Mathieu Pouliot-Lemelin

Ce lit est un projet que j’ai réalisé pour ma belle grande fille de 7 ans. Malgré les nombreuses embûches et les nombreux délais, j’ai finalement complété mon projet la semaine dernière.

Bien que de niveau amateur, j’aime faire de l’ébénisterie dans mes passes temps. Le processus de création, l’élaboration d’un plan et la réalisation du projet me stimule grandement. De plus, le sentiment du travail accompli lorsque le projet est terminé m’apporte fierté et satisfaction, même si le travail n’est pas parfait.

Parlant de perfection, j’ai commis de nombreuses erreurs et maladresses lors de la conception de ce lit. À chaque fois, je vivais de la colère de la tristesse et de la déception. Parfois, j’avais même le besoin de prendre une pause de plusieurs jours avant de retravailler sur le projet afin de me vider de mes émotions négatives à son endroit. Que ce soit l’époxy qui a coulé de mon moule, les guides de toupie mal fixés qui m’ont fait faire des encoches disgracieuses dans le bois ou un sablage imparfait, je me mettais beaucoup de pression pour atteindre la perfection et j’ai eu envie de lâcher mon projet quelques fois.

Heureusement, j’avais le support de ma famille qui me rappelait que je n’étais pas un menuisier professionnel et que la beauté réside aussi, parfois, dans l’imperfection.

Maintenant que le projet est terminé, j’aime prendre le temps d’aller revoir le meuble. Je le regarde dans son ensemble et je l’apprécie. Les émotions négatives et culpabilisatrices sont disparues quand j’inspecte les imperfections. J’aime même m’attarder sur ces défauts, de les scruter de près, d’évaluer avec ma main l’ampleur de celui-ci. Je revis alors en image dans mon esprit les erreurs commises dans l’atelier. Je visualise ensuite le correctif à apporter pour la prochaine fois.

Pour moi, ce lit symbolise l’amour paternel envers ma fille, la persévérance devant les difficultés, ainsi que l’importance d’accepter nos erreurs, nos imperfections, et de les utiliser pour simplement grandir.