Le B17 de Sailly Sallisel
Le bombardier B17 "Flying-Fortress" (Forteresse Volante)
fut construit par la firme américaine Boeing à 12 677 exemplaires.
Equipage: 10 hommes
4 moteurs: Wright R 1820-97. Turbocompressés, en étoile de 1200 CV chacun.
Plafond:10 855 m - Rayon d'action: 3220 km
Armement : 2724 kg de bombes
13 mitrailleuses Browning M2 calibre 12.7 mm
Le B 17 G-45-BO 297 319 J W - M
Tombé à Sailly Saillisel le 29 Avril 1944
Notre ami Paul CAPLIER parle d'un gros avion qui a fait un atterrissage forcé à Sailly-Sallisel, le 29 avril 1944, il s' était rendu le lendemain sur le lieu du crash pour récupérer quelques morceaux de ferraille. L'avion s' était posé en urgence entre le bois St pierre Vaast et le chemin de traverse qui conduit de Rancourt à Saillisel, nous raconte Paul Caplier, là, des Allemands montaient la garde et repoussaient les curieux, pendant que d'autres démontaient les moteurs. L'avion était couvert de branchages. C'était une forteresse volante B 17 G N° 297 319 touchée vers 14 h 30, par la Flak, elle s'était posée sur le ventre. Le système électrique était H.S et n’alimentait plus en carburant les moteurs. Les dix membres d'équipage américains étaient sains et saufs, mais trois d'entre eux, le pilote et deux mitrailleurs sont fait prisonniers, deux à la ferme entre Sailly et Rancourt cachés dans une grange et un à Moislains. Les sept autres sont pris en charge par les résistants de Moislains nous disent les témoins.
Des villageois témoins du crash travaillant dans les champs : Mme Parsy, Mme Objois, M. Lesage, M. Benoît Etc….arrivèrent rapidement mais furent éloignés par les allemands déjà sur place. !
Un jeune témoin (de l‘époque) avait enroulé autour de son pied des écouteurs, il les possède toujours.
A Doingt durant la guerre, des aviateurs ont été abrités et nourris au château inoccupé, puis transportés dans un chariot, conduit par Marcel Brohart jusqu'à Flamicourt, ils ont été cachés dans des cabanes de pêcheurs dans les hardines de Flamicourt, avant que d’autres flamicourtois leurs fassent passer la ligne de démarcation ; ils ont d'ailleurs reçu les remerciements officiels du gouvernement américain. (Voir Doingt-Flamicourt sur les traces de son passé; page 108 et 334).
Photos de l'appareil posé sur le ventre, les Allemands le camouflent avec des branchages
Fiche technique américaine sur ce vol
Raid de bombardement sur Berlin du 29 avril 19448 th U.S. Air Force. 92 nd Bomber. Squadron 326 th Base : Podington
Le 28 avril à 20 h 45 chargement des bombes sur 18 avions et 3 forteresses B17 G chargées chacune de 5 bombes de 1 000 livres. Finalement 17 avions participeront à ce raid
Planning
L'ordre mission tombe à 1h 15
Mission : 327
Briefing: 4 h
Décollage : 7h 05
Rassemblement à 12 000 pieds
Survol des cotes ennemies de Hollande à 9 h 53 à 24 000 pieds
Bombardement de Berlin à 11 h 44 à 24 000 pieds (7300m)
Durant le retour, ils essuient de nombreux tirs de la Flak, mais pas de chasseurs ennemis jusqu'au franchissement des cotes ennemies à 14 h 10 à 18 000 pieds, là ils sont escortés par la chasse. Cotes anglaises en vue à 14 h 50. L'itinéraire du retour était différent pour éviter la chasse ennemie qui devait les attendre.
Premier atterrissage à 15 h 37 après 8 h 30 de vol dont la moitié en terrain ennemi.
L'équipage de ce B17 G
Pilote : LANGFELDT John 2ème Lieutenant (Sous Lieutenant), 0753 898 de Brooklyn New York U.S.A. Prisonnier au stalag Luft3 Sagan Silesia Bavaria
Copilote : WALLACE Guy A. 2ème Lieutenant( Sous Lieutenant) , 0754 398, Idaho US.A. Evadé. Rapport d’évasion N° 1374
Navigateur : HELDORFER Walter R. 2ème Lieutenant (Sous Lieutenant), 0707050 ; Cleveland Ohio U.S.A. Evadé. Rapport d’évasion N° 1514. Trouvé par le Dr Puch et caché par lui, jusqu’a la libération.
Bombardier : ROGERS Oscar S. 2ème Lieutenant (Sous Lieutenant), 0757035,
Henderson Texas U.S.A. Evadé. Rapport d’évasion N° 1373
Mitrailleur supérieur : BRODRICK Earl ; Sergent,
Clinton Massachusetts. U.S.A. Evadé. Rapport d’évasion N° 1375
Mitrailleur inférieur (tourelle ventrale) : NEFF Kenneth. Sergent, 19045952.
Beff, California. U.S.A. Evadé. Rapport d’évasion N° 1376
Mitrailleur Droit : SULLIVAN Daniel. Sergent, 31289068.
Newport Rhode Island U.S.A prisonnier Capturé le 8 mai 1944, camp inconnu
Mitrailleur gauche : MONTI Albert. Sergent 335 86813
Philadelphia Pennsylvania. U.S.A. Evadé Rapport d’évasion 1378
Mitrailleur de queue: BIEDINGER Kenneth. Sergent ; 39409889.
Stockton California ; U.S.A. Blessé à la main par la Flak, prisonnier au Stalag 9C Bad Sulza, Saxe-Weimar 51-11.
Opérateur radio : HOWARD Dale Sergent, 374 10620.
Saint Louis Missouri. U.S.A Evadé. Rapport d’évasion N° 1377.
LE RÉCIT DU MITRAILLEUR DE LA TOURELLE VENTRALE
Rapport perte d’équipage N°4261
Ci-dessous : Le récit du Sergent Kenneth E NEFF mitrailleur de la tourelle ventrale sur ce B17
Document transmis par M. Roger LOCUTI.
PODINGTON AIRFIELD 29 Avril 1944.
Réveil à 5 heures du matin après une nuit où j’ai peu dormi, je ne pense pas que c’était du au fait que je devais voler avec un nouvel équipage. Toilette puis passage au mess pour le petit déjeuner copieux, notre mess était toujours bien ravitaillé.
Briefing, puit et nous nous harnachons ; les officiers arrivent et fournissent la trousse d’évasion et le repas de midi qui consistait en des Candy Bar Mars. Les pilotes montent dans le cockpit pour le contrôle des instruments. Nous attendons la fusée de la tour de contrôle, dés qu’elle est tirée, les pilotes démarrent les quatre moteurs et roulent sur le taxiway vers la piste de décollage.
Le jour de ma dernière mission je volais avec un nouvel équipage, ce n’était pas la première fois mais celui-ci n’avait que très peu d’expérience ; le premier pilote Lt J.B. Langfeldt en était à sa seconde mission mais sa première comme commandant de bord, Le Lt O.S. Rogers Jr le bombardier sa 7ème mission alors que je suis un vétéran avec 17 missions. Les autres membres de l’équipage en sont à leur première mission : Le Lt Walter R Heldorfer navigateur, Lt Guy A Wallace copilote, le Lt Wallace est 1er pilote avec la qualification d’un pilote expérimenté si vous pouvez appeler expérimenté un pilote qui en est à sa seconde mission. Le reste de l’équipage sont les sergents : Sgt E Boderick mécanicien naviguant, Sgt Kenneth Neff (moi même) venant d’un autre équipage, aujourd’hui mitrailleur ventral, le St Dale.F.Howard, opérateur radio, les sergents Daniel.M.Sullivan et Albert.R. Monti mitrailleurs latéraux, puis non des moindres le Sgt Kenneth.C.Biedinger, mitrailleur de queue.
L’objectif de ce jour et le grand « B » c'est-à-dire Berlin la capitale allemande située loin dans le pays, bien défendue par les chasseurs et une quantité de « Flak » avec les redoutables canons de 88 mm. Nous, nous avons un B17 flambant neuf avec la nouvelle tourelle de nez pour combattre et rentrer.
EN ROUTE VERS BERLIN, LE B 17 EST TOUCHÉ PAR LA "FLAK"
Quand ce fut notre tour de décoller le Lt Langfeldt accéléra les moteurs et nous primes notre vol à 7 heures. Nous grimpions en décrivant des cercles pour prendre notre position dans l’escadre avant de traverser le Channel sur la route de Berlin. Pendant la traversée du détroit les mitrailleurs essayèrent leurs armes pour ne pas avoir de mauvaise surprise quand les chasseurs ennemis passeront à l’attaque, en cas d’ennui mineur ils avaient encore le temps d’y remédier.
Au quartier Général de la 8ème U.S. Air force un cerveau avait fait un plan et repéré le Drummer Lake à l’ouest de Hanovre comme passage facilement reconnaissable par les navigateurs. Tous les vols pour aller au delà passaient au même endroit et les allemands avaient installé des canons de Flak sur des barges et en avaient également ceinturé le lac. Quelquefois la fumée des explosions était si dense que l’on ne pouvait voir les appareils qui nous précédaient et nous avions encore 225 miles (360 km) de vol avant Berlin.
En passant à la verticale du Drummer lake un de nos moteurs droit touché par un éclat s’arrêta, avec 3 moteurs sur quatre le pilote aurait pu prendre la décision de faire demi-tour, mais un pilote ne voulait pas abandonner quand il commandait un nouvel équipage pour la première fois. Le Lt Langfeldt, malheureusement pour nous continua son vol.
NOUVELLE PANNE DE MOTEUR AU DESSUS DE LA CIBLE
Le pilote leader faisait des manœuvres que nous devions suivre mais qui étaient plus difficiles pour nous qui n’avions que trois moteurs, nous sommes arrivés à Berlin avec plus de la moitié du carburant consommé, il n’en resterait pas assez pour rentrer. Le plan de bombardement des trois vagues est assez incohérent, la première et la troisième vague est à 25 000 pieds et la seconde à 20 000 pieds soit environ 7 500 m et 6 000 m. Au cours du bombardement un second moteur (à gauche) est hors service ; il ne nous reste qu’un moteur de chaque coté. Nous nous retrouvons à 12 000 pieds (3600 m) très handicapés au niveau des moteurs et du carburant.
Le pilote, le Lt Langfeldt appelle le Lt Heldorfer le navigateur pour demander le cap pour le plus court trajet de retour, mais personne ne savait qu’ un éclat d’obus de Flak s’était logé prés du compas et faussait les données de celui-ci ; nous ignorions qu’en ce moment nous volions cap S-SO qui nous amènerait à un atterrissage forcé en France.
Lors du briefing il avait été dit qu’en cas d’ennuis graves, s’il y avait des chasseurs U.S, il fallait envoyer une fusée et qu’alors nous serions escortés sur le chemin de retour au bercail. A un certain moment il y avait des chasseurs de la 9ème Air Force dans les parages, le pilote a appelé le mécanicien dans l’intercom et lui a demandé de tirer une fusée mais le temps que celui-ci trouve le lance-fusée et la cartouche de couleur adéquate tous les chasseurs avaient disparu et nous nous sommes retrouvés seuls dans le ciel.
Les allemands n’aimaient pas nous voir voler au dessus de leur pays surtout à 4 000m et leurs canons nous poursuivaient de leur feu autant qu’ils le pouvaient. Il y avait des impacts dans les ailes que je voyais de ma tourelle et d’où s’échappait une épaisse fumée qui limitait la visibilité.
J’entendis dans l’intercom le Lt Langfeldt qui nous demandait de nous tenir prêts à évacuer. Je n’ai pas écouté plus longtemps et je suis sorti de ma tourelle aussi vite que possible et j’ai fixé mon parachute, je me suis approché de la porte d’évacuation, l’ai ouverte et me suis tenu prêt à sauter au commandement ; j’ai regardé alors les mitrailleurs latéraux, ils étaient encore à leur arme et avaient leur gilet anti-flak, j’ai demandé à Monti (mitrailleur gauche) si le pilote n’avait rien dit d’autre, il me répondit « Se tenir prêt mais attendre les ordres ».
LA BLESSURE DU SERGENT BIEDINGER
Alors que nous étions encore au dessus de l’Allemagne le Sgt Biedinger, mitrailleur de queue a rampé hors de sa tourelle pour venir vers le milieu de l’appareil où nous étions, il avait une plaie d’environ 1 pouce carré sur le coté de sa main droite, c’était une sale blessure causée par un éclat d’obus. Monti et moi n’avons pas osé lui poser un garrot mais seulement un bandage serré, nous avons fait de cette façon en pensant qu’un garrot aurait été moins bien supporté.
LA DÉCISON D' EFFECTUER UN "BELLY LANDING" (ATTERRISSAGE SUR LE VENTRE"
Nous ne savions pas où nous étions, aucune idée du pays que nous survolions, le compas nous avaient dirigés beaucoup plus au sud de la trajectoire idéale.
Le navigateur ne trouvait aucun repère à causes des fausses données fournies par le compas A un certain moment le Lt Langfeldt prit la décision de lester l’appareil pour que les deux moteurs puissent nous maintenir en l’air. Je suis venu prés de la porte pour lancer dans le vide les choses dont nous pouvions nous passer, la première chose fut le siège de notre radio : le Sgt Dale Howard, suivi du poste VHF et la table, Dale conservait l’ UHF. Le Lt Wallace quitta le cockpit pour venir voir comment les choses se passaient et s’en amusa. Nous ne nous étions pas débarrassés des mitrailleuses et des munitions au cas où nos petits amis de la Luftwaffe décideraient de venir nous voir de prêt. Nous nous sommes encore allégés de différents équipements et finalement de nos armes et munitions. A un certain moment nous pouvions voir au loin le Channel et nous avons repris espoir quand un troisième moteur s’arrêta faute de carburant (le n° 4 à bâbord). Il nous était alors impossible de voler avec un seul moteur (à tribord). Le Lt Langfeldt nous dit dans l’ intercom que nous ne pouvions nous aventurer au dessus du Channel et aller assez loin des côtes allemandes pour nous faire recueillir par un bâtiment spécialisé de la Navy, il y avait trop de risques pour tous.
NouS repartîmes vers l’intérieur, vers l’Est où la présence de troupes allemandes devait être moins importante et où nous pourrions trouver un endroit favorable à un atterrissage d’urgence.
Nous nous sommes donc préparés pour un « belly landing » (atterrissage sur le ventre). Les 2 pilotes dans le cockpit et nous dans le compartiment radio ; les quatre premiers serrés les uns contre les autres le dos en appui sur la soute à bombes les genoux contre la poitrine, les quatre autres dans la même position, serrés contre le premier rang au maximum.
Le pilote maintenait l’avion en plané recherchant l’endroit favorable, cependant du plancher de la cabine radio nous ne pouvions rien voir, nous espérions que tout irait pour le mieux et peut-être que quelque uns priaient.
ATTERRISSAGE RÉUSSIT : OU SOMMES NOUS ?
L’atterrissage sur le ventre pouvait se faire correctement en glissant, mais si l’avion passait sur le nez le danger était grand.
Nous nous sommes seulement pressés un peu plus quand l’appareil à touché le sol. Les Lt Langfeldt et Wallace avaient fait du bon boulot.
Il y avait un homme et une femme qui plantaient des pommes de terre à proximité, nous ne savions même pas où nous étions. Quand notre groupe s’approcha du couple j’avais en tête une phrase allemande, et quand je fus assez prés je leur ai demandé « Sprechen Sie Deutch » au cas ou nous aurions été en Allemagne ou en Hollande. Ils m’ont alors regardé tous deux sans répondre. Le Lt Langfeldt qui était derrière moi dit « Parlez-vous français » la réponse fut OUI qui en français est YES mais se prononce WE en anglais. Le Lt Langfeldt se tourna vers l’équipage et dit : Nous sommes en France les gars allons y !...
Immédiatement tous les dix nous avons couru ensemble vers le bois en faisant autant de bruit qu’une horde d’éléphants.
SÉPARATION DU GROUPE DES 10, MON ÉVASION AVEC LE MÉCANICIEN
Après un certain temps je me suis détaché pour rejoindre Earl Brodrick le mécanicien qui était le membre de l’équipage que je connaissais le mieux car nous logions dans la même baraque sur l’aéroport en Angleterre. Je lui dit que j’allais quitter le groupe car si nous restions ensemble les Allemands pourraient nous entendre à 1 mile et capturer d’un seul coup l’ensemble de l’équipage en même temps. Je lui ai proposé de m’accompagner, et, à ce moment nous sommes revenus à la lisière du bois, en bordure du champ où nous nous étions posés en gardant une certaine distance entre le reste du groupe et nous. Quand nous avons vu que des soldats allemands tournaient autour de notre avion nous nous sommes enfoncés dans le bois en direction de l’Est en ayant le soleil dans le dos. Earl et moi allions à travers le bois et nous sommes arrivés face à un bunker comme ceux qui étaient utilisés pendant la première guerre mondiale. Ma curiosité m’a poussé à jeter un coup d’œil à l’intérieur, Earl à traversé un petit chemin boueux et m’a attendu pendant que j’examinais le bunker.
Peu de temps après j’entendis un véhicule qui arrivait dans notre direction et je traversai rapidement le chemin. Earl et moi nous nous sommes cachés rapidement dans les buissons. Le véhicule que nous avions entendu était un camion allemand qui répartissait des soldats à quelque 15 mètres les uns des autres où nous étions tout à l’heure, nous étions certains qu’ils nous recherchaient. Nous avons décidé de sortir de cette zone le plus vite possible, une fois encore avec le soleil dans le dos, nous nous sommes dirigés vers l’Est aussi loin de la cote que possible.
Le premier contact que nous avions eu avec un français autre que le couple qui plantait des pommes de terre prés de l’endroit où nous étions crachés était un fermier qui labourait son champ, (NDLR à Templeux la Fosse) ; Earl et moi nous nous sommes arrêtés dans des buissons prés de la remorque et nous avons attendu qu’il vienne pour parler avec lui. Nous avons parlé en anglais il nous a regardé et a parlé en français, à ce moment nous avons sorti notre carte d’évasion en soie pour lui demander où nous étions. Pour communiquer nous avons employé notre petit lexique anglais- français et français-anglais et indiqué ce que nous voulions dire, il pourrait alors nous monter les réponses. Les choses semblaient assez bien se passer jusqu’au moment où Earl pointe la phrase »Will you help in England. (Pouvez-vous nous aider pour retour en Angleterre). Nos instructeurs nous avaient toujours dit de ne jamais demander d’aide dans aucun pays aux habitants, si quelqu’un désirait vous aider il le ferait savoir sans que l’on lui demande ; ceci semblait être la règle de l’école d’évacuation. Dés que Earl eût pointé le « Will you help us » le français a fait un cercle avec son doigt autour d’une ville représentée sur notre carte puis il est reparti vers son tracteur. Nous avons pensé qu’il nous conseillait d’aller vers cette ville, nous nous sommes retournés dans les bois et nous nous sommes dirigés vers l’Est.
EN ROUTE VERS PÉRONNE
Il était maintenant tard dans l’après midi le breakfast était loin et les barres de Mars étaient parties depuis longtemps, je commençais à avoir réellement faim. En marchant nous sommes arrivés dans un champ où il poussait des « parsnips » (pannais) et nous en avons pris chacun un. Nous avons retrouvés quelques cigarettes. Entre 17h 30 et 18 h dans la soirée du jour du crash nous sommes arrivés à un endroit où deux routes se rencontraient et où il y avait une maison, nous étions assis et étudiions la situation quand une fillette est arrivée à bicyclette. Elle nous parla en français et ne la comprenant pas, nous l’avons seulement saluée. En regardant autour de nous nous avons vu une femme et une fille dans la cour de la maison qui était sur la route principale. Nous nous sommes dirigés vers la maison, j’ai dit à Earl de se taire, quand nous nous sommes trouvés assez prés j’ai demandé en anglais si nous pouvons avoir de l’eau à boire, la femme a dit quelque chose en français, je lui ai fait le geste de boire en portant la main à la bouche, elle s’est alors tournée vers la fille qui est partie dans la maison et est revenue avec un verre et une bouteille de bière. Nous avons eu chacun un verre de bière et nous avons dit « Thank you » en anglais à la française. Nous nous préparions à partir quand la femme à dit quelque chose à la fille et a saisi Earl par le bras et l’a amené vers la maison, nous avons suivi et réalisé que personne ne parlait anglais et qu’il fallait sortir le lexique Anglais/Français et commencer la conversation. Nous avions dit qui nous étions, ce que nous faisions et où nous voulions aller. Nous n’avons jamais demandé de l’aide. Subitement nos hôtes se sont agités et nous ont poussé vers une porte. Nous avons pensé qu’ils voulaient nous faire sortir de la pièce, mais nous nous sommes vite rendu compte que derrière la porte c’était l’escalier de la cave. Nous nous sommes assis dans la cave et comme nous trouvions le temps long, nous avons partagé une cigarette. Nous avions pensé avoir rencontré des membres des FFI , organisation secrète française, nous devions être en sécurité et bientôt sur le chemin du retour, pour célébrer cet événement nous avons chacun allumé une cigarette qui nous semblait bonne quand un français s’était précipité dans l’escalier, à pointé son doigt vers nos cigarettes puis vers son nez en criant « BOCHES » BOCHES était le nom donné par les Français aux Allemands dés la première guerre. C’était la fin de notre première cigarette entière de ce jour et nous ne nous l’avions finie. La guerre c’est l’enfer !... Peu de temps après le français nous fit remonter les escaliers et nous a donné à manger. La fille que nous avions vu plutôt dans la journée à bicyclette était dans la maison et nous apprit qu’elle parlait un très bon Anglais. Elle avait apporté un sac pour un de nous et les gens de la maison en ont donné un second. Nous nous sommes habillés avec les vêtements civils qui étaient dans les sacs mais pas n’ayant de chaussures à notre pointure nous avions conservé nos bottes de vol. Nous avions aussi un béret sur la tête. Le français nous a dit que nous allions dormir dans la grange et que quelqu’un viendrait avant l’aube pour nous indiquer notre route pour la ville où nous voulions nous rendre. Un homme nous a dirigés vers la grange où nous avons dormi. Je ne sais pas à quelle heure il est venu mais un Français nous a éveillé avant l’aube, nous sommes entrés dans la maison où on nous a donné un café et du pain français. Quand nous fumes prêts à partir nous primes nos sacs et nous nous aperçûmes qu’ils avaient été complétés avec une autre paire de chaussettes, des œufs durs du pain français et de la bière. Après avoir fait nos adieux Earl et moi avons commencé à descendre vers la ville où le Français avait dit que nous devions aller. A 1600 mètres nous avons croisé une voie de chemin de fer, mon père m’avait parlé des chemins de fer français, des wagons 8 chevaux – 40 hommes. Nous nous sommes cachés au passage d’un petit convoi allemand : un camion, un command car, une moto et un char. Nous avons continué notre progression, le soleil commençait à se lever vers l’Est quand nous avons atteint les environs de la ville, nous avons décidé de nous dirigé vers une colline située au Nord (Rocogne).
ADOLF HITLER DE PASSAGE DANS LA SOMME
C’était le dimanche 30 avril 1944,Nous devions passer 24 jours à Péronne. Nous étions au sommet de la colline qui domine la ville et pouvions surveiller les allées et venues, il était très tôt et aucun promeneur n’ était en vue. Nous en profitâmes pour faire l’inventaire de notre Kit d’ évasion. A part la carte de soie et les lexiques anglais-français et français-anglais, nous ne connaissions pas le contenu exact car au retour d’une mission le pilote collectait les Escape-kits de tout l’équipage dont il était responsable. Nous avions 50 dollars en marks et 50 dollars en francs français, 2 boussoles, 3 cigarettes et 6 allumettes, un miroir signal, une hache-scie et quelques autres choses……
Vers midi par la route qui nous avait amené ici un convoi allemand est passé, il comprenait plusieurs véhicules divers, 1 ou 2 chars et une longue voiture noire, par la suite nous avons su qu’il s’agissait de Hitler venu inspecter les défenses côtières. Nous n’aurions eu aucune chance de le trouver à Berlin hier 29 avril 1944.
La Base de Podington, vue aérienne datant de 1945
(A partir d’ici le texte provient d’une autre traduction)
Explications avec deux femmes et enfants qui cueillaient des fleurs (probablement du muguet pour le lendemain 1er Mai) Ken et son ami arrivent à se faire identifier et alors 2 jeunes gens arrivent avec leur vélo, l’un des 2 jeunes parle anglais, il dit se nommer Paul, il nous pose des questions précises pour s’assurer que nous sommes bien des américains, le second se fait appeler Eddy. Paul conseille d’attendre l’obscurité avant de prendre contact avec les FFI. Nous partagions la nourriture que nos derniers hôtes nous ont donnée et le vin arrose ce repas. La nuit tombe, nous quittons la colline pour aller contacter la résistance, une autre étape vers l’Angleterre, Eddy en tète nous le suivons, ils nous conduisent de l’autre coté de la ville près d’une église où nous devons rencontrer les FFI vers minuit mais personne ne vient Paul et Eddy nous font passer la nuit dans un abri en tôle de 1.5m x 1.5m situé dans un parc et qui sert de remise pour les outils des jardiniers. Paul et Eddy sont revenus le soir (du 1er mai) et nous ont dit qu’il était l’heure de quitter cet endroit ce qui nous a fait plaisir. Nous avions appris que nous étions à Péronne (descriptions et commentaires) commentaires donnés à notre base, conseils sur ce qu’il fallait faire ou ne pas faire dans notre cas actuel.
Paul et Eddy nous conduisent vers un gin-mill (moulin ou silo) ou l’homme et la femme habitaient une belle maison (NDLR ce sont M et Mme Jean Maillot meunier, ils reçurent pour ce fait les remerciements officiels du gouvernement américain. Paul et Eddy étaient les pseudos de Kleber Lombard et Etienne Brun) où nous avons eu un bon lit et de la nourriture. Il y avait accroché au mur un portrait du Maréchal Pétain et j’appelais le mari Mr Pétain (commentaires sympa). Nous sommes restés avec ce couple d’amis quatre jours. Paul et Eddy sont venus nous voir chaque jour. Le quatrième jour il nous dit que nous allions quitter ce soir pour un nouvel home. Il nous dit que nous étions maintenant des célébrités, les allemands avaient affiché les noms, grades et matricules des 8 membres d’équipage. Nous étions recherchés, nous avons pensé que le Lt Langfeldt pilote et le Sergent Biedinger mitrailleur de queue étaient blessés (commentaires sur les sources d’informations que les allemands pouvaient avoir).
Les 8 membres de l’équipage sont passés dans la ville et sa périphérie, dans différents endroits sans problèmes voyant beaucoup de personnes et mangeant plusieurs sortes de nourriture quelquefois très bonne et aussi d’autres fois des plats que nous n’avions jamais mangé avant. Nous avons été ensuite logés dans la maison accueillante d’une famille française ou nous avions un bon lit et où nous pouvions nous déplacer un peu. Nous étions à coté d’un aérodrome allemand inutilisé mais ou il y avait de faux avions, il nous à été dit que cet aérodrome avait été utilisé par la résistance. Chaque jour nous demandions à Paul quand repartirons-nous ? La réponse était toujours la même « Peut être demain » mais cette réponse était devenue usée au bout de quelques jours.
L’invasion était programmée il était préférable d’éviter la capture par l’ennemi et d’attendre notre libération qui ne saurait tarder. Nos instructeurs nous avaient mis en garde, si nos étions en pays occupé, ne pas suivre les voies ferrées qui étaient particulièrement surveillées. Sullivan mitrailleur latéral à pris le risque et a perdu, il a été capturé le 8 mai 44 par les allemands et envoyé dans un camp de prisonniers. La famille qui l’avait aidé fut identifiée par les Allemands et fusillée. A prés cet incident les français qui nous aidaient devinrent méfiants et nous les comprenons, ils nous surveillaient jour et nuit.
Retrouvailles avec 3 membres de l' équipage
Après une semaine nous devions changer de résidence à la tombée du jour, on me procura une paire de chaussures avec du cuir aussi dur que du roc et avec des clous sous les semelles, nous furent dirigés vers le centre de la ville, nous sommes arrivés dans une maison bombardée ou nous avons retrouvés trois officiers de notre équipage les Lts Wallace, Heldorfer et Rogers qui était là depuis le premier jour de leur rencontre avec les FFI. Ils n’avaient aucun confort sauf quelques matelas sales jetés sur le sol, il faillait s’asseoir et manger sur le parquet, pour se rendre à la salle de bains il fallait traverser un trou dans le plancher.
Les trois officiers étaient là depuis leur arrivé à Péronne, quand nous leur avons dit dans quelles conditions nous avions été hébergé, bonne table et bons lits ils ne pouvaient nous croire, étaient-ils jaloux (considérations personnelles sur leur séjour à cet endroit et sur la nourriture que l’on apportait. Ils pensent avoir mangé du chat…) Les français nous ont dit que nous allions quitter ce lieu pour un « Pond-Pool », nous n’avons pas compris tout de suite qu’il s’agissait d’uns habitation de marais. La description de leur séjour dans cette hutte page 20 du récit n’est pas rapporté ici.
Je fête mon vingt sixième anniversaire en ce lieu avec le groupe, anniversaire arrosé au vin rouge. Le lendemain Oscar, Walley, et Guy Shorthie (français) Earl et moi, Paul Eddy quittons cette hutte pour une plus grande, pas très loin, le devant de la barque entrait dans l’abri. Ouverture de 60 cm de large donnant sur une pièce où il y avait tout le confort, des meurtrières étaient disposées dans les murs pour le tir des canards qui se posaient sur l’eau. Nous nous trouvons bien installés. Ce n’est pas souvent que l’on fête deux fois son anniversaire dans la même année mais le maire de Péronne vient nous dire qu’il y aura demain un anniversaire pour moi dans sa maison (23 mai), on viendra nous chercher des que l’obscurité sera suffisante. (Commentaire sur la cuisine en particulier sur la cuisson de steaks de cheval).
Le jour suivant nous n’avions rien d’autre à faire que d’attendre le retour de Paul et d’Eddy. Nous avons entendu un bruit incroyable et en courant à l’extérieur nous avons vu un groupe de P38 Lookheed chasseurs bombardiers à 2 queues plongeant vers le sol avec leurs 3 bombes de 500 livres sous les ailes, l’objectif était un pont de chemin de fer à environ 3 km plus à l’Est. Les bombes ont manqué l’ouvrage mais fait des dommages aux alentours. Peu de temps après nous entendons le vrombissent de plusieurs avions cette fois c’étaient des bombardiers moyens Marauder B26 qui visaient le pont à moyenne altitude, comme les P38 ils ont manqué le pont mais ont fait plus de dommages aux alentours que les P38. Plus tard dans l’après midi nous avons entendu des bombardiers lourds, en levant les yeux nous avons reconnu des B 24 Libérator qui n’ont pas eu plus de succès
Ici, se termine ce récit, mais la découverte récente de l’original (100 pages, écrit en anglais), en cours de traduction, nous donnent beaucoup de renseignements, mais aussi d’énigmes à éclaircir au prés des témoins
LE RAPPORT OFFICIEL DE 6 MEMBRES DE L' ÉQUIPAGE
LE RAPPORT DES 4 AUTRES MEMBRES D'ÉQUIPAGE
Neff et Brodrick : Nous sommes restés à la maison de Pierre Gilot, Lagny, un responsable très actif de la Résistance. Il était sous les ordres du chef de Noyon. Il nous affirma avoir déjà fait « passer » 27 aviateurs, outre les 13 d’entre nous qui étaient encore dans le secteur à ce moment. C’était un Réfractaire, un ancien travailleur R.R ( ?). Il était expert en R.R ( ?) ainsi que dans la destruction des lignes électriques et était recherché pour sabotage. Un certain M. René Martin était le second de Pierre. Il était très proche de lui et maintenait le contact avec la Résistance à Noyon.
Monti et Howard : Nous sommes restés à la maison de M. Maurice de France, Lagny. Quelques jours après notre arrivée, Maurice a appris que la Gestapo était sur sa piste et nous fûmes déplacés dans une petite ferme dans les environs de Lagny.
M. Thibeau ou Tibot, un ancien officier de l’Armée Française, organisa notre déplacement suivant. Il nous identifia en nous demandant la différence entre « shack-up » et « sack-up ». Sa tâche principale était d’aider les évadés et il était en contact avec un lieutenant US, à l’Ouest de la Seine. Il avait reçu l’ordre de rassembler les évadés en vue de leur évacuation. Aux environs du 15 août, il nous rassembla tous les six, 9 autres Américains et 3 Anglais qui étaient dans le secteur et nous emmena en camion dans les bois derrière un château appartenant à M. L. Ravel, Le Saussay, par La Houssoye, Cise.* C’était un Résistant et il parlait l’anglais. Il nous dit qu’il avait une usine de peinture dans le Connecticut. Un ancien Capitaine français qui, lui aussi, était Résistant et parlait anglais restait au château et secondait Ravel. Nous sommes restés dans les bois jusqu’au 30 août, lorsqu’une unité britannique arriva. Nous fûmes ensuite rassemblés au château et le Lieutenant Birdwell, 18-9, un Américain, nous prit en charge.
R. Sarant
2nd Lt. AUS
*Mention manuscrite rajoutée : 12 KM SO de Beauvais
Lt. Rogers (manuscrit)
L’histoire de mon évasion est la même, et est contenue dans le rapport figurant au dossier du Lt. Guy Wallace
R. Sarant
Matérialisation du lieu du crash
QUESTIONNAIRE DE L' US AIR FORCE COMPLETÉ PAR
LE SOUS LIEUTENANT S. OSCAR. ROGERS JUNIOR
Interrogé par le 2nd Lt.(Sous Lieutenant) AUS
E & E QUESTIONNAIRE AUX VICTIMES
Date, heure et localisation approximative du crash ou de l’atterrissage de l’avion.
29 – 04 – 1944, 15h15, 10 miles(environ 16 km), N-E Péronne, France
Nature et étendue des dégâts à l’avion quand il a été touché. Etait-il en feu, etc.…
Atterrissage d’urgence, système électrique détruit, plus de carburant, trois moteurs hors d’usage.
A quelle altitude approximative fut-il touché ?
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Des membres de l’équipage étaient-ils blessés ou tués quand l’avion s’est crashé ?
Le mitrailleur de queue (nom inconnu)
Le pilote, Lt Langfelt (sans doute blessé)
Quels membres de l’équipage ont sauté ? Leurs parachutes se sont-ils ouverts ?
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L’avion a-t-il explosé en touchant le sol ?
Non
Est-ce que l’informateur a vu d’autres membres d’équipage, vivants ou morts, après avoir atteint le sol ?
Oui, l’équipage en entier
A-t-il reçu des informations des autres membres comme quoi certains seraient morts ou vivants ? Si oui, donnez les détails fournis par l’informateur et si les autres membres de l’équipage étaient identifiés par leurs noms ou de toute autre manière.
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La source a-t-elle pu examiner l’épave de l’avion ? Si oui, décrire son état.
Non
Si l’avion s’est crashé dans la mer, il était à quelle distance des côtes et par quels moyens l’informateur a-t-il été sauvé ? Radeau de survie ? Pièce de l’épave ? Etc.… Restant en surface, a-t-il pu en aider d’autres à y rester aussi ?
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D’après l’informateur, que sont devenus les autres membres d’équipage ? Expliquer pourquoi et comment il pense cela.
Le mitrailleur de queue et le pilote, dans un hôpital allemand (rapport français), le mitrailleur central prisonnier (rapport français). Les 7 autres évadés.
SECRET
QUARTIER GENERAL
DU THEATRE D’OPERATIONS EUROPEEN
Secteur P/W et X
Bureau des renseignements militaires
QUESTIONNAIRE A L’INTENTION DES PERSONNELS EN SERVICE EVADES OU ECHAPPES DES PAYS OCCUPES PAR L’ENNEMI
CIBLE :
ROGERS, Oscar, S., lieutenant, 0-757035 Date de la mission : 29-4-1944
5 (N° de la mission) Date d’arrivée au Royaume-Uni : 9-3-44
COMPOSITION DE L’EQUIPAGE : (Citez les noms et les positions, s’il vous plaît)
PILOTE : LT. LANGFELT Prisonnier – blessé (rapport français)
COPILOTE : LT. G.A WALLACE Evadé (avec moi)
NAVIGATEUR : LT. W.R HELDORFER Evadé (je ne sais pas où il est présentement)
BOMBARDIER : LT. O.S ROGERS Evadé (moi-même)
OPERATEUR RADIO : Sergent Howard DALE Evadé (rapport ci-dessous)
MITRAILLEUR DE LA TOURELLE SUPERIEURE : Sgt E.C BRODRICK Evadé (avec moi)
(Illisible) : Sgt Kenneth NEFF Evadé (rapport ci-dessous)
MITRAILLEUR DE LA TOURELLE CENTRALE (1) : ( ?) Sgt SULLIVAN Probablement prisonnier (information française)
MITRAILLEUR DE LA TOURELLE CENTRALE (2) : Ière classe MONTI Evadé (rapport ci-dessous)
MITRAILLEUR DE QUEUE : Nom inconnu Prisonnier – blessé (rapport français)
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Décorations : Aucune
Date de naissance : 16 décembre 1921
Adresse civile : 405 North high street, Henderson, Texas
Temps de service : 26 mois
Activité dans le civil : Etudiant, Université du Texas
De quel terrain avez-vous décollé ? A quelle heure ?
Groupe de bombardement 92, Podington,06h55
Tous les documents secrets et les équipements ont-ils été détruits ?
Autant que je peux le savoir, oui, réponse formelle impossible pour l’équipage complet
Avez-vous été blessé ? Donnez des détails. Non
Avez-vous payé vos guides ? Si oui, combien ? Non, paiement refusé
Parlez-vous français ? Espagnol ? Allemand ? Italien ? Autre langue ?
Non Non Non _________
Aviez-vous des documents d’identité sur vous ?
Avez- vous été interrogé avant votre fuite ou évasion ? Si oui, où ? et par qui ?
Oui, Quartier général du 9ème AAF, Capitaine LUTIA
Avez-vous donné à quelqu’un d’autre un rapport écrit de votre expérience ? Où ? Et quand ?
Non
Avez-vous raconté par écrit vos opérations ? Si oui, où ? Et à Qui ? Non
Avez-vous signé une clause de confidentialité vous avertissant des risques qu’il y aurait à raconter votre évasion ? Si oui, où ? Et quand ? Oui, ici, en Angleterre, 9-4-44
Date d’arrivée en Espagne : _________
Date d’arrivée à Gibraltar : __________
Lieu et date de départ pour l’Angleterre. Par air ou par mer.
9ème Quartier Général de l’Air Force, par air, 9-3-44
Listez les noms des Américains ou Britanniques qui, à votre connaissance, ont été arrêtés par les Allemands.
Lieutenant LANGFELT, Sergent SULLIVAN, (Mitrailleur de queue de mon équipage, nom inconnu)
Listez les noms des Américains ou Britanniques dont vous pensez qu’ils se sont évadés.
Lieutenant W.R HELDORFER
SECRET
APPENDICE « D » AU RAPPORT E &E N°
N°. , Grade , Nom : O-757035, 2ème Lieutenant, Oscar S. ROGERS, Jr
Unité combattante : 92ème Groupe de Bombardement, 326ème escadron
Suggestions pour l’amélioration de l’équipement de survie en cas d’évasion. Les informations viennent largement de ceux qui en ont fait usage. Votre rapport et vos commentaires en aideront d’autres à échapper à la capture et à s’évader.
I – TROUSSE DE SECOURS
a. Avez-vous utilisé votre trousse ? Yes
b. Si non, pourquoi ? ----------------------
c. Si vous l’avez utilisé, décrivez brièvement les circonstances dans lesquelles vous avez utilisé chaque accessoire. Par exemple « Quand j’étais caché dans les bois pendant deux nuit ».
- Tablettes Horlicks : Caché dans les bois, la nuit
- Barres de chocolat et de cacahuètes : Caché dans les bois, la nuit
- Lait (en tube) : Non
- Comprimés de benzadrine (fatigue) : Non
- Comprimés de halazone (pour purifier l’eau) : Non
- Allumettes : Non
- Rouleau adhésif : Oui, pendant l’évasion
- Chewing-gum : Oui, dans les bois
- Bouteille d’eau : Non
- Boussole : Oui, pendant les quatre mois entiers. Très important
- Kit de couture : Non
d. Certains des accessoires se sont-ils révélés insatisfaisants ? Non
e. Finalement de quelle manière avez-vous ytilisé le coffret ? Selon les besoins
f. Pouvez-vou suggérer en quoi le contenu du coffret de survie pourrait être modifié pour qu’il soit encore plus utile ; la taille du coffret devrait-elle être plus grande ?
---------------------------------- BROSSE A DENTS
II – SACOCHE
a. Portiez-vous une sacoche ? Décrivez la couleur du tissu et des lettres.
Si NON, dites pourquoi. OUI, Rouge
b. Avez-vous utilisé la sacoche ? Oui
c. Si c’est le cas, les quels des accessoires suivants de la sacoche avez-vous utilisé ?
- Cartes ? Lesquelles ? Oui. De France.
- Boussole ? Oui
- Lime ? (scie à métaux) Non
- Monnaie étrangère. De quels pays et combien. Comment avez-vous dépensé l’argent ?
Argent français. Envoyer des messages à l’Armée. Pour une brosse à dents, etc.
d. Comment vous êtes vous procuré :
- Des cartes : Auprès de l’armée secrète française
- Une boussole : idem
- Une lime (scie à métaux) : -----------------
- De l’argent supplémentaire : --------------
III – AVEZ-VOUS EU BESOIN DE BOUSSOLES SUPPLÉMENTAIRES OU D’AUTRES ACCESSOIRES POUR VOTRE ÉVASION ?NON
IV – PHOTOS D’IDENTITÉ
a. Aviez-vous des photos d’identité sur vous ? Si oui, combien ? Oui
b. Les avez-vous utilisées ? Oui
V – FORMATIONS
a. Avez-vous suivi une formation sur les manières de s’évader ou de s’échapper ?
Dites OU, QUAND et PAR QUI ?
Oui, Angleterre, Brooks St, Bovington, Mars
b. Avez-vous trouvé que les cours étaient de valeur ? Oui
c. Avez-vous d’autres suggestions à faire qui, selon votre sentiment et votre expérience, pourraient aider d’autres rescapés ou évadés ?
SURTOUT SUIVRE LES ORDRES DE LA RESISTANCE FRANCAISE
SECRET – AMÉRICAIN
TRES SECRET – BRITANNIQUE
APPENDICE « D » AU RAPPORT E ET E, N°_____
Citez toutes les informations militaires que vous avez pu observer ou dont vous avez entendu parler pendant votre évasion. Donnez le plus de détails possibles. (Aérodromes, campements de soldats, défenses côtières et intérieures, batteries anti-aériennes, installations radar, mouvements de troupes, résultats des bombardements alliés, localisation des usines ennemies et des dépôts de munitions, moral de l’ennemi et des civils, etc., etc., …)
Déjà tout donné au QG de la 9ème AAF
Pas d’information importante depuis
Ma section en France est libérée
Sources : Internet : B17france.org page356/778;
media.nara.gov pour les rapports d’évasion
a) motif lettre O devient M suivant photo prises par les témoins.
Mémoire de Doingt-Flamicourt
le 6 octobre 2010
Courriel : trabau@wanadoo.fr
Site : www.doingt-flamicourt.com
BAUDUIN André
Publié sur le Site de Somme Aviation 39-45
Le 2 Août 2017