Revue de Presse - Réactions

Résumé de l'ouvrage dans un article de Simone Cros Allier pour la revue Le vent des bancels. Vivre des Cévennes au Mont Lozère, n° 117, janvier-mars 2018, p. 5-11 (disponible en ligne ici).

Recension de Patrick Cabanel, Professeur d'Université à Toulouse II-Le Mirail, dans la revue Causses et Cévennes. Revue du Club Cévenol, 117e année, t. XXII, n° 1, janvier-mars 2012, p. 364.

Ces deux petits livres élégants, au format surprenant (mais pas très maniable pour la lecture), auraient dû en faire un seul, et être mis en vente à un prix plus abordable. L’éditeur a probablement pensé que seuls de très rares spécialistes (et bibliothèques) achèteraient le second, qui est un inventaire commenté des 543 pièces que contient le fonds d’archives de la famille Rouvière. Mais tout lecteur aurait gagné à trouver l’ensemble en un seul volume. Quoi qu’il en soit, il est assez réjouissant de voir qu’un tel ouvrage peut encore être édité en ce début de XXIe siècle car, s’il ne saurait viser le grand public, il apporte à tous ceux qu’intéresse l’histoire des Cévennes un lot de renseignements d’un très vif intérêt.

Les Rouvière, à Fraissinet-de-Lozère, sur le flanc sud du Mont Lozère, à quelques encablures de la frontière avec le monde catholique, sont une famille de « coqs de village », ces paysans riches ou enrichis qui dominent le finage communal et la société villageoise, représentent la communauté et en gèrent les intérêts, qu’il s’agisse du consulat sous l’Ancien régime puis du conseil municipal, ou du conseil presbytéral. Ils passent des alliances avec des familles de même rang social, ce qui conforte les uns et les autres, voire d’un rang supérieur. On trouve par exemple des alliances des Rouvière avec des Nogaret et des Chaptal de Saint-Julien d’Arpaon, qui présentent le même profil, grands propriétaires, grands possesseurs de papiers et même de livres. L’un des traits banals de ces familles est la continuité de leur règne et l’ampleur des archives qu’elles conservent, puisque leur activité d’achat et de vente de bien-fonds, mais aussi de prêt d’argent (voire d’usure) est à la hauteur de leur assise, de leurs revenus et de leur notoriété. C’est ce qu’il est convenu d’appeler une « vieille famille ».

L’historien peut évidemment attendre beaucoup de ces « collectionneurs » privés qu’ont été, pour des raisons dynastiques, économiques, politiques, ces « maîtres de granit », comme a écrit Yves Pourcher à propos des familles de la Margeride, que tout rapproche des Rouvière, sauf la religion…Le fonds ici présenté par Ghislain Baury, un agrégé d’histoire, comporte donc beaucoup de documents relatifs à la gestion du fonds patrimonial ; on en trouve une brève description dans le tome 2. De tels documents sont parfaitement banals, les registres de notaires, dont la collection aux Archives départementales de la Lozère est très riche, en contiennent des milliers de comparables.

Retenons toutefois, comme dans toutes ces hautes terres, la présence, dans les héritages, des « nuits de fumature du troupeau de Languedoc » (dans des actes de 1817 et 1844), ces « nuits » étant un complément de ressource très apprécié, et révélant combien la transhumance est institutionnalisée dans cette économie montagnarde. Rappelons qu’elles étaient partagées au prorata de la capitation, jadis, et que les plus riches en avaient donc le plus grand nombre… Une autre pièce, datée des années 1710-1720 par G. Baury, apporte des lumières passionnantes sur l’édification du paysage : c’est un contrat entre le riche Rouvière et deux voisins, père et fils, de Fraissinet, qui s’engagent à remettre en état un pré que le premier vient d’acheter. Ils devront arracher par la racine tous genêts et buissons, aplanir le pré pour qu’il soit commode de le faucher, faire emporter par une paire de bœufs toutes les pierres mouvantes que deux hommes ont la force de soulever (qu’il s’agisse de pierres présentes de tous temps, ou de « clapiers » créés par les voisins qui ont épierré leurs propres terres), créer six béals d’irrigation dont les dimensions sont données, et clôturer la pièce par un mur dont les dimensions sont également données. D’autres documents permettent de voir l’évolution des toitures, du chaume à la lauze pour une grange, et du vocabulaire, des « tuiles » (1635) à l’« ardoise » (1861). La maison Rouvière, appelée aujourd’hui maison Roumégous, est une maison de maître rurale, avec toutes ses dépendances, y compris le cimetière familial, et a été classée Monument historique en 1983. Le dernier chapitre du livre lui est consacré, illustrations et croquis à l’appui, en insistant sur une magnifique grange voûtée de plus de 40 mètres de long.

Le fonds Rouvière apporte une contribution importante à notre connaissance de l’histoire du protestantisme dans les hautes Cévennes, et l’auteur a eu raison de le laisser entendre dans son sous-titre et la plupart des titres de ses chapitres. Il confirme ainsi une très vieille intuition et une pratique constante des historiens, dès avant Philippe Joutard, qui avait organisé dans les années 1970 des expositions remarquées, bâties à partir des archives familiales des Cévenols, avant de publier, avec le pasteur Henri Manen, un très instructif petit livre sur La Pervenche, une Église réformée de l’Ardèche, si proche à cet égard des Cévennes. Je dis dès avant Ph. Joutard, car un Charles Bost, au début du XXe siècle, avait puisé dans de tels fonds, et un Léo Farelle, au milieu du XIXe siècle, avait réuni une superbe collection aujourd’hui consultable à la Bibliothèque de la Société du Protestantisme français. G. Baury aurait du reste puisé avec profit dans cette collection, il y aurait trouvé plusieurs lettres ou copies de lettres de réfugiés huguenots à Londres et Dublin, les Vareilles et Servière, de La Roche (commune de Saint-André de Lancize), dont l’un des membres apparaît dans la correspondance des Rouvière (p. 75 du tome 1) mais sans avoir été reconnu. De manière générale, l’auteur n’a pas su utiliser la bibliographie considérablement renouvelée depuis 40 ans sur l’histoire du protestantisme cévenol et camisard : la liste qu’il donne à la fin du tome 2 est très lacunaire (les travaux de Jean-Paul Chabrol, par exemple, n’y apparaissent pas, pas plus que la très bonne et déjà ancienne monographie de Lise Dupouy sur les protestants de Florac au XVIIIe siècle, bâtie à partir du fonds Velay, un voisin des Rouvière, et auquel ils ressemblent tant). Il a heureusement repéré l’ouvrage qui est le plus proche du sien, par le renouvellement opéré à partir de sources locales qui s’avèrent si riches, celui de Pierre Rolland sur Saint-Martin-de-Boubaux et Lamelouze (Chronique des luttes religieuses en hautes Cévennes, 1550-1740, Presses du Languedoc, 2002). Mais là où Rolland propose un véritable récit historique, Baury, peut-être fasciné à bon droit par les documents découverts dans une malle en bois (comme tout trésor qui se respecte !), s’en tient à les résumer ou à les citer, parfois très longuement, se privant ainsi, et privant son lecteur, de vrais commentaires, du croisement des sources et des informations, d’une contextualisation et d’un élargissement qui auraient fait de ce recueil, précieux en lui-même, un vrai livre. Ceci dit, les universitaires pourront l’utiliser, précisément, comme un recueil de documents.

Les textes cités jettent des lumières parfois nouvelles sur de grandes étapes du protestantisme cévenol (et français). Ce sont d’abord l’apaisement du milieu du XVIIe siècle (mais la querelle entre la communauté protestante de Fraissinet et son pasteur ne grandit personne…), la « punition » militaire (logement des dragons à Barre-des-Cévennes) et financière des communautés à la suite de la célèbre tentative de manifestation nationale pacifique menée par Claude Brousson, en 1683, la venue et le logement des dragons à Fraissinet même à la fin de 1686 et au début de 1687 (mais il ne s’agit pas des dragonnades qui ont précédé la Révocation mais d’une opération punitive à la suite d’assemblées du Désert répétées du côté du Bougès et du Lozère, et l’auteur aurait dû préciser les choses ; il souligne à juste titre que ce logement a un coût financier très élevé, mais qu’il n’y a pas de violence à proprement parler contre les populations), enfin l’entrée en scène de l’abbé du Chaila. Une fois la Révocation advenue, les Rouvière, notables en vue, leaders « naturels » de la communauté, jouent un jeu ambigu, qui n’est peut-être pas un double jeu : ils donnent des gages au pouvoir, à l’Église, à la normalisation catholique du royaume. Cela va jusqu’à un fils, élève des jésuites au Puy-en-Velay, et devenu prêtre dans les années 1730-1740. Ils semblent alors être « catholiques », certains d’entre eux sont enterrés dans le cimetière paroissial catholique, mais d’autres, au même moment, dans le cimetière de famille. Ils traversent la guerre des camisards en protégeant le prêtre, en abritant des voisins catholiques et les objets du culte – de tout cela, ils ne manquent pas de se faire remettre les attestations, toujours utiles, et qui le sont aujourd’hui à l’historien ! Ils sont nettement opposés aux camisards, se réfugient en 1703-1704, au moment du grand brûlement des Cévennes, dans le village de Runes, dont les autorités ont fait une enclave sauvegardée, dévolue aux catholiques et aux protestants bien convertis. Les Rouvière parviennent à sauvegarder leurs maisons, quitte à les faire découvrir (ôter la toiture), sans doute pour qu’elles paraissent abandonnées et leur éviter l’incendie ? Ils obtiennent l’autorisation, pour eux puis pour le village, de faire les foins en juillet 1704.

Pourtant, cet opportunisme, qui s’est avéré protecteur et même très profitable, à tous égards, pour les Rouvière, a été sans lendemain : la tourmente passée, et exception faite du fils prêtre, ils réapparaissent protestants comme un seul homme. Sans doute, à côté des gages donnés aux autorités, et qui ont laissé des traces écrites précieusement gardées par ces archivistes nés que sont les coqs de village, ont-ils donné aussi des gages, de manière orale, aux prédicants, aux camisards, aux cadres d’un protestantisme reconstitué. L’auteur publie p. 68-70 une liste, non datée, de 28 livres protestants, composée par Pierre IV Rouvière (mort fin 1702) : ce Mémoire pour acheter de livres est fort intéressant, mais il aurait fallu en identifier tous les auteurs, dont plusieurs manquent : sont cités, cependant, Claude, Daillé, Drelincourt (plusieurs fois), Jurieu (mais pas celui des prophéties ni des Lettres pastorales). Les commentaires d’époque indiquent que les livres sont désormais interdits (« défendus ») - l’un d’eux « était pourtant permis avant la révolte générale », comprenons les conversions du temps de la Révocation. Qu’un paysan même dominant ait eu une telle curiosité des livres confirme tout ce que l’on savait de la place du livre dans les élites protestantes cévenoles.

Le même Pierre IV Rouvière est tenu de rédiger, en 1687, la liste des fugitifs de sa communauté. Elle n’en compte que quatre, deux filles Mazoyer et deux de ses propres fils. Tous quatre sont des cadets, ne possédant que leur légitime ; les fils Rouvière, qu’allait rejoindre le plus jeune de leurs frères, ont suivi des apprentissages de marchand ou de « chirurgien », pour le dernier, ce qui est typique des cadets de bonne famille paysanne. J’avais repéré, dans ma thèse, ce départ presque structurel des cadets au Refuge, pendant que les aînés, héritiers des biens, restent sur place et donnent les gages nécessaires à la conservation de la propriété et du rang. Au Refuge, ces cadets ruraux passeront pour des marchands, ce qui est à la fois juste et faux, et risque de tromper les historiens qui minorent d’autant, dans leurs statistiques, la part proprement paysanne du protestantisme français. Pierre IV est pris en flagrant délit de mensonge, puisqu’il déclare dans sa liste officielle ne pas savoir où se trouvent ses fils, alors qu’il entretient avec eux, installés à Rotterdam, une correspondance dont deux lettres seulement, datées de 1695 et 1712, figurent dans le fonds. Une fois de plus, les archives familiales révèlent ainsi la présence de la diaspora huguenote. C’est l’un des fils qui a dû envoyer à son père un numéro (ou la copie, conservée dans le fonds) d’une gazette française d’Amsterdam, La quintessence des nouvelles historiques, critiques, politiques, morales et galantes, du 23 juin 1692, violent pamphlet contre la France de Louis XIV.

On a vu tout ce que le fonds Rouvière apporte à une meilleure connaissance de la société rurale et du protestantisme dans les Cévennes, principalement du XVIIe au XIXe siècle. Ne doutons pas que d’autres fonds comparables dorment encore dans les malles de vieilles maisons cévenoles. L’auteur n’a-t-il pas appris, alors que son ouvrage était sous presse, l’existence d’un second fonds à Fraissinet-de-Lozère, détenu par des descendants collatéraux des Rouvière ? Il n’y a rien de plus réjouissant que d’apprendre que le passé n’est jamais tout à fait mort, puisque de telles trouvailles nous le rendent plus vivant, et nous permettent d’affiner notre connaissance de la Révocation, de la période du Désert ou de celle des Camisards telles que les Cévenols les ont vécues presque au jour le jour.

Réaction de Jean-Pierre Allier, maire de Fraissinet-de-Lozère, dans le Journal d'information municipal. Fraissinet-de-Lozère, n° 22, décembre 2011, p. 4 (mis en ligne le 20 novembre 2011) :

Les livres de Ghislain Baury (Les livres puisqu’il y a deux tomes : Tome 1 : la chronique, Tome 2 : l’inventaire ; 24 € et 22 €) viennent d’être publiés aux éditions Nouvelles Presses du Languedoc.

Ce livre écrit par un historien à partir d’un fonds documentaire inédit trouvé dans la maison Roumégous à Fraissinet de Lozère (familles descendantes actuelles Roumégous, Rouvière et Marty de Faissinet de Lozère) retrace 500 ans d’histoire (1403 -1908) mais surtout la période très mouvementée, avant, pendant et après les guerres de religion de 1650 à 1750 (et surtout les années terribles de 1702, 1703 et 1704).

Quelques unes des découvertes de ces succulents ouvrages :

- En 1650, il y avait 550 protestants et 24 catholiques sur la paroisse (commune de Fraissinet élargie à Grisac, Saliéges et Rampon) et les livres citent les familles des différents villages.

- de 1620 à 1680, Louis XIV rend de plus en plus difficile la vie aux protestants en créant des impôts, des brimades, et en installant d’abord l’abbé du Chayla au Pont de Montvert puis l’armée sur le Pont de Montvert et Fraissinet (les charges de cette armée sont mises à la charge des protestants par des impôts qui représentent la totalité des bénéfices de l’agriculture).

- à partir de 1680, les troupes royales tentent d’imposer la conversion au catholicisme des familles protestantes. Celles qui refusent sont lourdement imposées ou font l’objet d’actes de vandalisme (incendie de leur grange, …).

- Au village de Runes, sur 21 familles seul 7 refusent de se convertir et sont alors chassées du village.

- Le temple de Fraissinet, situé sur le « Rocher » (est ce Les Fourches ou sur le village ?), est détruit par l’armée royale en 1685.

- le 20 décembre 1702, Jean Rampon, prédicant et fidèle d’Esprit Seguier est arrêté à Finialettes suite à une dénonciation

- le 10 février 1703, les protestants incendient et font des dommages dans l’église Ste Marie de Fraissinet de Lozère.

- A la demande du vicaire Viguier, le commandant du Languedoc (Basville) accepte que 7 familles catholiques de la Brousse viennent s’installer dans les 7 fermes de Runes (où les protestants ont été chassés) ce qui sera fait début 1703.

- Le 30 septembre 1703, Louis XIV, excédé par la résistance des Réformés en appelle au brûlement des Cévennes (plus de 450 villages seront incendiés).

- le 4 octobre 1703 le village de Fraissinet est rasé (brûlé) par les troupes royales

- la nuit du 14 au 15 décembre 1704, les camisards (Groupe Jouani) brûlent le village de Runes.

Toutes ces informations ont été retrouvées dans une malle. Pierre Rouvière puis Antoine Rouvière, son fils, sont à l’origine de la majeure partie de ces documents.

Cette grande famille a eu un rôle complexe dans cette période de représenter les habitants de la commune en étant tout de même des notables et gros fermier. A partir de 1685, Antoine s’est converti au catholicisme (alors que deux de ses frères ont rejoint la Hollande pour rester Huguenots) et a fait preuve d’une forte allégeance au roi.

Ce livre retrace aussi les nombreux procès entre familles liés aux non paiement d’intérêts d’emprunts qui devaient se régler en usufruit de terre ou en récolte (procès de 6 ans avec Mazoyer de Finialettes et Pierre Rouvière) ou les péripéties financières liées à la création d’un canal d’eau (au Reynaldes) pour irriguer Fraissinet.

Antoine, puis après 1720, son fils Jean, continuèrent comme consul d’établir le compoix des habitants de la paroisse (impôts à régler proportionnels à la surface et à la valeur des terres).

Après 1789, le livre retrace l’histoire des tirages au sort pour partir à l’armée. Bien sûr les riches (Rouvière) achetaient aux pauvres les bons numéros pour rester au pays.

Mon petit texte ne se veut pas un résumé du livre mais les points, qui m’ont personnellement les plus touchés.

Je vous conseille vivement l’achat de ces livres (ou du moins du premier) et chapeau à Ghislain Baury, ami d’Etienne Roumégous, pour ce travail fouillé d’historien.

J’ai acheté 2 exemplaires des 2 tomes et un jeu est à la mairie pour consultation.

Compte rendu de la Librairie Jean Calvin (16 novembre 2011) :

La dynastie Rouvière, de Fraissinet-de-Lozère : une source inédite sur le protestantisme en Cévennes

Vous tenez sous vos yeux une découverte inestimable : le fond d'archives inédit d'une famille protestante des hautes Cévennes, trouvé dans une vieille malle en bois. Cinq siècles d'histoire, du Moyen-âge au début du XXe s., en 534 pièces, inventoriées et commentées au fur et à mesure par Ghislain BAURY. L'ouvrage est édité en 2 volumes, vendus séparément : l'un faisant la chronique, situant et analysant de manière concise les documents, l'autre contenant l'inventaire. Le premier tome retrace l'évolution de cette dynastie rurale, ses stratégies et ses comportements au cours des générations (marquée par le loyalisme - face à la Révocation de l'Edit de Nantes, condamnation de la guerre des Camisards...), son influence grandissante dans la communauté villageoise. Cette chronique éclaire l'histoire cévenole, en particulier les époques de rupture: l'arrivée du calvinisme, la guerre des Cévennes, la Révolution, et leurs conséquences. La richesse et l'étendue du fonds donnent au lecteur d'apprécier tant les évènements que leur répercussion dans le quotidien. A titre d'exemple, les libraires que nous sommes se sont arrêtés sur une liste de livres datant d'autour de la Révocation, et qui fut conservée par la postérité (p.69, t.1). Malgré un abandon de la pratique réformée suite à la Révocation, celle-ci semble avoir repris au cours du Désert, et les ouvrages listés sont répartis entre ceux "qu'on trouve chez les papistes" et les clandestins, dont un bon nombre de livres de Drelincourt, de morale, ou d'édification. Les Cévennes, leur histoire, et l'histoire de la foi protestante, sont décidément un continent dont l'exploration passionnante se délecte de tels guides, qui valent tant pour les chercheurs que pour le grand public. Il existe par ailleurs un "site d'accompagnement du livre" que je vous encourage vivement à visiter pour un aperçu plus précis.

http://leblogjeancalvin.hautetfort.com/archive/2011/11/16/la-dynastie-rouviere-de-fraissinet-de-lozere.html

Entretien paru dans le Midi Libre du 23 février 2011 :