Le rapport Durham
Rapport sur les affaires de l’Amérique septentrionale britannique.
Lord Durham, Londres, 31 janvier 1839.
ASPECT-T
Social
Le rapport démontre les divisions entre les francophones et les anglophones de l'Amérique du Nord. D'abord, les Canadiens français et les Canadiens anglais ont des différences culturelles difficilement conciliables, ce que Durham constate également dans son rapport. Ces différences causent des conflits, principalement en raison de la domination majeure des anglophones dans les domaines politique et économique; cela est fortement dénoncée par les francophones dans les années 1830.
Politique
En 1838, Lord John George Lambton, 1er comte de Durham, est nommé gouverneur général de l’Amérique du Nord britannique afin d’examiner les causes des rébellions dans le Haut et le Bas-Canada en 1837 et 1838. Dès son arrivée, il fait suspendre la constitution, dissout l’Assemblée législative et nomme un Conseil spécial constitué de l’élite anglaise locale. Le rapport Durham est déposé en 1839 et il est peu favorable à la nation canadienne-française.
Durham dit dans son rapport qu'aucun gouvernement ne sera praticable au Canada français, car les conflits de race entre les anglais et les français seront toujours présents dans les rapports politiques au Parlement du Bas-Canada, ce qui empêche une bonne politique. À ses yeux, les colonies représentent un énorme investissement pour l’Empire, dans sa pensée mercantiliste, en matière d’exploitation des ressources naturelles, mais également en matière de colonisation. Afin d'assurer le contrôle de la colonie canadienne, Durham considère l’importance de détruire toute forme d’autorité française dans les colonies.
Durham propose donc l’assimilation de la population francophone et cela doit passer par la subordination politique. C’est l’union des deux provinces, afin d'assimiler les francophones, qui est retenue par le gouvernement britannique. Pour Durham, le gouvernement britannique doit établir en sol canadien une province anglophone de loi et de langue et la confier à une Assemblée uniquement anglophone.
Recommandations du rapport Durham:
• Unir législativement le Haut et le Bas-Canada, à défaut d’unir l’ensemble des provinces sous un gouvernement fédéral;
• Créer des gouvernements municipaux;
• Créer un système de régie des terres publiques sous l’autorité impériale;
• Créer une cour d’appel;
• Établir un gouvernement responsable (stable, populaire et égale), basé sur une majorité anglaise;
• Construire une voie de communication maritime par vapeur pour traverser l’Atlantique;
• Construire un chemin de fer ralliant les colonies entre elles;
• Réviser la Constitution du Conseil législatif;
• Mettre en place un plan de colonisation vigoureux.
Économique
Culturel
Territorial
Le rapport Durham mène à l'union de la province du Haut-Canada et de la province du Bas-Canada, en 1840 (voir l'Acte d'Union).
Technique
Extraits
Lord Durham, Haut-commissionnaire de Sa Majesté, &c., Rapport sur les affaires de l’Amérique septentrionale britannique. Londres, 31 janvier 1839. Source.
« Jamais la présente génération des Canadiens français ne se soumettra avec loyauté à un gouvernement Britannique ; jamais la population Anglaise ne souffrira l’autorité d’une chambre d’assemblée dans laquelle les Français auront ou même disputeront une majorité » (p.12).
« À la racine des maux du Bas-Canada se trouve le conflit des deux races qui composent la population : jusqu’à ce que ceci soit réglé, tout bon gouverneur sera impraticable ; car soit que les institutions politiques soient réformées, ou laissées dans l’état où elles sont, soit que les pouvoirs du gouvernement soient confiés à la majorité ou à la minorité; nous ne pouvons être assurés que tant que les hostilités de race existeront, le parti qui sera revêtu du pouvoir s’en servira pour des fins partiales » (p.17).
« La première et ferme fin du Gouvernement Britannique à l’avenir doit être d’établir dans cette Province une population Anglaise, avec des lois et la langue Anglaises, et de n’en confier le gouvernement qu’à une législature décidément Anglaise » (p.68).
« On ne peut guère concevoir de nationalité plus dénuée de tout ce qui peut donner de la vigueur et de l’élévation à un peuple, que celle que présentent les descendants des Français dans le Bas Canada, par suite de ce qu’ils ont retenu [de] leur langue et [de] leurs usages particuliers. Ils sont un peuple sans histoire ni littérature » (p.69).
« Il ne doit pas être perdu de temps [...] pour rétablir l’union des Canadas sous une même législature, et les constituer en une seule et même province » (p.76).
Critique interne -3QPOC
Qui?
Lord John George Lambton, Haut-commissionnaire de Sa Majesté et 1er compte de Durham, au nom du roi d'Angleterre, devient gouverneur des colonies anglaises en Amérique du Nord.
Pourquoi?
Lord Durham est envoyé en Amérique du Nord à titre de nouveau gouverneur général, mais c'est surtout pour étudier la situation difficile qui évolue. Il constate rapidement que les Rébellions patriotes de 1837 et 1838 sont le fruit de la désunion qui sépare les Canadiens français et les Canadiens anglais. Son rapport fait donc état de cette division qu'il considère irrécupérable. Il recommande l'union des deux provinces afin d'assimiler les Canadiens français, croyant ainsi régler le conflit.
Quoi?
En 1839, Lord Durham publie un rapport dans lequel il fait état de son observation de la situation en Amérique du Nord, suite aux Rébellions patriotes de 1837-1838.
Où?
Le rapport Durham touche les provinces du Haut-Canada et du Bas-Canada, en Amérique du Nord.
Quand?
Le rapport de Lord Durham est déposé le 31 janvier 1839.
Comment?
Le rapport est publié en 1839. Il recommande plusieurs choses et présente un portrait très défavorable des Canadiens français. À ses yeux, leur évolution depuis 1760 ne leur a pas permis d'atteindre le niveau de civilité des anglophones. Le rapport fait 78 pages où il étudie l'histoire de l'Amérique du Nord et les rapports entre les deux nationalités.
