Le B17 G # 42-39782 du 379e BG - 526e BS LF * M de Roye

L'appareil le B17 G- nickname " Pistol Packin’ Mama

Le B-17 G Flying Fortress possédait quatre moteurs Wright R-1820-97 Cyclone avec 9 cylindres en étoile, de 1200 CV chacun.

Son armement était composé de 13 mitrailleuses Browning de 12,7 mm positionnées à l’arrière, à l’avant, au-dessous et sur les flancs de l’appareil. Il pouvait transporter 7.985 kg de bombes.

Caractéristiques :

Constructeur : Boeing Aircraft

Pays : États-Unis

Type : Bombardier lourd quadrimoteurs

Année : 1943

Envergure : 31,62 m

Longueur : 22,66 m

Hauteur : 5,82 m

Poids à vide : 14.842 kg

Poids total : 29.710 kg

Vitesse maximum : 462 km/h à 7 620 m d’altitude

Plafond : 10.850 m

Autonomie : 3.220 km

Équipage : 10 personnes

Une partie de l'équipage du 526e escadron de bombardement, 379e groupe de bombardement, déchargent leur équipement après une mission dans leur B-17 Flying Fortress (LF-M, numéro de série 42-39782).

Équipage et date non identifiés

LES RECHERCHES


Résumé de Pierre Ben & Jean-Pierre Ducellier


Le 19 janvier 2010, le Capitaine Michel Colling, Adjoint au chef du centre de déminage de la Sécurité Civile d’Amiens effectuant une mission de prospection en vue de dépolluer un projet de chantier éolien au Sud de Roye appelle Pierre Ben pour lui indiquer que l’agriculteur exploitant la parcelle lui a signalé qu’un avion s’était écrasé dans son champ lors de la seconde guerre mondiale.

Le lendemain 20 janvier, Michel Colling signale à Pierre Ben que son équipe a trouvé, lors de l’intervention, un moteur d’avion juste sur le passage d’accès à la future éolienne.

Pierre Ben, tout en se rendant sur les lieux, va d’abord penser qu’il pourrait s’agir de l’un des moteurs d’un Leo 451 tombé sur le territoire de Beuvraignes le 6 juin 1940, territoire qui jouxte celui de Roye … Mais, arrivé sur place, il va découvrir, à sa grande surprise, que ce moteur est composé de 9 cylindres. Il ne s’agit donc pas d’un moteur du type Gnome et Rhône 14N se trouvant jadis sur le Leo 451.

Le moteur n’était pas enterré profondément, environ à 80 cm. Il ne possédait plus de culasses. Il ne restait que les parties métalliques du moteur, bloc moteur et cylindres.

A proximité, les démineurs découvriront quelques parties des pots d’échappement, deux tiges de commandes des culbuteurs, ce qui, selon Pierre Ben, est un bon indice permettant d’éliminer les types de moteurs sans soupapes.

Quatre morceaux de capot en inox entourant le moteur et le cadre du bâti moteur seront également retrouvés. Toutes ces pièces métalliques sont cependant très corrodées.

Il restait à nettoyer le moteur, trouver les indices, chercher les contacts spécialisés dans les relations de la petite équipe de Somme-Aviation 39-45, se renseigner dans les forums Internet, afin de trouver des pistes permettant d’identifier ce moteur et en même temps essayer de trouver un avion équipé de ce genre de moteur qui se serait écrasé dans cette zone. Vaste programme !

Ce moteur aurait pu correspondre par exemple à un Bristol Mercury qui équipait le Blenheim ou un Wright R 1820 qui équipait les B17. En effet, avec 9 cylindres, peu de modèles différents ont existé.

Pierre Ben et ses amis vont finalement se rendre compte qu’il s’agit là d’un Wright

R 1820-97 qui équipait le B17 "Flying Fortress".

Sur les capots en inox, après un dépliage effectué par Albert Berthet, dépliage très difficile à réaliser à cause de la consistance de l’inox, il devint possible de lire des marquages en langue anglo-saxonne mis en peinture, de "style pochoir", très fragiles au toucher.

Le premier porte les indications suivantes : R.H. INBOARD, ASSY 55-7672, SERIALNO. 2554, 15-7072, ce qui veut dire que le sens de rotation de l’hélice est à droite et que c’est le moteur interne, donc le n° 3. Le numéro suivant indique qu’il s’agit d’un segment d’assemblage du capot.

La seconde pièce en inox porte le numéro 15-7609-4 et correspond à l’ensemble qui forme l’admission d’air du carburateur.

Pierre Ben enverra immédiatement ces renseignements au Dr Archambault. Ce dernier, qui possède une documentation technique extrêmement importante, lui confirmera tout de suite qu’il s’agit bien des capots de protection d’un moteur B17 et lui précisera qu’il s’agit bien du moteur n° 3 tout en lui fournissant.

Entre temps, Alain Boutté avait posé la question sur le forum spécialisé "Aéroforum" et grâce à l’alésage des cylindres fournis, un internaute lui indiquera qu’il s’agit bien d’un moteur Wright R 1820-97.

Restait donc maintenant à Pierre Ben de découvrir quel était ce B17 tombé à

2 kilomètres au Nord-Est de Beuvraignes mais néanmoins sur le territoire Roye.

Après avoir feuilleté le livre de Marcel Mavré répertoriant les chutes d’avions dans le département de l’Oise, Pierre Ben, y découvrit qu’un B17 était tombé le 8 février 1944 à proximité de l’aérodrome de Roye / Amy.

Pierre Ben appela donc le Dr Jean-Pierre Ducellier, très intéressé par le déroulement des missions aériennes, afin de lui demander s’il possédait des informations sur cet avion. Il fut en mesure de confirmer que le mardi 8 février 1944, le

B17 G # 42-39782 du 379e Bomber Group de la 8e Air Force s’était effectivement écrasé à 10h30 à proximité d’Amy, 6 km au Sud-Est de Roye, dans laSomme, àquelques centaines de mètres du département de l’Oise.

Le Dr Archambault envoya pendant ce temps là un rapport de gendarmerie qui confirma encore une fois le lieu, le jour et l’heure du crash de ce quadrimoteur.

Guy Troché accompagné d’Albert Berthet se rendit pour sa part à Laucourt, petit village près de Beuvraignes. Ils y rencontrèrent un ancien agriculteur, M. Grenier, qui se souvenait bien de la chute de cet avion qui était allé s’écraser en bordure de la route départementale D 221. M. Grenier ne connaissait pas la date de la chute de cet avion mais s’était rendu sur place, à l’endroit exact où les démineurs avaient trouvé ce moteur.

Guy Troché prit ensuite contact avec une autre connaissance de Roye, M. Jacques Jouard qui, lui aussi, avait été témoin de ce crash. M. Jouard se trouvait alors dans la cour de l’école lorsqu’il avait vu le B17 arriver de l’est / Nord-Est en feu et s’était également rendu sur place.

Pierre Ben contacta alors le propriétaire de la parcelle, M. Dupuis, âgé de 10 ans à l’époque. Ce dernier se souvenait d’un avion qui s’était écrasé à cet endroit. D’ailleurs, au cours de sa carrière professionnelle d’agriculteur, il trouva des pièces d’aluminium et des balles de 12,7 mm en travaillant sa parcelle de terre. Tous ces témoignages confirmaient encore une fois qu’il s’agissait bien de ce

B17 G "Forteresse" tombé le 8 février 1944.

Pierre Ben contacta, par la suite, notre ami Pierre Watteeuw en Belgique pour connaître les revendications de victoire de la Luftwaffe au cours de la matinée du

8 février 1944 car 6 B17 au moins avaient été abattus dans cette région au Sud de la Somme.

La revendication d’une victoire sur un B17 de l’Ofw Karl-Heinz Munsche du 9/JG2 à 10h30 correspondait parfaitement aussi bien pour le lieu que pour l’heure du combat aérien. Il ne pouvait s’agir encore une fois que de ce B17# 42-39782 du 379e Bomber Group.

Une photo sur internet précisait que ce B17 portait le nickname "PISTOL PACKIN’MAMA" et grâce au MACR (Missing Air Crew Report) que possédait le Dr Jean-Pierre Ducellier, nous avions également le serial de ce moteur n° 3 : 4364813.

La boucle était encore une fois bouclée. Recherche passionnante !

Il nous restait donc maintenant à essayer d’en savoir un peu plus sur ce qui s’était réellement passé dans le ciel de notre Picardie ce mardi 8 février au matin.

Décryptant les volumineux documents de la 8e Air Force, le Dr Jean-Pierre Ducellier parvint à retracer cette Opération 214 au cours de laquelle les B17 de la Première Division et de la Troisième Division de bombardement allaient attaquer Francfort-sur-le-Main. Nous en donnons le détail ci-après.

Comme nous l’avons dit précédemment, pendant ce temps, Alain Boutté et Pierre Ben avaient réussi à obtenir une photo du nickname de cet avion "PISTOL PACKIN’ MAMA" mais également une photo de ce B17.

Une petite surprise nous attendait cependant car le MACR présentait cet avion comme faisant partie du Squadron 527 comme d’ailleurs les membres d’équipage.

Et ce B17 G# 42-39782 présentait sur son fuselage les lettres L F, c'est-à-dire celles du Squadron 526 !

Une erreur s’était donc glissée au niveau du MACR dans la présentation de l’avion.

Cet avion étant donc bien du Squadron 526 mais avec un équipage, probablement de remplacement, provenant du Squadron 527.

L'équipage du Pistol Packing Mama 42-39782 non identifié date inconnue

A bord de cet avion qui a décollé de la base de Kimbolton en Angleterre, se trouvaient 10 hommes d’équipage. Il s’agissait en fait de 10 hommes du Squadron 527 qui avaient probablement remplacé un équipage manquant du Squadron 526 :

L'Ofw Karl-Heinz Munsche du 9/JG2 qui revendiqua la victoire

Rapports de gendarmerie concernant le crash du B17 G # 42-39782

Et la chute de bombes dans le secteur

Résumé de Jean-Pierre Ducellier


" Le 8 février 1944, un bombardier anglais s’est abattu sur le territoire de Roye. Trois des occupants furent tués. Deux sautèrent en parachute. Péchon Yvon, âgé de 15 ans demeurant à Roye fut brûlé vif par l’explosion de l’appareil, les deux chevaux qu’il conduisait également ".

" Le 8 février 1944, à 10 heures 15, un bombardier anglais désemparé est tombé en flammes à trois kilomètres au Sud de la commune de Roye dans le champ en bordure immédiate du GC N°221. En Prenant contact avec le sol, l’avion anglais a explosé recouvrant de débris enflammés un attelage de deux chevaux conduit par le jeune Péchon Yvon, âgé de 15 ans au service de Monsieur Hardier, cultivateur à Roye. Le jeune Péchon et les deux chevaux périrent carbonisés.

Auparavant, l’avion s’était délesté de ses bombes incendiaires : dix sont tombées à Ballâtre dans le bois Lefebvre sans causer de dégâts, dix autres sont tombées en plaine au hameau de Saint-Georges et l’une d’elles a communiqué le feu à une charrette chargée de paille, appartenant à Monsieur Nouet cultivateur à Verpillières.

La charrette et son contenu furent totalement détruits.

Deux des occupants de l’appareil sont morts, les autres membres de l’équipage après s’être jetés en parachute ont été poussés très loin par un vent violent.

Par ailleurs, à 13 heures ce même jour, un bombardier quadrimoteur américain a été abattu au cours d’un combat aérien sur le territoire de la commune de Le Cardonnois. Il est tombé en plaine sans aucun dégât.

Trois des occupants ont été tués. Quatre autres ayant fait usage de leur parachute ont atterri dans le département de l’Oise où ils sont recherchés ".

" Le 8 février 1944 à 10h15, 28 bombes incendiaires sont tombées sur le territoire de Roye : 15 au hameau de Saint-Georges détruisant une charrette chargée de balles de paille, 6 dans le bois de Ballâtre, une sur la commune de Champion. Pas de victime ".

Précisons tout de suite que bien sûr, il ne s’agit pas d’un avion anglais mais américain et que les bombes incendiaires ne proviennent pas de cet avion tombé près de Beuvraignes.

En effet, comme nous le verrons un peu plus loin, le B17# 42-39782 ne transportait pas de bombes incendiaires mais des bombes explosives de 500 livres GP.

Nous donnerons l’explication au cours des pages suivantes de la provenance de ces bombes incendiaires.

Opération 214 de la 8e Air Force des USA

Cette nouvelle opération de la 8e Air Force des USA consistera ce jour en

3 missions :

Mission 1 : Attaque des installations militaires de Siracourt et de Watten dans le Pas-de-Calais par la 2e Division de bombardement.

Mission 2 : Attaque du centre ferroviaire de Francfort-sur-le-Main par la 1ère Division de bombardement.

Mission 3 : Attaque du centre ferroviaire de Francfort-sur-le-Main par la 3ème Division de bombardement.

Quatre Wings de combat de B17, escortés par 14 Groupes de chasse attaqueront des objectifs se trouvant dans la région de Francfort et 3 Wings de Combat de B24 avec 2 Groupes de P47 comme escorte, bombarderont des installations militaires dans le Pas-de-Calais. 398 bombardiers lourds – 135 B24 et 263 B17 décolleront pour cette opération.

Les techniques de bombardement au-dessus des nuages seront utilisées et il sera estimé que 2 Wings de Combat ont bombardé Francfort et 2 autres Wiesbaden à l’Ouest de Francfort.

L’un des objectifs du Pas-de-Calais sera attaqué alors qu’il était complètement couvert par les nuages.

13 B17 seront perdus.

Les équipages des B17 revendiqueront les victoires de : 3 - 4 - 5.

9 chasseurs perdus.

Les revendications des pilotes de chasse seront : 16 - 3 - 8.

L’avion tombé à proximité de Roye / Amy, rentre bien sûr dans le cadre de la mission n°2 de la Première Division de bombardement et nous allons donner ainsi quelques informations concernant ce raid.

1ère Division de Bombardement – Mission n°2 :

41e Wing de Combat : 56 B17 requis

49 attaqueront l’objectif prévu.

1 attaquera un autre objectif.

3 B17 perdus. 3 tués. 30 hommes portés manquants.

40e Wing de Combat : 59 B17 requis

Aucun n’attaquera l’objectif prévu.

36 attaqueront des objectifs de remplacement.

5 B17 perdus. 6 blessés. 40 hommes portés manquants.

4 B17 Pathfinders se trouvaient en plus à la tête des Wing de Combat :

2 attaqueront l’objectif prévu, 2 attaqueront un objectif de remplacement.

1 B17 perdu. 10 hommes portés manquants.

Nous venons de voir quelques généralités concernant cette Opération 214 de la 8e Air Force.

Donnons maintenant quelques précisions sur l’entrée en France des

B17 "Forteresse" de la Première Division de bombardement et sur la perte de ce B17G # 42-39782 du 379e Bomber Group à proximité de l’aérodrome de Roye / Amy.

La composition de la Première Division de bombardement

129 B17 de cette 1ère Division de bombardement auront décollé :

20 B17 / 379e BG

23 B17 / 384e BG

22 B17 / 303e BG -------- 41e Wing de Combat

19 B17 / 305e BG

20 B17 / 306e BG

20 B17 / 92e BG -------- 40e Wing de Combat

5 B17 / 482e BG -------- Pathfinder(H2X et H2S)

et répartis dans les 2 Wings de Combat

Les Spares ayant fait demi-tour, 120 B17 prendront la direction du Nord de la France et un total de 117 B17de cette 1ère Division pénètrera en France selon les ordres prévus.

Les B17 de cette formation sont toujours répartis en 2 Wings de Combat, le 41e et le 40e.

Le 40e Wing de Combat formé alors de 59 B17 suit 3 minutesà l’arrière le

41e Wing lui-même formé de 58 B17.

Chaque Wing est formé de 3 Groupes de bombardement :

41e Wing de Combat (58 B17) :

379e BG Lead(18 B17)+ 482e BG PFF (3 B17)

384e BG Low (19 B17) / 303e BG PFF (18 B17)

À 3 minutes à l’arrière …

40e Wing de Combat (59 B17) :

305e BG Lead(19 B17) + 482e BG PFF (2 B17)

306e BG Low (20 B17) / 92e BG High (18 B17)

Rappelons que chaque Groupe est formé de 3 Squadrons (Lead / Low / High) composés chacun de 6 ou 7 avions.

Le chargement de bombes à bord des avions

Pour la Première Division de bombardement, dans chaque Wing de combat :

Pour le high Group : Charge maximum en bombes incendiaires (Type M47A-1 etM17 IB a).

Pour les lead et low Groups : Charge maximum en bombes explosives de 500 livresGP1/10N 1/40T, sauf un avion par Squadron avec 6 bombes de 500 livres GP à retardement longue durée.

Ce seront donc les B17 du 303e BG et du 92e BG qui transporteront les bombes incendiaires.

Le trajet prévu des B17 de la 1ère et de la 3ème Division sera identique.

Donnons ci-dessous ce trajet prévu avec le timing concernant les B17 du 41eWingde Combat puisqu’il concerne le B17 G # 42-39782.

Base …

Dungeness (Kent – Angleterre)10h00 22 000 ft

50°03’N / 01°20’E 10h15 25 000 ft

50°02’N / 01°20’E (P47 R/V) 10h22 25 000 ft

49°57’N / 04°35’E (P47 R/V) 10h42 25 000 ft

49°54’N / 05°00’E 10h45 25 000 ft

50°12’N / 06°17’E (P47 R/V) 10h58 25 000 ft

50°30’N / 07°50’E IP (P38 + P51 R/V) 11h13 25 000 ft

Francfort (Allemagne) (P38 R/V) 11h23 25 000 ft

49°45’N / 08°20’E 11h33 20 000 ft

49°35’N / 07°00’E 11h58 20 000 ft

49°37’N / 06°20’E (P47 R/V) 12h11 20 000 ft

49°47’N / 04°50’E 12h47 20 000 ft

50°03’N / 01°20’E (P47 R/V) 14h06 20 000 ft

Dungeness (Kent – Angleterre)14h33 10 000 ft

Les B17 de la Première Division de bombardement … Selon leur trajet prévu, doivent donc survoler notre département de la Somme :

Dungeness (Kent – Angleterre)10h00

50°03’N / 01°20’E 10h15 Criel-sur-Mer / Sud du Tréport

50°02’N / 02°10’E 10h22 Sud-Est Berteaucourt-les-Dames

49°47’N / 04°35’E 10h42

Trajet donc prévu à l’aller : Sud du TréportTalmasAlbertCombles

Retour prévu pour sortir de France exactement sur le même itinéraire.

Globalement respecté dans ses grandes lignes, le trajet prévu sera cependant, tout en restant parallèle, décalé vers le Sud. La couverture nuageuse au-dessus des côtes de France fera en effet que les formations de B17 survoleront la Picardie, en général, au Sud de leur itinéraire prévu.

Ce décalage de trajectoire sera probablement l’une des raisons qui fera qu’il s’écoulera un certain laps de tempsavant que les chasseurs de la 8e Air Force(P47 "Thunderbolt") ne parviennent comme prévu à prendre contact avec les B17 du 41e et du 40eWing de Combat.

Et c’est sans doute ce laps de temps qui permettra aux chasseurs de la JG 2 d’attaquer les bombardiers lourds de ces deux Wings de Combat peu après leur entrée en France.

En plus, les formations se trouveront relativement dispersées et non groupées comme elles auraient dû l’être.

Quant aux B17 du 92e BG, ces derniers se trouveront même totalement isolés de l’ensemble du Wing de Combat subissant alors les attaques des chasseurs allemands et finissant par faire demi-tour et abandonner l’opération.

Signalons que la plupart des attaques seront effectuées par des FW 190 et BF109. Attaques frontales dans la majorité des cas.

Parmi ces formations attaquées dès leur entrée en France se trouve concerné le 379e Bomber Group.

10h30 : Ces bombardiers lourds qui auraient dû survoler la région Nord d’Amiens vers Albert puis Combles,volent en réalité vingt à trente kilomètres plus au Sud et alors qu’ils se trouvent au Sud-Est de la région de Montdidier, plusieurs chasseurs de la Luftwaffe vont brutalement attaquer frontalement certains de ces B17.

2 B17 du 379e BGseront ainsi abattus au-dessus de cette région :

Le B17 # 42-29633 de ce 379e BG s’écrasera à proximité de Monchy-Humières au Nord-Est de Compiègne ;

Un autre B17 de ce même 379e Bomber Group, et qui fait l’objet de notre recherche, subira le même sort. Il s’agit du B17 G "Forteresse" # 42-39782 du Squadron 526.

Ce B17 G "Forteresse" # 42-39782 du Squadron 526 appartient au 379e BomberGroup de la 8e Air Force des USA (L F µ M) et a comme nickname : Pistol Packin’ Mama.

A bord de cet avion qui a décollé de la base de Kimbolton en Angleterre, se trouvent 10 hommes d’équipage. Il s’agit en fait de 10 hommes du Squadron 527 qui ont probablement remplacé un équipage manquant du Squadron 526.

2nd Lt Herbert D. Rossberg Pilote

2nd Lt Matthew J. Bauer Copilote

2nd Lt John A. Kupsick Navigateur

2nd Lt James B. Dougherty Officier de bombardement

S/Sgt George F. Nennett Opérateur-radio

S/Sgt Charles E. Atkinson Mécanicien / Mitrailleur supérieur (TTG)

S/Sgt Edward P. Dugan Mitrailleur inférieur (BTG)

Sgt Thurman P. Smotherman Mitrailleur latéral droit

S/Sgt Albert F. Paplaskas Mitrailleur latéral gauche

Sgt Frederick H. Jr. Brown Mitrailleur arrière

De nombreux avions de l’USAAF (8e et 9e Air Force) porteront ce nickname.

Signalons que l’orthographe et les abréviations de ce nickname "Pistol Packin’ Mama" varient cependant selon l’avion sur lequel il se trouve :

PIST’L PACKIN’ MAMA

PISTOL PACKIN’ MAMA

PISTOL PAKIN’ MAMA

PISTOL PAKING MAMA

Ce nickname fréquemment observé sur tous les types d’avions de l’USAAF y compris sur les chasseurs, a été tiré d’une chanson populaire de 1942-1943 écrite et enregistrée par Al Dexter et plus tard par Bing Crosby et les sœurs Andrew.

6 300 mètres d’altitude - 10h30 : 5 minutes environ après avoir survolé les côtes de France (selon les dires de certains membres d’équipage), alors que le quadrimoteur américain poursuit sa route vers Francfort, au Sud de son itinéraire prévu, brutalement, le 2nd Lt James B. Dougherty, l’officier de bombardement se trouvant dans le nez du bombardier, va signaler la présence d’avions ennemis arrivant vers lui. Mais il est déjà trop tard car le chasseur allemand, effectuant une attaque frontale, a ouvert le feu, les obus de ses canons de 20 mm explosant dans le nez du B17.

Le 2nd Lt James B. Dougherty va prendre de plein fouet la rafale d’obus ou les éclats de ces derniers et sera tué sur le coup.

Selon le mitrailleur supérieur qui l’apercevra quelques instants plus tard, l’officier américain gisait renversé en arrière sur son siège, couvert de sang, la tête tournée à 180°.

L’attaque frontale du chasseur allemand a été fulgurante et les obus ennemis ont gravement endommagé le quadrimoteur.

Tout d’abord le nez du B17 a été totalement ravagé et a même partiellement été arraché mais en plus un incendie va rapidement se déclarer au niveau de l’aile droite.

Certains aviateurs se trouvant dans d’autres avions signaleront que ce B17 a été vu pour la dernière fois à proximité de la région d’Amiens avec un moteur fumant.

Pourtant le 2nd Lt Herbert D. Rossberg, le pilote, va parvenir à maintenir son avion en vol. Il a pourtant immédiatement donné l’ordre à son équipage d’abandonner l’avion et de sauter en parachute. Tous vont s’exécuter pendant que l’avion en feu va décrire une grande courbe à l’Ouest de Noyon.

Le 2nd Lt John A. Kupsick, le navigateur, bien que blessé, mais à priori pas trop gravement, parviendra à sauter par la sortie de secours avant. Parachute ouvert. Cet aviateur se posera dans la région de Dreslincourt (17 kilomètres au Sud-Est d’Amy – 10 kilomètres au Sud-Ouest de Noyon). Celui-ci sera caché par les habitants de la région et échappera aux recherches allemandes.

Le S/Sgt Edward P. Dugan, le mitrailleur inférieur (Ball Turret Gunner) est parvenu pendant ce temps à s’extirper de sa tourelle inférieure. Pourtant blessé assez sérieusement, il réussira à se jeter dans le vide et à se poser en vie sur le sol de France une dizaine de kilomètres à l’Ouest / Nord-Ouest de Noyon.

Né dans l’Indiana le 26 octobre 1922, âgé de 22 ans, il présente en fait les blessures suivantes : Eclats dans le mollet droit, éclats dans la cuisse droite, éclats dans le segment inférieur de la jambe gauche (sans fracture ni lésions osseuses), blessure de la lèvre supérieure par shrapnell, fragment dans l’œil droit.

Ces précisions sont connues grâce à un rapport allemand concernant cet aviateur américain qui sera immédiatement capturé à une dizaine de kilomètres à l’Ouest de Noyon par le Capitaine SS Von Alwuerden de la Division blindée SS "Hohenstauffen" et qui le fera immédiatement transférer dans l’hôpital militaire 8/XI de la Luftwaffe à Amiens, en fait l’hôpital St-Victor, boulevard de Beauvillé de cette ville.

Le S/Sgt Charles E. Atkinson, le mécanicien / mitrailleur supérieur (TopTurret Gunner) après avoir aperçu l’officier de bombardement sans vie à son poste, sautera par le panneau de secours avant. Aidé par la population locale, cet aviateur parviendra à échapper aux recherches de l’armée d’occupation. Il sera ainsi d’abord hébergé dans la localité de Sermaize, 12,5 kms au Sud-Est d’Amy, 5 kilomètres au Nord-Ouest de Noyon.

Le S/Sgt George F. Bennett, l’opérateur-radio se posera sain et sauf également dans la région de Lagny (8 kilomètres au Sud-Est d’Amy) et parviendra avec l’aide de la population locale à échapper aux recherches des militaires allemands.

Le Sgt Thurman P. Smotherman, le mitrailleur latéral droit, sautera lui aussi, suivi du Sgt Frederick H. Jr. Brown, le mitrailleur arrière. Tous les deux se poseront sains et saufs mais seront faits prisonniers et envoyés en captivité en Allemagne.

Le 2nd Lt Matthew J. Bauer, le copilote, réussira, lui aussi, à quitter l’avion en détresse. Celui-ci signalera avoir vu le pilote à son poste mais ne peut donner de précisions sur son état réel. Arrivé sain et sauf sur le sol, cet aviateur sera fait prisonnier et emmené en captivité en Allemagne.

Le 2nd Lt Herbert D. Rossberg, le pilote, a été vu pour la dernière fois à son poste. Il a tenu l’avion en vol le maximum de temps pour permettre aux hommes de son équipage de sauter en parachute puis, afin de pouvoir lui aussi effectuer la même manœuvre, il a mis son avion sur pilotage automatique.

L’avion après avoir décrit une grande courbe poursuit sa trajectoire … Quelques instants encore et le B17 # 42-39782 du 379e BG va plonger vers le sol s’écrasant dans une violente déflagration juste au Nord-Ouest de l’aérodrome de Roye / Amy, un kilomètre au Nord-Ouest de la piste Sud-Est / Nord-Ouest de cet aérodrome d’Amy, juste dans son axe.

Le crash a eu lieu sur le bord de la D 221, sur son côté Est, 2 kilomètres au Nord-Est de Beuvraignes mais sur le territoire de Roye.

Selon les rapports allemands : 3 hommes de cet avion seront retrouvés morts :

Le 2nd Lt Herbert D. Rossberg, le pilote ;

Le 2nd Lt James B. Dougherty, l’officier de bombardement ;

Le troisième homme n’a pu être identifié. Nous savons maintenant qu’il s’agit du S/Sgt Albert F. Paplaskas, le mitrailleur latéral gauche.

Tous les trois seront inhumés le 11 février 1944 à 12 heures dans le cimetière britannique de 14/18 à Roye, cimetière se trouvant sur la route de Roye à Noyon.

Les Allemands préciseront au sujet du crash que cet avion était en flammes au moment où il s’est abattu sur le sol et que tout s’est terminé par une violente explosion. D’après leur rapport, le B17 présentait les inscriptions suivantes :

239 782

La lettre K(dans un triangle)

La lettre M(en fait correspondant à la lettre personnelle de l’avion)

Parmi ces 3 victimes, il est certain que le 2nd Lt James B. Dougherty, l’officier de bombardement, se trouvait dans les débris du B17.

Il semble, en revanche, que le pilote ait sauté en parachute mais qu’il n’ait pas survécu. A-t-il sauté trop tard ou à trop basse altitude ? Cela est possible. Monsieur Grenier, témoin de la chute de cet avion, se souvient d’un aviateur décédé tombé hors de l’avion. Nous ignorons en fait les véritables circonstances de son décès. Saut trop tardif ? Parachute qui ne s’est pas ouvert ? Victime du tir des FW 190 alors qu’il descendait en parachute comme semble le suggérer le mitrailleur arrière qui raconte que lui-même a fait l’objet de tirs de ces FW 190 vers lui pendant sa descente en parachute ? Cette dernière version restant à notre avis la moins probable.

Le troisième homme, le S/Sgt Albert F. Paplaskas, le mitrailleur latéral gauche n’a pu être identifié par les Allemands. Se trouvait-t-il parmi les débris du B17 ? Probablement mais en réalité nous l’ignorons. L’un de ses compagnons signalait qu’il avait dû sauter en parachute. En fait, tout le monde ignore et les circonstances et la cause précise de son décès.

Au retour de cette opération sur Francfort en Allemagne, chaque groupe de bombardement effectuera son rapport :

En ce qui concerne le 482e Bomber Group (PFF) :

" Les avions PFF volant avec le 41eWing de Combat arrivés les premiers au-dessus de l’objectif, furent attaqués juste après leur entrée en France alors qu’ils poursuivaient leur route, par 8 à 10 FW 190.

Les attaques, pour la plupart, furent effectuées à la même altitude, les avions arrivant de

12 heures avec quelques attaques venant de 1 heure ou de 11 heures mais cette fois d’une altitude légèrement supérieure ou légèrement inférieure.

Les avions arrivèrent de très loin devant les bombardiers et se séparèrent pour attaquer chaque squadron du Lead Group (379e BG). Ils traversèrent la formation et basculèrent ensuite sur l’aile pour disparaître en plongeant dans les nuages. 4 B17 se trouvèrent hors formation. Certains des FW 190 étaient peints pour ressembler aux P47 ".

" Le 379e BG était le leader du 41eWing de Combat et rapporte une attaque dans la région d’Amiens par 7 à 10 FW 190 avec un long nez, attaque venant de 1 heure, en vol horizontal. Ces avions ennemis passèrent à travers notre formation une seule fois et ne revinrent pas.

Leur formation lorsqu’ils approchèrent des B17 ressemblait à une formation de P47 et ils portaient des marques et des couleurs similaires aux nôtres. Une fois à l’intérieur de notre formation ils se dispersèrent dans toutes les directions.

Ceci survint juste avant que notre support de chasse ait contacté notre Wing de Combat. Ces attaques furent effectuées sur l’avant de nos bombardiers, les avions ennemis sortant du soleil ".

" Le 384e BG, second au-dessus de l’objectif, suivait le Lead Group environ 1 000 mètres à l’arrière.

Environ 500 mètres devant ce 384e BG se trouvaient 4 B17.

6 FW 190 furent soudain aperçus un peu plus haut, à 1 heure devant volant en une file disposée en échelons. Ils plongèrent directement vers les 4 avions, passèrent au-dessous d’eux et dégagèrent au loin du 384e BG.

3 des B17 se trouvèrent séparés les uns des autres et 2 d’entre eux avaient alors les moteurs en feu.

12 parachutes seront vus s’ouvrir. L’un des B17 sera perdu de vue dans les nuages. L’un explosant en l’air et le troisième est reporté s’être sur le sol.

Aucune autre attaque ne se déroulera contre ce 384e Group ".

" Le 303e Bomber Group, troisième au-dessus de l’objectif ne sera pas attaqué par les chasseurs ennemis. L’un de ses avions sera cependant obligé de faire demi-tour à 50°00’N / 03°25’ et sera attaqué par 12 Me 109 arrivant de 12 heures et de 6 heures.

Les chasseurs ennemis arrêteront cependant immédiatement leur attaque à l’arrivée de notre escorte de chasse ".

Ce rapport nous semble intéressant. Noyon se trouve à une longitude de 3°. Les formations de B17 du 41eWing de Combat qui se trouvaient plus au Sud que leur itinéraire prévu c'est-à-dire globalement au Sud de Roye et il semble bien que ce soit ce B17 du 303e BG qui ayant fait demi-tour a largué ses bombes incendiaires signalées dans le rapport de gendarmerie que nous avons reproduit au cours des pages précédentes.

Seuls les B17 du 303e BG et du 92e BG transportaient des bombes incendiaires.

Il est vrai que tous les avions du 92e BG ont fait demi-tour. Cependant ce Groupe se trouvait en principe encore bien plus au Sud et plus tardivement. Aussi est-t-il peu probable que les bombes incendiaires larguées à proximité de Roye proviennent de ce Groupe. Il semble de toute évidence que le B17 du 303e BG qui venait de faire demi-tour, attaqué par les chasseurs allemands, s’est rapidement délesté de sa cargaison de bombes pour s’alléger.

Pour rester le plus simple possible dans notre narration, nous ne donnerons pas dans le détail la suite des combats avec les B17 du 40eWing qui suivent ceux du 41e.

Sachons simplement que cette formation d’après les équipages des B17 PFF volant avec eux, sera attaquée environ 30 miles à l’Est de St-Quentin par 14 FW 190.

Les aviateurs signalent alors que l’avant des moteurs des chasseurs allemands était peint en rouge et que ces avions tiraient des roquettes provenant du dessous de leur fuselage. Ces roquettes explosaient avec un flash ressemblant au magnésium avec une fumée bleue.

Le 306e BG sera, lui, attaqué dans la région de Charleville. Avec un B17 perdu. Dogfight en même temps avec les P47 d’escorte.

" Les couleurs et divers marquages suivants ont été observés sur les avions :

Un FW 190 avait un fuselage jaune avec un nez rouge et une bande rouge à l’arrière du cockpit ;

Un chasseur monomoteur sera aperçu peint totalement de couleur jaune et un FW 190 sera aperçu avec des marquages italiens sous les ailes. "

Quand au 92e BG se trouvant séparé de l’ensemble de la formation et trop loin pour avoir une escorte de chasse, il fera demi-tour. Ce Groupe perdant 3 avions.

13 B17 auront été perdus au cours de ce raid sur Francfort (9 de la Première Division et 4 de la Troisième Division).

La Première Division de Bombardement :

L’attaque des quadrimoteurs américains dès leur entrée en France par la chasse allemande fera que 7 B17 seront ainsi abattus entre 10h15 et 10h40. 2 autres l’étant un peu plus tard.

41eWing de Combat :

379e BG lead Group

B17 # 42-39782 du 379e BG. Squadron 526.

Crash au Nord-Ouest de Roye-Amy.

B17 # 42-29633 du 379e BG. Squadron 525.

Crash à Monchy-Humières (23 kms au Sud-Ouest de Noyon).

B17 # 42-3357 du 482e BG PFF. Squadron 813.

Crash à Chevincourt. 15 kms Sud-Ouest de Noyon.

303e BG high Group. Pas de perte.

384e BG low Group

B17 # 42-39784 du 384e BG PFF. Squadron 544.

Abattu dans la région de Rethel un peu plus tard.

40eWing de Combat :

305e BG lead Group

B17 # 42-40020. Squadron 364.

Crash à l’Est de Beaurain-les-Noyon, vers 10h30. Probablement à la limite du département de l’Aisne.

92e BG high Group

B17 # 42-37984. Squadron 326. Vers 10h20.

Crash à Catheux, 12kms à l’Ouest de Breteuil.

B17 # 42-31387. Squadron 326. Vers 10h20.

Crash à Catheux, 12kms à l’Ouest de Breteuil.

B17 # 42-40032. Squadron 327.

Crash à Vauxaillon, 12 kms au Nord-Est de Soissons.

306e BG low Group

B17 # 41-31499. Squadron 369.

Crash à Macquenoise en Belgique près de la frontière de France, victime d’une nouvelle attaque de chasseurs.

La Troisième Division de Bombardement :

1 B17 du 385e BG perdu au retour aux alentours du Havre.

2 B17 du 452e BG perdus en Allemagne.

1 B17 # 42-31325 du 452e BG perdu au retour entre Le Cardonnois et Broye,

7 kilomètres à l’Ouest / Sud-Ouest de Montdidier.

Les pilotes de la chasse allemande revendiqueront de leur côté les victoires suivantes :

Obit Josef Wurmheller. 9 / JG2. Altitude 8 000 m.

10h26. B17 : 1 500 m NW de Dreslincourt.

Ofw Karl Heinz Munsche. 9 / JG2. Altitude 8 000 m.

10h30. B17 : Entre Beuvraignes et Conchy-les-Pots.

Hptm Herbert Huppertz. 11 / JG2. Altitude 7 000 m.

10h39. B17 : A mi-chemin entre Breteuil et Hardivillers.

Ofw Karl Heinz Munsche. 9 / JG2. Altitude 8 000 m.

11h02. B17 : Lamotte-Warfusée.

Uffz Gerhard Guttmann. 8 / JG 26.

11h15. B17 : Catheux.

Uffz Martin. 1 / JG1. Altitude 7 500 m.

12h16. B17 : Région de Montcornet.

Ltn Berger. 1 / JG1. Altitude 8 700 m.

12h52. B17 : Sud de Chimay.

Ofw Walter Ebert. 10 / JG2. Altitude 8 500 m.

14h07. B17 : Région de Honfleur.

Il est toujours hasardeux d’associer des chutes d’avions aux revendications des pilotes allemands.

Cependant, ces informations nous donnent tout de même un certain éclairage sur ces B17 abattus et l’on peut considérer en particulier que le B17 # 42-39782 du

379e BG tombé au Nord-Ouest d’Amy a été abattu à 10h30 par l’Ofw Karl-HeinzMunsche du 9 / JG2 qui volait avec son FW 190 à 8 000 m d’altitude.