« L’art, le langage et la pensée de nos ancêtres :

pour un chamanisme vers une nouvelle terre ».

En liaison avec l'exposition « femmes de l’eau et de la lune ».

L’art, le langage et la pensée des peuples Ancestraux de la planète sont métaphoriques, ils procèdent par analogies et utilisent un code imagé et souvent sonore qui tisse un lien étroit entre toutes choses, "Mitakuye Oyasin" : "Tout est relié" disent les indiens Lakotas dont les traditions survivent encore de nos jours en Amérique du nord.

Des dessins qui ornent bijoux et tissus, aux poteries et aux divers objets de culte, d'art ou d'artisanat, en passant par les tatouages rituels et les maquillages, les traces de ce que l'on a appelé « chamanisme » relèvent d'une représentation d'un monde différent de celui que nous avons appris à percevoir. Ce monde ne s'explore pas par les filtres des concepts, mais par des expériences initiatiques traditionnelles que tous les peuples du monde ont pratiqué, tous... sauf notre civilisation.

Le graphisme de l'artisanat des Shipibo d'Amazonie par exemple correspond aux dessins dont est ornée la peau de l'anaconda, il initie une vibration visible sur leurs broderies et retranscrit un chant sacré appelé « Icaros » ou chant de l'âme. Dans toutes les traditions du monde, ce type de chant se trouve être la clé de l'homme-médecine souvent accompagné de tambour ou autres instruments. Car la vibration de la voix est comme le vent dans les voiles du navire, il guide la conscience vers un autre regard de l'esprit: l'ouverture à la magie de l'Imaginaire.

Ces pratiques qui lient le monde des visions et l'homme à la nature connaissent un nouvel essor à cause de la faillite des religions, de la perte du sacré et des valeurs oubliées de respect que nous devons à notre terre mère. C'est pourquoi ce festival, en répondant à ce besoin grandissant de sacré qu'a notre peuple s'appelle "chamanisme pour une nouvelle terre".

jmichel Gassend