La crise économique des années 1930

File d'attente de chômeurs à Montréal

Photographie, Refuge de la rue Champ-de-Mars, Montréal n.a., 1933. Archives de Montréal, CA M001 VM094-Y-1-17-D0034.

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ASPECTS

Social

Politique

Le 24 octobre 1930, la Bourse de New York chute lorsque la spéculation excessive et une vente record d’actions font s’écrouler des milliers de compte en banque; c’est le krach boursier. La situation se reproduit quelques jours plus tard, avec la liquidation de plusieurs milliers d’actions. La situation se produit également au Canada, où les 50 titres boursiers les plus importants perdent la moitié de leur valeur. 

Le Krash ne sera pas la cause de la crise économique des années 1930. Il en est surtout le signe. L’économie mondiale est bouleversée depuis la fin de la guerre. Le commerce international ne cesse de se dégrader. Les pays sont endettés. Pour s’en sauver, ils dressent des barrières tarifaires. Au Canada, les industriels misent depuis toujours leurs revenus sur l’exportation des matières premières et des produits semi-transformé, mais la politique isolationniste et protectionniste des États-Unis entraîne la fermeture des marchés américains aux producteurs canadiens. Puisque les entreprises ont une surproduction et qu'ils ne peuvent écouler leurs produits, ils doivent mettre à pied les travailleurs. Subissant les effets de la dépression, perdant leurs emplois ou voyant leur revenu diminué, les consommateurs canadiens diminuent leur dépense, ce qui a encore un impact sur les entreprises qui ont prospéré depuis la fin de la guerre. Dans certains secteurs, le taux de chômage passe de 4.2% à 26% entre 1929 et 1932. En 1939, il est toujours à 14%!

Lors de la campagne pour les élections de 1930, King ne nia pas la crise, mais il espère que sa politique de « bon gouvernement » et son système économique prudent lui apporteraient la victoire. Cependant, il perd le pouvoir en 1930, car il voit d'un mauvais œil le chômage.

Lorsqu’il arrive au pouvoir en 1930, le premier ministre conservateur R.B. Bennett est prêt à faire face à la crise économique. Il met sur pied le ministère de Travail, puis divers programmes pour tenter de régler la crise. La plupart des programmes se réunissent au sein du New Deal canadien en 1935. Ce programme promet l’intervention du gouvernement fédéral vers une réforme sociale et économique, sensée sortir le pays de la crise.

Cependant, le New Deal canadien sera peu ou pas poursuivi par le premier ministre King, de retour à partir de 1936. 

En 1940, la Commission royale d'enquête Rowell-Sirois dépose son rapport sur la situation économique. La Commission recommande des mesures sociales, telles que suggérées par le New Deal canadien, ainsi qu'une augmentation du pouvoir fédéral, ce qui pousse le gouvernement de King a mettre en place l'assurance-chômage en 1940 et les allocations-familiales en 1944.

Économique

Culturel

Territorial

Scientifique & Technique

Points de vue sur le chomage

William Lyon Mackenzie King:

«[Le Parti conservateur demande] de puiser dans le Trésor fédéral et d'y puiser des fonds prélevés en impôts sur la population du Canada pour les donner à certaines provinces [conservatrices]. [...] Pour ce qui est d'accorder des fonds du Trésor fédéral à un quelconque gouvernement conservateur de ce pays pour combattre le prétendu problème du chômage, [...] je n'accorderais même pas une pièce de cinq cents. [...] Le chômage engendre le chômage [...] [Le parti conservateur] a fai[t] venir dans notre pays un plus grand nombre d'immigrants qu'il n'en serait venir normalement, et quelques-uns de ces immigrants sont aujourd'hui sans emploi »

3 avril 1930, Source, p. 242-244


Robert Bedford Bennett :

À propos de la mise en place du chômage, « je propose que tout gouvernement sous ma direction prenne, à la première session du Parlement, les mesures nécessaires à cette fin, ou périsse dans cette tenttive. » 9 juin 1930, Source

« Ce chômage de se limite plus aux municipalités et aux provinces, mais il est devenu d'importance nationale. (...) Je propose que le Parlement arrête un programme précis qui crée une amélioration durable, que le Parlement s'occupe de ce problème national et qu'il prenne les moyens  de parer à cet état de choses pour que l'hiver prochain, le peuple canadien n'ait pas à subir la crise que nous subissons sans pouvoir y remédier. » Source, 14 juin 1930, p. 34 (rapporté par le Ottawa Journal)

Critique externe -3QPOC

Qui?

Le document présente une file de chômeurs attendant devant une bâtisse à Montréal. 

Quoi?

Les chômeurs attendent devant un refuge durant la crise économique, ce qui peut laisser croire qu'ils cherchent un lieu pour dormir ou se nourrir.

Éléments à observer: le nombre de chômeurs présents.

Critique interne -3QPOC

Qui?

La crise économique touche tous les pays occidentaux, dont le Canada.

Pourquoi?

La crise économique est causée par une spéculation boursière et une surproduction. Les entreprises qui ont prospéré durant la guerre ne parviennent pas à vendre leur stock, puisque les plupart des consommateurs perdent leurs emplois. 

Quoi?

Le crise économique de 1930 est dû à un crash boursier, à la bourse de New York. 

Où?

Partout.

Quand?

La crise économique débute le jeudi 29 octobre 1929, qu'on appelle le Jeudi Noir.

Comment?

La crise économique entraîne une mauvaise situation qui s'empire : la surproduction entraîne un surplus de produits; le surplus de produits entraîne un ralentissement de la production; le ralentissement entraîne des mises à pied; les mises à pied entraîne l'augmentation de chômeurs; l'augmentation de chômeurs entraîne une baisse du pouvoir d'achat; la baisse du pouvoir d'achat entraîne une baisse de la demande; une baisse de la demande entraîne une surproduction. 

La crise économique met fin à la deuxième phase d'industrialisation. La crise prendra fin seulement avec l'entrée en guerre du Canada en 1939. 

Documents à télécharger

SEA : Travailler la méthode historique

Pour aller plus loin...

Le taux de chômage - 1921-1941

Source (p.22)