Le thème du Mois


A la découverte du Musée Cécile Sabourdy

Exposition temporaire Marie-Rose et Jacques Lortet

Décembre 2020

Les Musée & Jardins Cécile Sabourdy,sont installés dans l’ancien presbytère XVIIe du village de Vicq-sur-Breuilh 87

https://www.museejardins-sabourdy.fr/

Le musée est dédié à tous les artistes autodidactes et atypiques : toiles, dessins, sculptures, textiles relevant des arts Naïf, Brut, Singuliers ou Hors-les-Normes…,


Autour de la collection des toiles naïves de Cécile Sabourdy (1893-1970), évoquant un monde rural et intemporel du Limousin, l'exposition "La Maison-Atelier, Jacques Lortet, Marie-Rose et leurs amis" , se tient jusqu'au 7 janvier 2021

L'œuvre sculpté de Jacques Lortet se mêle inlassablement à celui de sa femme Marie-Rose.

Formé aux Arts Déco, le premier détache progressivement le dessin de la page pour se vouer à une sculpture-langage sans équivalent ;

L'autre crée sa voie par un travail textile absolument Hors-les-normes.

Leurs chemins se suivent, sans jamais se superposer ou s'exclure.

Quinze ans après la disparition de Jacques Lortet, le Musée Cécile Sabourdy lui dédie une rétrospective originale ,


Le couple artiste reçoit en sa Maison-atelier, véritable bouillon de culture débordant où s'élabore entre 1967 et 2006 une alchimie d'idées, de collectes, de rencontres et de collisions explosives !

Marie rose LORTET - 1945


« Je ne tricote pas, je raconte seulement avec des brins de fil et de laine. » C’est ainsi que Marie-Rose LORTET décrit avec simplicité son travail.

Née à Strasbourg en juillet 1945, Marie-Rose LORTET compte parmi ses ancêtres alsaciens des tisserands de lin. Enfant, ses grands-mères lui apprennent à tricoter, à couper et à coudre. Au-delà des vêtements que dès ses huit ans, elle sait déjà confectionner, elle fabrique aussi des objets avec des matériaux hétéroclites qu’elle récupère autour d’elle.

Cette passion pour le bricolage et le réemploi ne se démentiront jamais.


A vingt ans, ses premières créations artistiques seront des tissus composites, justement faits d’étoffes récupérées et assemblées, qu’elle remplacera peu à peu par des morceaux de tricot qu’elle réalise cette-fois elle-même. Pour Marie-Rose, « tout ce qui ressemble à une fibre est susceptible d’être tricoté. Le champ des expérimentations est infini : épluchures de rhubarbe ou d’asperge, feuille de vigne roulée, fils de cuivre téléphonique, papier chocolat plié...».

Si ses matières de prédilection sont les laines, le coton et la soie, elle a recours à une multiplicité de fils en tous genres pour réaliser des tableaux textiles, où les variations de points, de textures, de tension ou de relâchement des rangs se substituent aux tracés et aux effets de matière propres à la peinture.


Quelques oeuvres de cette artiste particulière :

Oeuvre grand format en laine

Laine

Dentelle

Laine

Tissage avec des papiers de bonbons

JACQUES LORTET 1946-2005

Après des études à l'école des Beaux-Arts du Havre (où il vivait avec sa famille en voisin de Jean Dubuffet qu'il apercevait souvent sans oser lui adresser la parole), le jeune Jacques Lortet poursuit ses études à l'école des Arts Décoratifs de Strasbourg. Le Diplôme National obtenu, il séjourne quelque temps à Paris avant de s'installer dans la maison familiale de Vernon où il travaillera toute sa vie au côté de Marie-Rose qui partage la même passion créatrice et avec laquelle ils réalisent en commun de nombreuses œuvres.

Crée des structures en bois, carton, papier, souvent rehaussées de traits de peinture spontanés, presque gestuels, il recourt parfois à un mélange de cendres et de sciures mêlées de vernis, donnant ainsi à ses créations un aspect granuleux, en référence au vécu de la matière, à la terre, à la nature. Chaque sculpture de Jacques Lortet procède d'une écriture, d'une calligraphie mise en oeuvre à partir de formes découpées : courbes, angles, pointes, cercles, zigzags...

Chaque oeuvre est une invitation à un voyage dans l'imaginaire et le merveilleux...


Quelques oeuvres de Jacques Lortet :


Structure en bois

52 Poulets






Mai 2020

A LA DECOUVERTE D'UN ARTISTE HAUT-VIENNOIS

PAUL REBEYROLLE



Le 3 novembre 1926 Paul Rebeyrolle naît à Eymoutiers en Haute-Vienne , il est décédé le 7 février 2005 à Boudreville en Côte d'Or. Un espace à son nom lui est consacré dans sa ville natale, où sont exposées de nombreuses œuvres.

Paul Rebeyrolle a été peu médiatisé de son vivant. Son travail a cependant marqué le siècle dernier, apprécié notamment par Jean-Paul Sartre ou Michel Foucault ainsi que des collectionneurs comme François Pinault qui possède plusieurs oeuvres du peintre.

Il est considéré comme un artiste figuratif dont le parcours fût marqué par un grand engagement politique contre toute forme d'oppression.


De son enfance, meurtrie par la maladie : son état de santé nécessite une immobilisation totale pendant cinq ans, il gardera les paysages champêtres, les arbres, les animaux, la terre Limousine.

Ses parents, instituteurs de la République lui apprennent à lire. Il dessine et veut devenir peintre.

Paul Rebeyrolle effectue ses études secondaires au lycée Gay-Lussac, à Limoges et passe son baccalauréat de philosophie. Il côtoie les émailleurs, dont il apprend le métier, l’un d’entre eux lui fait connaître le post-impressionnisme, le cubisme et surtout Picasso à travers des livres, rares en cette période d’occupation.


En 1944 à l’âge de 18 ans, il monte à Paris par le « premier train de la Libération ». Il parcourt les galeries : Soutine, Picasso. Il découvre le Louvre en 1947, quand le musée ouvre à nouveau ses portes. Révélation des Vénitiens, des Rubens, des Rembrandt…


En 1959 à l'âge de 33 ans, Paul Rebeyrolle obtient le Premier Prix de la première Biennale de Paris avec un tableau monumental de 4,20 x 18 m, Planchemouton, commandé pour orner l’escalier du Palais des Beaux-Arts. Cette peinture porte le nom de la grange où elle fût réalisée et du ruisseau qui borde le musée d'Eymoutiers.


1959 " Planchemouton " - Peinture sur panneaux de bois


En 1967, il utilise déjà son procédé d’insertion d’objets à la surface même de la toile. Il y intègre les matières du monde. « De ces amalgames surgissent des images qui affirment la résurrection de la matière, par la même de la peinture. »


Dès 1968, n’ayant rien renié de ses engagements en faveur de la liberté, Rebeyrolle commence un cycle de séries volontiers définies par le terme de “politiques”. Sa révolte s’inscrit dans sa peinture et devient un acte physique. Chaque titre est le reflet de ses engagements .


1973 « Faillite de la science bourgeoise »

Emblème d’une science aliénée, une ampoule électrique éclaire faiblement des détritus. Collés sur la toile, des morceaux de plastiques, de ferrailles rouillées et calcinées, de grillages et de fils électriques, témoignent d’une civilisation en déclin où l’homme a perdu tout contact avec la nature.



1975 « Natures mortes et pouvoir »

Dénonciation et critique du pouvoir qui assassine, en représentant des têtes de moutons écorchées, des choux déracinés.



1980-1982 « Les Evasions manquées »

Cette série Les Évasions manquées comporte plus de 60 tableaux violents de prisonniers, suppliciés, suicidés : “vision furieuse, et lasse, de la torture, dans son effroyable dénudement…”



1990-1991 « Les Panthéons »

Peintre de la monstruosité de notre civilisation, sans aucune concession, Paul Rebeyrolle brise les clôtures, fracture, pénètre les domaines réservés de la loi et ses « Magistrats » (1991), série « Les Panthéons » Peinture sur toile, Technique mixte (275 x 275 cm), se délectent, assis confortablement dans de larges fauteuils noirs, tandis qu’un pauvre bougre se débat dans une baignoire de jugements. Légitimité éventrée.



1994 Série " Splendeur de la Vérité" Deux dépouilles de blaireaux

Peintre du grotesque, du monstrueux, de la « furor » des hommes


2000 « Le grand arbre » Peinture sur toile, Technique mixte, (300 x 140 cm)

Peintre de la faune : vache rouge, sanglier gris, carpe, lapin…peintre de la terre, de la Nature, dont il saisit la vérité en osant le silicone.

Paul Rebeyrolle a une telle soif de la réalité physique des choses, il aspire si fort à leur présence que sa peinture a tendance à sortir du tableau. Regardez ses arbres, ils débordent du châssis ! Les racines semblent plonger dans les profondeurs de la terre, les branches se déploient dans l’espace au-delà d’un fond de ciel gris.



2001 Série Clones n° 2 Peinture sur toile 170 x 170 cm

Les rapports entre humains n’existent plus, sinon par leur dévoration mutuelle. Cette autophagie d’êtres lémuriens seuls ou à deux ou trois (poussant à son comble le malentendu des relations), animée par de la peinture blafarde, rougie par le sang, rappelle l’inanité même de ce narcissisme mortel.



2002 Totem Céramique 500 x 245 x 85 cm

« Il n'y a que les peintres qui soient assez fous pour faire des sculptures hors normes, parce que les sculpteurs, en quelque sorte, respectent trop la sculpture. Pour eux, c'est toujours un œuf, je schématise bien entendu. Tandis que nous, les peintres, nous sommes beaucoup plus libres, nous avons moins de principes dans la tête. » Paul Rebeyrolle



Paul Rebeyrolle n’avait aucun carnet de croquis. Il ne travaillait qu’à la mémoire visuelle, sur les huiles, les colles, les essences, les acétates.

Travailleur infatigable, il aimait à retrouver son atelier de Boudreville en Bourgogne tous les matins : « Il faut qu’il y ait une joie de peindre ».

Pourtant Paul Rebeyrolle nous malmène. Ses grands formats nous obligent à voir une réalité. Ils nous déroutent, abattent nos conformismes, nous obligent presque à détourner les yeux, tant certaines scènes sont violentes

« Il faut que la peinture alerte » se plaisait-il à dire ...mais le souvenir d’un bleu outrancier, l’éclat d’un rouge sang, la présence d’un jaune mimosa, la violine d’un grain de raisin nous ramène à la toile.

Engagé, il le restera toujours. Son arme est picturale.


« Pour revenir à une notion simple, je me bats contre le décoratif, tu l’as senti, parce que je crois que la peinture, c’est le décoratif plus autre chose. C’est cet excès qui compte. Il faut qu’un tableau soit non seulement un beau et bon tableau, mais surtout qu’il aille au-delà du beau et du bon, avec une portée paroxystique qui t’empêche d’aller tranquillement sur des sentiers battus ou des demi-mesures » Propos de Paul Rebeyrolle






Avril 2020

Le nombre d'or



Le nombre d'or est partout : art, architecture, design, nature, etc. Le nombre d’or et tous ses dérivés (suite de Fibonacci, rectangle d’or, angle d’or, spirale d’or...) attirent les artistes car il représenterait la « proportion divine » ; c'est-à-dire la proportion idéale, équilibrée et agréable pour l’œil humain. Ce serait la raison pour laquelle on retrouverait cette concordance de façon récurrente dans la nature, l'œuvre la plus parfaite qui puisse exister et comme l'on sait, "l'art ne fait qu'imiter la nature"...


Le nombre d’or est avant tout un nombre représenté par la lettre grecque φ (« Phi ») en mathématiques. Ce nombre est irrationnel (1,6180339887…), c’est-à-dire qu’il ne s’écrit pas sous la forme d’une fraction où a et b sont deux entiers relatifs. Ce nombre est en réalité le résultat de la division de deux longueurs, c’est donc une proportion, qu’on appelle la proportion d’or ou la « divine proportion » en géométrie.

La proportion est d'or lorsque le rapport entre la petite et la grande partie est identique au rapport entre le grand rapport et le tout.


Autrement dit, pour les matheux :

Ce nombre est la valeur d'un rapport de deux grandeurs homogènes. Il est déterminé par une proportion :

Il y a de la petite partie à la grande, le même rapport que la grande au tout

(Vitruve, architecte romain 1er siècle avant notre ère).

Ainsi si a et b sont les deux grandeurs alors nous aurons :

a/b = (a + b) / a.

a/b = 1 + b/a

pour simplifier, prenons comme variable x = a/b.

alors nous obtenons :

x = 1 + 1/x

x - 1 - 1/x = 0

comme x non nul, nous obtenons l'équation suivante que nous noterons

(E) : x2 - x - 1 = 0

qui admet comme racine positive :

x =

que nous notons Φ et vaut à peu près 1,618...

C'est cette valeur qui est appelée le nombre d'or (dit Φ (phi) en hommage au sculpteur grec Phidias qui s'en servit dans les proportions du Parthénon à Athènes.


La suite de Fibonacci ci-dessous

Comme son nom l’indique, elle fut créée par un célèbre mathématicien italien : Leonardo Fibonacci au XII ème siècle. Cette suite commence par 0 et 1 (ses deux premiers termes). A partir du rang numéro 2, chaque terme est la somme des deux termes précédents. Ainsi, le troisième terme est 0+1 = 1, le quatrième quant à lui est 1+1 = 2. De ce fait nous pouvons obtenir le début de suite suivant : 0, 1 , 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21 ….



Le rectangle d'or

Étapes de construction

1) Je construis un carré ABCD de 10 carreaux de côté.

2) Je positionne le point milieu M, en bas.

3) Je dessine un cercle de centre M et de rayon MB; il coupe la droite DC en F.

4) Le rectangle AEFD est un rectangle d'or


La suite de Fibonacci

La spirale d’or

Tout rectangle d'or peut se décomposer en un carré et un rectangle d'or qui lui aussi peut se décomposer en un carré et un rectangle d'or. On peut renouveler cette construction autant de fois qu'on le veut. Un rectangle d'or peut donc être décomposé en une infinité de carrés tous différents Dans ce tourbillon de carrés il est possible d'inscrire une spirale.


Le nombre d’or dans la nature végétale

Le monde végétal est très vaste. Cependant, nous pouvons y établir la présence du nombre d’or. En effet, de pars l’étude de quelconque nature végétale nous pouvons voir apparaître la suite de Fibonacci ou même la proportion d’Euclide, tous deux renvoyant au nombre d’or.

Nous pouvons prendre comme exemple la pomme de pin.

En dessinant les différentes spirales dans un sens puis dans l’autre nous pouvons remarquer la chose suivante : il existe huit spirales vertes (chacune formée de treize écailles) et treize spirales rouges (formée de huit écailles). Ainsi, nous pouvons faire un rapprochement avec la suite de Fibonacci. En effet, ces deux nombres (huit et treize) sont consécutifs dans la suite. Nous avons vu précédemment que la suite de Fibonacci renvoyait au nombre d’or. De ce fait, nous pouvons dire que le nombre d’or est présent dans la pomme de pin.


Le nombre d’or dans le monde animal

La coquille de l’escargot, par exemple : si on l’étudie de près, nous pouvons apercevoir que celle-ci ressemble beaucoup à la spirale d’or.

Le nombre d’or dans le corps humain


La distance entre la ligne de l'épaule et le sommet de la tête / la longueur de la tête

La distance du nombril au sommet de la tête / la distance de la ligne de l'épaule au sommet de la tête,

La distance du nombril au genou / la distance du genou à la plante des pieds.

La distance entre les extrémités des doigts et le coude / la distance entre le poignet et le coude

La tête de l'Homme s'inscrit dans des rectangles d'or et les rapports sont :

la distance des lèvres à l'endroit où se croisent les sourcils/la longueur du nez

la longueur du visage/la largeur du visage

la longueur de la bouche/la largeur du nez

la largeur du nez/la distance entre les narines

la distance entre les pupilles / la distance entre les sourcils

Le nombre d’or en peinture

Leonard de Vinci Raphaël

Salvadore Dali Sandro Botticelli

Et en architecture

Cathédrale de Dol de Bretagne Le Corbusier

Pyramide de Cheops ( Le rapport de son apothème par sa demi-base est égal au nombre d’or)

Le nombre d’or utilisé dans des logos que vous reconnaitrez


Apple Pepsi

Adidas

Pour conclure, le nombre d’or est la recherche d’un esthétisme parfait et idéal, agréable aux yeux des hommes