Biomasse : Destruction massive de biodiversité ?

27 AOUT 2019

Pendant que l'Amazonie s'embrase, la Guyane Française projette de brûler sa forêt primaire
avec les subventions de l'Europe !

La Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) avec le soutien de l’Etat proposent un grand plan biomasse et agro-carburants (sous couvert de développer les énergies renouvelables) pour atteindre une autonomie énergétique à hauteur de 50% d'ici 2030.

La Biomasse quand elle s'alimente de déchets de scierie, de rebuts d'exploitation forestière, de défriche agricole ou de bois immergés (barrage Petit-saut), est une énergie vertueuse. Mais quand elle est envisagée, industriellement, en prélevant sa ressource dans la forêt primaire, dissimulée derrière de fumeux projets d’agro-foresterie, il s’agit alors d’une grave atteinte à une ressource qui n’a pas encore été inventoriée en terme de biodiversité et de biens communs de l'humanité.

En outre, en Guyane, à eux seuls les déchets semblent loin de pouvoir répondre à la demande projetée de biomasse de bois ; l’objectif pourrait-il donc être de déforester des forêts anciennes pour satisfaire la future demande des industriels ?

Voir le livre blanc projet pour la Guyane

Extrait : Le potentiel de développement des agro-carburants (biodiésel et bioéthanol) en Guyane est fortement limité par la réglementation européenne qui exclut la production sur déforestation. L’Etat devra accompagner la CTG dans la levée [de] ces contraintes au travers d’un plan d’action intégrant le REDD+ (réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts).

   Le Président de la République a, pendant sa visite en Guyane en octobre 2017, rappelé son souhait d’accompagner le développement de la filière biomasse en Guyane. Dans cet objectif, il a annoncé réformer les instructions de la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) et de Bercy afin que les instructions soient traitées de façon rapide.

La CTG est consciente qu'elle ne pourra pas déforester l'Amazonie avec les règles européennes actuelles qui protègent la forêt primaire. Du coup, elle entend plaider pour une exception guyanaise, sous le régime des régions ultra-périphériques (RUP), à l’article 26 la Directive européenne COM (2016)767 : comme elle l'explique de façon très succincte dans cette présentation.

Le président de la CTG a déclaré avoir que le président Macron lui aurait promis d'accélérer la procédure.

Ces projets d’implantation de la biomasse doivent venir alimenter trois nouvelles centrales : à Mana, à St-Georges-de-l’Oyapock et à Cacao.

Selon les projections de la PPE, la biomasse devrait à terme générer 40 MegaWatt.

Ce grand projet de biomasse nécessite des coupes rases dans la forêt primaire guyanaise et permettre l’implantation de projets couplés avec des installations agricoles.


Extrait Rapport gisement biomasse en Guyane

Les prévisions de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) de réaliser 40 mégawatt de biomasse sont supérieures aux capacités de la Guyane, qui ne peut fournir actuellement les ressources nécessaires pour assurer cette production électrique.

On peut donc s’interroger sur l’origine de l’approvisionnement de ces centrales dont l’une est située à la frontière brésilienne ? Le bois sera-t-il extrait des forêts primaires guyanaises ou sera-t-il fourni par une augmentation de la déforestation brésilienne, en contradiction avec les récentes déclarations du Président Macron contre l’action du Président Bolsonaro ?

Le projet MIA de Stéphane Maillet !

ACTUALITÉ JUIN 2023 

Depuis que les projets de deux centrales à Biomasse IDEX  à destination du Centre Spatial se concrétise, le projet MIA est relancé par les lobbystes de l'industrie biomasse
En effet, le produit de la déforestation des 3700 ha du projet, que les promoteurs qualifient injustement d'agroforesterie, est très attendu par la base spatiale pour verdir son empreinte carbone.
Le site de L'Usine Nouvelle a réalisé un reportage sur ce projet que nous nous sommes permis de commenter pour rectifier un certain nombres d'inexactitudes. 

L'organisation WWF Guyane a elle-aussi apporté sa contribution à cette article en réfutant tout soutien et rappelant qu'elle ne considérait pas « cette initiative comme relevant de l’agroforesterie, car basée sur une étape initiale de déforestation significative (plus de 3500Ha), à vocation d’exploitation de bois d’oeuvre et de bois énergie, associée à des démarches annoncées de plantation énergétiques sur une surface équivalente (3100Ha), sur un modèle économique essentiellement dépendant de la déforestation initiale ».


Pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ce fumeux projet MIA, vous pouvez aussi lire notre enquête ici :  Fact-Checking #2.

Sur le terrain, certains projets industriels voient le jour, alléchés par des effets d'aubaine. Le projet MIA de la société Maillet Forestal, repose sur une demande de bail agricole de 10700 ha et propose d’alimenter en bois les centrales en biomasse, grâce à la déforestation de la forêt couplée, entre autre, d’un projet de reboisement en Teck de Malaisie (Tectona grandis).

- Côté bois d'œuvre, introduire du Teck sur 1000 hectares, une espèce étrangère que l'on a testé en Guyane que quelques années, alors que le pays possède 1700 espèces d’arbres, est une aberration écologique, et d'une témérité économique qui nous rappelle le Plan vert et l'échec de ses plantations de pins-caraïbes.

- Côté "Bois énergie", déforester une forêt ancienne sur 2000 hectares pour y implanter des espèces à croissance rapide pour alimenter des centrales à biomasse augure d'un bilan carbone très négatif ? D'autant plus que la monoculture intensive d’arbres à des fins énergétiques ou pas, a très souvent un impact dévastateur (rendement dérisoire, consommation d’eau, intrant de pesticides, disparition totale de la biodiversité ...)

- Ce projet est souvent qualifié par leur soutien institutionnel, à tort, de projet d'agro-foresterie ! il n'en est rien ! L'agroforesterie consiste à faire de l'agriculture sous la forêt ancienne, en bénéficiant d'une harmonie bénéfique. Ecouter à ce titre la définition par le Pr Francis Hallé, botaniste spécialiste des forêts tropicales.

Ici, ce projet consiste à « miter » près de 11 000 ha de forêt par une multitude de petites parcelles arasées, à faible pente, susceptible d'être végétalisées, à terme, par 3 100 ha d'une monoculture intensive d'arbres. Seules 30 ha de Cacao + café, au mieux, sont envisagés pour servir de faire-valoir à cette appellation... SOIT 0,3% DU FONCIER RÉCLAMÉ.


Le Projet en quelques chiffres :

Préambule : Ces données sont le fruit de plusieurs entretiens avec des personnes qui portent et/ou soutiennent ce projet.

Nous n'excluons pas que certaines erreurs ou omissions se soient glissées dans ce "document associatif de travail" qui n'a pour but que de permettre le débat et d'éclairer les citoyens sur des choix de société qui modifieront potentiellement leur environnement, le climat et la qualité de vie, sur plusieurs décennies. Les conclusions que l'on envisage par moment, demeurent des hypothèses de travail et nous encourageons nos lecteurs, sympathisants ou contradicteurs à collaborer à cette réflexion, en nous envoyant leur information par courriel à : maiouri.nature@gmail.com

L'art et la manière de dévaloriser ce que l'on veut détruire !

- Le milieu naturel de la parcelle convoitée est une belle forêt ancienne qui a été exploitée superficiellement par l'ONF comme on le pratiquait, dans les années 80-90, c'est à dire un prélèvement 2 à 5 arbres par ha tous les 60-65 ans. La parcelle a donc repris quasi sa forme originale depuis cette époque, contrairement à ce qu'a essayer de nous faire croire le porteur du projet. Selon lui, la parcelle a été très altérée durant la construction de la RN1 et ensuite durement déforestée par les exploitants forestiers ! Une information qui nous a été contredite par deux experts des forêts, qui ont connu, non seulement la construction de la route mais aussi l'exploitation de la forêt adjacente !!

En fait, à l'instar des splendides forêts de la Montagne de Kaw qui ont été exploitées par un forestier durant 30 ans, on peut affirmer qu'au regard du faible impact de la foresterie pratiquée en Guyane, la biodiversité de ces massifs dit '"exploités" est pour le moins semblable, après moins d'une décennie, à celle d'une forêt primaire, proprement dites ! Ces forêts conservent donc une valeur patrimoniale et biologique considérable.

- Ainsi, les scientifiques-promoteurs de la monoculture intensive d'arbres, au service de l'Etat, s'interdisent, bien entendu, de dire qu'ils vont détruire de la forêt primaire pour y planter Teck ou Niangon ! Ils détournent cet obstacle majeur en considérant qu'une forêt dont on a extrait 2 à 3 tiges à l'hectare, 40 ans auparavant, ne mérite plus d'intérêt, dont acte !

A lire dans le rapport GFClim 2020 du Cirad / ONF / UMR Ecofog :

Extrait page 5 : « Pour produire du bois d’œuvre en plantation, une défriche initiale est réalisée sur des parcelles de forêt naturelle exploitées entre 1974 et 1994, sur une surface suffisante pour atteindre les objectifs de production fixés...»

A noter, selon un spécialiste de l'exploitation forestière, cette parcelle de 10 700 ha pourrait d'ici moins de 10 ans, être éligible pour une seconde exploitation forestière (3 à 5 tiges par ha). Ce site aurait alors une rentabilité importante car situé en bordure d'un axe routier, à l'inverse des parcelles cédées de nos jours aux Cie forestières, bien à l'intérieur du pays.

Le relief du site est composé d'une multitude de petits valons (appelé aussi relief en peau d'orange) ; or le projet envisage une mécanisation rigoureuse qui rend les surfaces à pente (sup à 25%) improductibles. Grace à un relevé Liedar, on sait désormais que sur les 11700 ha réclamés, seuls 3400 ha seront utilisés (dans un premier temps ?) car d'un relief moindre et accessible à l'automatisation agricole.

A noter, que ces 3400 ha ne seront pas d'un seul tenant mais composés d'une multitude de parcelettes disséminées, en bas fonds et vallées, entre chaque colline.

En plusieurs étapes, Les 3400 ha de ce massif seront tout d'abord déforestés intégralement et la biomasse revendue à une centrale de biomasse.  (Il serait intéressant de connaître le retour sur investissement de cette première phase eu égard à ce que représente la valeur commerciale de cette gigantesque biomasse)

A l'issue, (mais quelle certitude ?) les 3400 ha seront ensuite replantés de la sorte par :

- 1000 ha de Teck de Malaisie + 100 ha de bagasse (espèce de Guyane à croissance rapide) récoltable à l'issue de 20-25 ans.

Deux zones test du Teck en Guyane, l'une au sol préparé offre désormais des Tecks de 11 m de haut pour 12 cm de diamètre en 3 ans tandis que l'autre, avec des tecks plantés sur sol tassé, il atteigne seulement 2 mètres de haut en 3 à 4 ans.

- 2 000 ha de bois énergie (composés d'espèces locales de type pois sucrés, Clitoria Fairchildiana, Inga, Gliricidia Sepium). Ces parcelles seront régulièrement broyées pour fournir la centrale à biomasse partenaire du projet. 35-50 tonnes de matière sèche par ha sur une rotation de 5-6 ans. Le ratio de rentabilité sur le bois d’œuvre est deux fois plus important que le bois énergie, mais il nécessite quatre fois plus de temps.

En périphérie des parcelles de monoculture d'arbres, seulement ... :

- 250 ha de fermage pour l'arboriculture, loué à (seulement) 5 exploitants qui loueront (200 € / ha /an) donc 50 ha chacun.

- Si 7000 ha sont « à priori » épargné, c'est qu'ils sont à pente trop forte et donc incapable de s'adapter à la mécanisation envisagée par le projet. D'ailleurs, l'avenir de ces 7000 ha n'est pas figé en réserve naturelle, aucun statut de protection, simplement non adaptés pour l'instant à l'automatisation de la monoculture intensive d'arbres, mais un jour peut-être parfaitement adapté pour servir de combustible aux centrales à biomasse, sans ressources ?

Cependant, l'hypothèse probable serait que ces 7000 ha soit tout d'abord « financiarisé » c'est à dire « monnayé » en taxe carbone (droit à polluer pour d'autres entreprises) comme le permet les très controversés REED+ ?

Pour rappel, en REED+, une valeur financière est attribuée au carbone stocké dans les forêts, offrant une incitation économique pour les pays en développement afin qu'il diminuent la déforestation et investissent dans des alternatives plus sobres en carbone pour un développement durable.

Pour en savoir plus sur la fausse-solution des REED+, consulter les nombreux rapports réalisés par l'ONG World Rainforest Movement qui œuvre sur le sujet depuis fort longtemps : Taper REED+ sur la loupe de ce site : https://wrm.org.uy/fr/a-propos-du-wrm/

- le reste de la surface doit être répartie par les multiples pistes.

Le promoteur annonce qu'il ne demandera pas de subventions, mais à priori, eu egard à la déforestation de forêts anciennes pour produire de l'énergie, il n'est pas éligible aux subventions européennes qui le proscrit de ses directives.

Le promoteur confierait la gestion de la partie forestière à une organisation privée spécialisée en gestion du patrimoine forestier :

- soit à la « sociéte forestière » ou à l'« ONF internationale » (ces organisations, liées à la Caisse de Dépôts et autres protagonistes de la finance internationale sont évoquées dans l'enquête d'investigation de Radio France qui traite de la crise profonde des forêts françaises.

La méthodologie du concept agricole respecterait les principes de la Food and Agriculture Organisation (FAO) Institution spécialisée des Nations Unies, créée en 1945, pour l'alimentation, dans son sens le plus large, qui inclue notamment l'agriculture, les forêts, les pêches et les industries se rattachant directement à l'alimentation.

La FAO est particulièrement critiquée par nos partenaires de World Rainforest Movement (WRM) qui lui reproche, entre autre, de considérer une plantation d'arbres comme « forêt naturelle » et donc œuvre de compensation dans le cadre des très controversés processus REDD+

Lire le dossier : « Dire Non auxfausses solutions » par le WRM

Le partenaire technique agricole est la start-up SOLICAZ qui s'est implantée en Guyane en 2010 – avec peu de recul sur la complexité du biotope tropical guyanais. SOLICAZ a surtout focalisé ses recherches sur le concept, presque mythique mais néanmoins subventionné, de la revégétalisation des sites miniers légaux, en partenariat étroit avec la ceux là-même qui transforment des arpents de biodiversité végétale... en lingot d'or, à savoir la Cie Minière Espérance et SMSE (Actionnariat Ostorero), Cie Minière Boulanger,... L'état d'esprit du concept résiliant et humaniste de l'agro-foresterie semble bien loin ?

- Le promoteur souhaiterait mettre en œuvre des conditions de renonciation à annexer au bail (par exemple, ne pas demander la rétrocession au bout de 10 ans, ne pas revendre avec plus-value excessive, etc..) et ce pour prouver qu'il ne s'agit pas d'un énième projet pour s'approprier des surfaces immenses de foncier à des fins de spéculation ; nous restons très sceptiques sur ces clauses qui pourraient probablement être suspendues d'ici une décennie avec un bon avocat, si tant est que le projet ne respectait pas ses engagements.

Selon l'avis même du promoteur, ce projet par son principe de déforester de la forêt ancienne pour replanter de la forêt « énergie » aurait un bilan carbone négatif si le bois extrait était traité dans une centrale biomasse classique, comme nous en avons déjà en Guyane (Voltalia).

Or, l'originalité du projet serait qu'ils vont faire appel à un  type "innovant" de centrale à biomasse, dite « tri-génération » (10 Mgw avec 60-70% d'efficacité énergétique) qui génère trois énergies : de l'électricité, de l'air chaud et de l'air froid. Selon le promoteur, le bilan carbone serait ainsi positif ! Cette centrale « tri-génération » dont le nom de la Cie demeure secret, n'a pas ficelé son projet.

En réponse, nous sommes dubitatifs sur l'intérêt d'avoir de l'air chaud en Guyane. Si l'air froid peut effectivement servir pour la climatisation, on imagine mal comment cet air froid pourrait être acheminé dans les structures déjà en place à Cayenne ou Kourou.

De plus, ces dernières décennies, l'Etat n'a pas vraiment habitué les Guyanais, à bénéficier des toutes dernières technologies et innovations mondiales, pour leur développement économique ou bien-être optimum. Le tout dernier projet de l'obsolète "centrale thermique du Larivot" ou la gestion locale du Covid19,
nous prouvent surtout tout le contraire !

En conclusion, nous considérons à priori que ce projet n'est pas à la hauteur des enjeux de l'urgence climatique. Le fait de couper de la forêt ancienne dont la biodiversité à sans doute même pas encore été inventoriée, pour la brûler et générer de l’électricité, n'est pas acceptable. 

Et ce, d'autant que :

En effet, il faut savoir qu'au fil des années, les parcelles accordées aux entreprises forestières sont de plus éloignées dans l'intérieur ce qui oblige les transporteurs à parcourir parfois près de 200 km aller/retour pour acheminer un lot de grumes aux scieries. Ceci accroit les coûts de production et l'empreinte carbone. De plus, ces pistes seraient ensuite des voies de communications pour différents trafics nuisibles à la biodiversité (orpaillage, chasse et braconnage, squat...)

Néanmoins, cet argument ne nous semble pas très solide à nos yeux :

Ce type de projet, d'une ampleur excessive au regard de notre territoire, nous fait craindre une opération de greenwashing, une "usine à gaz" destinée à acquérir du foncier ou attirer des fonds publics qui pourraient être utilisés vertueusement en développant les économies d'énergie et les moyens de produire de l'énergie décarbonée (solaire, éolien, petit hydro-électrique, biomasse sur déchets... ?

Si on ne peut que se féliciter des projets agricoles pour permettre à la Guyane d’atteindre enfin son autonomie alimentaire voir même exporter un grand nombre de ses ressources végétales (fruits et produits dérivés, wassaï, bois, artisanat...) , nous avons bien peur que nombre de ces projets de type « Eléphant blanc » n’ont d’autres objectifs que de déforester des forêts anciennes, sous couvert de défriches agricoles, pour alimenter les (trop) nombreux projets de centrale à biomasse à vocation énergétique.

En effet, la réglementation européenne interdit et refuse toute subvention si il y a déforestation de forêts anciennes pour un usage énergétique (bioéthanol, biomasse,…).

Aussi, pour contourner la loi, on accepterait de fumeux projets agricoles sur toujours d’immenses étendues afin d’alimenter principalement les projets de centrale à biomasse, très fortement subventionnés, défiscalisés donc très lucratifs… le résultat des projets de plantations qui suivent la déforestation restant aléatoires, accessoires voir décoratif...

Ce texte évoque un projet particulier de 10 700 ha mais d'autres projets sur des surfaces semblables peuvent aussi être concernés ?

Ceci est une hypothèse de travail qui reste à être investiguée en profondeur. Nous ne pouvons que vous encourager sur cette voie...

Article de France Guyane du 23 juillet 2019.

En lisant entre les lignes (condition impérative pour décrypter la plupart des projets de financiers d'outremer), il faut comprendre que des milliers d'hectares de forêt primaire subiront une coupe-rase, pour peu que ces parcelles soient platess ou d'une pente > à 25% !

Viendra ensuite la replantation d'une espèce exogène telle le Teck de Malaisie (Tectona grandis), histoire de répéter les échecs du Plan Vert du Ministre Stirn (1975), qui avait subventionné des centaines d'hectares de plantations de pins Caraïbes à vocation industrielle. Les bénéficiaires de ces projets jouissent probablement des bénéfices engrangés tandis que les pins végètent toujours près des installations du Centre Spatial, à Sinnamary.

Cette fois-çi, si le Plan Vert avait l'avantage de diversifier ses acteurs, avec pour objectif d'implanter sur 18 000 ha, plus de 300 exploitations agricoles (1500 emplois), aujourd'hui, on préfère offrir 10 700 ha à un seul bénéficiaire ! Plus c'est gros, mieux ça passe !

Affaire à suivre de près !

Toutes informations sur ce dossier bien peu ouvert au débat public, sont les bienvenues sur notre boite à lettres sécurisée : maiouri.nature (arobase) protonmail.com

12 OCTOBRE 2019 : Pourquoi et comment ce type de projet arrive jusqu'ici en Guyane ?

Ecoutez la dernière enquête de la cellule d'investigation de France-Inter.

On découvre la volonté de l'Etat de vouloir industrialiser et financiariser la gestion de nos forêts (au dépend de la biodiversité) en faisant appel à des montages financiers complexes mettant en scène la Caisse des Dépôts et Consignation, sa filiale  la "Société forestière" ou le fond Moringa, un fonds d’investissement régulé par le Régulateur Financier Luxembourgeois et supervisé par la banque de droit suisse, Benjamin de Rothschild.... tous n'hésitent pas à revendiquer faire de l'agroforesterie !

10 JUILLET 2020 : Un webinaire fut organisé par la CTG dans le cadre de la restitution officielle de l'étude GFCLim, menée par le Cirad, L'UMR Ecofog et l'ONF. Lire le Rapport final sur ce lien.

Cette rencontre virtuelle a rassemblé près de 50 participants dont Maiouri Nature. On retiendra les propos d'un des organisateurs, retranscris de mémoire : « Si l'implantation d'énergies renouvelables (solaire, éolien, petit hydroélectrique - NDLR) venaient à se multiplier sur le département, l'intérêt économique et sociétal du bois énergie serait bien moindre ! ». Or, n'est-ce pas l'objectif évident de booster les ENR dans les années à venir ?

Encadré extrait de l'ouvrage "Des plantations d'arbres dans le Sud pour générer de l'énergie dans le Nord" publié par World Rainforest Movement, en libre téléchargement ici.

Pour en savoir plus sur des plantations à grande échelle développées pour l’exploitation intensive d’une seule espèce d’arbre du même âge à des fins industrielles, consulter le remarquable site internet de notre partenaire World Rainforest Movement (WRM) qui traduit nombre de ses publications en français.

WRM, basé en Uruguay (pays du célèbre ex-Président Pepe José Mujica), est membre du collectif Or de Question !

Burned : Documentaire en streaming gratuit (en anglais) :

Le Pancho du jour extrait du quotidien

France-Guyane du 24 juillet 2019

De nombreuses tentatives de plantations d'arbres ? Combien ont abouti à une exploitation économiquement et écologiquement viable ?

Source (p. 11)  : https://www.sima-pecat.org/projets/files/SIMA_2014_lot1_Rapport_final_Lot1_V3.pdf
Source (p.53) : https://www.onf.fr/onf/+/170::rendez-vous-techniques-de-lonf-no-29-30.html

FEDER FOREST TREE CULTURE : https://agritrop.cirad.fr/583784

Il est urgent de s'approprier de ce dossier et déconstruire le discours rassurant qu'une poignée d'intervenants, qui ont tout à y gagner, tente de faire croire aux Guyanais, avec l'appui, comme d'habitude, du Ministre de l'Outremer, en mal de bonnes idées de développement durable.

France-Guyane du 29 nov 2019

POUR EN SAVOIR PLUS SUR REED+

REDD+ : un dispositif fondamentalement vicié

https://wrm.org.uy/fr/les-articles-du-bulletin-wrm/section1/redd-un-dispositif-fondamentalement-vicie/

Arrêter la déforestation ? REDD+ et la protection de l’industrie des combustibles fossiles et de la conservation

https://wrm.org.uy/fr/livres-et-rapports/arreter-la-deforestation-redd-et-la-protection-de-lindustrie-des-combustibles-fossiles-et-de-la-conservation/

Refuser les demandes de financement REDD

https://wrm.org.uy/fr/actions-et-campagnes/dites-aux-membres-du-conseil-du-fonds-vert-pour-le-climat-de-refuser-les-demandes-de-financement-redd-et-les-subventions-de-la-sfi-pour-les-speculateurs/

Aviation et fausses solutions : La farce du projet REDD « Florestal Santa María, » au Mato Grosso, Brésil.

https://wrm.org.uy/fr/livres-et-rapports/aviation-et-fausses-solutions-la-farce-du-projet-redd-%E2%80%89florestal-santa-maria%E2%80%89-au-mato-grosso-bresil/

[Extrait] « Il est bien connu que les projets REDD ne constituent pas une véritable solution aux changements climatiques. Néanmoins, le Conseil de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) — réuni à Montréal du 11 au 19 juin — poursuit ses plans pour permettre aux compagnies aériennes d’atténuer leurs émissions au moyen de projets de compensation carbone et d’utilisation d’agrocarburants à base de monocultures industrielles. Ces projets ravagent les forêts et leurs habitants partout dans le sud mondial ».

15 AOUT 2020 : Tribune de Francis Hallé : « Ne prenons plus les plantations d’arbres pour des forêts »

Le botaniste Francis Hallé dénonce, dans une tribune au « Monde », ces opérations à but purement lucratif, qui contribuent à la déforestation et au changement climatique.

Copyleft Patochard  2016