Traditions


Les Arts Martiaux

  • Les véritables arts martiaux ne peuvent pas être confondus avec de simples sports de combat. Dans la compétition, il y a obligatoirement un vainqueur et un vaincu. Le vaincu souvent ne se retire pas sans quelque amertume et le vainqueur sans quelque vanité.
  • Les arts martiaux traditionnels débouchent sur une Voie qui permet à l’homme au prix d’un apprentissage long et difficile, d’approfondir son expérience de la réalité et de lui-même. Peu à peu, le pratiquant découvre toutes les subtilités qui régissent son art martial, et il apprend, que la qualité de ses œuvres dépend de ce qu’il peut maîtriser lui-même, de ce qu’il est. Tout combat, qu’il se situe à l’intérieur ou à l’extérieur de nous, est toujours un combat contre nous même.
  • Une des idées essentielles des arts martiaux, c’est qu’aucun progrès n’est possible sans les autres. Que la recherche d’efficacité, de perfection n’est possible qu’à plusieurs et dans le respect de chacun. C’est le principe « Jita Kyoei », « Entraide et prospérité mutuelle » qui associé au principe « Seiryoku - Zenyo », « Maximum d’efficacité d’utilisation de l’esprit et du corps, pour un minimum d’effort », constitue le fondement des arts martiaux traditionnels.

Le Budo

  • Au Japon, « L’Art du combat » s’appelle le BUDO. Il désigne le sentier abrupt qui serpente au cœur des arts martiaux. On découvre vite que l’adversaire le plus dangereux n’est pas à chercher ailleurs qu’en soi-même. La Voie du combat revêt ainsi un tout autre sens. Le Budo, répètent les Maîtres, ne se pratique pas qu’au Dojo. Il constitue un Art de vivre qui s’expérimente à chaque instant. Il produira ses fruits irrésistiblement, avec la patience et le temps.

La Voie

  • « Do », « Tao », « La Voie » signifie, la méthode de vie, l’enseignement, la voie pour comprendre en profondeur son propre esprit. Cela signifie aussi qu’il faut s’harmoniser avec le ciel et la terre afin que l’esprit intérieur soit tout à fait libre. Abandonner son égoïsme. Ainsi compris, le « Do » pouvait hier, aider le guerrier à manier son épée, et aujourd’hui le musicien son archet, l’architecte son compas, le poète sa plume ou le peintre son pinceau. Il est évident que l’aspect physique de l’art martial est important. Mais la chose principale n’est pas de bouger les bras et les jambes, c’est la qualité de l’esprit, la qualité du cœur.
  • La tradition nous dit que suivre la Voie, c’est comme gravir une haute montagne. Celui qui a décidé d’entreprendre l’ascension choisira le versant qu’il veut escalader et cherchera un guide pour lui indiquer le chemin. Ces choix sont déterminants. Si le versant est trop abrupt ou (et) le guide inexpérimenté, la désillusion sera au rendez-vous. Mais même avec le meilleur des guides, rien n’est acquis pour autant. Nombreux sont les obstacles, pénibles sont les efforts. C’est un combat à mi-chemin entre le sommet et l’abîme. Celui qui affronte la montagne sait que le grand combat a lieu au-dedans de lui-même. La montagne n’est qu’un prétexte. Elle permet à l’homme d’être face à face avec lui­-même, elle lui fournit l’occasion de se surpasser. C’est en se frottant aux difficultés que le pratiquant va développer la volonté et l’énergie nécessaires à son évolution. Toute épreuve est en réalité une aide sur la Voie. Mais cette réalisation de soi ne peut être atteinte que par la lutte sans pitié contre ses propres défauts, ses faiblesses, ses illusions. Pour vaincre les obstacles intérieurs (orgueil, lâcheté, impatience, doute…), encore faut-il avoir la patience de les traquer sans répit et le courage de leur faire face.

Les règles du pratiquant

  • Il est nécessaire de respecter l'enseignement et la philosophie du fondateur, et la manière dont les instructeurs les transmettent.
  • Chaque pratiquant s'engage moralement à ne jamais utiliser une technique de Ju-Jutsu Traditionnel, pour blesser ou manifester son « égo ». Ce n'est pas une technique de destruction mais de création. C'est un outil visant au développement d'une société meilleure à travers celui de la personnalité.
  • Les règlements de conflits personnels sur le « tatami » sont interdits. Le Ju-Jutsu Traditionnel n'est pas du combat de rue. Vous êtes sur le « tatami » pour transcender et purifier vos réactions agressives, pour adopter l'esprit du Samouraï.
  • Il n'y aura pas d'esprit de compétition sur le tapis. Le but du Ju-Jutsu Traditionnel, n'est pas de vaincre un adversaire, mais de lutter contre vos propres instincts agressifs. La force du Ju-Jutsu Traditionnel ne réside pas dans la puissance musculaire, mais dans la souplesse, la communication, le contrôle de soi, la modestie.
  • Toute forme d'insolence sera proscrite; nous devons tous être conscients de nos limites.
  • Chacun a des possibilités physiques et des raisons différentes pour pratiquer le Ju-Jutsu Traditionnel. Elles doivent être respectées. Le Ju-Jutsu Traditionnel véritable est l'application correcte et souple de la technique appropriée dans n'importe quelle circonstance. Vous devez veiller à n'occasionner aucune blessure. Il faut protéger votre partenaire et vous protéger vous-même.
  • Acceptez les conseils des enseignants et essayer de les appliquer avec sincérité, du mieux que vous pouvez. Il n'y a pas de place pour la contestation.
  • Tous les pratiquants étudient les mêmes principes. Aucun désaccord ne doit « naître » au sein du groupe, et tous les pratiquants du « Dojo » forment une grande famille; le secret du Ju-Jutsu Traditionnel est basé sur l'accord, l'harmonie et la paix. Si vous ne pouvez pas respecter ces règles, il vous sera impossible d'étudier le Ju-JutsuTraditionnel dans ce « Dojo ».

Le Bushido

Le code d’honneur et de morale traditionnelle des Arts Martiaux au Japon est le BUSHIDO ( voie du samouraï ou chevalier ). L’influence en est si forte qu’elle s’est imposée au peuple entier.

Comme tous les Arts Martiaux d’origine japonaise, le WA-JUTSU est donc imprégné de BUSHIDO et inconcevable sans lui. C’est pourquoi chaque ceinture noire, engagée dans la voie du WA-JUTSU l’est aussi dans celle du BUSHIDO. Il doit donc étudier, pratiquer et vivre le BUSHIDO en même temps que le WA-JUTSU car ils sont inséparables.

En Europe, les chevaliers du Moyen-Age, dans l’Inde, les Kshattryas, avaient les mêmes codes d’honneur que les samouraïs japonais. Ce qu’il y a de plus humain dans nos civilisations mécanistes est une survivance des principes chevaleresques. Les titres de « gentleman » ou de « gentilhomme » sont encore de nos jours, donnés à ceux qui vivent selon les règles non écrites de l’antique chevalerie. Le BUSHIDO des samouraïs est toujours vivant et actuel au Japon. Sa vitalité éveille en nous l’écho profond de notre ancienne culture chevaleresque. La pratique du BUSHIDO ne nous est donc pas étrangère. Jointe à celle des Arts Martiaux, elle reprend seulement une actualité civilisatrice.

Résumé et traduit en deux mots, le BUSHIDO est « la noblesse d’âme » mais « noblesse oblige » - vieille maxime française - signifie que chaque ceinture noire doit se discipliner, pour qu’en dépit des impulsions et passions, cette noblesse d’âme guide son comportement dans le dojo, dans les combats et dans la vie. Le BUSHIDO est le code d’honneur et de morale traditionnelle des pratiquants d’Arts Martiaux.

Il est vain d’acquérir les techniques, si la structure intérieure du WA-JUTSUKA n’est que faiblesse et qu’il soit moralement invertébré. WA-JUTSU, sans BUSHIDO, n’est qu’une apparence et ne peut faire illusion longtemps.

Il est donc capital que le Maître enseigne le BUSHIDO en même temps que le WA-JUTSU et que le disciple s’efforce d’apprendre les deux qui, en réalité, ne sont qu’un. Le respect rigoureux des principes du BUSHIDO et de son étiquette, facilite les progrès en WA-JUTSU.

Les principes essentiels en sont :

Rectitude, courage, bonté, politesse, véracité, loyauté, désintéressement, détachement, honneur, fidélité, modestie, respect, contrôle de soi, amitié, bienveillance et cette énumération est progressive, solidaire, indivisible.