La rébellion de la rivière Rouge

Ou le premier soulèvement métis

Louis Riel et ses associés

Photographie, Larsen Ryder, 1869

Source (Glenbow Museum, NA-1039-1)

Domaine public du Canada.

ASPECTS

Social

Des populations métisses, issues des rencontres entre les colons français et les populations autochtones, déjà installées sur le territoire à l'Ouest du Canada. Cette population se dénombre à plus de 75 000 personnes : des Métis, des Blancs, des Amérindiens et des Inuits. Pour ces populations locales, les démarches de colonisation du gouvernement sont perçues comme un affront et ils voient d’un mauvais œil les arpenteurs de l’est du Canada venir leur arracher leurs terres.

Politique

Depuis la création du Dominion du Canada en 1867, le gouvernement fédéral désir étendre le territoire vers l’Ouest. Cependant, ce projet est encouragé par le projet ferroviaire et il rend difficiles les relations avec les minorités. En 1869, les droits des minorités deviennent un enjeu politique, et surtout économique.

En 1869, le Canada prévoit l'achat de la Terre de Rupert et des Territoires du Nord-Ouest , afin d'enclencher son projet d'expansion territoriale et de colonisation. Le premier ministre Macdonald espère que ces démarches soient faites dans le respect des droits accordés aux minorités, mais la situation s'envenime rapidement. Durant toute l’année 1869, Louis Riel et les Métis s’opposent au gouvernement fédéral canadien.

En 1870, le gouvernement du Canada achète les Territoires du Nord-Ouest, via la Compagnie de la Baie d’Hudson, sans que les populations soient consultées. Par l’achat du territoire appartenant à la Compagnie de la Baie d’Hudson, le gouvernement crée la province du Manitoba, mais cela n’est pas perçu positivement par les populations locales.

Pour le Canada, la possession de ce territoire est une façon de contrer les visées expansionnistes des États-Unis, et celle des annexionnistes canadiens qui espèrent voir le Canada s’unir à leurs voisins du sud, mais c’est aussi une façon d’encourager la ruée vers l’or qui a déjà débutée en Colombie-Britannique et d’y installer plusieurs colons.

Lorsque Macdonald nomme un nouveau lieutenant-gouverneur pour gérer ce territoire, ce dernier déclare rapidement les Territoires du Nord-Ouest possession canadienne. En 1870, suite à l’affront que fit le lieutenant-gouverneur en proclamant l’acquisition du nouveau territoire, Louis Riel proclama à son tour le gouvernement provisoire d’Assibinoia. Puis, un Thomas Scott, colon ontarien membre du groupe politique canadien, est tué après s’être opposé au gouvernement de Louis Riel. Cette affront est dénoncée par le gouvernement canadien et les tensions politiques augmentent, ce qui forcent Riel à s’exiler aux États-Unis.

Finalement, Macdonald parvient à une entente avec la population métisse, entente qui dure jusqu’en 1885 et permet pendant ce temps la création de la province du Manitoba avec la garantie des droits accordés aux populations métisses, de la religion catholique et de la langue française.

Économique

Culturel

Territorial

En 1870, le Canada négocie l'achat de la Terre de Rupert et des Territoires du Nord-Ouest. Ce territoire fusionne pour devenir les Territoires du Nord-Ouest. Entre 1870 et 1905, le Manitoba (1870), la Colombie-Britannique (1871), le Yukon (1898) l'Alberta (1905) et la Saskatchewan (1905) seront créées.

Source image

Scientifique & Technique

Extraits des points de vue

Député McDougall, 1867

« Le gouvernement a toujours reconnu certains droits aux Indiens; il conclut des traités avec eux et leur verse une compensation pour leurs terres; il les traite en somme un peu comme des mineurs incapables de gérer leurs propres affaires, mais il agit toujours avec beaucoup de générosité à leur égard. (...) Il nous faudra nécessairement en venir à une entente avec les Indiens dans l’intérêt des colons. (...) Nous les avons toujours traités avec justice, et nous voulons continuer à le faire. Ce projet d'annexion ne peut avoir laissé indifférent tout député qui s'intéresse le moindrement à la chose public. » (Député McDougall, 4 décembre 1867, p. 182, Source.)

John A. Macdonald , 1869

« Tout ce que ces pauvres gens savent […] c’est que le Canada a acheté le pays […] et qu’on nous les refile comme un troupeau de moutons; et on leur dit qu’ils perdent leurs terres […]. Dans ce contexte, il ne faut pas s’étonner qu’ils soient insatisfaits et qu’ils montrent leur mécontentement ». Lettre de Macdonald à Cartier. Source.

Niagara Mail, journal ontarien, 1870

«Laissez le gouvernement fédéral offrir trois ou quatre cents acres de terre à chaque volontaire canadien qui montera à la rivière Rouge le printemps prochain et nous trouverons assez de braves types pour mettre Riel et ses partisans sous terre » Source.

Lord Young, Gouverneur général, 1870

«J’ai suivi avec beaucoup d’anxiété le cours des événements, dans les Territoires du Nord-Ouest. De malheureux malentendus quant aux intentions dans lesquelles le Canada cherchait à acquérir le pays, ont conduit à des complications de nature grave. En vue de les faire disparaître j’ai cru qu’il était désirable d’épuiser tous les moyens de conciliation avant de recourir à d’autres mesures... » Source, p.1.

Louis Riel, 1870

« N’importe ce qui arrivera maintenant, les droits des métis sont assurés par le Bill de Manitoba ; c’est ce que j’ai voulu – Ma mission est finie ». Source.

Critique externe -3QPOC

Critique interne -3QPOC

Qui?

Les Métis de la région du Manitoba, installés près de la rivière Rouge. Ces Métis sont descendants des Autochtones et des français.

Pourquoi?

En 1869, le Canada négocie l'achat des Territoires du Nord-Ouest et de la Terre de Rupert. Son désir est d'étendre le territoire canadien vers l'Ouest et d'y installer des colons. En 1869, les arpenteurs canadiens doivent faire face aux Métis déjà installés sur le territoire.

Quoi?

Les Métis ont réagi à l'arrivée des arpenteurs canadiens, lorsque le gouvernement fédéral a pris possession du territoire afin d'y faire venir des colons.

Où?

Dans la région du Manitoba actuel.

Quand?

Entre 1869 et 1870.

Comment?

Pour protester, les Métis s'organisent autour de Louis Riel et mettent sur pied un gouvernement provisoire. Les négociations avec le gouvernement fédéral donnent lieu à l'Acte du Manitoba, qui officialise la création de la nouvelle province en 1870. La création de la province entraîne la mise sur pied d'une législature assurant la protection de la langue français et anglaise, reconnaît plus ou moins les droits de propriété des Métis et remet le contrôle des ressources entre les mains du gouvernement fédéral. Ainsi, le gouvernement s'assure de pouvoir construire son chemin de fer.