Les Canadiens et les rébellions des Métis

La position de Sir John

Caricature, Grip, Le Bourru, 12 septembre 1885, p.3

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ASPECTS

Social

Politique


Au Québec, les réactions sont vives contre le gouvernement fédéral. L’opposition provient surtout du Parti libéral fédéral, maintenant dirigé par Wilfrid Laurier. Ce dernier, soutenu par le parti provincial de Honoré Mercier, prend la tête d'un mouvement pour venger la mort de Louis Riel et obliger les conservateurs à rendre des comptes.

Lors des débats, les francophones s’opposent aux anglophones. Les francophones considèrent que le gouvernement fédéral n’a pas veillé à la protection des minorités, alors que les anglophones remettent de l'avant ce qui est arrivé au colon ontarien Thomas Scott en 1869 pour critiquer les rebelles métis.

Le 22 novembre 1885, une manifestation est organisée à Montréal, place Champ-de-Mars, pour protester contre la pendaison de Louis Riel, survenue la semaine précédente. Il s'agit de la plus grande assemblée populaire de l'histoire de la jeune province de Québec.

Dans un puissant discours, Honoré Mercier affirme que, par son inaction, le gouvernement fédéral de Macdonald refuse à la province de Québec la liberté « de défendre le faible et l’opprimé » . À la Chambre provinciale libéraux et conservateurs s’unissent pour proposer une résolution condamnant l’attitude du gouvernement fédéral.

Économique

Culturel

Territorial

Scientifique & Technique

Extraits des points de vue

Macdonald, débat 26 mars 1885:

<< Avant l'apparition de Riel, ces colons ne se sont jamais plaints au gouvernement (...). Riel (est) arrivé et réclamait toutes sortes de choses. (...) Il est venu là dans son propre intérêt. Il les a excités (...et) les (a) conduits avec insuccès dans la grande guerre>> (Source.)


La Gazette de Montréal

<< Mais il y a une chose de claire, savoir que quand Riel sera pris, il devrait être pendu au premier arbre sans plus de cérémonie >> Source (p. 797).


Manifestation de 1885:

<< J'aurais voulu voir de mes yeux l'indignation de tout un peuple qui, sans distinction de parti, élève la voix dans la métropole du Canada, pour protester contre le crime politique dont nos gouvernants viennent de se rendre coupable. (...) Nous condamn(ons) à l'unanimité l'exécution de Louis Riel, comme étant un acte de cruauté, que nos députés fédéraux doivent flétrir en renversant le gouvernement de sir John A. Macdonald, et que le peuple vengera aux prochaines élections.>> (Député D. Girouard, Source, p.2)

<< Ce jour est pour le peuple canadien un jour de bénédiction et d'imprécations, bénissons la main de Dieu, qui en nous frappant si cruellement, nous a fait enfin ouvrir les yeux sur les dangers que nous faisons courir à nos traditions, à nos droits et à nos croyances, en nous laissant aveugler par le fanatisme politique>> (Ernest Tremblay, Source, p.3.)


Débats 1886:

Les députés libéraux accusent les conservateurs fédéraux de « calcu[ler] froidement combien la tête de ce patriote lui donnerait de voix dans la Chambre des communes du Canada ».


Félix-Gabriel Marchand, député libéral

« Comment se fait-il qu’une partie des Anglais […] ne pense pas comme nous sur la question Riel? […] Certains hommes politiques avilis ont taché de donner le change à l’opinion publique sur le mouvement national. Ils ont voulu isoler les Canadiens français des autres races de la province de Québec ».


Honoré Mercier

« Nous ne devons pas oublier que nous aussi Canadiens-Français, nous avons des devoirs à remplir [… qui] nous imposent l’obligation d’unir nos voix à celles de toute la province et de nous faire l’écho des sentiments manifestés […] d’un bout de la province à l’autre».

« Personne n'a osé approuver l'exécution de Riel. Les ministres eux-mêmes se sont contentés de dire que ce n'était pas leur affaire. Par un n'a eu le courage de la blâmer, mais aussi pas un n'a eu l'audace de l'approuver. Ils savent bien que le sentiment public est contre cette exécution. Pas un seul, je le répète, n'a eu l'audace de dire que le gouvernement fédéral avait bien fait de faire monter Riel sur l'échafaud. »


Pierre Garneau (conservateur)

« Je ne crois pas qu’il y ait un seul député dans cette Chambre qui ne soit pas convaincu que l’exécution de Riel restera […] une souillure qui a terni la blancheur immaculée de notre blason national » .


Source.

Critique externe -3QPOC

Critique interne -3QPOC

Qui?


Pourquoi?


Quoi?


Où?


Quand?


Comment?

La caricature démontre l'existence de deux points de vue sur la crise des Métis et sur le sort de Louis Riel: la position des francophones et la position des anglophones. Elle démontre aussi que John A. Macdonald, comme politicien de tous les Canadiens, se retrouve pris entre les deux positions.

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Pour aller plus loin...

https://aqction.info/evenement/1885-9/2017-11-22/