La rébellion du Nord-Ouest

Ou le deuxième soulèvement métis

La prise de Batoche

Illustration, F.W. Curzon, n.d.

Source (McCord M4846 )

Domaine public du Canada.

ASPECTS

Social

Après l'application de la Loi du Manitoba, les Métis de la région du Manitoba avait reçu des concessions de terre. Cependant, peu familiers avec la gestion financière, les Métis vendirent rapidement les lots de terre, souvent à des prix moindres que leur valeur, et décidèrent de quitter le territoire maintenant colonisé et exploité par les Canadiens. Ils se dirigèrent davantage vers l'Ouest, s'installant dans la future région de la Saskatchewan,

Politique

Le gouvernement canadien croyait en avoir terminé avec les conflits de 1869 contre les populations métisses, mais malheureusement, en 1884, l’arrivée de Louis Riel dans la vallée de la Saskatchewan provoque une reprise des conflits entre les Métis et le gouvernement canadien.

À partir de 1870, le district de la Saskatchewan devient partie intégrante des Territoires du Nord-Ouest. Il tombe ainsi entre les mains des Canadiens lors de l’entente d’achat avec la Compagnie de la Baie d’Hudson. Malheureusement pour les Métis, le mouvement de colonisation entrepris par les Canadiens finit par les rattraper en 1884.

L'arrivée des colons, la construction du Canadien Pacifique, les problèmes de récoltes et les déclins des populations de bisons sont, entre autres, des raisons qui expliquent le mécontentement des populations métisses.

Rapidement, les populations réclament un gouvernement responsable et une représentation équitable au sein du Parlement et du cabinet fédérale, comme cela fut le cas avec la création du Manitoba. Les Métis font de nouveau appel à Louis Riel pour défendre leurs intérêts. Le gouvernement tarde à répondre aux demandes, ce qui pousse Riel à se rendre à Ottawa pour négocier pacifiquement. En 1885, les Métis forment un gouvernement provisoire et prennent les armes contre l’armée canadienne.

Le premier ministre Macdonald perçoit cette situation comme une opportunité: cette année-là le cabinet ne pouvait plus approuver de financement pour le chemin de fer. Macdonald put justifier ses revendications financières par l’envoi de troupes dans l’Ouest afin de réprimer l’insurrection métisse. Sa demande est acceptée et Macdonald prouve l'efficacité de son chemin de fer en envoyant l'armée en Saskatchewan.

Le 15 mai 1885, Louis Riel et plusieurs métis sont arrêtés et emprisonnés. Malgré l’opinion francophone très défavorable, Macdonald ne parvient pas à calmer les tensions et Riel est reconnu coupable de trahison par un jury composé d'anglophones. Il est exécuté le 16 novembre 1885.

Économique & Territorial


En 1878, l’Ouest canadien représente la région qui se développe le plus. Le gouvernement canadien mise donc toutes ses ressources sur le développement du chemin de fer pour favoriser la colonisation et le développement de l'Ouest.

Entre 1867 et 1874, le gouvernement fédéral a obtenu tous les territoires de l’Atlantique au Pacifique, ce qui concrétise son projet d’étendre le Dominion d’un océan à l’autre. En 1870, le Canada acquiert les territoires du Nord-Ouest et la Terre de Rupert. La même année, il signe l'acte du Manitoba qui créer cette province, après des conflits avec les populations métisses établies sur ce territoire. En 1871, la Colombie britannique est créée à son tour.

Culturel

Scientifique & Technique

Extraits des points de vue

Macdonald, 1885

<< Ces sang-mêlé impulsifs ont été gâtés par leur émeute, et doivent être maîtrisés par une main forte jusqu’à ce qu’ils soient inondés par un afflux de colons >> Source.

<< Il y (a) eu des hommes assez sauvages, assez exaltés et assez désespérés pour prendre les armes ou prétendre prendre les armes contre la couronne ou contre l'autorité du pays. (...) Nous avons prudemment réunis nos troupes (...) et nous croyons que si l'émeute ne s'étend qu'aux métis, elle sera réprimée.>>(Source., 26 mars 1885)

<< Comme vous le savez, les métis sont à demi-sauvage (...) ; les nomades sont aussi farouches dans leurs habitudes, aussi irréguliers dans leur conduite, aussi prompts dans leurs actions, que leurs frères au teint cuivré. >>(Source, 27 mars 1885.)


Louis Riel, 1885

<< Si la crise ne concernait que moi personnellement, il serait de mon intérêt de m'en aller, mais je suis dans une crise qui est aussi celle du peuple de ce pays et, comme cela concerne le public autant que moi, je resterai fidèle au public>> (Source, p. 168)


Juge Richardson, 1885

<< Louis Riel, après une longue considération dans votre cause, dans laquelle vous avec été défendu, avec autant d'habileté qu'aucun avocat, d'après moi, aurait déployer (sic), vous avez été déclaré, par un jury qui a montré, je puis dire, une patience sans exemple, coupable d'un crime, le plus pernicieux et le plus grand qu'un homme puisse commettre; vous avez été déclaré coupable de haute trahison; vous avez réussi (...) a soulever les sauvages et avez causé la ruine et la misère de bien des familles qui, si vous les aviez laissées en paix, étaient dans l'aisance (...).


Tout ce que je puis vous conseiller est de vous préparer à mourir, voilà le seul conseil que je puis vous offrir. (...) Le 18 septembre prochain, vous soyez conduit à l'endroit désigné pour votre exécution, que vous y soyez penud par la cour jusqu'à ce que mort s'en suive, et que Dieu ait pitié de votre âme. >> (
Source, p. 172)

Critique externe -3QPOC

Critique interne -3QPOC

Qui?


Pourquoi?


Quoi?


Où?


Quand?


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Documents à télécharger

SAÉ : Travailler les opérations intellectuelles

SEA : Travailler la méthode historique

Pour aller plus loin...

Audience La Reine contre Louis Riel, 1885 (Source, p. 160)