1956

IV/117e RI - 16e Cie et 4e Cie.

Gilbert T... témoigne de son rappel en Algérie au sein de la 16e Compagnie du 4e Bataillon du 117e RI en 1956 date à laquelle le 117e RI dissous en 1945 reprend du service en Algérie pour sept ans.

Au commencement, des rappelés :

Nous avons débarqués à ALGER le 04 mai 1956 pour un séjour de 4 jours à HUSSEIN-DEY et rejoindre ensuite BOU SAADA pour une quinzaine de jours. C’est à la périphérie de cette cité que nous installons un camp de toiles et organisons notre bataillon. Les débuts ont été difficiles car il manquait de tout et nous ne comprenions pas la raison de notre rappel sous les drapeaux alors que nous étions tous bien engagés dans la vie civile, le service militaire était bien loin derrière nous. J'avais un camarade pharmacien qui venait d'ouvrir son officine et se tracassait à l'idée de pouvoir rembourser ses crédits.Après avoir effectué les services d’usage en cantonnement, un événement majeur a failli tourné à l’émeute. La nourriture, à l’accoutumé bien chiche et peu appétissante, manqua brusquement et sans raison. Pas un cadre pour répondre à notre revendication, l’excitation était à son comble quand enfin le chef du bataillon paru sous une clameur d’hostilités et un concert de gamelles avec ce leitmotiv unanime : « à bouffer ! à bouffer… ». Il calma la foule en promettant de voir à cette anomalie et invita l’officier d’ordinaire à faire le nécessaire illico, malgré les plaintes d’impuissance de ce dernier qui avait tout fait selon ses moyens. J’ immortalisai la scène avec mon appareil photos et je pris soin d’envoyer par la poste la pellicule à faire développer. Jamais je ne reçus les épreuves ?!!!

Décidément les débuts du régiment furent pittoresques et bien mal engagés pour être crédible au regard des missions à venir.

Le 4° Bataillon quitte BOU SAADA pour ALGER et se scinde en deux groupements pour occuper les Djebels entre L’ARBA et AUMALE. Nous avions coutume de dire alors « Que nous étions les derniers de la dernière compagnie du dernier bataillon du 117». Cette fois ce n’est plus le cas, car nous passions de la 16 ème compagnie à la 4 ème.

L’Installation sur le Piton et l’occupation des fermes et caves vinicoles par la 4e Compagnie.

« Cette fois on s’installe enfin, on le devine car rien ne filtre de la part du commandement de la 4e Compagnie. Nous sommes au nord de L’ARBA, direction la moyenne montagne, transbahutés sur une mauvaise piste. Au lieu dit « Tazarine » nous recevons l’ordre de débarquer et de dresser nos tentes individuelles par deux. On nous fait comprendre que c’est notre cantonnement et qu’il va falloir l’organiser. Le lieu est idyllique dans une forêt de chênes-lièges, pas d’âmes qui vivent aux alentours. Peu à peu le cantonnement prend forme, on y a érigé une tour en dur, de celle-ci on voit la grande et belle plaine de l’ARBA, au loin ALGER et la mer scintillante au soleil. Pas le temps de se lamenter, nous sommes sollicités pour des opérations de contrôle de la population dans les douars environnants. On y recueille des renseignements utiles pour découvrir des caches qui prouvent de l’activité nocturne des rebelles. Des suspects sont arrêtés et interrogés par la gendarmerie qui nous accompagne partout. Le séjour se passe sans heurts avec l’ALN qui n’a pas encore pris possession du territoire pour nous nuire véritablement.

Dans le cadre des missions tactiques du quadrillage destinées à assurer la sécurité des personnes et des biens, nous sommes affectés dans la ferme-coopérative vinicole « Torrez » du nom de son propriétaire, non loin de FONDOUCK. Nous sommes mieux lotis, le quotidien se révèle plus agréable. On se fait même des amis avec les Européens du cru. Je passe mes dimanches de liberté à HUSSEIN - DEY chez un nouvel ami Pied-Noir. Un camarade ayant une marraine de guerre à Alger nous introduit dans le cercle du docteur Bonnafous, respecté par les autochtones soignés par lui. Mon camarade et moi avons été invités au mariage de sa fille sur les hauteurs d’ALGER. J’avais honte de ma tenue militaire de drap affreusement fripée et mal taillée. Arrivés en retard nous n’avions pas le temps de nous excuser que le docteur invita les 300 convives à faire silence afin de nous présenter. Geste élégant d’un homme courtois et philanthrope qui nous a mis tout de suite à l’aise. La jeunesse nous a pris en charge pour rendre l’invitation mémorable. Nous étions en 1956, la symbiose était totale, notre présence nécessaire afin de poursuivre l’exploitation des vignobles. Dans des fermes moins protégées, les propriétaires avaient armés les employés musulmans pour sécuriser la propriété. Le séjour des réservistes arrive à son terme, je regagne la Métropole sur un bananier, je me bats pour obtenir une cabine alors que mes camarades sont en fond de cale. Mon précédent voyage sur le KAIROUAN était un luxe rare.» DATE : ?

Photo prise lors d'une recherche en montagne d'individus suspectés d'avoir perpétré un attentat. A notre niveau, nous étions très mal informés sur les raisons des opérations sur le terrain et en particulier sur les lieux.

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I/117e RI, 1ère Cie

Caporal/chef BENICHOU Marcel, appelé, sursitaire, en 1953 au 152e RI à Strasbourg, caserne Stirn.

Rappelé en avril 1956 au 117e RI au Mans pour servir en Algérie.

Séjour en Algérie avec le 1/117e RI comme suit : Débarqué à Alger le 06 mai 1956, rejoint Blida. Muté à la 1ère compagnie du 1er bataillon à Boufarik pour servir à la ferme Lorenzi près des "quatre Chemins" jusqu'à fin août 1956. Cette compagnie est commandée par le capitaine rappelé de Lavigne. Bénichou part en mission au Maroc pour chercher et accompagner des renforts pour le 1er bataillon (séjour du 31 août au 04 septembre 1956). Rejoint à l'issue, le col de Chréa jusqu'au 25 septembre 1956. Blessé à un œil il est hospitalisé à l'hôpital Maillot à Alger du 25 septembre au 13 novembre 1956. C'est là qu'il apprendre qu' une section de sa compagnie est tombée en embuscade le 15 octobre, causant la perte d'une dizaine d'hommes. Sa compagnie est alors stationnée à Bouïnan sous le commandement du lieutenant d'active Durupt.

Libéré du service militaire il prend le bateau "Azemmour" pour rejoindre la France le 14 novembre 1956.

1 -Attaque du train lors de sa mission au Maroc. 2- Caporal-chef Bénichou. 3- Vue prise du train.

Bénichou soucieux du devoir de mémoire a retrouvé un camarade rescapé de l'embuscade qui a bien voulu transmettre son témoignage. Cliquez : Alexandre BOUCARD embuscade du 15 oct 1956, au cœur de l'enfer.

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I/117e RI - 3e Compagnie

Souvenir d'un sergent rappelé qui a séjourné en Algérie du 5 mai au 14 novembre 1956 dans les lieux suivants : Les Trembles, Bir-Rabalou, Tablat, Col des deux Bassins, Maison Forestière de Tala-Oussen, Téphane Gsell, Aumale et Beni-Slimane.

Lire son récit : sergent Léon Sionneau. Lire son blog claudebabarit

Mais pas seulement, les appelés aussi :

EMT 1 - CCS

Jean L C… est incorporé le 24 août 1955 à Coëtquidan, il fait ses classes à AUVOURS au GT 505 pour être affecté au 117e RI le 17 avril 1956. Arrivé à ALGER le 04 mai 1956 à l’EM 1 /CCS, il rejoint BOUFARIK le 06 mai 1956. Puis c’est ensuite une affectation à MAISON-CARREE, à la ferme GRIMA et enfin termine son service à AIN-TAYA pour être transférer à BLIDA pour sa libération le 23 novembre 1957.

Jean L C. précise qu’il a été à la CCS au service auto comme bénéficiant d’une planque en tant de chef du dispatching.

II/117e RI - CCAS

Le sergent Jean LANGLOIS est appelé en activité le 16 février 1955 au 5° Régiment de Tirailleurs Sénégalais à Fès (Maroc). Il fait alors la campagne du RIF marocain. Blessé par balle au N.O. de BOURED, il est cité à l’ordre de la division et obtint la Croix de la valeur militaire avec étoile d’argent. Après 18 mois de service au Maroc, il est affecté en Algérie à la CCAS du II/117° RI le 21 septembre 1956. Il rejoint ses foyers en métropole le 05 mai 1957.

On en parle sur le net.

Version française :

Dès son arrivée, le sergent rappellé au 146e RI, Jean Muller, est confronté aux combats qui prennent généralement la forme d'embuscades souvent sanglantes. Il note en août 1956 que quatre jours auparavant, (08.08.56) une compagnie du 117e régiment d'infanterie, (la 2e Compagnie du II/117e RI), régiment voisin du sien, a eu ainsi treize morts au col du Bekkar. Et la veille, le 1er régiment de tirailleurs algériens a eu dix-sept morts dans une autre embuscade à une vingtaine de kilomètres du cantonnement de Jean Muller. Les 22, 23 et 24 septembre 1956, Jean Muller participe à une importante opération de ratissage au sud de Palestro. Celle-ci est destinée à retrouver le groupe rebelle qui le 21 septembre a attaqué une section du 6e régiment d'infanterie au moment où elle venait d'être héliportée. Dix-sept soldats français ont été tués. « C'est l'opération la plus difficile que j'aie jamais faite, escaladant des pitons, redescendant dans les oueds par un soleil de plomb. En deux jours, j'ai bu dix litres d'eau et j'ai vu des gars boire dans des flaques boueuses. Nous avons trouvé quelques comparses mais l'état-major rebelle a filé entre nos mains.

Source : Tablat sur le net

version FLN :

Quelques faits de l’armée qui ont défrayé la chronique en 1956 “le 9 juillet” au moment de l’opération 459, Si Lakhdar surprend à Guerrouma (à l’est de Tablat) un convoi de ravitaillement.

“Le 8 août”, une patrouille du 117e RI pert 13 hommes au col du Bekkar, près de Tablat, en plus d'une embuscade qui a fait 5 morts au sud de l’Arbaa.

“Le 12, en bordure de la plaine de Beni Slimane, Si autre Lakhdar accroche sévèrement un détachement : bilan 22 tués et des disparus.

“Le 21” Si Lakhdar de nouveau surprend une section du 6e RI au moment où elle venait d’être déposée par hélicoptère dans la région tourmentée de Zberbar : bilan 17 tués.

“Le 27 octobre” à 5 km de Tablat, embuscade meurtrière d’un convoi du 6e RI puis à Béni-Khalfoun, un peu à l’est de Palestro.

source : FLN