Qu'est-ce que l'autisme ?

Cette définition est principalement inspirée par le DSM-IV publié en 1996 et elle est mondialement reconnue. Les caractéristiques essentielles sont « un développement nettement anormal ou déficient de l’interaction sociale et de la communication, et un répertoire considérablement restreint d’activités et d’intérêts ».

L’autisme est le plus connu des TED. Environ 60 personnes sur 10.000 sont concernées par les TED. Sur ces 60 personnes, l’autisme touche en moyenne 15 personnes (ce chiffre varie selon les études en fonction des critères de diagnostic retenus) et atteint quatre garçons pour une fille.

Pour la Belgique, cela voudrait dire qu'il y a environ 80.000 personnes présentant un trouble du spectre de l'autisme et que chaque année, environ 850 nouveaux cas seraient détectés. 

Sources :

SOCIETE FRANCO-ONTARIENNE DE L’AUTISME. Définition de l’autisme selon le DSM-IV [en ligne]. Ottawa : SFOA [consulté le 30/09/2012]. Disponible sur le web : http://www.autismefranco.ca/.

PARTICIPATE !. L’autisme en chiffres [en ligne]. Bruxelles : ASBL Participate! [consulté le 03/04/2016]. Disponible sur le web : http://www.participate-autisme.be/fr/index.cfm.

A découvrir ! La chaine de  Alistair - H Paradoxæ

Elle est autiste asperger, et propose une série de vidéos spécifiques sur l'autisme. 

EMISSION "AU COEUR DU CERVEAU AUTISTE" - 2012

Découvrez le film LE CERVEAU D'HUGO. 

JOSEF SHOVANEC (autiste asperger)

1 - Difficultés au niveau de l’interaction sociale

Les personnes autistes éprouvent une réelle difficulté à comprendre ce que nous ressentons. En effet, le manque de contact visuel, l'incompréhension des mimiques faciales, les gestes et les postures ne leur permettent pas de comprendre les états mentaux des autres, d'être dans l'interaction sociale. Elles ne comprennent pas la signification profonde de nos comportements, elles sont incapables de décoder le sens des codes sociaux. Rien n'est inné chez les personnes avec autisme. Elles vivent dans une « comédie sociale » comme le dit Josef Schovanec. 

2 - Difficultés au niveau du langage et de la communication

Ces difficultés sont très larges et vont de la plus extrême où la personne autiste est dite non verbale, à l’autre extrême où la personne autiste est très volubile ayant des aptitudes linguistiques très évoluées avec même parfois le don pour l’apprentissage des langues étrangères (exemple avec Daniel Tammet qui connait 7 langues ou L. qui parle couramment l’anglais en regardant des vidéos sur Internet).

Une proportion élevée (jusqu’à 50%) de personnes n’acquièrent pas le langage fonctionnel. Et chez celles qui l’acquièrent, ce langage peut avoir des qualités inhabituelles et des fonctions de communication limitées : se centrer sur un sujet qui passionne la personne avec autisme (exemple avec G. qui excelle pour parler des Disney mais possède un vocabulaire très pauvre dans tout autre domaine).

Le langage est essentiellement un langage premier degré. Les expressions et les blagues sont très compliquées à comprendre pour les personnes avec autisme. 

En conclusion, il est possible de dire que c’est plus la communication (langage, productions verbales, expressions non-verbales, gestes, mouvements corporels et mimiques) qui est affectée dans l’autisme que le langage en lui-même. 

3 - Difficultés au niveau de la gestion des comportements répétitifs et stéréotypés

Les activités répétitives ne sont pas les mêmes pour tous les enfants. Dans les comportements répétitifs fréquents, on remarque la marche sur la pointe des pieds, le balancement du corps d’avant en arrière, l’agitation des doigts devant les yeux, le flapping, l’observation d’objets qui tournent (comme les toupies), … Ces différents comportements sont plus marqués pendant l’enfance.

Il existe différentes stéréotypies : kinesthésique (tourner sur soi-même, battements des mains, …), visuelle (regarder l’eau couler, allumer/éteindre la lumière, …), tactile (faire couler du sable entre ses doigts, …), verbale (écholalie, …).

Un enfant peut aussi éprouver des difficultés à s’intéresser à un objet dans son entièreté et du coup, se fixer sur une partie de l’objet (par exemple, les roues d’une voiture qu’il va faire tourner inlassablement près de sa figure sans pour autant faire rouler la voiture sur une surface).

La plupart des personnes avec autisme ont une imagination très pauvre et donc n’ont que très peu de jeux symboliques (jeu de « faire semblant »), ceux-ci apparaissent tard dans leur développement. Ce type de jeux ne se développe pas naturellement chez les autistes, il faut le leur apprendre et compter sur leur faculté à imiter.

Ces comportements répétitifs nous semblent étranges, bizarres, vu de l’extérieur (c’est pourquoi ils sont observables très tôt dans le développement de l’enfant), mais ils sont souvent très rassurants pour l’enfant avec autisme.

4- Difficultés sensorielles et émotionnelles

Ces difficultés font partie de la face cachée de l'iceberg autistique. La sensorialité est présente mais elle dysfonctionne. Elle est soit hyper ou hypo. Il existe non pas 5 sens mais 6 sens, le dernier étant souvent oublié le sens proprioceptif, de l'équilibre (ex: envie de tournoyer sur soi). 

Quant aux émotions, elles existent réellement. Ces personnes ne sont pas insensibles comme nous l'entendons souvent. En fait, les émotions ne peuvent être gérées, exprimées de manière "convenable". Tout un apprentissage tout d'abord de la compréhension des émotions et ensuite de la gestion de celles-ci est à faire pour éviter au mieux les crises impressionnantes des autistes surtout en bas âge ou dans l’autisme sévère.