L'internement des Canadiens d'origine étrangère

Des Canadiens d’origine japonaise déportés

Des Canadiens d’origine japonaise déportés après leur internement lors de la Seconde Guerre mondiale, attendant un train devant les conduire à des navires en partance pour le Japon, 1946.

Source (BAC Tak Toyota C-047398)

Droits d'auteur expirés.

ASPECTS

Social

À partir de jui 1941, plusieurs centaines de Canadiens d'origine italienne sont arrêtés et internés au Canada. Puis, dès 1942, 21 000 Canadiens d'origine japonaise sont détenus par le gouvernement fédéral canadien et privés de leurs biens. La population détenue sera internée jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, puis une grande partie (20%) sera déportée vers le Japon.

Cette action du gouvernement participe à la méfiance et au racisme qui confronte la population canadienne d'origine britannique et française à la population canadienne d'origine immigrante (allemande, italienne ou japonaise), immigrée principalement au pays depuis les années 1870.

Ce n'est qu'en 1948 que les mesures restrictives sont levées. Les Canadiens d'origine japonaise obtiendront alors le droit de vote. En 1988, le premier ministre Brian Mulroney présente des excuses au nom du pays. En 2021, Justin Trudeau présente à son tour des excuses aux Canadiens d'origine italienne ayant vécu une situation similaire durant la Deuxième Guerre mondiale.

Politique

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le pouvoir du gouvernement fédéral augmente. Par le contrôle des taxes, la création de nouvelles mesures sociales ou l'imposition de la Loi sur les mesures de guerre en 1939.

En 1942, le Japon attaque Pearl Harbor, port important sur l'île d'Hawaï, aux États-Unis. Par méfiance et par crainte d'une invasion japonaise, le gouvernement canadien modifie la Loi sur les mesures de guerre et ajoute le décret CP.1486, précisant que toute personne peut être déplacée et détenue. Par ce décret, le gouvernement fait arrêter et interner les Canadiens d'origine japonaise, nés au Canada de parents japonais ou immigrés du Japon. En 1943, un nouveau décret permet au gouvernement de vendre les biens et leurs entreprises saisis pour financer l'internement.

Loi sur les mesures de guerre

a. La censure et le contrôle et la suppression de publication écrites, cartes, plans, photographies, communications et moyens de communication;

b. L'arrestation, la détention, l'exclusion et la déportation;

(...)

f. La prise de possession, le contrôle, la confiscation et la disposition de biens et de leurs usages.

etc. (Loi sur les mesures de guerre, Statuts du Canada, 5 George V (1914), chap.2)

Économique

Culturel

Territorial

Scientifique & Technique

Critique externe -3QPOC

Critique interne -3QPOC

Qui?

Les Canadiens d'origine japonaise, nés au Canada ou immigrés du Japon, sont arrêtés et détenus à partir de 1942. 75% de ces individus étaient nés au Canada ou naturalisés. Entre 1945 et 1948, 20% d'entre eux sont déportés vers le Japon.

Pourquoi?

L'attaque sur Pearl Harbor en 1942 entraîne plusieurs conséquences, dont la participation des États-Unis à la Deuxième Guerre mondiale. Le Japon réagissait à la décision des États-Unis de lever un embargo sur les matières premières à destination du Japon, après l'invasion japonaise de la Chine. Cependant, cela aura aussi pour conséquence la mise en place de mesures restrictives à l'égard de la population d'origine japonaise du Canada. Depuis les années 1870, suite à l'arrivée du premier japonais au Canada, la population d'origine japonaise, qu'elle soit née ou non au pays, doit faire face à un racisme très élevé, car les Canadiens considèrent que les immigrants sont une menace économique et politique pour le Canada. La décision du gouvernement canadien d'interner cette population en 1942, accentue la méfiance déjà existante.

Quoi?

La photographie présente des Canadiens d'origine japonaise déportés vers le Japon en 1946. Ces derniers sont en attente d'un train les conduisant vers un navire.

Où?

Les Canadiens ciblés sont surtout ceux vivant dans l'Ouest du Canada, puisque l'immigration japonaise a été importante dans cette partie du pays depuis 1870. Le gouvernement ordonne le déplacement des Canadiens ciblés, présents à moins de 160 km des côtes du Pacifique. La crainte d'une invasion japonaise provenant du Pacifique, explique cette décision.

Les détenus sont envoyés dans des camps d'internement, des camps de prisonniers ou des fermes répartis en Ontario, au Manitoba, en Colombie-Britannique ou en Alberta.

Quand?

La détention des Canadiens d'origine japonaise a débuté en 1942, suite à l'attaque de Pearl Harbor par le Japon. Les mesures restrictives, dont la détention, l'internement ou la déportation, se poursuivront jusqu'en 1948.

Comment?

La photographie nous présente les Canadiens d'origine japonaise qui seront déportés en 1946. Cette année-là, le gouvernement a demandé aux détenus de choisir entre deux options: aller vivre plus à l'Est dans le Canada (afin de répartir la population), ou quitter vers le Japon. Plus de 20% des 21 000 détenus finissent par quitter le Canada. Pourtant, de ce nombre, 60% sont nés au Canada. Le racisme, la méfiance, la perte de leurs biens, leur situation précaire ou le retour vers leurs proches restés au Japon, peuvent justifier leur décision. Les 17 000 autres détenus seront répartis au Québec ou en Ontario.

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