Revue de Presse : B. Pompili pour et contre les mines !

15 OCTOBRE 2016

   Visite de B. Pompili : langue de bois certifiée "non durable" sur la Biodiversité !

La visite de la Secrétaire d’Etat, chargée de la Biodiversité, Barbara Pompili, en Guyane,

a provoqué une levée de boucliers du milieu associatif et écologiste guyanais.

Dès son arrivée, Maïouri Nature avait publié une Lettre ouverte afin de mettre en exergue la menace de quatre mega-projets miniers industriels, présentés lors d'une conférence, organisée par l’AFD, le 28 septembre dernier.

Dans ce courrier, nous interpelions Barbara Pompili sur l’ambiguïté et les dangereux mélanges de genre, au sein de la classe politique et le cautionnement d’organisations qui sont censées préserver notre patrimoine naturel.

Par la même, nous sollicitions auprès du Ministère de l’Environnement, la possibilité de rencontrer Madame Pompili, en privé, afin de lui exposer nos préoccupations. (1)

Très rapidement, nous nous sommes rendus compte que l’objectif de cette visite s’approchait fort d’une visite pré-électorale et que la consigne générale était surtout de ne contrarier aucun lobby, de ne nuire à aucune entente institutionnelle, politique, le pas-de-vaguisme que l’on nous sert d’ordinaire.

Un discours qui récite la leçon bien apprise du lobby minier

Les premières déclarations favorables à une poursuite de l’activité minière, de projets miniers intéressants, estampillés durables, qui allait permettre, de surcroit, d’éradiquer l’orpaillage clandestin, ne se firent pas attendre et furent publiées par le Kotidien mais aussi, quelques jours auparavant, en off, lors d’un diner-rencontre avec six ONG environnementales (dont MNG).

©opyleft Patochard 2016  (cliquez sur l'image pour agrandir)

La décision de «  Or de question  » de publier une nouvelle Lettre ouverte à Ségolène Royal pour dénoncer ces déclarations inadmissibles de la part d’une chargée de Biodiversité fut prise le mardi 11 octobre. Ce manifeste était signé par  deux partis politiques CAP 21 & Guyane Ecologie, six ONG citoyennes : Maïouri Nature, la Fédération des Organisations

Autochtones de Guyane, le Collectif des Premières Nations, Mama Bobi, Réseau Makandi Makandra.

Le retour des médias fut important, à la hauteur des enjeux. Vous trouverez ci-dessous une revue de presse conséquente, pour un sujet qu’il est bien souvent difficile d'aborder dans les médias, à savoir les nuisances sur la biodiversité de l'orpaillage légal.

De g. à d. : R. Alexandre, Pdt de la CTG, B. Pompili, H. Sirder, vice-Pdt de la CTG, chargée du dev. Durable, Energie & Mine - Le Préfet Mr. Jaeger. © Photo le Kotidien

Rétropédalage ou recadrage qui vient d'en haut  ?

Mercredi 12 octobre, à notre grande surprise, la teneur du discours ministériel changea catégoriquement de cap et fut immédiat recentré. Les métiers de la filière Biodiversité devinrent des facteurs de développement économique tandis que l’activité minière devint sans avenir pour la Guyane. Un secteur qui n’emploie que « 500 salariés » un chiffre dérisoire face aux 20 000 chômeurs que compte notre département, selon les propos de la Secrétaire d'Etat.

Un «  rétropédalage  » inespéré à la veille d’un retour outre-atlantique que nous n’aurions jamais obtenu sans ce communiqué ferme et collectif. Au passage, bien entendu, on nous reprocha d'avoir mal compris, d'avoir déformé ses propos, de les avoir sorti de leur contexte, une réaction, somme toute, classique dans le jargon des politicards.

Chassez le naturel et il revient au galop  !Jeudi 13 octobre, lors de la dernière conférence de presse, avant de s'envoler vers Paris, Marion Briswalter de Guyaweb nous rapporte dans son article  : «  Le double langage de Pompili  », des propos sans équivoques - extrait  : «  La secrétaire d’État en charge de la biodiversité et du climat a pourtant bel et bien appuyé le développement de l’activité minière légale à mots choisis. Jeudi, devant la presse elle s’est positionnée en faveur de l’extraction minière légale, car «  quand on regarde les pays voisins, quand on regarde le développement du potentiel économique de la Guyane, on doit chercher quels sont les potentiels qui ne sont pas aujourd’hui développés (…) la mine aujourd’hui c’est 500 emplois, on a 20 000 chômeurs » a exprimé celle qui se présente comme une « grande défenseuse de la biodiversité ».La secrétaire d’État a défendu les «  industries [sic] qui existent  » et considéré que leur atteinte environnementale était limitée car les orpailleurs « doivent respecter la réglementation française de plus en plus stricte (…) améliorée par la loi biodiversité  ». Barbara Pompili a cité en guise d’argument «  la compensation des atteintes, les obligations de résultats, la durée de gestion dans le temps ». Difficile d'être plus incohérent en 7 jours de visite !

Nous remercions les associations qui ont co-signées cette lettre mais aussi tout ceux qui ont soutenus, sans pouvoir néanmoins valider leur caution, par manque de délais suffisants pour réunir leurs administrateurs.

Cette première action commune sur le sujet des mines industrielles est pour nous aussi l’occasion d'encourager toutes les organisations citoyennes à rejoindre le collectif « Or de Question », collectif citoyen opposé aux projets industriels d'exploitation minière, apolitique, non violent et bienveillant. L’objectif premier étant, avant tout, d’informer la population sur les menaces environnementales liées à l’implantation de multinationales minières.

Enfin et surtout, à ceux qui déclarent être plus favorables à une activité aurifère industrielle, cadrée et durable (sic) plutôt qu'à l'orpaillage illégal, nous leur répondons que cette comparaison est sans raison, car le premier n'a aucune incidence sur l'éradication du second. Au final, on aura donc du légal et de l'illégal, qui sont tous les deux, pour des raisons distinctes, un grand gâchis pour la biodiversité et la population guyanaise.

(1)  : notre demande de rencontre sollicitée par courrier officiel, avant l'arrivée de la Secrétaire d'Etat s'est soldé par une proposition de discussion de 30 minutes, un temps de parole à partager avec cinq autres associations de Guyane  !  Une invitation programmée après 7 jours de visite, le jeudi 13 octobre, quelques heures avant de reprendre le vol pour Paris. Après s'en être justifié, Maiouri Nature a refusé de s'y rendre, ne pouvant difficilement exprimer ses préoccupations en cinq minutes chrono !

LE KOTIDIEN

Barbara Pompili s'exprime favorablement sur l'activité minière : Le kotidien du 10 oct 2016« Richesses aurifères » : levée de bouclier des environnementalistesLe Kotidien du 13 oct 2016++++++++++

JOURNAL RADIO GUYANE 7H

LES 4 PREMIERES MINUTES DU MATIN DU 13 OCTOBRE 2016

JOURNAL TELE GUYANE DU SOIR

A partir de la 9,30 mn à la 23 eme minutes du Journal

DU 12 OCTOBRE 2016 avec l’intervention du Parc Amazonien, Maiouri Nature, Guyane Ecologie et l’ONAG et Barbara Pompili

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CHARLIE HEBDO du 20 oct. 2016

B. Pompili devient chercheuse d'or vue par F. Nicolino.++++++++++++

FRANCE GUYANE

- Lettre ouverte à Barbara Pompili : FG du 11/10/16- Lettre ouverte à Ségolène Royal : FG du 13/10/16- La Guyane mise sous cloche, une caricature : FG du 14/10/16

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GUYAWEB(articles réservés aux abonnés mais commentaires visibles)Rétropédalage pro-mines avant son retour sur Paris  !

- Le double langage de Pompili du 14/10/16

- Le Conseil scientifique choqué par le rapport qui amalgame orpaillage et biodiversité

- Kaw, l’envers de la carte postale

- Bataille pour la « biodiversité »

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AFP

Nombreux articles repris par la presse nationale d'après la dépèche AFP

- Sur Libération - Sur Europe 1 :

La Secrétaire d'Etat s'est d'emblée trouvée très proche du discours du WWF Guyane et du discours de Pascal Canfin, Directeur France, du WWF. Lors de son  passage en Guyane, ce dernier avait confirmé que son organisation n'avait aucun désaccord de principe, avec l'industrie minière en forêt tropicale humide de Guyane.

D'ailleurs, de tout temps, le WWF Guyane n'a jamais exprimé la moindre animosité envers l'activité aurifère légale ni même contre les multinationales minières en Guyane. Récemment, il a même participé à une conférence (28/09/16) au cours de laquelle, son directeur régional a brossé quelques pistes, afin d'améliorer " l'acceptabilité " des Cie Minières sur le territoire guyanais, par exemple, via l'adoption d'éco-certifications internationales des plus fumeuses ! Quelques propos rapportés par le Kotidien sur cette conférence ICI (Intervention (Fedomg + Michel Jebrak (un prof du Québec en poste à l'Université de Guyane) + WWF + PAG) et (présentation du projet minier Nordgold).

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