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WOBGO

Capté à l'aide d'un Canon EOS 7D pour les images et d'un Zoom H4N pour le son, « WOBGO » a vu le jour en 2012. Premier film totalement auto-produit par l'association CARDUELIS, ce projet non commercial a été réalisé avec la volonté de créer des échanges solidaires entre personnes et structures poursuivant le même but : la conservation de la vie sauvage sous toutes ses formes.

NAISSANCE DU PROJET

« WOBGO » -nom donné à l'éléphant en langue mooré- a été tourné au Burkina Faso, en Afrique de l'Ouest en juillet 2011, en collaboration avec la réserve de Nazinga.

Située à l'extrême sud du pays, à la frontière du Ghana, la réserve s'étend sur une surface de 940km² de savane arborée, lieu de vie privilégié pour toute une faune typique de la région. Ici vivent en totale harmonie de très nombreuses espèces d'oiseaux, de reptiles, de mammifères dont l'emblématique éléphant d'Afrique, Loxondonta africana.

Entièrement protégée par la CITES ( Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction ), l'espèce s'est vue longtemps menacée par le braconnage dû au commerce de l'ivoire. Ce temps est aujourd'hui révolu au Burkina Faso et malgré de grandes difficultés financières et politiques, grâce également à l'appui des populations environnantes, la réserve est parvenue depuis sa création en 1973 à maintenir et même à faire prospérer une importante population de pachydermes. Si dans les années 80, elle s'élevait à 450 individus, elle est actuellement forte d'environ 600 éléphants.

TOURNAGE

Nous sommes arrivés à la réserve au mois de juin 2011, en pleine période de saison des pluies, équipés d'un Canon EOS 7D et d'un Zoom H4N.

La réserve étant accessible exclusivement par véhicule, nous serons accueillis et acheminés par le directeur, Dieudonné Yaméogo, jusqu'au campement. 70 kilomètres de piste à travers l'immensité de la savane sous un magnifique orage, ce premier voyage s'annonce plein de promesses... Notre film débutera par un son seul, celui de cet orage qui nous a accueilli lors de cette première aventure cinématographique.

Sur place, avec la pleine confiance de l'équipe de la réserve, carte blanche nous a été offerte de prospecter et filmer à notre guise, tout en restant prudents. Ce film, il s'agissait de le réaliser d'abord pour eux, afin qu'il puisse servir de support à des actions de sensibilisation pour les populations locales ainsi qu'auprès des touristes de passage à la réserve.

    • LE CANON 7D

Le Canon EOS 7D s'est révélé être un outil des plus adaptés pour un tel projet. Le rendu des images était des plus satisfaisants avec peu de réglages, sinon la base : sensibilité ISO, température de couleur, diaphragme et point. Le tournage en conditions naturelles impose une règle essentielle : une belle lumière. Ainsi, nous favorisions les heures les plus propices, celles des premières lueurs du jour et des fins de journée. Au Burkina Faso, le soleil a des horaires fixes toute l'année, lever à 6h, coucher à 18h.

Nous avions emmené comme support d'enregistrement 3 cartes Compact Flash, elles se sont avérées être le minimum requis tant l'occasion de filmer restait présente à tous les instants dans cette réserve si foisonnante de vie.

La légèreté du matériel a été également un grand atout. Nous avions la possibilité de nous balader de longues heures sans la contrainte de devoir porter du matériel lourd. Mais nous pouvions aussi déguerpir sans trop de casse...! En effet, deux rencontres nous sont restées mémorables. Pour l'anecdote, l'une de ces rencontres eut lieu tandis que nous étions tranquillement tapis près de la mare à une heure calme du milieu d'après-midi. Tous nos déplacements se faisaient à pied, ayant choisi de ne louer aucun véhicule. Prêts à quitter les lieux, au moment de nous relever, un mâle éléphant nous faisait face à environ 4 ou 5 mètres. Il semblait aussi surpris que nous au vu de sa grande nervosité : oreilles grandes ouvertes, pattes agitées, trompe relevée...nous n'avons pas réfléchi bien longtemps.. Nous avons happé le Canon, le Zoom H4N, fait marche arrière face à l'animal sans geste brusque...un observatoire se trouvait non loin de là...

Les rencontres avec les éléphants étaient quasi quotidiennes, tantôt avec des mâles solitaires, tantôt avec des troupeaux, instants qui comptent pour être parmi les plus magiques. Chaque jour nous réservait d'innombrables surprises... A l'aube, le crocodile faisait toujours quelques virées dans la mare, les cobs de Fassa et de Buffon venaient s'abreuver avant d'affronter l'étouffante chaleur de la journée, les nombreuses espèces d'oiseaux s'en donnaient à cœur joie... Ici, l'élégant ibis hagedash nettoyait ses plumes, là l'ombrette africaine s'appliquait à refaire son nid, par ici le calao à bec noir ajoutait quelques notes au concert matinal, par là le jacana à poitrine dorée nous dévoilait son beau plumage... Soudain, une petite troupe se faisait entendre à travers la savane : la grande famille des babouins se promenait à la recherche de nourriture...

La grande majorité des plans a été tourné avec le Sigma 150-500mm, f 5/6.3 car la proximité avec les espèces reste difficile malgré un territoire aussi riche – même si cela est bien plus évident qu'en France!- . Malgré son diaphragme à ouverture maximale à 5, nous sommes parvenus à capter des images avec de beaux flous quand la lumière le permettait. Le résultat nous apparaît satisfaisant.

Si, toutefois, l'on devait relever quelques défauts à l'EOS 7D, il convient de signaler la difficulté de filmer des panoramiques rapides ( de par son capteur, l'image obtenue « strobe », c'est-à-dire qu'elle est saccadée ). Amateurs de plans fixes, cela ne nous a pas beaucoup posé de problème. Il s'agit d'une limite imposée par l'appareil importante à prendre en considération.

Il faut également souligner la difficulté à faire le point dû au peu de profondeur de champ dès que l'on souhaite de beaux flous. Quand cela apparaissait possible, nous passions en mode Photo, faisions le point en Autofocus et basculions en mode Vidéo, le tout très rapidement, et sans faire trop de bruit...

    • LE SON

Nous avions assisté à une conférence sur le son au festival du film ornithologique de Ménigoute l'année précédente, conférence au cours de laquelle 2 ingénieurs du son spécialisés dans l'animalier faisaient part d'une remarque intéressante... Bien souvent, en tournage animalier, image et son ne seraient pas captés en direct... En effet, nous avons bien vite réalisé qu'il n'était pas évident de déclencher le Zoom H4N à chaque prise de vue du Canon. Rapidement, décision fût prise d'effectuer nos prises de son à part. Le seul Zoom H4N nous a semblé très convenable pour capter des sons d'ambiance, puis plus tard pour l'enregistrement de la musique.

    • LE TRANSFERT DES RUSHS

En ce qui concerne le transfert des rushs, nous avions à disposition 4 heures d'électricité quotidiennes en fin de journée. Equipés d'un ordinateur PC et de 2 disques durs de capacité 1000G chacun -par sécurité, tous les rushs étaient copiés sur les 2 disques-, il nous fallait transférer les 3 cartes du Canon souvent pleines et la carte SD du Zoom H4N chaque soir. Il ne s 'agissait pas de s'attarder, les transferts se faisant via des câbles mini USB-USB, ils ne se faisaient pas à vitesse fulgurante ! Il fallait également ne pas oublier de recharger les 2 batteries du Canon et les piles du Zoom H4N !

APRES LE TOURNAGE

A notre retour, il nous a fallu tout d'abord faire un grand tri des rushs et les nommer. Le montage s'est ensuite effectué sur un MacBookPro 15 pouces à l'aide du logiciel FinalCutPro 10. Très instinctif, il s'avère assez simple à comprendre et à manipuler.

Pour nous aider, nous avons eu recours à un DVD de formation proposé par Erwan LE CLOIREC « Apprendre FinalCutPro X, tous les fondamentaux du montage vidéo ». 7h30 de formation complète avec toutes les explications claires et concises, nous le conseillons vivement à tous les débutants sur FinalCutPro.

En décembre dernier, nous sommes retournés au Burkina Faso dans l'objectif d'offrir le film aux différentes structures africaines intéressées par le projet. Ces structures étant le plus souvent mal équipées, nous avons choisi de leur offrir également des lecteurs DVD pour la diffusion de « WOBGO ».

Ainsi, notre documentaire a été donné entre autres au CNA ( Cinéma Numérique Ambulant) en vue de projections gratuites dans les villages burkinabés. D'autres diffusions seront probablement possibles par ce biais dans les différents pays francophones d'Afrique de l'Ouest.

L'association Kongo Nafa, à Boromo, organise chaque année des classes nature avec les enfants du village grâce à l'association française « Des éléphants et des hommes », il s'agira là d'utiliser le film en tant que support pédagogique.

A Ouagadougou, la forêt de Bangr Weoggo ; à Banfora, la mare aux hippopotames de Tengrela et bien sûr à Pô, la réserve de Nazinga font également parties des lieux ayant reçu le DVD à des fins de diffusion auprès des populations locales.

« WOBGO » est notre première réalisation. Si nous avions tous deux des notions certaines en terme d'images et en expériences naturalistes, nous avons découvert toute la difficulté à tourner des images en étant totalement dépendants des conditions naturelles - lumière et visibilité des espèces -. Difficulté mais surtout grand plaisir à chercher le bon moment, le bon lieu, le bon cadre, la bonne lumière, chaque image réussie nous apportait alors une immense satisfaction... Le son s'est avéré être un travail passionnant, dont l'image ne pourrait se passer, surtout quand on choisit la nature comme lieu unique de tournage.