LE TRAVAIL DU PLONGEUR

Applicable à compter du 1^er janvier 2017

I - DEFINITION

Le plongeur est une personne majeure qui simule le noyé, il est revêtu d'une combinaison de plongée complète avec cagoule qui le protège contre les morsures, les griffures du chien qu'un maître désire éduquer au sauvetage en milieu aquatique, soit, pour des raisons personnelles, soit pour le préparer aux divers concours organisés par la Commission d’Utilisation Nationale de Sauvetage à l’Eau (CUNSE), commission de la Société Centrale Canine (SCC).

Dans le cadre des concours, le plongeur est l'auxiliaire du juge, sous la responsabilité et selon les directives duquel il travaille pour permettre la notation et le classement des concurrents.

II - CARACTERISTIQUES D'UN PLONGEUR.

Un plongeur doit pouvoir nager 100 m et être capable de simuler un noyé dans toutes les situations imposées par le règlement national du sauvetage à l'eau, loyalement et sportivement lors des passages de degrés et concours à tous les niveaux quelles que soient les conditions climatiques.

Cette capacité s'observe de plusieurs façons par:

1) la régularité de son travail, d'un bout à l'autre d'un concours, quels que soient l'attitude, le comportement des chiens et les conditions climatiques.

2) sa connaissance et son respect du règlement.

3) son aisance dans l'eau et à sauter d'un bateau en marche ou à l'arrêt et à y remonter, sa manière d'aider le juge dans sa tâche ainsi que la qualité de ses comptes rendus.

III - OBSERVATIONS SUR LE TRAVAIL DU PLONGEUR

Plongeur conscient:

Le plongeur doit impérativement éviter de toucher un chien avec les mains, les bras, les jambes ou les pieds pendant son approche et s’arrêter de battre les bras quand le chien se trouve à environ 1 mètre de lui. Il doit également moduler sa fréquence dans l'appel du chien. Attention avec la cagoule sur les oreilles on a tendance à parler plus fort.

Si le plongeur touchait malencontreusement et involontairement le chien pendant son approche, le juge qui dirige le concours devra lui faire une observation et l'inciter à plus de prudence.

Si l'impact était manifestement volontaire, le juge devrait aussitôt arrêter l'exercice et prendre toutes les dispositions motivées par les circonstances. Il serait en droit, éventuellement, d'exclure le plongeur, et de le remplacer sur le champ.

Plongeur inconscient :

Le plongeur après avoir sauté du bateau face au chien se laisse flotter sur le dos, tête posée sur l’eau les bras en croix, les pieds serrés et ne bouge pas. Après la prise au poignet, le plongeur le signale par un geste et ne doit en aucun cas bouger, il se laisse tracter, il ne doit en aucun cas faire volontairement lâcher prise au chien sauf en cas de blessure qu’il devra signaler au juge dès l'exercice terminé.

En cas de "lâcher" du chien, le plongeur ne bouge pas jusqu'à une nouvelle prise ou un ordre du juge. Dans tous les cas le plongeur est à la disposition du juge qui peut lui demander à tout moment de l'aider dans sa tâche (ex : jeter du manchon, mannequin, rapport du bateau, remonter le chien dans le bateau, etc.)

Le plongeur doit rendre compte au juge du déroulement de l'exercice:

Bonne prise au bras, franche ou avec hésitation, mâchonnée, lâchée et reprise, le chien serre trop fort.

Il ne sera pas toléré un chien qui montre les dents, un chien qui mord, le chien qui prend trop fort; un chien qui blesse un plongeur au cours d'un exercice, il sera immédiatement exclus du concours.

Le juge dans tous les cas a le devoir de mentionner, dans son rapport à la CUNSE, les irrégularités qu'il estime inadmissibles.

IV - INTERDICTIONS FORMELLES ET IMPÉRATIVES

1) Appeler le chien par son nom

2) Décrocher le chien en force, quel que soit l'endroit de sa prise, sauf en cas de blessure.

3) Plier le corps, les bras ou les jambes de manière à bouger, après la prise de harnais, la prise aux bras du chien ou tordre la gueule et lui faire lâcher prise.

4) Repousser le chien de la main, des bras, des jambes ou des pieds lors de son approche.

5) Eclabousser le chien avec l'eau

6) Appuyer sur la tête du chien pour lui mettre sous l'eau

7) Souffler dans les oreilles du chien

8) Lors de la prise du bras l'enfoncer sous l'eau pour faire lâcher le chien.

9) Il est interdit de mettre des protections dans les combinaison au niveau des poignets. L’éducation au bon geste et à la bonne pratique faites dès le début de l’apprentissage de la prise au bras doivent être suffisantes pour corriger cette mauvaise pratique. Le chien est tout à fait capable de moduler sa force de pression.

V - CONSIGNES

VI - L'EQUIPEMENT DU PLONGEUR

- Une combinaison de plongée complète avec cagoule suffisamment résistante à la prise au bras et griffures pendant la nage d'approche.

- Une paire de gants (facultatif)

- Une paire de chaussons de plongée ou bottillons de plongée

VII - CONSIGNES AU PLONGEUR PAR EXERCICES

2^ème degré

D : rapport d'un nageur en difficulté (départ de la rive)

A 30 mètres du bord, le plongeur saute à l'eau face au chien qui est sur la rive, simule alors l'affolement en battant des bras simultanément ou ensemble, les pieds sous l'eau, il appelle le chien mais sans jamais prononcer son nom ; Ex : (au secours, à moi le chien, viens le chien) quand le chien est à 1 mètre environ le plongeur ne bat plus des bras. Il s'accroche au harnais du chien en faisant la planche et se laisse tracter jusqu^'à la rive.

3^ème degré

B : Rapport d'un nageur inanimé (départ du canot)

Le plongeur saute à l'eau face au canot, fait la planche, les bras en croix et ne bouge plus, même si le courant le fait dériver. Après la prise du chien le plongeur signale d’un geste et se laisse tracter.

C : Rapport de deux nageurs (départ de la rive)

A 50 mètres du bord, le premier plongeur saute à l'eau dans n'importe quel sens et fait la planche immédiatement, bras en croix sans bouger. 20 mètres plus loin, parallèlement à la rive, le 2ème plongeur saute à l'eau nage vers le premier et sollicite le chien en l'appelant. A l'arrivée au 1er plongeur, il le prend en position de survie sur le dos, les pieds du plongeur inanimé face au chien et sollicite ce dernier. À l'arrivée du chien, il s'accroche au harnais et se laisse tracter jusqu'à la rive. Dans cet exercice le 2ème plongeur est le plongeur qualifié, le 1^er plongeur peut être un élève plongeur, il revient au plongeur qualifié et au juge de donner les consignes au 1^er plongeur.

BREVET MER

B1 : Rapport d'un nageur inanimé (départ canot, rapport à un autre canot)

Le chien et le conducteur sur un canot, le plongeur sur un autre canot.

Quand les canots sont à 50 mètres du rivage et séparés de 50 mètres; le plongeur saute à l'eau face au canot où se trouve le chien, fait la planche les bras en croix et ne bouge plus même si le courant le fait dériver. Après la prise du chien, le plongeur signale d’un geste et se laisse tracter.

B2 : Rapport de deux nageurs en difficulté (départ de la rive)

A 50 mètres de la rive et à une distance de 30 mètres environ l'un de l'autre, les plongeurs sautent à l'eau face au chien. L'un des plongeurs reste inerte en faisant la planche sur le dos, l'autre se débat et simule l'affolement en battant des bras simultanément ou ensemble, les pieds sous l'eau, il appelle le chien mais sans prononcer son nom; ex (au secours, à moi le chien, viens le chien) quand le chien est à un mètre environ, le plongeur ne bat plus des bras, module son appel et s'accroche au harnais en faisant la planche et se laisse tracter.

B3 : Rapport d'un véliplanchiste sur sa planche (départ de la rive).

Le plongeur sur une planche, assis ou couché, selon l'état de la mer, à 50 mètres de la rive face au chien, appelle le chien sans prononcer son nom et fait des grands gestes pour attirer son attention, quand le chien arrive à sa hauteur il lui donne l'extrémité d'un cordage et se laisse ramener au rivage.

B5 : Rapport d'un noyé sur un matelas pneumatique (départ de la rive)

Le plongeur inconscient est allongé sur le dos, sur le matelas pneumatique les bras pendants et à environ 50 mètres du rivage. Il reste parfaitement immobile et ne doit pas appeler le chien. A la prise du chien, il se laisse tracter jusqu'à la rive. Si le matelas dérive le plongeur n'intervient pas.

C3 : Apport d'une bouée de sauvetage (départ de la rive)

A 50 mètres environ de la rive le plongeur saute à l'eau face au chien et simule l'affolement appelle le chien sans jamais prononcer son nom. Quand la bouée est à sa portée, le plongeur s'en saisit et se glisse dedans, s'accroche au harnais et se laisse tracter jusqu'à la rive.

C4 : Apport d'une bouée de sauvetage (départ du canot)

A 50 mètres environ de la rive, le plongeur saute du canot face au chien. Il simule l'affolement appelle le chien sans jamais prononcer son nom. Quand la bouée est à sa portée, le plongeur s'en saisit et se glisse dedans, s'accroche au harnais et se laisse tracter jusqu'au bateau.

DEROULEMENT DES EPREUVES RELATIVES

A LA SELECTION DES PLONGEURS QUALIFIES

NATIONAUX OU REGIONAUX.

Un plongeur n’est pas autorisé à présenter un chien dans un concours ou il officie.

Le dossier de candidature sera signé par le Président du Club d’appartenance et adressé à la CUNSE.

VIII - QUALIFICATIONS

Elles sont valables pour une durée de 5 ANS (à dater du jour de la sélection) et sanctionnées par la délivrance d’un carnet de plongeur SCC..

On ne s'improvise pas plongeur. Celui qui désire tenir ce rôle en concours doit être présenté par un club de sauvetage à l'eau, être agréé par la CUNSE et obtenir sa sélection au cours d'une journée organisée annuellement à cet effet par la CUNSE.

Leurs titres leur seront décernés par un jury collégial composé d’un juge et d’un plongeur national dans le cadre de la sélection des plongeurs, la veille du championnat de France.

Le Président du jury sera obligatoirement un membre de la CUNSE

Pour être candidat aux épreuves de plongeur qualifié, il faut :

* avoir plus de 18 ans.

* posséder une expérience de plongeur ainsi qu'une bonne connaissance du Règlement National des Epreuves de Sauvetage à l'eau.

* Toute demande sera accompagnée d’un certificat médical de non contre indication à la pratique de la natation.

Pour les passages de degrés officiels, les plongeurs qualifiés seront désignés, comme les juges de Travail de la SCC, par la CUNSE parmi la liste ci-jointe (modifiable au fil des ans).

Ce sont les présidents de clubs qui signent les demandes et la validation des carnets de plongeurs, les plongeurs doivent être adhérents d'un club

Les remboursements de frais des plongeurs lors d'un passage de degrés pourront être indemnisés aux frais réels pour favoriser les déplacements des plus éloignés sous réserve d'un accord préalable entre l' Organisateur et le Plongeur. Si pas d'accord entre les deux c'est la même règle que pour les juges qui sera retenue : tarif SCC en vigueur.

Plongeurs Régionaux

Un plongeur ne pourra s’inscrire à l’examen qu’après un an de pratique et de présence dans son club.

Le permis bateau est conseillé.

En fonction de la qualité de la prestation fournie par le plongeur le jour de la sélection, et aussi de sa fiabilité tant sur le plan physique que moral et sportif, le jury pourra lui accorder le titre d’élève plongeur. Ce dernier pourra valider son assessorat sur les 1er, 2ème, 3ème degrés, les sélectifs et au brevet mer. Après son assessorat le juge indiquera si le postulant peut officier dans ce degré. Plusieurs degrés peuvent être officialisés sur un même concours en dehors du Championnat de France et de la Coupe de France

Si sa prestation est bonne le juge le proposera Régional.

1) Epreuves Théoriques - Durée 1 Heure

10 questions parmi le règlement national et le règlement des plongeurs :

2) Epreuves Pratiques

Une nage de 100m. (épreuve éliminatoire).

Deux exercices choisis par le jury parmi ceux figurant au Règlement National des Epreuves de Sauvetage à l’Eau.

Une remontée à bord du canot,

Un compte rendu au juge de la prestation du chien après son passage.

3) Notation

Théorie :

* 2 points par réponse correcte

* 0 point par réponse incorrecte

Pratique:

Chaque exercice est soit noté sur 20, soit réussi ou échec.

Pour être reçu, le candidat devra avoir obtenu 14 points à la théorie et 10 points par exercice à la pratique.

La natation et la remontée à bord sont éliminatoires, mais sans limite de temps, ce dernier restant à l’appréciation du jury.

Exemple de tableau de pointage

4)Recyclage

La qualification est valable 5 ans, mais le recyclage peut être effectué dans l’année N-1 à N+1 (entre 4 et 6 ans). Si le recyclage n’a pas été effectué après les 6 ans, le plongeur ne pourra plus officié et devra repasser la totalité des épreuves.

Le recyclage peut être validé la veille des championnats de France ou sur un concours dès lors qu’il y a la présence d’un juge et d’un membre de la CUNSE. Les deux ne pouvant se cumuler. Un PV doit être établi et transmis au secrétariat de la CUNSE.

L’épreuve de recyclage comportera, la natation, la remontée à bord et un exercice au choix du jury.

Les résultats seront proclamés par le jury à l'issue des épreuves.

Plongeurs Nationaux

Pour être nommé Plongeur national, il faut avoir plongé en épreuves officielles sur 5 concours, dont 2 en brevet mer.

Le permis bateau, vivement souhaité, n’est pas exigé.

Seul un sélectionné national pourra opérer hors du territoire national, et participer en tant que plongeur aux Championnats de France.

1) Epreuves Pratiques

Effectuer une nage de 100m. (épreuve éliminatoire).

Réaliser 2 exercices choisis par le jury, dont un avec une remontée à bord, parmi ceux figurant au Règlement National des Epreuves de Sauvetage à l’Eau.

Discussion et échanges avec le jury sur la connaissance le règlement national des épreuves de sauvetage à l’eau.

2) Recyclage

Idem plongeurs régionaux.