« Il y a des gens à ladite terre qui sont assez de belle corpulence mais ils sont des gens effarables et sauvages. Ils ont les cheveux liés sur leur tête [...] et des plus d'oiseaux. Ils se vêtissent de peaux de bêtes tant homme que femme, mais les femmes sont plus closes et serrées en leurs dites peaux [...]. Ils ont des barques en quoi ils vont par la mer qui sont faites d'écorces de bois de boulot [...] . Depuis les avoir vu, j'ai su que là n'est pas leur demeure et qu'ils viennent des terres plus chaudes pour prendre desdits loups marins et autres choses pour leur vie. » (Premier voyage de Cartier, Source, p. 101).

«Quant à leur ignorance, [Cartier] lui avait été facile de la connaître. Sur les matières religieuses, ils professaient des notions absurdes. Ils assuraient que leur divinité leur parlait souvent, et leur prédisait le temps qu'il ferait; quand elle voulait leur témoigner sa colère, elle leur jetait de la terre aux yeux. Ils ajoutaient qu'après leur mort ils allaient dans les étoiles, puis descendaient vers l'horizon avec ces astres, et allaient dans des champs très agréables, couverts de verdure et remplis de beaux arbres, de fleurs et de fruits magnifiques. Cartier, désireux de les amener à la foi chrétienne, essaya, au moyen de ses interprètes, de leur inculquer des notions justes sur Jésus-Christ, les dogmes et la morale catholique, et de leur faire comprendre que, sans le baptême, il n'y a pas de salut possible. Ces pauvres infidèles si laissèrent facilement persuader, et, demandèrent le baptême à grands cris. Par une sage mesure de prudence, Jacques Cartier ne voulut pas se rendre à leur demande, mais, en retour il leur promit que dans un prochain voyage il amènerait des prêtres avec lui, pour les instruire et leur apporter du saint chrême pour les baptiser. Cette promesse parut les satisfaire, et Cartier fut ensuite tranquille de ce côté.» (Second voyage de Cartier, raconté par Narcisse-Eutrope Dionne, Source, p. 80).