Le jour où je fut dictateur

Le jour où je fus Dictateur interroge sur l'impact des images et ce qu'elles nous racontent sur les foules. Pour montrer le fonctionnement de ces lugubres méthodes, l'originalité de l'histoire tient de la position chronologique à laquelle elle se déroule. L'empire est dans la tourmente, la chute de cet empire est programmée. Kome est-il toujours en vie ? Les radios sont silencieuses, les présentateurs de la télé nationale ne parlent et tournent en boucle les slogans du parti dans l'attente d'un signe de vie. Jusqu'où peut aller l'engouement d'un peuple pour un leadeur ?

Cette histoire mérite une attention particulière car de mémoire de lecteur et de spectateur peu d'œuvres s'attachent à l'impact de la propagande sur la foule. A l'heure actuelle, les systèmes de promotion de la bonne image du pouvoir n'est plus uniquement un objet pour les gouvernements dictatoriaux. Aujourd'hui la société de l'image est à elle seule une société de propagande à laquelle on peut rapprocher des idées de la Boétie et son texte La servitude volontaire.

Le jour où je fus Dictateur retrace les retrouvailles entre deux frères. Igor Gantier, l'ainé, membre du parti Krovac, fidèle du chef du gouvernement de Glosbourg, Kome. Son cadet, Vladimir Gantier est là de l'autre côté de la porte après douze ans d'absence, après avoir déserté le champ de bataille et abandonné sa famille. Ils n'auraient jamais dû se revoir, mais pour donner suite à la mort de leur mère, Vladimir a décidé de revenir pour accomplir son devoir de fils. De cette retrouvaille va naître une traversée dans l'histoire de la famille Gantier dans un pays dirigé par Kome ou plutôt par l'image de Kome que la société de propagande entretient malgré l'incertitude de l'homme qui se cache derrière le portrait officiel.