Biographie

Je ne me définir ni comme chercheur ni comme artiste. Je me considère comme un artiste chercheur. Pour mes recherche j’ai besoin de me confronter physiquement à la ville. Je marche, je prand des photos, je film, je parle à des inconnu, je parle seul, j’écris, j’enseigne, je lis, j’observe.

J’ai fait mes premiers pas en écoles d’art assez tardivement, en 2019. Après une licence en Histoire de l’art à l’université de Quimper et un master en Création Contemporaine et Industries Culturelles à l’université de Limoges j’ai décidé de passer le concours d’entrée à l’ENSA de Limoges. Durant mes études j’avais beaucoup appris à théoriser l’art sans jamais avoir réellement pratiqué et m’être confronté aux problèmes de la création. En entrant à l’ENSA de Limoges, j’ai découvert de nouveaux moyens de mettre en scène et en espaces mes récits dont l’écriture oscillait déjà entre documentaire et fiction.

A travers la photographie, la vidéo, l’installation et la performance, j’ai mis en place des mécanismes qui m’ont permis de rendre compte d’expérience vécues. À ce moment-là, j’ai appris à déterminer le choix de chacun de ces médiums en fonction des sujets qui m’intéressaient, et que je déduisais des propositions qui m’étaient adressées.

L’arc « dépeçage » de Pierre Emmanuel Meunier et Jonathan Bass, ou une rencontre avec l’artiste Laura Porter autour des possibilités narratives qu’entretiennent les objets dans un dispositif d’installation performé, m’ont particulièrement permis d’intervenir avec indépendance à l’égard d’un cadre de travail disponible.


J’ai développé un goût pour les formes plastiques protocolaires, en m’intéressant à des artistes tels que Vito Acconci pour ses Following Pieces, Francis Alys pour ses pièces Paradox of Praxis ou Re-enactment, et enfin Sophie Calle, pour ses Fantômes d’Orsay. A travers ce type de pièces, les protocoles indiquent quoi faire et où aller, en exploitant un lieu comme ressource plastique. J’ai donné un nom à cette méthode de travail : « expériences et situations de l’espaces ». Je l’ai exploitée autour de trois axes : la marche, la solitude et l’imaginaire, qui ont caractérisé mon usage expérimental de la performance.

Le « marcheur urbain » est devenu une figure importante dans mes propositions. Il rend compte d’un sentiment d’étrangeté dans les lieux qu’il traverse, tout en prenant du recul sur le monde, tel Holden dans L’Attrape cœur de Salinger ou Jacques Roubaud dans Tokyo infra ordinaire. La passivité de ce promeneur sensible est la condition qui permet de vivre le lieu en l’éprouvant. C’est ce qui rend d’autant plus important la mise en place d’un cadre initial par le biais d’un protocole de travail.

J’ai pour ce faire, recours aux contraintes situationnistes de la psychogéographie, et d’une ville désir à consistance surréaliste. Avec Guy Debord et Ivan Chtcheglov, avant lui, la psychogéographie est une science qui étudie la construction spatiale des lieux à travers leurs conditions météorologiques et leurs effets sur les corps. A cet endroit de ma recherche et de mon intérêt, je peux dire que mon corps est devenu mon outil à l’épreuve d’un espace.