoptant le parti de composition du Palais Garnier de Paris. Après une occupation allemande et des travaux de remise en état, la « première française » a été donnée en 1923.

Le même architecte à construit, un peu plus à gauche, à la même époque, la nouvelle bourse ou plutôt la Chambre de commerce et d'industrie.

Son beffroi culmine à 76 mètres. Les 25 cloches du carillon y jouent peut-être encore, toutes les heures, la mélodie du P'tit quinquin, l'hymne quasi officieux des lillois.

De l'autre côté de la rue, 14 maisons accolées déroulent leurs fàçades, chacune occupant deux travées, dans une même unité architecturale. Le café du « moulin d'or », autrefois à l'enseigne de Morel et fils, rompt une éventuelle monotonie en ayant pu installer une vitrine sur deux niveaux superposés.

En abordant, la rue des chats bossus, nous tombons sur un petit chef-d’œuvre des arts décoratifs : l'huitrière.

Cette poissonnerie a été ouverte en 1928. C'est aussi un restaurant coté. Tout y est décor de céramiques dû aux architectes Trannoy et Montaudoin.

Nous poursuivons jusqu'à la place Louise de Bettignies, en remarquant au passage sur les façades quelques boulets de canon factices collés sur les murs, pour rappeler l'invasion des autrichiens en 1792.

La place Louise de Bettignies occupe l'emplacement de l'ancien port sur la Deule. C'est ainsi la confluence de plusieurs fossés, dont le tracé a conditionné les plans d'urbanisme dans ce quartier (voir plan ci-dessus).

L'Hospice Comtesse

Par la rue Saint-Pierre ou rue de la Monnaie, nous arrivons à l'Hospice Comtesse.

Cet hospice reste l'un des derniers témoignages de l'action des comtes de Flandres à Lille.

La comtesse Jeanne de Flandres a fondé un hôpital, en 1237, dans l'enceinte de son propre palais. Il ne reste rien de l'établissement primitif détruit par un incendie en 1468.

Les bâtiments d'aujourd'hui comprennent une salle des malades reconstruite aussitôt après l'incendie, une chapelle et les bâtiments conventuels des XVe et XVIIe siècle.

Pour diverses raisons, nous n'avions accès ni à la salle des malades, ni à la chapelle.

Le musée a été fondé, en 1969, par Georges-Henri Rivière, créateur ou inspirateur de nombreux musées d'art populaires.

Ce musée a été créé dans l'aile de l'ancienne communauté installée au XVIIe siècle. Les murs du rez-de-chaussée ont leur origine au XVe siècle, ce qui explique le percement fonctionnel et non rythmé des ouvertures.

Les collections du musée : mobiliers, tableaux, sculptures et objets divers occupent les différentes salles, en accord avec les fonctions originelles de celles-ci.

La cuisine évoque l'intimité d'une maison flamande. Les murs sont recouverts de carreaux de faïence décoré à la manière des delphes. Le sol est dallé de pierres de Tournai, bleues et blanches.

Le réfectoire possède une cheminée dont le linteau est revêtu de bois sculpté. Il est appuyé sur des pied-droits en pierres sculptées de cariatides. De lourdes tables collectives et un buffet à deux corps constituent le mobilier.

Dans le parloir qui suit, une série d'ex-voto réalisés à l'huile sur toile représentent des enfants tenant un cierge, symbole de la foi.
Le parloir communique avec le bureau de la prieure et son oratoire.

Dans la pharmacie, les équipements d'origine ont disparu. Il reste un évier avec point d'arrivée d'eau entouré de carreaux de faïence. Un petit jardin, visible de la fenêtre, a été reconstitué avec quelques plantes médicinales.

Plus loin, la lingerie servait à l'entretien du linge et des draps des malades. Nous découvrons dans cette pièce une presse à linge, pour repasser à froid les piles de draps.

A l'étage, le musée se poursuit dans l'ancien dortoir des religieuses.

Le temps qui nous était imparti n'a pas permis de découvrir cette partie du musée.

Pour en savoir plus, nous recommandons de cliquer sur le lien « Carnet de découverte de l'hôpital au musée » placé en fin de cette fiche.

Les ex-voto du parloir

La cathédrale Notre-Dame de la Treille

La cathédrale est à deux pas de l'hospice, en traversant la rue de la Monnaie.

Le diocèse de Lille a été créé par Rome en 1913. Il fallait trouver une cathédrale. Le pape Pie X désigne, en 1914, la basilique de Notre-Dame de la Treille pour devenir cette cathédrale.

Quelle est donc cette Notre-Dame de la Treille ?

Une statue de la Vierge tenant l'Enfant -Jésus sur son genou a été retrouvée détruite dans l'incendie de la collégiale Saint-Pierre, en 1304. La tête de la Vierge a néanmoins été recueillie. Elle daterait du XIe siècle. On lui associe un certain nombre de faits miraculeux.

Philippe le Bon reconstruit la collégiale et rétablit la statue jusqu'aux genoux, c'est à dire jusqu'à la naissance de la grille de fer ou treille entourant la partie basse. La tête retrouvée est placée sur ce corps.

Un autre tableau représente la comtesse Jeanne et sa sœur Marguerite, aux côtés d'une vierge à l'enfant.
En 1667, on lui sculpte des jambes en chêne, mais la collégiale est de nouveau détruite suite à la Révolution. Achetée par le sacristain, la statue conservée dans l'église Sainte-Catherine est placée en 1872 dans la basilique, dont la construction a commencé dans le Vieux-Lille, sur une ancienne motte, en 1854 et pas encore terminée. Le projet initial, dont la maquette en carton est présentée à l'intérieur de la cathédrale, ne sera jamais achevé.En 1991, l'association diocésaine décide de construire un façade Ouest moderne et confie les travaux à l'architecte Pierre-Louis Carlier et l'ingénieur Peter Rice. Le chantier s'achève en 1999 et , en 2006, Notre-Dame de la Treille reçoit le grand orgue du studio 104 de la Maison de la Radio.En parcourant rapidement l'intérieur et les huit chapelles du chœur, richement décorées, nous nous arrêtons à Sainte-Chapelle.Elle est inspirée de la Sainte-Chapelle de Paris, comportant onze grandes verrières, sous des voûtes de 17 mètres de haut. L'histoire de Notre-Dame de la Treille y est relatée.Les mosaïques murales représentent douze femmes de l'ancien testament et celle de l'allée centrale présente la cité de Lille.Au-dessus de l'hôtel, dans un habitacle, nous voulons découvrir la statue de Notre-Dame de la Treille. Malheureusement, elle a été volée en 1959.Une statue moderne due à Marie Madeleine Weerts la remplace. Peut-être qu'un jour …Nous terminons cette visite rapide par la façade principale moderne.Une ogive centrale translucide est constituée de plaques de marbre blanc de 28 millimètres d'épaisseur. Une ossature métallique apparente en extérieur soutient ces plaques. Le dessin des marbrures symbolise le Buisson ardent.En haut, la rosace circulaire en verre thermo-formé a été créée par le sculpteur Ladislas Kijno, sur le thème de la Résurrection. Le portail de verre et de bronze est dû a Georges Jeanclos. Il représente des petits dormeurs accrochés à une treille et peut-être sur le pilier central une représentation de Notre-Dame de la Treille.La visite guidée de la ville s'achève ici. Après quartier libre, le groupe se retrouvera au restaurant.En attendant, nous nous échappons par la rue de Paris vers l'Hôtel de Ville.Dépassant l'Hospice Gandois, nous avons dans la trajectoire la Porte de Paris. Elle appartenait aux anciens remparts de la ville. Louis XIV en a commandé la construction, en remplacement de la porte des malades, au moment du rattachement de Lille à la France. L'architecte est Simon Vollant. Il donne son nom à la place où est construite la porte.Au fond de la place Salengro voisine, est implanté l'Hôtel de Ville terminé en 1932. Le bâtiment est construit de béton, pierre, brique et céramique, dans un style néo-flamand et art déco.A côté, Roger Salengro, maire de Lille, a décidé en 1925 d'élever un beffroi.Construit entièrement en béton et brique rouge,sur 101 mètres de haut, c'est le plus haut beffroi de toute le région. L'architecte est Emile Dubuisson.

Ci-contre :
Le portail de la cathédrale
La vierge à l'enfant


AU RESTAURANT LE RIJSEL

L'estaminet Le Rijsel conserve, pour sa décoration et son accueil, la tradition des tavernes des pays du Nord. L'origine du mot est controversée mais certainement, on y sert de la bière. Jadis on y fumait beaucoup. Ce n'est évidemment plus le cas aujourd'hui.

Ici, nous goûtons, et plutôt généreusement, des spécialités flamandes.

Nous avons au menu :

Un apéritif Gen'Pom, liqueur de genièvre à la pomme, accompagné de la planche de dégustation de quatre pâtés.

En entrée, la Goyère au Carré du Vinage, tarte au fromage régional.

Un plat au choix, accompagné de frites :

- Waterzoï de poulet, cuisse de poulet cuite dans une crème fraîche dans sa julienne de petits légumes,

- Carbonade Flamande, morceaux de bœuf cuisinés à la bière ambrée, au pain d'épices et à la cassonade brune,

- Le Pot'je Vleesch, mélange de quatre viandes froide en gelées, porc, poulet, veau, lapin,

La planche de dégustation de quatre fromages.

Vins et bières à volonté.

Une glace au spéculoos.

Café ou thé

Le digestif à l'alcool de genièvre

Le tout accompagné du plus aimable et efficace service.

L'ambiance locale se prête d'ailleurs à un bon repas. Pendant ce temps, le LOSC est en passe d'assurer le titre de champion de France de foot-ball.

L'ANCIENNE PISCINE DE ROUBAIX - LE MUSEE

La piscine art-déco

Après une nuit de repos à l'hôtel, départ pour Roubaix et le musée d'Art et d'Industrie.

Le musée de la Piscine Musée d'art et d'industrie André Diligent a ouvert ses portes le 21 octobre 2001, dans les bâtiments de l'ancienne piscine fermée depuis 1985, pour raison de sécurité.

La piscine a été construite sur le site d'une ancienne entreprise textile, entre 1927 et 1932, à l'initiative du maire socialiste Jean-Baptiste Lebas. C'est Albert Baert, homme progressiste de gauche et franc-maçon, qui a été choisi pour établir les plans et diriger les travaux. La municipalité veut construire la plus belle piscine de France.


Entrée du musée-piscine

Le maire voit en cette construction un véritable programme politique et social.

Le développement de l'industrie textile au XIXe siècle à Roubaix attire des ouvriers de l'Europe entière. La population passe de 8000 à 125 000 habitants. Ces derniers sont logés dans des conditions d'hygiène misérables. Roubaix avait la palme du plus fort taux de mortalité enfantine en France. En guise de soins, dit-on,on donnait une sucette de tissu imprégné d'opium, aux enfants malades.

Dés 1912, la municipalité a l'idée de construire une piscine à eau chaude.

La guerre arrive et le projet reprend avec le nouveau maire en 1923.

Au-delà de la simple piscine, le maire veut construire un véritable temple consacré au corps, à l'hygiène et au sport.

Albert Baert, qui a déjà construit les bains municipaux de Lille et Dunkerque, traduit ce programme suivant un plan d'abbaye cistercienne.

Derrière une entrée à façade romano-byzantine impressionnante, le vestibule conduit aux salles principales (baignoires creusées dans le sol, douches, bassin de 50 mètres et cabines, bar, terrasse solarium, locaux techniques) organisées autour d'un jardin claustral.

Suivant les rites maçonniques, la progression depuis l'entrée se fait des ténèbres vers la lumière.

Le décor intérieur est de style art-déco et semble distribuer quelques symboles maçonniques. L'eau et l'ondulation des vagues constituent un thème récurrent.

Cette piscine accueillait quatre à cinq mille personnes par an, avant sa fermeture pour cause d'usure. La voute risque de s'écrouler.

En 1989, une équipe réfléchit à sa réutilisation en musée, pour accueillir les collections déposées dans les locaux de l’École nationale supérieure des Arts industriels textiles, toute proche.

La transformation en musée

Le concours d'architectes lancé est gagné par Jean-Paul Philippon, connu pour avoir participer à la reconversion de la gare d'Orsay, à Paris.

L'architecte redonne de la splendeur à la construction de Baert. Il flanque le bassin de deux ailes longitudinales et ajoute une vaste salle d'exposition temporaire, sur une charpente métallique.

Le bassin est doté d'un plancher de couverture modulable. A l'une des extrémité, la gueule du lion figurant Neptune continue de cracher l'eau.

En face, le bassin est terminé par un monumental portique en grès émaillé polychrome conçu par Alexandre Sandier pour l'exposition universelle de Gand, en 1913.

Les cabines du rez-de-chaussée et de l'étage sont converties en vitrines.

Les vitraux des tympans sont restaurés sous la direction du maitre verrier Brouard.

Les visiteurs du musée déambulent parmi les statues disposées sur les plateformes. Les organisateurs ont voulu y placer un maitre nageur et choisi pour cela une sculpture de Felix Joffre de 1938. C'est en fait un athlète, plutôt un lutteur, d'après les bandelettes entourant ses mains.

A côté, des sculptures représentent des petites gens au visage tuméfié. Il y a le semeur, le grand paysan et le bucheron de la forêt de la Londe.

Le grand bassin transformé

De temps en temps, la sono diffuse une ambiance de cris de baigneurs, comme jadis.

Dans les autres salles, les collections des sculptures, bijoux, costumes, céramiques et peinture dialoguent entre elles, pour surprendre et accrocher tous les publics, dans une compréhension personnelle des œuvres.

Par manque de temps, pour nous la visite est rapide. C'est plutôt une prise d'ambiance.

Nous nous sommes arrêtés sur les tableaux de Remy Coggle (1854-1935). Des scènes urbaines sont peintes en grande dimension :

- le jeu de bourles en Flandre, sur un terrain à profil concave les bourles légèrement dissymétriques suivent des trajectoires ondulantes pour s'approcher de l'étaque;

- la fouille en douane, le douanier se fait plaisir;

- le bain de pied inattendu dans l'estaminet, l'épreuve imposée au quidam aux yeux bandés déclenche l'hilarité du public;

- le combat de coqs en Flandre, jeu peut-être apporté par les espagnols.

Plus loin, dans une petite salle, nous faisons connaissance avec Camille Claudel et sa petite châtelaine. L'exemplaire exposé est une sculpture sur marbre réalisée en 1896. C'est la dernière de la série. Elle était destinée à un achat par des japonais quand la France a lancé une souscription auprès de roubaisiens, avec succès. L’œuvre a d'abord été exposée dans le hall de la mairie avant de rejoindre le musée.

Entre 1893 et 1896, Camille Claudel a réalisé plusieurs bustes de la petite châtelaine, en plâtre patiné, en bronze, en marbre.

La natte est droite ou courbe. Pour celle de ce musée les cheveux sont détachés, comme libérés. La petite fille lève la tête, comme voulant rencontrer le regard de sa mère.

Le modèle de la sculpture est Marguerite Boyer. Elle avait six ans.

Camille Claudel séjournait alors au château de l'Islette, près d'Azay-le-Rideau. C'est Auguste Rodin, son maître et amant, qui avait loué le château pour y abriter Camille un moment.

Marguerite est la petite fille du propriétaire. Elle commença à poser en septembre 1892. Les séances de pose ont duré 62 heures.

La visite guidée du musée s'arrête pratiquement sur ce chef d’œuvre. La poursuite est libre avant d'aller déjeuner au restaurant du musée.

L'exposition temporaire consacrée à Signac

L'exposition a pour thème « le peintre des ports ».

L'exposition commence par la présentation des tableaux montrant des ports par Le Lorrain, Poussin, Lacroix de Marseille et Vernet.

Joseph Vernet avait reçu la commande de Louis XV pour peindre 24 ports français et montrer ainsi la grandeur de la France. Il en réalisa 15, dont la vue du port de La Rochelle, en 1762. Vernet est considéré comme le premier peintre de la marine français.

Paul Signac est né à Paris le 11 novembre 1863.

Il commence à peindre en 1882, en autodidacte, dans le milieu impressionniste, en particulier auprès de Claude Monet.

Il montre un amour inconditionnel pour les navires et la mer.

Signac peint ses premiers tableaux avec une touche en virgules.

En 1884, il rencontre Seurat, puis l'année suivante Pissaro. Ils forment ensemble le groupe des impressionnistes scientifiques.

Appliquant les nouvelles théories de Chevreul sur les couleurs, ils posent sur la toile des petites touches de couleur pure qui visuellement, à une certaine distance, s'associent pour rendre la tonalité désirée. Celle-ci est plus lumineuse ainsi que par mélange sur la palette.

Signac et Seurat deviennent des maîtres du divisionnisme. Quelques petites toile de Signac réalisées ainsi sont présentées.

Mais le thème de l'exposition concerne les ports.

Après son mariage en 1892, Paul Signac et son épouse Berthe s'installent à Saint-Tropez. Signac commence à peindre sur le motif.

En 1904, il invite Matisse à Saint-Tropez. Ils développent le néo-impressionnisme qui sera la base du fauvisme.

Signac commence à peindre de belles aquarelles lumineuses à partir de 1910.

Quand Signac expose un triptyque sur le port de Saint-Tropez, Claude Monet le reconnaît et félicite Signac.

Signac est nommé peintre officiel de la marine en 1915.

En 1925, Signac s'entretient avec son ami Gaston Lévy, créateur de la chaîne de magasins Monoprix. Il lui fait part de son souhait de faire le tour des ports pour les peindre à l'aquarelle. Gaston Lévy le soutient et Signac part avec sa C4 Citroën, à moins que ce ne soit avec son voilier, en commençant par le port de Sète.

Il y passe trois ans de 1929 à 1931. IL rapporte plus de 200 aquarelles sur une centaine de ports.

L'exposition en présente 77. Les couleurs sont appliquées par touches larges sur un dessin rapide exécuté à la mine graphite.

Cet ensemble d'aquarelle permet au visiteur de faire le plus agréable tour des ports français, en quelques pas.

Les visites s'achèvent ici. Il est temps de rejoindre les voitures pour un retour à la maison.

Roselyne et Jean-Marie Schio

8 juin 2011

Site à consulter pour en savoir plus:

Découvrir le musée-piscine

Malgré l'attention que nous avons voulu apporter à cette page, des erreurs ont pu se glisser.

Rien n'est jamais définitif.

Roseline et Jean-Marie mai 2010