Diplômé en travail social et développement communautaire de l'Université de Nairobi, James Omambia fait partie de l'équipe des volontaires de NVS Kenya. Nous avons parlé avec lui du programme d'éducation sportive à Nairobi.

Q : Où se déroulent les programmes d'éducation sportive de la NVS Kenya et sur quels sports vous concentrez-vous ?

R : La plupart de nos programmes sportifs se déroulent dans une école. À Kibera, il n'y a pas que des jeunes étudiants.  Nous avons également des équipes dans les lycées, ainsi que des équipes pour les jeunes, des équipes qui se réunissent pendant les week-ends et qui ont formé des équipes de football communautaires.  Elles se rencontrent, s'entraînent, puis sortent et jouent avec d'autres équipes. Le sport est principalement le football (dans certains pays, on l'appelle football), surtout à Riruta et à Thika. Mais dans le bidonville de Kibera, nous avons une grande variété de sports. Il y a du football, du netball, du volleyball et un peu de basket-ball.

Q : Pourquoi le programme a-t-il besoin de volontaires en éducation sportive (outre le fait que les classes peuvent compter jusqu'à 50 élèves pour un enseignant) ? 

R : Les entraîneurs le font par passion, mais ce ne sont pas des professionnels. Ils ont à cœur d'aider les enfants. La plupart des personnes qui ont les compétences nécessaires pour enseigner aux enfants doivent également travailler et gagner leur vie, donc nous n'avons pas vraiment d'entraîneurs qui font cela pour le travail. Ils ne viennent aider les enfants que lorsqu'ils ont du temps libre. Dès qu'ils reçoivent quelque chose pour les aider à s'améliorer, ils sont heureux de l'avoir. 

Q : En quoi le programme d'éducation sportive aide-t-il les enfants, au-delà de l'enseignement d'un sport ?

R : Lorsque les jeunes viennent jouer, nous leur parlons aussi des choses qui peuvent leur arriver dans la vie. L'une des pires choses dans les bidonvilles, c'est la drogue. On constate que les jeunes sortent lorsqu'ils sont désœuvrés. Ils s'adonnent beaucoup à la boisson. Ils se livrent même à des vols. Mais lorsqu'ils sont occupés, ils ne se souviennent même pas d'adopter des comportements répréhensibles. J'ai vu des vies s'améliorer réellement parce qu'une fois qu'ils s'entraînent et deviennent bons au football, les écoles secondaires les recherchent parce qu'ils sont de bons sportifs.

Nous avons également un programme d'alimentation pour les enfants. Ils ont besoin de force pour faire du sport et s'ils ne sont pas bien nourris, ils n'ont ni la force ni la motivation nécessaires.

Q : Au-delà du soutien apporté par les bénévoles aux enseignants et aux entraîneurs des équipes communautaires, que faut-il pour soutenir l'éducation sportive à Nairobi ?

R : Dans ces régions, les communautés avec lesquelles nous travaillons manquent d'installations.  Lorsqu'ils organisent un tournoi, ils n'ont pas de moyens de transport, si bien que la plupart du temps, ils jouent dans une seule zone et au sein de leur communauté. Nous constatons qu'ils n'ont pas de maillots pour les équipes, ou qu'ils n'en ont que quelques-uns.  Et les enfants qui jouent au football n'ont pas de chaussures pour jouer. Les enfants jouent au football en crocs.  Ce n'est que lorsqu'ils participent à des tournois qu'ils utilisent les chaussures qu'ils ont, mais pas pendant les entraînements. Les chaussures sont la propriété de l'époque, elles n'appartiennent pas à un seul enfant. Ils ont vraiment besoin d'équipement pour jouer. Mais ces enfants ont la passion du sport.

Q : Y a-t-il quelque chose en particulier que vous aimeriez voir à l'avenir en ce qui concerne l'éducation sportive à Nairobi ? 

R : Une personne du bidonville m'a contactée.  C'est une fille qui joue au football depuis longtemps et qui veut aider d'autres jeunes filles à se mettre au sport. Au Kenya, et plus généralement en Afrique, nous ne prenons pas le sport pour les filles au sérieux, en particulier dans les programmes de football. Elle s'est dit qu'il était grand temps d'avoir une équipe pour les filles aussi.