Les conférences interprovinciales

« La situation est grave, car vous êtes menacés dans ce que vous avez de plus cher après la religion: dans l’autonomie de votre province, gardienne constitutionnelle de vos droits religieux et nationaux. [...] Considérant que l’autonomie des provinces est en péril [...]; Que le pouvoir fédéral poursuit d’année en année le cours de ses empiétements législatifs, par une série de mesures [...]; Que ces mesures centralisatrices sont le résultat d’un système de gouvernement dont le but tend à détruire les garanties stipulées à l’époque de la Confédération et imposer aux provinces, petit à petit, le régime de l’union législative [...]. [Nous proposons le] maintien énergique du principe de l’autonomie provinciale contre toutes les attentes directes ou indirectes; [... le] respect et [la] protection à tous les droits des minorités... » etc.

Programme politique

Honoré Mercier, Programme politique, 26 juin 1886. Dans Lamonde, Y. et Corbo, C (1999). Le rouge et le bleu. Québec: PUM, p. 275-279.

Source.

Discours du domaine public

ASPECTS

Social

Politique

En 1867, la mise en place d'une union fédérale entraîne des conflits entre les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral. Le premier ministre du Canada, John A Macdonald, impose une vision très centralisatrice qui limite les pouvoirs des provinces et soumet ces dernières au pouvoir fédéral.

Depuis les années 1880, les provinces se réunissent au sein des conférences interprovinciales qui ont pour but de faciliter la communication entre les provinces. Ces dernières formeront une alliance en 1887 pour revendiquer une plus grande autonomie provinciale.

En 1887, les premiers ministres votent 26 résolutions pour, d'un côté, augmenter les avantages financiers des provinces et, de l'autre, pour limiter les pouvoirs du gouvernement central.

Économique

Les provinces dénoncent le pouvoir centralisateur du gouvernement fédéral et déplorent que les subventions ne sont pas suffisantes. Elles réclament donc d'autres moyens de financement. C'est seulement en 1952 que le gouvernement provincial sur Québec mettra en place une taxe directe assurant plus de revenu à la province.

Culturel

Les conférences interprovinciales démontrent une augmentation du sentiment nationaliste canadien-français, soulevé par Honoré Mercier. À la suite des conflits métis dans l'Ouest du Canada et la mort de Louis Riel, considérée comme une démonstration du déni canadien-anglais face aux droits des minorités, le mécontentement des francophones du Canada ne fait que s'accentuer. Honoré Mercier se servira de ce discours nationaliste pour créer un nouveau parti politique et pour dénoncer le trop grand pouvoir du fédéral dans plusieurs sphères de la société.

Territorial

Scientifique & Technique

Extraits

Critique externe -3QPOC

Qui?

Honoré Mercier, à la tête du Parti National. Premier ministre de 1887 à 1891.

Quoi?

Le document est issu du programme politique publié par Honoré Mercier et son parti en 1886, quelques mois avant la première conférence interprovinciale de 1887. Le Premier ministre y mentionne :

Le désir d'une plus grande autonomie provinciale (et le fait que cette autonomie est en danger);
Les empiétements législatifs de la part du gouvernement fédéral;
Les mesures centralisatrices du gouvernement fédéral, considérées sont des menaces pour la protection des droits des minorités, garantis par la Confédération.

Pourquoi?

Un programme politique à pour objectif de définir les positions du parti politique et informer les citoyens et les membres du parti des orientations politiques qui guideront le parti.

Critique interne -3QPOC

Qui?

La majorité des provinces de l'époque y sont représentées.

Honoré Mercier est le premier ministre du Québec de 1887 à 1891.

Pourquoi?

Les provinces revendiquent davantage d'autonomie et font pression sur le gouvernement fédéral, puisque ce dernier fait preuve d'ingérence. Depuis 1867, les revenus des provinces sont précaires et plusieurs événements politiques, tels que les conflits métis ainsi que les conflits linguistiques, ont des répercussions sur les relations entre les gouvernements. Les provinces réclament également l'abolition du droit de désaveu permettant au gouvernement fédéral d'annuler une loi provinciale.

Quoi?

Rencontres entre les premiers ministres des provinces du Canada de l'époque, initiées par Honoré Mercier.

Où?

Les conférences se tiennent à Québec.

Quand?

Plusieurs rencontres se succèdent entre 1887 et 1906.

Comment?

Ces rencontres démontrent l'émergence du nationalisme. Par la formation d'une alliance entre les provinces, ces dernières réclament de nouvelles sources de financement, autre que les subventions fédérales, par exemple l'imposition d'une taxe directe, ce qui ne sera obtenue qu'en 1952.