Archives "Actualité"

Conférence "Jules Silvestre collectionneur de monnaies asiatiques"

Jeudi 27 novembre 2014, 18h,

par François Joyaux

Hôtel Hèbre de Saint-Clément, 65 avenue du Général de Gaulle 17300 Rochefort

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Dans le Journal of the Oriental Numismatic Society

Dans le n° 219, Printemps 2014, du Journal of the Oriental Numismatic Society, on notera en particulier d’excellents articles sur deux ensembles de monnaies de régions bien éloignées l’une de l’autre, province chinoise du Gansu et île de Sumatra, les unes et les autres inspirées des sapèques chinoises.

Le premier, dû à V. A. Belyaev et S.V. Sidorovich, « Newly Discovered Types of Mid-13th Century Chingizid Silver Coins », porte sur un trésor découvert en 2007, dans la région de Longxi, au Gansu. Il s’agit de monnaies du XIIIe s. en ouighour mongol et chinois.

Monnaie (et son estampage) du trésor de Longxi

Le second, dû à M. Mitchiner et Tjong Yih, « Coins Minted for the Mining Communities on Bangka Island », porte sur les jetons en usage dans les communautés chinoises exploitant les mines de l’île de Bangka. Il constitue la suite d’une série d’articles intitulée « Coin Circulation in Palembang (Sumatra) circa AD 1710 to 1825 » dont nous avons déjà fait mention dans les précédents numéros de Numismatique Asiatique et dont nous avons publié un extrait dans le n° 7 (septembre 2013) sous le titre « Chinese Cash, diminutive and imitation Chinese Cash circulating in Palembang (Sumatra) until ca 1710 ».

Jeton de la “Compagnie Chao Shun” (Ile de Bangka)

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Foire internationale des monnaies à Singapour 2014 Singapore International Coin Fair 2014

Cette foire s’est tenue du 28 au 30 mars dernier. Le cadre est grandiose puisqu’il s’agit du centre des expositions de Marina Bay Sands, une immense bâtiment futuriste ; et le nombre d’exposants comme le nombre de visiteurs sont considérables.

L’attraction principale était une pièce en or (évidemment !) de 31 kg, frappée en 2004 par l’atelier monétaire d’Autriche, d’autant plus appréciée qu’elle avait été enregistrée comme étant la plus grande du monde par les Guinness World Records ! Dans les stands, les monnaies commémoratives contemporaines les plus insensées (pandas, Walt Disney et autres !), en argent et en or, se taillaient la part du lion. Puis venaient, dans l’ordre décroissant, les monnaies chinoises du XXe siècle en argent, toujours très appréciées du public chinois. Pour 90% de ce dernier, les monnaies chinoises les plus appréciées restent les monnaies d’or et d’argent de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle, et de plus en plus, les monnaies commémoratives d’or et d’argent émises depuis les années 1980 en nombre croissant par la République populaire de Chine, comme par Singapour, Taiwan, la Corée du Sud ou le Japon (sans parler des pays occidentaux).

Type de monnaie commémorative contemporaine de plus en plus appréciée

Quant aux monnaies anciennes de bronze ou de laiton, elles semblent n’intéresser qu’une très petite partie du public. Il n’y avait pas 5% de marchands qui en présentaient, et en nombre bien restreint. On ne trouvait quasiment aucune monnaie chinoise archaïque ou même ancienne, presque aucune belle monnaie classique, japonaise, vietnamienne ou coréenne, aucun catalogue spécialisé sur les monnayages d’Extrême-Orient, en quelque langue que ce soit. En revanche, la multiplication, en Asie comme en Occident d’ailleurs, des émissions commémoratives contemporaines, lesquelles attirent un public de plus en plus vaste, est, répétons-le, un phénomène marquant de ces dernières années : une foire comme celle de Singapour permet d’en mesurer l’ampleur.

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La Collection Arthur Cox de prototypes Ferracute dispersée par Stack’s & Bowers

Le 1er avril dernier, la maison américaine Stack’s & Bowers organisait à Hong-Kong, une vente de monnaies asiatiques, principalement chinoises. Les lots fort intéressants étaient très nombreux, certains assez spectaculaires, telle la belle collection de châtelaines coréennes des XIX-XXes siècles.

Prototype de sapèque pour le Hubei. Aluminium (1898)

Toutefois, les lots qui ont le plus retenu notre attention sont ceux qui constituaient la collection Arthur Cox. Il s’agissait de la collection d’un historien de la ville de Bridgeton (New Jersey) qui s’était passionné pour l’histoire de la Ferracute Machine Company, laquelle était implantée dans cette ville. Or à la fin du XIXe siècle, cette compagnie installa plusieurs presses monétaires dans diverses capitales provinciales de Chine. Arthur Cox collectionna de nombreux souvenirs de cette compagnie, documents techniques, photographies, etc., y compris des prototypes de plusieurs monnaies frappées avec ces machines Ferracute, notamment au Hubei, au Henan et au Sichuan. C’est cette collection qui était mise en vente, comprenant des prototypes de monnaies de ces trois provinces, ainsi que des jetons publicitaires et quelques archives imprimées et photographiques de la compagnie. Un ensemble fort intéressant sur le plan historique (Voir l’article « Ferracute Goes to China » au début de ce numéro de Numismatique Asiatique).

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Deux monnaies exceptionnelles de l’histoire numismatique française

à une vente Baldwin–Ma Tak Wo de Hong Kong

Le 3 avril dernier, les maisons de vente Baldwin-Ma Tak Wo organisaient à Hong-Kong une vente de monnaies 1 dont deux concernent l’histoire numismatique française et qui sont d’un intérêt particulier.

La première (n° 292) est un essai de sapèque pour la Chine (province de Zhejiang) gravé par A. Barre en 1866 : Tong Zhi tongbao 同 治通寶, «Monnaie courante de Tong Zhi ». Il n’a été frappé que dix exemplaires de cet essai et jusqu’à une période récente on n’en connaissait que trois ou quatre : un à l’Hôtel des monnaies, un à la Bibliothèque Nationale de France, et un troisième dans une collection privée ; un exemplaire était passé en vente aux Etats-Unis en 1991, mais peut-être était-ce le même que le troisième.

Un des dix exemplaires de l’essai d’A. Barre pour la « Monnaie courante de Tong Zhi » de la province du Zhejiang

(Photo Baldwin-Ma Tok Wo)

Dans le catalogue Baldwin-Ma Tak Wo cité ci-dessus, cet essai est accompagné d’une très longue notice en anglais et en chinois qui est malheureusement tout à fait erronée. En effet, nous avions, d’après les archives de Barre, minutieusement reconstitué l’historique de cette monnaie (Numismatique Asiatique, n° 5, mars 2013, p. 70-73). Or le rédacteur du catalogue a préféré reproduire un ancien article de Richard Wright, repris dans son récent livre The Modern Coinage of China, 1866-1949, p. 168, qui donne une version totalement fausse de cet historique, version que nous avions nous-mêmes critiquée dans cette revue (Numismatique Asiatique, n° 4, décembre 2012, p. 42-43). C’est bien regrettable pour l’acheteur de cette monnaie et pour la réputation de la maison Baldwin elle-même qui écrit dans ce même catalogue : « Our extensive library, comprising thousands of reference books, allows us to research thoroughly all aspects of numismatics ».

Il n’en demeure pas moins que c’est là une monnaie fort rare, exceptionnelle même, qui méritait d’être remarquée.

La seconde monnaie de cette vente qui doit être notée est la sapèque de zinc annamite, non ébarbée, au chiffre de Kien Phuc (1883-1884). De façon générale, les monnaies au chiffre de Kien Phuc sont fort rares, ce règne n’ayant duré que quelques mois.

Kien Phuc thong bao 建幅通寶 « Monnaie courante de Kien Phuc »

(Photo Baldwin-Ma Tok Wo)

Mais surtout cet exemplaire provient de la collection de Jules Silvestre qui fut l’une des premières et plus belles collections françaises de monnaies annamites, laquelle avait une valeur historique et patrimoniale de premier plan 2. Cet exemplaire était connu : il faisait partie de ce qui subsistait de cette collection en mains privées, vendue en 2007 à un intermédiaire chinois et illégalement sortie du territoire français. Comme la précédente, c’est là une monnaie tout à fait exceptionnelle dont on ne peut que regretter qu’elle n’ait pas rejoint les collections publiques françaises.

1 Hong Kong Coin Auction. Balwin Ma Tak Wo, 3 avril 2014, catalogue n° 56, n° 292 et 798.

2 Joyaux (François), Collection numismatique Jules Silvestre (Musée d’Art et d’Histoire de Rochefort), Nantes, Société de Numismatique Asiatique, 2012, 563 p.

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Billets de banque, obligations, actions et monnaies d’Extrême-Orient (Ventes Spink)

La maison de ventes Spink a procédé en janvier 2014, à Hong-Kong, à une série de ventes de monnaies, billets et divers, assez notables.

Le 18 janvier, ce furent tout d’abord des billets de banque de Chine, Hong-Kong, Macao et divers. Parmi les billets chinois, figurait notamment une exceptionnelle série de spécimens des 1, 3, 5 et 10 taëls de la Pei Yang Kin Fu Bank de 1906-1910. Du point de vue français, la vente comptait également une belle série de billets de la Banque industrielle de Chine pour Pékin, Shanghai, Swatow et Tientsin de 1914 et 1920, dont les rares 500 dollars de Pékin et 50 dollars de Shanghai.

Les raretés britanniques étaient évidemment nombreuses. En ce qui concerne Hong-Kong, on citera en particulier une rarissime épreuve de 50 dollars de l’Oriental Bank Corporation de 1866.

Cette série de ventes s’est terminée, le 19 janvier, par une intéressante vente d’obligations, actions et monnaies d’Extrême-Orient.

La pièce maîtresse de cette vente aux enchères était incontestablement le contrat relatif à un prêt d’un million de £ consenti au gouvernement chinois par la Chartered Bank of India, Australia and China Ltd et un groupe de banques allemandes, le 23 février 1895. Le prêt était garanti par des concessions de mines dans l’île de Taiwan. Il s’agissait en fait de se protéger face à la menace japonaise sur l’île ; ce fut inutile puisque quelques mois plus tard, le Japon, lors de la guerre sino-japonaise, en mai de la même année, s’emparait de Taiwan. Le document est notamment signé par Zhang Zhidong (1837-1909), l’un des principaux responsables chinois des tentatives de modernisation de l’Empire à la fin du XIXe et au tout début du XXe siècle.

La vente comportait en outre un bel ensemble d’actions et obligations de diverses sociétés de Hong-Kong et dans un genre très différent, « A Collection of Silk Road Coinage of Chach and Khwarezm » des IIIe-IXe siècles, ainsi que des monnaies plus contemporaines du Népal, du Tibet et de Chine.

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Dans le Journal of the Oriental Numismatic Society

Dans la livraison de l’automne 2013 (n° 217) du Journal of the Oriental Numismatic Society, on notera en particulier la suite des études de Michael Mitchiner et Tjong Yih concernant les monnayages des îles aujourd’hui indonésiennes.

Exemple de notice de ce catalogue

Il s’agit cette fois de : « Coin Circulation in Palembang (Sumatra), circa AD 1710 to 1825. 2. Coins minted for the mining communities on Bangka Island » (p. 27-46). Il s’agit d’un monnayage en étain (la richesse de l’île) de style chinois dont l’étude se trouvera fortement facilitée par ce catalogue. La suite de ce catalogue a été publiée dans le n° 218, Hiver 2014, p. 33-47. Au total, une étude qui fera date.

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ASI salvages history from urbanisation

By Anita Joshua, The Hindu, March 2, 2014

Thanks to the efforts of a vigilant retired professor, the Archeological Survey of India (ASI) has managed to salvage a part of India’s numismatic history dating back to the 8 Century A.D. from the seemingly all-consuming sweep of urbanization.

Last month [February 2014], the ASI excavated remains of a rectangular structure considered to be a mint of 8 Century vintage after a brief exploratory survey yielded 31 pieces of terracotta coin moulds for casting coins of King Mihira Bhoja, the ruler of the Pratihara dynasty between 836 and 885 A.D.

The exploratory survey was carried out after a retired professor of Maharishi Dayanand University, Rohtak, Manmohan Kumar, informed ASI about ancient moulds at Bohar Majra village in the district running the risk of being levelled as part of the building of new colonies in the area by the Haryana Urban Development Authority. Prof. Kumar cited the discovery of some terracotta moulds for making coins from the site as proof of the area being of archeological value.

After the exploratory dig bore fruit, regular salvage excavation at the site was launched on February 15. So far seven trenches have been excavated revealing remains of a rectangular structure considered to be the mint, of almost 20 x19 m which seems to have belonged to about 8 century and probably continued to exist till about 11 century A.D.

According to ASI Additional Director General B.R. Mani, “The ceramic assemblage and other evidences of material culture suggest that it is a single culture site, though there are three structural places connected with the habitational deposit… The site has yielded hundreds of terracotta coin moulds and crucibles from the last phase of the site and an interesting fact that some potsherds are having glazed surfaces of primitive type over red ware pottery. Knife edge bowls are the features of all the three phases of the site”.

The mint site is spread over an area of about 100 m in east-west and 50 m in north-south direction amidst a comparatively very large spread of an early medieval city site at village Majra which seems to have been occupied after the destruction of the earlier city site of Rohtak which is located at Khokra-Kot a few kilometers towards north-west from Majra.

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Dans le Journal of the Oriental Numismatic Society

Dans le n° 216 du JONS (Eté 2013), on notera, p. 38-39, un intéressant article de W. Bertsch et D. Holler, intitulé " An Unexpected Tibetan 10 Srang Coin ". Il s'agit d'une monnaie de 10 srang de 1948 dont la date a été modifiée et la dénomination regravée.

A la suite du précédent article, on trouvera par ailleurs une petite note relative à " Some French Indian Coins From The David Fore Collection " (p. 39-40). Cette note s'inspire de l'article de Daniel Cariou, " Le monnayage de Mahé ", publié dans le n° 4 (décembre 2012) de Numismatique Asiatique. Elle réattribue à Pondichéry des monnaies de la Collection David Fore vendue à Londres (Baldwin's) le 26 septembre 2013.

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La Collection de monnaies tibétaines et himalayennes de Nicholas Rhodes

La Maison londonienne de ventes Spink a mis en vente à Hong Kong, le 21 août 2013, la partie tibétaine de la Collection Nicholas Rhodes.

Nicholas Rhodes (1946-2011) était une autorité en matière de numismatique tibétaine. Il avait commencé à collectionner les monnaies himalayennes, notamment celles du Tibet et du Népal, en 1962. Il fit de très fréquents voyages en Inde du Nord, Népal et Bhoutan pour y acheter des monnaies. Ses publications, essentiellement des articles, sont fort nombreuses, portant sur l'ensemble de la région himalayenne, Tibet et Népal avant tout, mais aussi Cachemire, Ladakh, Inde du Nord, Assam, Bhoutan. Son livre, The Coinage of Nepal, écrit avec K. Gabrish et C. Valdettaro, est un classique. Il fut secrétaire général de l'Oriental Numismatic Society de 1997 à son décès.

Le catalogue de vente de sa collection a été rédigé par Wolfgang Bertsch, spécialiste bien connu du monnayage tibétain. Il comporte un intéressant historique, des repères sur les unités monétaires tibétaines, la chronologie des émissions, etc. Chacune des notices est extrêmement détaillée et précise. Ce catalogue demeurera incontestablement une source de documentation précieuses pour tous les numismates intéressés par les monnaies du Tibet.

La seconde partie de la vente de la superbe Collection de Nicholas Rhodes, consacrée aux monnaies du Nord-Est de l'Inde, a eu lieu à Londres le 24 septembre 2013. Elle comptait 547 numéros qui portaient essentiellement sur des monnaies d'Etats indiens du Nord (Tripura, Cooch Behar, Jaintiapur, Assam, Bengale, etc.). Le catalogue de cette vente, rédigé par Stan Goron, co-auteur de l'ouvrage classique The Coins of the Indian Sultanates (New Delhi, 2001) et membre du Comité de Patronage de Numismatique Asiatique, restera une source de documentation importante pour le monnayage de ces régions.

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Dans le Journal of the Oriental Numismatic Society

Dans les deux dernières parutions du Journal of the Oriental Society (n° 214, Hiver 2013, et 215, Printemps 2013), nous avons relevé les articles suivants qui intéressent plus particulièrement la zone géographique que couvre Numismatique Asiatique :

n° 214, Hiver 2013

-"The circulation of tin in Palembang (Sumatra) : its monetary and non-monetary functions : tin and lead ingots, animals and talismans" (p. 25-33), par Michael Mitchiner, membre du Comité de Patronage de Numismatique Asiatique.

Ce même numéro annonce la parution de plusieurs livres concernant directement notre zone d'intérêt. Tout d'abord, à propos de l'Inde, celui de Michael Mitchiner, Indian Medals, Tokens, Pictorial Plaques and Pendants, circa 1800 to 2010, Londres, Spink, 2012 (ISBN 978-0-904173-30-7) ; également celui de Paul Stevens, The Uniform Coinage of India, 1835 to 1947 : A Catalogue and Pricelist, Londres, Spink, 2012.

On notera aussi la parution d'un ouvrage sur le monnayage birman : Deitrich (Mahlo), The Early Coins of Myanmar (Burma), Messengers of the Past, Bangkok, 2012 (ISBN 978-974-480-191-3). Une référence précieuse pour étudier le trésor de Konlah Lan présenté au début de ce numéro de Numismatique Asiatique.

Nous donnerons quelques comptes-rendus de ces livres dans le prochain numéro.

n° 215, Printemps 2013

-"Coin Circulation in Palembang (Sumatra), circa AD 1710 to 1825" (p. 30-43), par Michael Mitchiner, membre du Comité de Patronage de Numismatique Asiatique.

-"Japanese "In Aid of Soldiers" Medal, 1904-5" (p. 29-30), par Alfred Haft et Helen Wang (membre du Comité de Patronage de Numismatique Asiatique), with John Tode

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Ventes de monnaies asiatiques rares

De nombreuses monnaies asiatiques rares passent régulièrement en vente dans les grandes enchères françaises et étrangères. En ce mois de juin 2013, nous en avons relevé deux qui nous paraissent mériter une mention.

La Société Morton & Eden Ltd, de Londres, en association avec la Maison Sotheby's, proposait à la vente, le 6 juin, un bot-duang (bullet money comme les appellent les Anglais) assez exceptionnel. Alors que ces monnaies siamoises sont assez courantes pour les petites valeurs (jusqu'à 1 tamlung, soit environ 60 g), ce bot-duang pesait 5 tamlung (304 g), pour une valeur de 20 bat. En fait, il s'agissait d'un bot-duang commémoratif, fondu à l'occasion de la crémation de la mère du roi Chulalongkorn, en 1880.

En France, on peut également remarquer la vente à l'Hôtel Drouot, le 20 juin (Mes Fraysse & Associés, S. Bourgey, expert), d'une rare monnaie annamite de présentation, datant du règne de l'empereur Tự Đức (1848-1883). Cette monnaie dite "courante" (!) de Tự Đức (Tự Đức thông baỏ, 嗣德通寶) porte au droit la légende Vạn thế vĩnh lại 萬世永籟, soit "Eternelle confiance pour les innombrables générations". Le Cabinet des monnaies de la BNF en possède un exemplaire qui lui avait été donné par l'amiral Duperré, mais il est en argent, alors que celui-ci est en or.

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La Société de Numismatique Asiatique, membre du Conseil International de Numismatique

Le Conseil International de Numismatique (C.I.N.) a pour mission de promouvoir la numismatique et les sciences qui s'y rapportent en facilitant la coopération entre individus et institutions dans ce domaine. (art. 1 des statuts). Les organismes suivants peuvent devenir membres du C.I.N. : a. les collections numismatiques publiques ; b. les universités, les organisations, institutions et sociétés numismatiques sans caractère commercial (locales, nationales et internationales) ; c. les Hôtels des monnaies (art. 2).

Pour la France, une quinzaine d'organismes en sont membres, parmi lesquels les Cabinet des Monnaies et Médailles de la Bibliothèque Nationale de France, la Direction des Monnaies et Médailles, le Médaillier de la Banque de France, la Société Française de Numismatique, etc.

Le C.I.N. publie annuellement un bulletin intitulé Compte Rendu. Dans son numéro 58 de 2011, à la rubrique "Les Grands Numismates", y ont été présentés (p. 15-19) Jules Silvestre (1841-1918) et sa collection de monnaies asiatiques.

La Société de Numismatique Asiatique a été élue à l'unanimité membre du Conseil lors de la récente réunion de son Bureau, à Messine, le 22 mai 2013. Nous remercions le Bureau pour cette élection qui permettra à notre Société de participer aux activités du C.I.N. et de renforcer ainsi la dimension internationale de ses activités.

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Un logo pour notre Société

Grâce à Serge Le Gall, membre du Bureau de notre Société, celle-ci possède désormais son logo (ci-dessus). Celui-ci traduit parfaitement l'objet de la Société de Numismatique Asiatique, qui est de travailler sur les monnaies des mondes indianisés et sinisés, de les mieux faire connaître et de regrouper tous ceux qui s'y intéressent à titre principal ou secondaire.

Ce logo sera désormais apposé sur tous les documents émanant de la Société, y compris sa revue Numismatique Asiatique, à compter du prochain numéro.

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Conférence sur la collection Fontanier

Le 15 janvier dernier, à Paris (Auditorium Colbert, rue Vivienne), dans le cadre des "Conférences du quadrilatère" intitulées "Des hommes et des oeuvres", organisées par la Bibliothèque nationale de France et l'Institut national d'histoire de l'art, François Thierry de Crussol, conservateur général au département des Monnaies, médailles et antiques, BnF, et Lyce Jankowski, doctorante, ont prononcé une intéressante conférence sur "Henri Fontanier, Monnaies chinoises".

Henri Fontanier était ainsi présenté dans le dépliant relatif à cette conférence : "Interprète à la Légation de France à Macao puis à Pékin, Henri Fontanier constitue entre 1855 et 1867 une collection de plusieurs centaines de monnaies chinoises et extrême-orientales acquise par la Bibliothèque impériale en 1868. Le diplomate rédige alors un Catalogue des monnaies chinoises du Cabinet de France, précédé de "recherches sur les différents systèmes monétaires appliqués en Chine depuis le septième siècle avant l'ère chrétienne jusqu'à nos jours, texte qui éclaire la personnalité de ce diplomate fantasque : précision remarquable, importante recherche de l'épigraphie antique, ouverture d'esprit tout à fait novatrice. Sa collection constitue le noyau des séries chinoises du Cabinet des Médailles".

Ajoutons qu'Henri Fontanier, né en 1830 et assassiné en 1870 par des émeutiers anti-chrétiens de Tientsin, avait constitué une collection qui comptait au total 1.449 monnaies d'Extrême-Orient et qu'il vendit à la Bibliothèque impériale pour 7.000 francs. Elle avait été essentiellement achetée auprès d'antiquaires et de collectionneurs chinois, certains fort connus. Malheureusement, elle n'en comporte pas moins de nombreux faux, selon ce qu'expliqua François Thierry.

Une excellente conférence qui permet de mieux connaître la collection de la Bibliothèque nationale de France. Et une initiative qui mériterait d'être rééditée.

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A propos des monnaies d'un six-centième de piastre du Tonkin

Dans le précédent numéro de Numismatique Asiatique, p. 47, D. Cariou a estimé que des monnaies d'un six-centième de piastre en zinc, émises en 1905 pour le Tonkin, peuvent être considérées comme des faux récents dès lors que les différents (corne et torche) apparaissent plus ou moins difformes et que les poids sont d'environ 2,2 g.

M. Jean Lecompte, auteur de l'ouvrage bien connu sur les Monnaies et Jetons des Colonies françaises, ne le pense pas et a tenu à apporter les précisions suivantes :

"Le décret de fabrication date du 29 décembre 1904 . A la fin du premier semestre 1905, 42.774.218 exemplaires avaient été frappées . Les 17.000.000 restants furent frappés le semestre suivant . Jamais autant de monnaies n'avaient été frappées en si peu de temps. A raison de 200.000 frappes par paire de coins (trousseau), environ 300 coins d'avers et autant de revers furent nécessaires à leur fabrication. Les différents n'étaient pas gravés, mais poinçonnés directement sur la matrice : acier sur acier . De ce fait, les poinçons se déformaient au point de ne plus ressembler à rien. C'est le cas pour bon nombre de monnaies françaises du XXe siècle.

Le cahier des charges était le suivant : diamètre : 25 mm, zinc pur, poids de 2,5 g., tolérance de ± 50 millièmes. Pour une piastre de 27 g. en argent, la tolérance n'était que de ± 3 millièmes (!). C'est la preuve que l'Administration n'accordait que peu d'intérêt à cette monnaie déjà très contestée avant même d'être fabriquée . Aucun contrôle n'eut lieu par la Commission de Vérification des Poids et Titres, ni pendant ni après la frappe.

J'ai pu contrôler 57 de ces monnaies. Les poids varient de 2,01 g (ma collection) à 2,67 g (Collection Joyaux). Le Krause donne un poids de 2,10 g. Sur les 57 monnaies contrôlées, 39 ont des poinçons plus ou moins difformes (corne et torche), avec quatre variétés de coins d'avers et autant de revers. Plusieurs de mes exemplaires provenant des Collections D. Marsaudon et H. Schweikert, ainsi que, pour une, de la Collection R. Ruedas, acquise par ce dernier dans les années 1970, sont strictement identiques à l'exemplaire mis en cause par D. Cariou. Pour moi, toutes ces monnaies sont authentiques. Actuellement, je ne connais pas de faux pour ce monnayage".

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Nouvelle plaque gravée par R. Mercier

(Grandeur réelle)

Dans le numéro 2-3 de Numismatique Asiatique (Juin-Sept. 2012), dans lequel nous avions publié l'inventaire de la Collection Mercier, nous avions noté (p.76-77, n° 224-228) cinq exemplaires de la plaque commémorative reproduite ci-dessus, deux en étain, trois en bronze doré, tous vierges de noms de destinataires. Or un de nos sociétaires, M. Olivier Robin, nous signale un exemplaire présenté comme étant en argent doré, apparu sur le marché électronique américain à la fin de 2012, et portant la mention : "Chemins de Fer de l'Indochine (Réseaux non concédés)". Ce qu'on appelait "Réseaux non concédés" correspondait en fait au Transindochinois reliant le Tonkin à la Cochinchine et achevé en 1936 (actuel chemin de fer dit de la Réunification), tandis que le "Réseau concédé" était celui qui reliait Hanoï à Yunnanfu (act. Kunming), capitale de la province chinoise du Yunnan, appelé communément "Chemin de Fer du Yunnan".

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Un trésor de 3,5 tonnes en Mongolie intérieure

L'Agence Chine Nouvelle a rapporté, le 30 décembre 2012, la découverte dans la Région autonome de Mongolie intérieure, en Chine populaire, d'un trésor de 3,5 tonnes de monnaies anciennes. La découverte a eu lieu sur le site de l'ancienne ville de Huoluochaideng. La plupart des monnaies trouvées sont des huoquan 貨泉, monnaies datant de la dynastie Xin (9-23 ap. J.C.). Ont également été trouvés, plus de cent moules sur le site d'un atelier monétaire : ils dateraient des Han antérieurs (3e-1er s. av. J.C.) et de la dynastie Xin. Cette découverte laisse à penser que cette ville de Huoluochaideng fut très importante à l'époque Han.

Un exemple de Huoquan (Cliché BnF)

Sur le plan numismatique, ajoutons que "les huoquan sont les monnaies de base [du système monétaire issu de la quatrième réforme de l'empereur Wang Mang, décidée en 14-23 ap. J.C.] et sont censés peser 5 zhu" (F. Thierry, Monnaies chinoises, II, BnF, 2003, p. 194). Ce sont des monnaies fort courantes.

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Dans le dernier numéro du Journal of the Oriental Numismatic Society

La Société de Numismatique Asiatique remercie vivement le Journal of the Oriental Numismatic Society et son "editor", Stan Goron, membre de notre Comité de Patronage, qui, dans sa dernière livraison (n° 213, Autumn 2012, p. 2-3), a rendu compte des trois premiers numéros de notre revue Numismatique Asiatique, lesquels avaient été présentés à l'ONS Study Group, au British Museum, le 6 octobre 2012.

On trouvera dans ce numéro quelques références bibliographiques qui pourront intéresser les membres de notre Société :

● Stevens (Paul), The Coinage of the Hon. East India Company : Part I - The Coins of the Bengal Presidency, Londres, Baldwin & Sons Ltd, 2012, 564 p (ISBN 978-0-906919-25-5).

● Wang Chun Li, Illustrated Catalogue of Chinese Gold & Silver Coins : 1791-1949 (Zhong guo jin yin bi mu lu), Pékin, China Trade Publishing House, 2012 (ISBN 078-7-5044-7683-8).

Parmi les articles, retenons principalement celui de Michael Mitchiner, "Coin Circulation in Palembang (Sumatra), until circa AD 1710, including Coins made in Banten, Siak, Kampar, Indragiri, Jambi, Palembang and Batavia" (p. 22-38).

Monnaie de Palembang imitée des monnaies chinoises de l'ère Xian Ping 咸平 (998-1004)

Comme on le sait, nombre de ces monnaies sont des imitations des monnaies chinoises, notamment celles de la dynastie des Song du Nord. Cet important article devrait intéresser non seulement les collectionneurs de monnaies chinoises, mais aussi ceux de monnaies vietnamiennes, voire japonaises, celles-ci étant très souvent, elles aussi, des copies de monnaies chinoises des Song du Nord. Les comparaisons entre ces différentes copies sont le plus souvent extrêmement instructives.

Les amateurs de monnaies japonaises trouveront également dans ce numéro un court article de Rosina Buckland à propos de "Some Japanese Currency Items in the National Museum of Scotland" (p. 38-39).

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Numismatique Asiatique sur Zeno.ru

Grâce à Craig Greenbaum, membre du Comité de Patronage de Numismatique Asiatique, notre revue figure désormais sur le site de Zeno.ru. Tous les amateurs de monnaies asiatiques connaissent cette excellente et fort riche base de données sur les monnaies orientales, dirigée par le numismate russe Vladimir Belaev, spécialiste de la dynastie sino-mongole des Yuan. Cette base présente non seulement des milliers de monnaies, mais aussi une très vaste documentation. C'est au sein de cette dernière, à la rubrique "Numismatic Publications", qu'on trouvera répertoriés les n° 1 à 4 de Numismatique Asiatique. Pour chaque numéro, ont été reproduits la couverture et la table des matières. Les prochains numéros y seront régulièrement affichés de semblable façon.

Nous remercions vivement Craig Greenbaum et Vladimir Belaev d'avoir ainsi accru l'audience de notre revue et nous nous proposons, dans un prochain numéro, de présenter plus en détail ce site russe de langue anglaise.

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Biographie de Jules Silvestre

De façon à mieux faire connaître la collection et l'oeuvre écrite de Jules Silvestre (1841-1918), une notice le concernant a été publiée dans le Compte-rendu annuel du Conseil International de Numismatique (n° 58, 2011, p. 15-19). Les membres de la Société de Numismatique Asiatique en ont reçu une copie. Rappelons que Jules Silvestre fut le pionnier des études numismatiques françaises relatives à l'Extrême-Orient, notamment l'Annam, mais aussi la Chine, le Japon et le Siam. Sa collection est aujourd'hui dispersée, mais une partie importante s'en trouve dans le médaillier de la Monnaie de Paris (bas-monnayage chinois) et au Musée d'Art et d'Histoire de Rochefort (Annam, Siam et autres pays d'Extrême-Orient). Notre Société a publié cette année même un catalogue de cette collection de Rochefort.

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Nouveaux catalogues concernant les monnaies japonaises

Deux nouveaux catalogues nous viennent d'Angleterre.

● Le premier est le Catalogue of the Japanese Coin Collection (pre-Meiji) at the British Museum (Londres, The British Museum, 2011, 218 p. ISBN 978 086159 1749), ouvrage collectif dirigé par Helen Wang, Conservateur du Département des Monnaies et Médailles du British Museum, avec la collaboration de Shinichi Sakuraki, Peter Kornicki, Nobuhisa Furuta, Timon Screech et Joe Cribb. Il s'agit d'un ouvrage fort bien fait, qui allie l'histoire de la collection et son catalogue. Certes, il s'agit pour l'essentiel de la description de la prestigieuse collection Masatsuna, datant de la fin du XVIIIe siècle, mais ce catalogue de la collection du British Museum s'étend jusqu'à Meiji (1868) : en ce sens, il peut parfaitement servir de catalogue général pour les monnaies japonaises antérieures à cette date. Nous en avons donné un compte-rendu détaillé dans les Cahiers Numismatiques de la Société d'Etudes Numismatiques et Archéologiques (n° 188, juin 2011, p. 57-59).

● Le second est l'ouvrage intitulé Early Japanese Coins (Sandy Bedfordshire, Bright Pen, 2011, ISBN 978 0 7552 1365 8) par David Hartill. On devait déjà à ce dernier les deux catalogues de monnaies chinoises, Qing Cash, publié en 2003, qui porte sur les seules monnaies de la dynastie mandchoue, et Cast Chinese Coins, publié en 2005, qui porte sur l'ensemble du monnayage chinois depuis les origines. Ce catalogue sur le Japon, comme ceux sur la Chine, est très clair, très pédagogique, bien présenté : il peut être à la fois l'outil dont ont besoin ceux qui débutent et le guide des amateurs plus avancés.

Ajoutons que dans la dernière parution du Journal of the Oriental Numismatic Society (n° 210, winter 2012), Helen Wang publie une excellente Bibliography of Japanese Numismatics, 1960-2011, qui sera de grande utilité pour ceux qui s'intéressent aux monnaies japonaises. Dans les parutions récentes, il faut également retenir The Dr Norman Jacobs Collection of the Coins and Banknotes of Japan and Korea, Sale Catalogue, Heritage Auctions (World Coin Auctions 3015, Long Beach, California, 8 septembre 2011). Il s'agit de la collection de l'auteur bien connu du catalogue intitulé Japanese Coinage, réédité en 1972, à New York.

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Summary of Numismatic Research in China, 2010

Sous ce titre, Helen Wang publie dans le dernier numéro du Journal of the Oriental Numismatic Society (n° 210, winter 2012, p. 39-44) un compte-rendu très intéressant des principaux travaux de recherche numismatique publiés en Chine au cours de l'année 2010. Il porte tout à la fois sur les monnaies anciennes, les monnaies modernes et contemporaines, les trouvailles monétaires, les techniques de fonte et les livres parus les plus importants.

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The Confucian Message on Vietnamese Coins

Il s'agit d'un long article publié par François Thierry, conservateur général au Cabinet des Monnaies et Médailles de la BnF, dans The Numismatic Chronicle (n° 171, 2011, p. 367-406), revue de la Royal Numismatic Society. L'article fait le point sur toutes les grandes monnaies de présentation vietnamiennes qui comportent des maximes à quatre ou huit caractères. Ces monnaies datent du XIXe siècle, plus précisément des ères Minh Mạng, Thiệu Trị et Tự Đức. Après une courte introduction historique, l'article en dresse un catalogue complet.

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Le bas-monnayage annamite au niên hiệu de Gia Long (1804-1827)

Citons enfin l'étude que nous avons publiée dans le dernier numéro de la Revue Numismatique (n° 167, 2011, p. 493-516) concernant les monnaies courantes de Gia Long (Gia Long thông bảo 嘉隆通寶) fondues tant durant cette ère (1802-1820) que par la suite (1827). Nous avons tenté de classer les différentes variétés de ces monnaies selon les calligraphies du caractère Long? et de replacer ces émissions dans leur contexte historique.

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Sommaire du Journal of the Oriental Numismatic Society n° 210 (Winter 2012)

● A new mint for 'Abd al-malik's "standing-caliph" fulus ? (N. Schindel)

● An Arab-Byzantine coin type with Pahlavi inscription : a new solution (C. Foss)

● Anonymous coins from the time of the Jalayrid rebel Khwaja Marjan (A. Akopyan & F. Mosanef)

● A bankers' cache of Kosala / Kashi coins (T. Hardaker)

● A new type and variety in coins of Skandagupta (S. Kumar & E. Raven)

● Coinage of the Nizams of Hyderabad. New discoveries and reattributions (S. Bhandare)

● Summary of numismatic research in China. 2010 (H. Wang)

● A bibliography of Japanese numismatics, 1960-2011 (H. Wang)

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Octobre 2012 ... Réunion de l'ONS à Londres

Le 6 octobre dernier, a eu lieu au Département des Monnaies et Médailles du British Museum, à Londres, l'assemblée générale annuelle de l'Oriental Numismatic Society et surtout une journée de travail sur certains monnayages asiatiques.

Paul Stevens y a présenté le très important livre qu'il vient de publier chez Baldwin, à Londres, concernant The Coinage of the Hon. East India Company of the Bengal Presidency. Il s'agit d'ailleurs du premier volume d'une série qui en comprendra trois. Pour les collectionneurs des monnaies britanniques de l'Inde, c'est sûrement là une référence qui est désormais essentielle.

Joe Cribb, de son côté, à présenté de remarquables documents iconographiques relatifs au monnayage de Kushan. Le livre qu'il prépare sur le sujet, à n'en pas douter, fera date.

Cette journée de travail, enfin, a été l'occasion pour notre Société de Numismatique Asiatique de présenter le n° 2-3 de notre revue, consacré au graveur René Mercier. Nous avions profité de cette présentation pour exposer quelques essais de pièces gravées par lui, dont certaines inédites.

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Fausses monnaies récentes pour le Tonkin

Monnaie fausse

Monnaie authentique

De faux six centièmes de piastres de zinc pour le Tonkin sont apparus sur le marché. On se demande bien quel est l'intérêt de fabriquer des faux de monnaies si communes. L'exemplaire entre nos mains est de belle qualité, neuf, et très trompeur. Il pèse 2,2 g. et non 2,5g. Les différents d'atelier n'ont pas été compris et la corne d'abondance, surtout, ressemble à un monstre marin. (D.C.)

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... Dernière livraison du Journal of the Oriental Numismatic Society

Nous avons relevé dans le n° 212, Eté 2012, du Journal of the Oriental Numismatic Society, quelques informations qui pourraient intéresser nos lecteurs.

D'une part, lors d'une réunion de l'Oriental Numismatic Society à l'Ashmolean Museum, le 9 juin dernier, un des conférenciers, Shailendra Bhandare, a présenté une communication intitulée "Firanghee fortunes : the French in India in a numismatic perspective". Cette communication était fondée sur le commentaire d'un manuscrit inédit se trouvant à Paris, lequel est une très ancienne tentative d'un Français d'écrire une histoire du monnayage indien. Nous n'avons pas d'autres renseignements sur ce texte, mais allons tenter d'en savoir plus.

Parmi les articles composant ce numéro, on notera en particulier :

● "Some rare varieties of Tibetan tangkas", par Wolfgang Bertsch, l'auteur du livre The Paper Currency of Tibet publié en 2012 (voir ci-avant, Bibliographie). Il s'agit de tangkas de Gaden frappés entre 1840 et 1930.

● "Tin cash imitations from Palembang in the former Dutch East Indies : genuine local imitations or modern counterfeits ?". Intéressant article sur les imitations javanaises des monnaies chinoises de la dynastie Song.

Notons en outre un intéressant "Summary of Numismatic Research in China, 2011", traduit par Helen Wang, du British Museum.

Enfin, nous tenons à remercier le Journal of the Oriental Numismatic Society et son "editor", Stan Goron, pour l'important compte-rendu qu'ils ont donné des premières activités et publications de notre Société de Numismatique Asiatique dans ce n° 212.

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... Histoire de la collection numismatique du Vietnam

Le Bulletin de l'Ecole Française d'Extrême-Orient publie dans sa dernière livraison (n° 95-96, datée 2008-2009), un article signé François Joyaux et intitulé "A l'origine de la collection numismatique nationale du Vietnam" (p. 507-515).

Cette collection se trouve actuellement au Musée national d'histoire du Vietnam, à Hanoi. C'est la plus importante collection publique de monnaies vietnamiennes (et chinoises) existant au Vietnam. A l'origine, elle fut constituée par l'Ecole Française d'Extrême-Orient, au Musée Louis Finot de Hanoi. C'est ce musée qui est devenu, de nos jours, le Musée national d'histoire du Vietnam. La Collection avait été commencée dès la création de l'EFEO, en 1900. Elle s'était rapidement accrue du fait de plusieurs achats, de dons, de découvertes fortuites faites à l'occasion de grands travaux et de fouilles archéologiques effectuées par l'Ecole. C'est dans le cadre de cette activité numismatique que l'Ecole, dès 1900, avait publié l'ouvrage de Désiré Lacroix, Numismatique annamite (Saïgon, Ménard et Legros, 1900, 231 p., et vol. de pl.), bien connu des numismates. En 1920, le Père missionnaire Maximilien de Pirey, membre correspondant de l'Ecole, avait dressé le premier inventaire scientifique de cette collection.

Lors de la décolonisation, en 1956, la collection fut transférée aux autorités communistes du Nord-Vietnam. Elle comptait alors plus de 4.000 monnaies, dont une majorité de monnaies chinoises. Toutefois, du fait de la guerre, nombre de monnaies importantes, en particulier celles qui étaient en or, avaient disparu.

Depuis cette date, le Musée n'a jamais publié l'inventaire de cette collection, mais seulement un ouvrage général intitulé Tiền kim loại Việt Nam [Monnaies métalliques du Vietnam], Hanoi, 2005, 308 p.

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Juin 2012 ... Réunions numismatiques en Angleterre

L'Angleterre demeure clairement le pays le plus actif pour ce qui est de la recherche en matière de numismatique asiatique. Les réunions scientifiques s'y succèdent régulièrement, de même que les publications. Nous avons d'ailleurs relevé dans le précédent numéro de Numismatique Asiatique les nombreuses parutions sur ce sujet, en particulier les catalogues de monnaies japonaises.

Le 9 juin dernier, une journée de travail de l'Oriental Numismatic Society s'est tenue à l'Ashmolean Museum, à Oxford. Notons à ce propos que F. Thierry, conservateur général des monnaies orientales à la BNF a récemment publié un intéressant article sur les monnaies vietnamiennes de cette institution ("The Vietnamese coin collection in the Heberden Coin Room, Ashmolean Museum, Oxford", Journal of the Oriental Numismatic Society, n° 211, printemps 2012, p. 38-42). Il serait d'ailleurs bien souhaitable que toutes les collections de monnaies asiatiques de nos musées et autres institutions de province fassent l'objet de tels inventaires (comme c'est déjà le cas de celles de Cherbourg ou Nantes).

Par ailleurs, le 18 juillet, le British Museum a organisé une journée de travail concernant le Col. Colin Mackenzie (1754-1821), premier "Surveyor General of India", qui avait réuni d'importantes collections relatives à l'Inde, y compris numismatiques. Ce type de réunion est surtout destiné à resserrer la coopération entre institutions et individus travaillant sur tel ou tel sujet relatif aux monnaies asiatiques.

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Trésors de monnaies chinoises en Angleterre

Le dernier numéro du Journal of the Oriental Numismatic Society (n° 211, Printemps 2012) rapporte sous la plume de Qin Cao, la découverte d'un trésor de 107 monnaies chinoises dans la région de Barrow-in-Furness, Cumbria, en août 2011. Ces monnaies datent en majorité du XIXe siècle, mais certaines remontent aux ères Shunzhi (1644-1661), Kangxi (1662-1722) et Qianlong (1736-1795).

L'étude ce petit trésor est l'occasion de rappeler que d'autres trésors de monnaies chinoises ont été découverts dans les années récentes, notamment en 1973 (128 monnaies des environs de 1900 dans Londres Sud) et 1976 (26 monnaies de 1851 et années suivantes à Old Amersham, et 17 monnaies de la même période à Westcliff-on-sea). Tous ont été étudiés dans différents numéros de Coin Hoards par Joe Cribb, ancien chef du Département des monnaies et médailles au British Museum.

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... Indisponibilité temporaire des collections publiques parisiennes

Il est quelque peu regrettable de constater que les deux plus importantes collections numismatiques parisiennes vont devenir, en même temps, indisponibles durant plusieurs années. En effet, le programme de réhabilitation du site Richelieu de la Bibliothèque Nationale, prévu pour durer jusqu'en 2017, exige que soit déménagé le Cabinet des monnaies et médailles. Concrètement, ces dernières sont en cours d'emballage et vont être stockées à la Banque de France durant les travaux, c'est-à-dire plusieurs années.

Dans le même temps, la Monnaie de Paris, quai Conti, est également engagée dans un programme de réfection. D'ores et déjà, le Musée monétaire a été détruit et les collections numismatiques y sont également en cours d'emballage. Les ateliers qui avaient été évacués pour faire place à ce musée, vont devenir ... des ateliers. A l'issue de l'étape 3 des travaux, on aura accès à un restaurant installé par le chef Guy Savoy dans les salons du XVIIIe s. Mais ce ne sera qu'à l'étape 4, la dernière, qu' "une partie des collections patrimoniales de la Monnaie de Paris seront exposées en partie" (sic). Il est à craindre que cette partie de partie ne soit guère importante.

C'est dire qu'à compter de la rentrée 2012, les recherches numismatiques ne pourront plus s'appuyer sur ces deux importantes collections parisiennes. Plusieurs d'entre elles ne comportant pas de catalogues récents, le travail des chercheurs va devenir franchement difficile.

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7 septembre 2012 ...

François Joyaux, président de notre Société, prononcera le vendredi 7 septembre 2012 une conférence intitulée :

"France-Siam : à propos de quelques monnaies et médailles (1861-1908)"

Cette conférence souhaite faire écho à la belle exposition organisée au château de Fontainebleau, de novembre 2011 à février 2012, sous le titre "Le Siam à Fontainebleau. L'ambassade du 27 juin 1861".

Elle aura lieu dans le cadre des conférences mensuelles de la Société d'Études Numismatiques et Archéologiques. Tous les membres de la Société de Numismatique Asiatique y sont conviés. Entrée gratuite.

Adresse : Bibliothèque historique de la Ville de Paris 24 rue Pavée, 75004 (Métro Saint Paul)

De 18h30 à 20h (Possibilité de se joindre ensuite à un dîner entre conférencier et auditeurs. Payant)

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17 mars 2012 ... Journée d'étude de l'Oriental Numismatic Society au British Museum

Le samedi 17 mars 2012, s'est tenue au British Museum, à Londres, une Journée d'étude sur les monnaies d'Asie orientale, organisée dans le cadre de l'Oriental Numismatic Society. Six communications étaient prévues :

● Quanyu Wang, jeune chercheuse chinoise en stage en Angleterre, a présenté les recherches qu'elle effectue au British Museum sur la collection de monnaies-couteaux, notamment les relations entre composition des alliages et types d'inscriptions ;

● Tjong Ding Yih, des Pays-Bas, a présenté des monnaies locales produites à Java sur le modèle des monnaies chinoises, notamment celles de la dynastie Song ;

● Helen Wang, conservatrice des Monnaies et Médailles, a exposé les études actuellement en cours au British Museum, y compris les siennes qui prolongent celles qu'elle a déjà menées sur les monnaies de la Route de la Soie (Money on the Silk Road, Londres, The British Museum, 2004, 307 p.) ;

● Qin Cao, autre jeune chercheuse chinoise en stage en Angleterre, a présenté l'importante collection de monnaies asiatiques du Musée de Manchester ;

● Joe Cribb, de son côté, a rendu compte de ses recherches sur le monnayage sino-kharoshti. Il prépare un ouvrage sur les monnaies du royaume de Kushan.

● Pour notre part, nous avons présenté les inventaires que nous avons récemment achevés, concernant les collections des Pères de Pirey (Missions étrangères de Paris) et de Jules Silvestre (Musée de Rochefort). Nous les avions précédemment présentés à la Société Française de Numismatique ("Catalogues des monnaies extrême-orientales des collections Pirey et Silvestre", Bulletin de la SFN, n° 1, janvier 2012, p. 7-13).

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13 février 2012 ...

Dans le cadre du séminaire mensuel de l'Ecole Française d'Extrême-Orient, une conférence sera donnée par notre Société sur le thème :

"L'Ecole Française d' Extrême-Orient et la numismatique (1900-1956)"

Elle est ouverte à tous les membres de notre Société, qui y sont particulièrement conviés.

EFEO - 22 avenue du Président Wilson, 75116 Paris (Métro léna)

13 février 2012, de 11h à 12 h30