Plus de 2 500 km à pied pour Christophe et l'âne Valentin

Date de publication : Aug 11, 2010 10:3:10 AM

Christophe Dumont a réussi son pari fou, qui consistait à rallier Saint-Jacques-de-Compostelle à pied en compagnie de l'âne Valentin.Qu'est-ce qui vous a décidé à faire ce voyage ?C'est une chose à laquelle je pensais depuis un certain temps. Je suis un gamin de la DDASS (Direction départementale des Affaires sanitaires et sociales) et, adolescent, j'ai commencé à vivre dans la rue à Paris. Je suis depuis longtemps en quête d'identité et de racines... Le 20 juin 2009, j'ai dû me faire opérer à Caen pour un triple pontage coronarien. Ensuite, mon médecin m'a conseillé de beaucoup marcher et je lui ai parlé de ce projet un peu fou de rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle à pied.Pourquoi être parti avec un âne ?Je ne voulais pas voyager seul. Mon médecin m'a encouragé dans cette voie, en me donnant un conseil : « Achète des bonnes chaussures ! ».

Quelles ont été les différentes étapes du projet ?

François Pédrono, le maire de Saint-Arnoult, qui m'a proposé de me prêter un âne. Fadila, ma femme, m'a beaucoup encouragé et j'ai ensuite cherché des partenaires. Beaucoup m'ont pris pour un fou, mais certains m'ont suivi. Benoît Charbonneau et Jean-Pierre Boucard m'ont accueilli à la Foire aux ânes le 20 mars et m'ont conduit le lendemain à Tours avec Valentin pour le départ.

Quand êtes-vous arrivé à destination ?

Je suis arrivé à Saint-Jacques-de-Compostelle le 5 juin et j'ai essayé de revenir à pied, mais les conditions climatiques étaient trop mauvaises. Je suis donc remonté en train, j'ai réussi à faire rapatrier Valentin jusqu'à Poitiers, où Benoît Charbonneau et Jean-Pierre Boucard sont venus le rechercher.

Que vous a apporté ce voyage ?

C'est une aventure qui transforme un bonhomme ! Maintenant, j'ai compris ce qu'avait voulu me dire le père Guy Gilbert (le curé des loubards, N.D.L.R.), que j'ai rencontré quand j'étais dans la rue, quand il me répétait : « Sois un homme debout ! ». Ce voyage m'a apporté la sérénité et une certaine paix intérieure.

Et après ?

J'aimerais me professionnaliser dans le domaine des ânes, où il y a plein de choses à faire : de la randonnée, de l'attelage, du maraîchage, de l'élevage... J'ai également envie d'écrire un livre, qui ne serait pas forcément sur le voyage en lui-même, mais plus sur mon parcours de vie. J'ai très envie de témoigner auprès d'enfants ou de primo-délinquants, pour leur dire qu'on peut venir de la rue et ne pas se laisser sombrer.

Source : Ouest-France / Basse-Normandie / Lisieux / Moyaux / Archives du lundi 09-08-2010

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