Chef de projet
Pr GHOMARI Abdessamed Réda, email: a_ghomari[at]esi.dz
Membres permanents
Pr BOUKHEDIMI Souhila Professeur email: s_boukhedimi[at]esi.dz
Dr ZEMMOUCHI-GHOMARI Leila, Maître de Conférences email: leila.ghomari[at]enst.dz
Doctorants
SID Imane, email: i_sid[at]esi.dz
I. Préambule
Le contexte organisationnel est de plus en plus dynamique. Il est caractérisé notamment par une forte évolutivité (rapidité, dynamicité des changements auxquels les individus font face) [Wirtz & al., 2007][McCarthy & al., 2010] et de l’incertitude dans les évolutions considérées avec une difficulté accrue de prédire [Weick & Sutcliffe, 2007] [Holzmann & Spiegel, 2011] aboutissant à des situations extrêmes voire des crises.
Dans la littérature managériale, le concept de crise est considéré tantôt comme un événement, tantôt comme un processus [Boumrar J., 2010].
Nous nous intéressons à la crise comme un processus, où il devient important en amont de savoir identifier les signaux déclencheurs afin de préparer l’organisation et minimiser ainsi les effets néfastes de la crise. En aval, gérer les impacts en minimisant les effets négatifs tout en maximisant les effets positifs. De cette manière, une capitalisation sur le processus de crise représente une opportunité certaine d’amélioration de l’organisation.
La crise soumet l’organisation à une situation nouvelle, entraînant un vide organisationnel qui peut être considéré comme une réelle opportunité porteuse d’apprentissage organisationnel, et ainsi permettre l’innovation. L’apprentissage organisationnel étant la dynamique collective qui résulte des capacités cognitives des acteurs, capacités qui interagissent dans un système de relation, mais aussi en prenant ce système de relation pour objet de connaissance et d’action [Argyris, 1995] [Wellman, 2013] [Baujard, 2014].
Ainsi, de ce contexte particulier, les questions de gestion de crise et d’apprentissage organisationnel paraissent centrales [Wang, 2008]. Les connaissances et les compétences des acteurs prennent toute leur importance. En effet, l’intelligence collective place les individus [Senge, 1991], autant que les informations, au centre des processus, pour une réelle valeur ajoutée [Boulesnane & al, 2012].
- Du côté des individus: La crise change les représentations et génère des connaissances ou les valorise. Comment ?
- La complexité des crises entraîne indéniablement un besoin d’apprentissage rapide et efficace et par conséquent une génération accrue de connaissances.
- Comme les individus ont une capacité limitée à traiter l’information et à poursuivre naturellement des objectifs conflictuels, la crise (grâce aux connaissances qu’elle génère) peut garantir une coopération rationnelle (co-construction, ajustement, innovation) pour être plus efficace et gagner en performance[Bouty & al, 2012].
- Du côté « Information » : Les Systèmes d’information développés pour les besoins de l’organisation jouent quant à eux un rôle paradoxal : ils favorisent l’occurrence de situations extrêmes de gestion aboutissant sur des crises, tout en permettant de mieux les gérer.
- En augmentant la productivité et en permettant de gérer des activités toujours plus étendues, manager une organisation devient ainsi une activité de veille et de décision pour faire face à tout moment aux problèmes qui pourraient survenir [Delmond, 2008].
- Mais, d’un autre côté, les Systèmes d'Information offrent les conditions permettant de faire face à ces situations. Les systèmes décisionnels et autres outils de visualisation, représentent des solutions efficaces.
II. Description sommaire du projet :
Le présent projet ambitionne de questionner les travaux relatifs au couplage des SI (Systèmes d'Information) et des SBC (Systèmes à base de connaissances) pour mieux appréhender les situations de crise en milieu professionnel.
Le projet de recherche s’articule autour de trois axes principaux:
- Le premier axe: Catégorisation des situations de crise Il s’agira, de mener deux types d’actions :
- Une recherche bibliographiques ciblée (Knowledge based crisis management)
- Des analyses SWOT auprès des responsables d'organisations faisant face à des situations de crise et/ou des situation extrêmes.
- Le deuxième axe: Proposition d’une démarche de management de crise en milieu professionnel couplant Système d’information et système de connaissances. Sur le plan méthodologique, la démarche repose sur une intégration d’informations d’origines diverses et d’une collaboration des acteurs à différents moments importants dans la gestion des crises. Elle prend en compte les types d’informations et connaissances suivants:
- Les informations relatives aux types de situations de crises: des informations disponibles ou a rendre disponibles dans les différentes phases du cycle de vie de la gestion de crise.
- Les informations et les connaissances relatives aux compétences (ressource humaine intra et extra organisationnelle) mobilisées: Identification et cartographie des connaissances et des compétences nécessaires pour faire face à la situation.
- Les informations relatives à l'environnement: dans ce projet, nous introduisons cette troisième classe d’informations nécessaires pour cartographier l'éco-système.
- Le troisième axe : Développement des outils supports appropriés . Il s'agira de réaliser des outils du web social et Web 3.0 afin de soutenir la collaboration en situation de crise
III. Mots-clés
crisis management, knowledge, competency, crowdsourcing, information systems, knowledge management systems, linked data
IV. Durée:
Quatre (4) ans
V- Perspectives:
- Sur le plan de la recherche appliquée: Le principal objectif de ce projet est d’aider les top management et autres DSI confrontées de plus en plus à l'incertitude. Les retombées économiques sont de:
- permettre aux directions de entreprises d'appréhender la problématique de gestion de crise avec un souci d'efficacité .
- l’intégration de la préoccupation de l'anticipation des risques dans les pratiques managériales.
- Intégration de la capitalisation des connaissances durant les phases de crises
- Sur le plan domaines scientifique: Les axes de recherche entamés ont des retombées scientifiques importantes, particulièrement :
- Les systèmes basés connaissances et compétences
- Système d’information d’Aide à la décision
- Impact des leviers humaines et technologiques sur les pratiques
- Synergie Système d'information, systèmes à bases de connaissances
- Sur le plan académique:
- Enrichissement des enseignements par l’intégration de la préoccupation de la gestion des risques.
VI. Bibliographie du projet:
[Argyris, 1995] Argyris C. «Savoir pour agir - Surmonter les obstacles à l'apprentissage organisationnel », InterEditions, 1995
[Baujard, 2014] C. Baujard Savoir(s) et apprentissage: comment apprécier l’intelligence organisationnelle?, Revue Savoirs, 2014 (1, N°34).
[Boumrar J., 2010] Boumrar J. « La crise, levier stratégique d’apprentissage organisationnel », Vie et Sciences de l’entreprise, Vol 3-4, ANDESE, 2010
[Boulesnane & al, 2012] S. Boulesnane, L. Bouzidi, C. Varinard. Collective intelligence and knowledge management capabilities. International Journal of Information Technology & Computer Science, 2012, pp.ISSN : 2091-1610.
[Bouty & al, 2012] Bouty, I., Godé, C., Drucker-Godard, C., Nizet, J., Pichault, F. & Lièvre, P., “Coordination Practices in Extreme Situations”. European Management Journal, 2012.
[Delmond & al, 2008] M.H Delmond, Y. Petit, J.M Gautier, « Management des systèmes d’information », Dunod, 2012
[Hassid, 2011] O. Hassid, « Le management des risques et des crises », Dunod, 2011
[Holzmann & Spiegel, 2011] Holzmann, V. & Spiegler, I. Developing risk breakdown structure for information technology organizations. International Journal of Project Management, Vol. 29, n° 5, 537- 546, 2011.
[Lagagdec 1991] Lagadec, P. « La gestion des crises: outils de décision à l’usage des décideurs », Paris, McGraw-Hill, 1991].
[McCarthy & al, 2010] McCarthy, I., Lawrence, T., Wixted, B. & Gordon, B. “A multidimensional conceptualization of environmental velocity”. Academy of Management Review, Vol. 35, n° 4, 604-626, 2010.
[Nonaka & Takeushi, 1995] I. Nonaka, H. Takeuchi, «The knowledge-Creating Company: How Japanese Companies Create the Dynamics of Innovation», Oxford University Press, 1995.
[Rolland, 1998] Rolland, C. “A Comprehensive View of Process Engineering”. In 10th Conference on Advanced Information, 1998 Systems Engineering, Pisa, Italy.