Nous mesurons le chemin parcouru depuis 2017. Les militant.es d’alors, nouvellement engagé.es lors de la campagne présidentielle ou depuis, ou issu.es de la culture socialiste ou de l’écologie politique, ont peu à peu tissé les liens qui forment notre culture commune, l’originalité de Génération.s, sa force, dans la fidélité à notre Charte fondatrice.
Ecologistes assumé.es, nous nous revendiquons sans complexe de la Gauche, parce qu’elle est l’héritage mêlé des Lumières et des mouvements ouvriers, au cœur des avancées démocratiques les plus importantes de notre pays, de l’abolition de l’esclavage à celle de la peine de mort, du suffrage universel sans discrimination de genre à la liberté de la presse. Nous nous inscrivons dans un héritage de deux siècles de conquêtes sociales, de la limitation de la journée de travail à 10h aux congés payés, du salaire minimum à la semaine de 35h.
Face aux urgences climatique, sociale et démocratique, face aux difficultés que traverse actuellement notre pays, nous pensons que la France n’a jamais eu autant besoin de la Gauche et d’écologie.
Les élections municipales ont renforcé notre implantation, avec de nouveaux.elles élu.es Génération.s. Ils et elles sont des relais de nos idées au quotidien, dans le dialogue avec les autres forces de gauche et écologistes et auprès des citoyen.nes. Nous nous appuierons sur ces expériences concrètes, prémices de notre modèle de société.
En cette période troublée par le racisme et ses relais médiatiques et politiques, nous voulons porter haut les valeurs de notre mouvement, avec sincérité et refus des compromissions. Nous voulons donner à nos idées la force d’irriguer le débat public : pour qu’à chaque problème de notre société une solution écologiste et sociale réponde.
Nous travaillerons sans relâche à cultiver cette identité collective et à porter nos combats communs :
Pour mettre un coup d’arrêt à la prolifération des discours de haine et de mépris qui sèment la discorde.
Les idées de l’extrême droite se répandent à une vitesse redoutable dans le débat public, et jusque dans la parole et les actes du gouvernement. Idéologiquement, électoralement, socialement, l’extrême droite impose son agenda politique et ses thèmes.
Nous devons être un rempart, et faire agir ensemble celles et ceux qui s’opposent à l’affaiblissement de l’Etat de droit et qui portent les valeurs humanistes. Nous sommes indigné.es par les gesticulations autour de la laïcité, qui instrumentalisent cette loi d’apaisement, protectrice des libertés de chacun.e, pour en faire une frontière qui divise. La République sociale est un combat politique, toujours inabouti, pour la liberté, l’égalité et la fraternité. Nous combattrons toujours ceux qui la réduisent à une vision identitaire et excluante, qui sont les véritables séparatistes.
Dans tous nos quartiers, la devise républicaine doit devenir une réalité pour celles et ceux qui sont trop souvent victimes des discriminations ou des violences policières.
Nous redoublerons d’efforts pour être à la hauteur du mouvement féministe qui secoue nos sociétés patriarcales et le fonctionnement même de nos organisations. L’égalité entre les femmes et les hommes est au cœur de notre engagement.
L’homophobie s’exprime encore à visage découvert et tue, en France et dans le monde. Nous réaffirmerons notre engagement pour les droits des personnes LGBT et pour l’égalité.
Pour penser et construire l’alternative au capitalisme financier mondialisé qui vampirise ce début de siècle et détruit la planète autant que les individus.
Depuis 40 ans, la logique court-termiste de la valeur financière et le mythe de la croissance infinie ont colonisé l’action publique et les imaginaires. L’écologie sociale et démocratique porte une alternative, dans laquelle le capitalisme, les flux marchands et le consumérisme sont remplacés par une organisation de l’économie respectueuse des limites de la planète et des réels besoins des êtres humains ; dans laquelle le génie industriel et technique sert la transition écologique et énergétique, et est mis au service du bien-être de l’humanité ; dans laquelle l’égalité redevient une priorité, grâce à une répartition des richesses radicalement transformée au service de la justice et de la dignité.
Pour la société du partage : partage des biens, des ressources, partage du temps de travail et des connaissances. La logique marchande et propriétariste enferme les individus dans un calcul égoïste. Une société écologiste est au contraire une République du commun, dans laquelle les choix collectifs sont essentiels à la liberté et à la réalisation individuelle. Nous devons être au rendez-vous pour la gestion publique et démocratique des communs, pour la négociation collective dans la protection du travail en redonnant toute leur place aux syndicats, pour un retour massif des services publics dans tous les quartiers. Comprimés par des années d’austérité, ils doivent retrouver les moyens de leur développement. Nous devons réparer nos villes trop denses, rongées par le séparatisme des plus riches et redynamiser nos campagnes, vidées par la mise en compétition des territoires. Définissons les communs et proposons des modes de gouvernance aux échelles les plus pertinentes : voilà un chantier des idées neuves.
Pour l’émancipation, à tous les âges de la vie.
Nous continuerons à nous battre pour renforcer l’hôpital public, en finir avec les déserts médicaux, soutenir concrètement les personnels hospitaliers.
Le projet républicain est indissociable d’un effort continu pour donner à chacun.e les moyens de sa liberté intellectuelle. Nous travaillerons à remettre l’Ecole au cœur du projet républicain. L’Ecole est le patrimoine de celles et ceux qui n’en ont pas. Elle incarne la promesse de justice sociale et d’égalité, d’unité mais aussi d’avant-poste de la transition écologique. Nous vous proposons que l’éducation, que la révolution pédagogique, soit l’un de nos premiers chantiers des idées neuves, dans une acception large qui inclut dans notre réflexion la formation continue, la recherche, dans une société qui partage et apprend ensemble.
Nous devons répondre aux urgences de notre jeunesse, née dans la crise, et qui réclame un droit à l’avenir, jeunesse rurale comme jeunesse des quartiers populaires. Nous devons donner à chaque jeune les moyens de conquérir sa liberté et son autonomie.
Et alors, comme le disait Jaurès, “dans chaque intelligence il y aura un sommet, et, ce jour-là, bien des choses changeront”.
Pour mettre la justice sociale au cœur de toute politique écologiste.
Urgence sociale et urgence écologique se conjuguent et s’entretiennent. Il nous faut constater, penser, et soigner les dégâts sociaux du productivisme. Les corps et les cerveaux des êtres humains, comme les écosystèmes, ne sont considérés que comme des ressources. Des déchets aux pollutions, les drames écologiques sont aussi sanitaires et sociaux. Inversement, les inégalités entretiennent la production de biens bon marché et de mauvaise qualité autant que le consumérisme effréné des plus riches, et in fine la pression sur les ressources. En France comme en Europe, nous retrouvons des écarts de richesse inconnus depuis la 2nde guerre mondiale, aggravés aujourd’hui par les conséquences de la crise sanitaire. Comme le montrent les débats récurrents sur la taxe carbone, l’écologie doit, pour être majoritaire, s’appuyer sur un contrat social renouvelé et sur la perspective de l’égalité. L’écologie, pour être perçue comme moteur d’une réelle transformation, doit être populaire.
Pour le revenu universel comme outil majeur de l’émancipation et de la transition écologique.
Changer de modèle économique nécessite de protéger les individus face aux grandes mutations à venir. Sur la base du récent ouvrage de Benoît Hamon, nous devons poursuivre le débat sur sa réalisation concrète. Encore un chantier des idées nouvelles, dont les fondations sont déjà posées, mais qu’il nous appartient de faire vivre.
Nous apportons ces pierres à l’indispensable projet concret, qui peut seul convaincre les Français.es de la crédibilité de notre démarche. Ce projet doit répondre à leur quotidien en traçant un chemin d’avenir. Nous souhaitons multiplier les campagnes, pour que nos idées irriguent le débat au plus près des citoyen.nes, investir davantage les médias et se tourner résolument vers la société pour amplifier notre voix, en lien constant avec les citoyen.nes mobilisé.es : associatifs, syndicalistes, intellectuel.es, activistes, artistes...