LA VITESSE

DÉFINITION : "C'est la qualité physique qui permet d'exécuter un mouvement très rapidement ou de répéter un grand nombre de mouvements dans un temps donné".

La vitesse fait appel au processus anaérobie alactique (voir les filières énergétiques de l'effort). Cela concerne donc les efforts courts, de forte intensité, qui ne font pas appel à l'oxygène qui se trouve dans les poumons, mais à celui qui réside dans le sang et les muscles afin de produire l'énergie suffisante pour alimenter en énergie les muscles sollicités.

De plus, la vitesse est une qualité neuro-musculaire (système nerveux / muscle). Ainsi donc, on entend par vitesse, le temps mis entre l'ordre venu du cerveau et la réaction des fibres musculaires pour se contracter.

La vitesse nécessite des capacités de souplesse dynamique et de flexibilité, de coordination et de force.

Cette vitesse existe sous différentes formes :

· La vitesse de déplacement

· La vitesse de réaction (temps mis pour réagir à un signal, à un stimulus)

· La vitesse d'exécution ou vitesse gestuelle (réponse motrice exécutée avec plus ou moins de rapidité)

· La vitesse de fréquence gestuelle

Vitesse de déplacement : souvent occultée ou mise de côté par les ouvrages, cette qualité est importante et nécessite de sortir du concept de vitesse d'exécution pure (réalisation segmentaire). Dans notre sport où le déplacement est primordial, il est important de discerner cette notion et de faire un travail à part entière.

Vitesse de réaction : elle se caractérise par la capacité d'un athlète à percevoir, analyser et traiter dans le temps le plus bref le signal déclenchant une action.

Vitesse d'exécution ou vitesse gestuelle : à ne pas confondre avec la fréquence gestuelle, cette notion représente la rapidité avec laquelle l'athlète exécute un mouvement (vitesse d'exécution d'un contrôle, d'une combinaison contrôle-passe, etc.).

Vitesse de fréquence gestuelle : notion importance dans les activités sportives de type cyclique (geste répétitif régulier comme l'aviron, la nage, etc.), elle définit la faculté de reproduire un même geste le plus grand nombre de fois au cours d'un temps donné.

Les principaux facteurs limitant la vitesse en Futsal sont :

· Le manque de souplesse, d’élasticité et de relâchement.

· l'état d'échauffement,

· les facteurs physiques longueur des segments

· la fatigue, l'âge

· le manque de coordination. Une bonne coordination gestuelle permet une économie d’énergie lors d’une accélération

· la vitesse de transmission nerveuse

LE DEVELOPPEMENT DE LA VITESSE

La vitesse est une qualité variée car elle fait intervenir aussi bien des facteurs d’ordre physique que psychomoteurs. Ces éléments psychomoteurs sont à développer, entretenir et perfectionner quel que soit le niveau de pratique. Grâce à l’harmonisation de chacun de ces facteurs, les joueurs pourront développer leurs performances quel que soit le type de vitesse.

La vitesse doit être travaillée aussi souvent que possible et d'autant de manière que possible pour éviter la lassitude et toujours maintenir une concentration et une envie. C'est la clé d'une bonne séance : la capacité d'investissement psychologique sur des tâches relativement simples.

Parallèlement à ce travail de développement de vitesse, ajouter des séances de travail de l’équilibre (Appuis, Blocages, changement de direction)

Chaque séance commence par un échauffement spécifique et un travail des gammes d’appuis.

Le travail de la posture se place en début et fin de séance comme nous l'avons détaillé dans le chapitre "PPG" car ce travail s'effectue durant la PPG.

Le travail d’agilité, de coordination, de force et de répétitions de sprints est indispensable à l’amélioration de la qualité de vitesse. . Vescovi et Mac Guigan avaient établi une correspondance entre les performances en sprint, les tests de coordination et les évaluations en contre mouvement jump (CMJ).

Les exercices de vitesse existent sous une multitude de formes spécifiques. Ces exercices peuvent être sous forme de vitesse pure, de mouvements associés préalablement au sprint, intégrés au sein d’exercices spécifiques ballon ou d’exercices intermittents de courtes durées.

Le travail de vitesse permet une variation d’exercices importante tout en sachant que l'entraîneur doit toujours faire attention au nombre de répétitions, de séries, au contenu de la session d’entraînement et à l’agencement des différents exercices de la séance.

L'ENDURANCE DE SPRINTS

Contrairement à l'endurance - vitesse qui est un prolongement maximal de l'effort de vitesse, l'endurance de sprint (notion volume) correspond à la nécessité de répéter sur la totalité de la rencontre des efforts brefs mais intenses ou très intenses. La performance physique en sports collectifs est directement liée à cette faculté de répétitions.

Selon Cometti (La résistance à la vitesse) venant compléter les travaux de Balsom (Balsom et coll. 1992a), la résistance à la vitesse est un "faux concept" en sports collectifs. Du fait des temps d'efforts (env. 3s) conjugués aux temps de récupération active (30-40s), il n'y a pas de baisse flagrante de performance. Les meilleures performances de début de match induiront les meilleurs performance de fin de match !

De plus, d’après Gaïtanos et al. (1993), la contribution respective des différentes filières énergétiques évolue au fil des répétitions. Filière des phosphagènes et glycolyse anaérobie au début, puis augmentation du métabolisme aérobie au cours de l’exercice pour devenir prédominant lors des dernières répétitions. Une bonne qualité aérobie en capacité et puissance est donc indispensable à la répétition des sprints. . Bangsbo avait même démontré qu’il y avait une corrélation entre la capacité de répétition de sprints et le VO2max.

Question : les exercices en intermittent type 5s / 20s pendant 7-8mn permettent-ils une amélioration de la vitesse de sprint ?

Réponse : sans aucun doute, la réponse est non. Ce type d'exercice permet le développement de la filière aérobie puissance / anaérobie lactique, mais pas celui de la vitesse car il est impossible de maintenir une vitesse maximale sur toutes les séries. Et si les exercices ne sont pas réalisés à intensité maximale ou supra-maximale, alors il ne faut pas espérer d'augmentation de la vitesse !

Les résultats de l'étude, de Hugues Jullien , Nasser Largouët, Valérie. Amiard , Said Ahmaidi, ont montré qu'un travail régulier de maîtrise des appuis sous forme de circuit répété régulièrement permet un gain significatif de l’explosivité dans les changements de direction ainsi que de la vitesse de démarrage qui sont des facteurs importants pour le joueur de Futsal.

La préparation physique s'orientera donc vers le développement de la vitesse maximale (démarrage et accélération) pour augmenter la performance du joueur sur 10 m sans s'occuper du nombre de sprints à réaliser dans le match. La démarche est qualitative et non quantitative.