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À l'époque nous avions le CA décisionnel mais le but était d'amener un consensus, ce qui est plus qu'obtenir une majorité. Non seulement ça inclut l'engagement dynamique de tous ceux qui ont développé et défendu le projet, mais ça doit rallier les tenants d'autres options de façon à enrichir l'application du projet de leurs talents et efforts. Une bonne façon était d'intégrer tout le monde à chaque étape: recherche dans les milieux, discussions sur les points à retenir, explications des options retenues, réponses à toutes les idées avancées, ....
Robert Goudreau
La conception et la rédaction des premiers des modules m'a enseigné le travail d'équipe, le travail bien fait, la recherche de la perfection, le partage. L'enseignement dans ce système m'a sensibilisée à l'approche personnalisée des élèves, aux interventions ciblées et efficaces.
En quittant Vanier bien malgré moi (parce que mon mari était transféré à Québec) en octobre 1977, j'ai apporté avec moi ce bagage de compétences transversales (avant le concept) et cela m'a servi pendant toute ma carrière, jusqu'à ma retraite en 2009.
Martine Côté (Lavallée)
1972-1977
Voici quelques citations de décembre 2013 que je crois pertinentes pour susciter ou soutenir une réflexion.
"Si le Ministère a imaginé les programmes en fonction d'un élève-type, il revient à l'enseignant d'adapter la pédagogie à l'élève réel ... Sur la base cependant d'un programme commun. C'est sur cela que reposent l'égalité et l'équité à l'école." Bertrand Vittecoq - Le Devoir 14-15 décembre 2013 page H6 "Décrochage ..."
Pour les élèves en difficulté "Il faut conjuguer bienveillance et exigence, ainsi qu'exigence et soutien élevé." Mme Monique Brodeur (même référence).
"Il faut partir du potentiel des élèves pour les amener le plus loin possible." Mme Brodeur même référence.
Cette dernière phrase est à la base même d'AMI. Faire de Paul, de Sophie, le meilleur Paul, la meilleure Sophie possible. La voie de l'individualisation de l'enseignement était tracée. Se sont alors dessinées les grandes lignes du Système. Je n'en reprendrai pas ses caractéristiques, vous les connaissez déjà. L'exigence était là par le biais d'un seuil de performance élevé (à l'origine, 80% des objectifs). Qui voudrait être opéré par un chirurgien ayant eu son diplôme avec 60% de moyenne, ou employer un plombier ayant obtenu ce même résultat?
Une attention particulière a été apportée à l'évaluation en plusieurs temps. Auto-évaluation ou pré-test, examen au moment choisi par l'élève afin qu'il soit prêt (cela je ne l'ai vu qu'à VANIER) et enseignement correctif individualisé suivi, lorsque nécessaire, d'une reprise. Cela aussi, je ne l'ai pratiquement vécu qu'à VANIER.
Danielle Mérit
Le système Ami, à Vanier, a été pour moi une source de grande joie et de fierté dont je rêvais depuis longtemps. Il m’a permis de sortir des sentiers battus du système scolaire et d’expérimenter un format d’éducation révolutionnaire, absolument inédit et dynamique. Enseignement individualisé par modules, salles de classe déconstruites où l’élève pouvait consulter l’enseignant avec lequel il avait le plus d’affinités, groupe-conseil du matin, suivi individuel de nos élèves-conseil.
Le bureau de direction de l’époque, bien dynamique, a favorisé les stages, et des séries de conférences de haut niveau pour améliorer le projet éducatif, lui donner un souffle nouveau et même le remettre en question. Nous avons pu découvrir ainsi que l’apprentissage n’était pas uniforme et qu’il fallait diversifier notre enseignement vu que les récepteurs pouvaient être auditifs, visuels ou tactiles.
Je suis fière d’avoir enseigné à Vanier. Cela m’a permis de changer ma façon d’être avec l’élève, de mieux l’écouter.
Bien sûr tout système a ses défauts auxquels il faut remédier. C’est ce que nous avons tous essayé de faire.
Un autre point de vue intéressant les professeurs, c’est la discipline. Dans une école traditionnelle, mon stress d’enseignante grugeait une bonne partie de mon énergie. Dans certaines classes, rétablir l’ordre était une épée de Damoclès qu’il fallait assumer à chaque cours, tout le long de l’année! À Vanier, la formation se faisait avec plus de détente. Nos élèves étant moins agressifs, pouvant choisir le lieu, la personne, le moment.
Le système AMI m’a permis d’expérimenter en France une autre approche pédagogique, lors d’un échange. J’ai ainsi pu découvrir les écoles Freinet. Autre belle preuve du désir de changement de ce bon vieux système scolaire.
Andrée Wanis
Une des réalités les plus universellement reconnues en éducation est que tous les élèves n'apprennent pas à la même vitesse. C'est pourquoi le Système AMI individualise le cheminement de l'apprentissage.
L'objectif de la façon traditionnelle d'évaluer (celle du ministère de l'éducation) est de comparer les élèves sur un programme ''élastique'' puisque aucun élève ne peut avoir 100%. Ce que l'on vise c'est de retrouver la ''courbe normale de distribution'' ne tenant pas compte que lorsque l'on agit sur la courbe il y a un déplacement vers la droite. De toute façon quand on ne l'atteint pas on normalise les résultats pour l'atteindre. Le Système AMI vise à faire réussir tous les élèves, s'assurer à ce que chacun intègre une connaissance fonctionnelle de la matière, celle-ci étant l'acquisition des préalables nécessaires à la réussite du niveau subséquent. Le temps devient la variable et l'évaluation formative permet le cheminement.
Dans un système aussi individualisé qu'AMI, que fait-t-on de la socialisation de l'élève? Évidemment on ne socialise pas autant que faire des groupes de trente élèves et leur dire de se la fermer. Dans le système AMI il y a une relation privilégiée entre l'élève et son conseiller, il y a une vie sociale dans le groupe conseil qui mène à des projets et activités en commun. Il y a la possibilité pour les élèves de travailler en équipe et de faire plusieurs activités d'apprentissage variées selon les modules. Cet environnement développe non seulement la responsabilité et la débrouillardise mais aussi les contacts humains normaux, ceux que l'on retrouve en société.
Robert Goudreau
Voici un texte qui témoigne des valeurs et fondements qui à l'origine nous animaient lors de l'implantation du système AMI.
Yves Lewis
CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'ÉDUCATION
L'ACTIVITÉ ÉDUCATIVE
Extrait du Rapport annuel 1969/70
du Conseil supérieur de l'éducation.
Page 50.
PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA PÉDAGOGIE.
Afin de respecter le modèle de croissance organique de l'activité éducative, et en particulier de favoriser l'éveil des ressources intérieures de l'étudiant, l'organisation des études - sans sacrifier la qualité des programmes ni les exigences intrinsèques des disciplines théoriques et pratiques - doit aussi tenir compte de quelques principes fondamentaux.
1) Le premier principe de base pourrait être ainsi énoncé: l'apprentissage individuel est le seul qui soit authentique et véritablement efficace. Pour qu'il apprenne réellement et qu'il retienne de façon durable ce qu'il apprend, l'étudiant doit être engagé de façon active et inconditionnelle dans le processus même de l'apprentissage qu'il aura d'abord lui-même choisi et décidé de poursuivre s'il s'agit d'un étudiant capable de choix, c'est-à-dire d'un adolescent, d'un jeune adulte ou d'un adulte. Un apprentissage authentique n'est jamais forcé ni imposé de l'extérieur. L'étudiant n'apprend et ne retient que les connaissances qu'il découvre par lui-même et qui prennent pour lui une signification personnelle dans sa vie quotidienne. On pourrait citer de nombreuses expériences qui montrent que les connaissances de toutes natures acquises dans un climat d'intérêt, de recherche, de goût de la réussite demeurent durant toute la vie, même si elles ont été apprises hors des salles de cours à un très jeune âge. Alors qu'au contraire, les connaissances acquises en vue de passer un examen tombent bientôt dans l'oubli sans laisser de trace sur la personnalité de l'étudiant.
2) En second lieu, il faut que l'étudiant reçoive tout au long de son apprentissage, à chacun des pas qu'il accomplit, la confirmation de son succès ou de son échec et de l'information sur les raisons de sa réussite ou de son erreur. Il doit, du même coup, développer progressivement la capacité de faire lui-même l'évaluation de son travail et de ses progrès: c'est là l'un des acquis les plus importants de l'éducation. Et c'est ainsi que chacun des étudiants parvient à élaborer sa propre méthode de travail, de recherche et de réflexion et dont aujourd'hui l'absence cause tant d'ennuis aux éducateurs.
3) En troisième lieu, il importe que l'étudiant jouisse de la liberté de progresser au rythme qui correspond à ses capacités et selon son cheminement individuel. La règle générale, en cette matière, c'est qu'aucun étudiant, aucun individu n'a le même rythme de travail: et, comme nous le disions plus haut, la loi personnelle se refuse à toute uniformisation.
Modeste témoignage
L'école Georges-Vanier s'identifie au système modulaire. Elle met l'accent sur le sens de la responsabilité des élèves.
Mais, Vanier c'est avant tout, l'image du directeur, Robert Goudreau, un homme franc, sensible et impliqué à tous les niveaux.
Souvenons-nous du fameux projet Tournoi provincial de Génies en herbe (1984) dont les finales furent diffusées sur Radio-Canada.
Ce fut un succès grâce à l'implication de tous, secrétaires, direction et enseignant(e)s.
A travers cette activité, on perçoit aisément l'esprit de Vanier
Baudoin
8 mars 2014