Exposition : La Quête de l’Essen-Ciel
Rany ROUABAH est un artiste calligraphe-enlumineur algérien.
Cette exposition se présente comme une interprétation personnelle de l’oeuvre majeure de la fin du XIIème siècle du poète mystique persan Farid Eddine al-‘Attar (m.1221) mantiqu al-tayr , traduit en français par le langage des oiseaux, la conférence des oiseaux ou le cantique des oiseaux.
Cette exposition nous invite à un voyage de quête et de connaissance de soi. Comme ce voyage s’opère par l’âme, dans l’invisible et vers le Mystère insondable. Plusieurs oiseaux sont mis en scène guidés par la huppe à la rencontre de Simorgh.
L'artiste combine plusieurs styles de calligraphies et de l'enluminure persane, le Koufique de Kerouan, l’andalou-maghrébin, les styles persans nastaliq et chikesté, le diwani ottoman et le Thuluth d’Iraq.
Style koufique
Encre et gouache sur papier recyclé
80 cm x 60 cm
Réalisation Rany ROUABAH
Attar était un apothicaire, un jour pendant qu’il était occupé avec ses patients, un dervich errant rentre dans son échoppe et lui demande de l’aumône.
Attar occupé ne lui répond pas. Le dervich insiste et lui dit : « tu finiras bien par quitter ce monde, comment feras-tu pour te détacher de tout ça ? En désignant toutes les fioles et les bocaux rangés dans la boutique »
Attar lui répond : « et toi comment feras tu ? »
Le dervich lui répond : « comme ça » il s’allonge sur le sol et rend l’âme.
Bouleversé par cet incident, et à partir de cet instant, Attar entreprend sa véritable quête spirituelle qui donnera un sens à sa vie tout en continuant à soigner ses malades.
Style nastaaliq
Encre et gouache sur papier recyclé
80 cm x 60 cm
Réalisation Rany ROUABAH
Pour sortir de l’ignorance de lui-même, l’homme a besoin de cette lumière qui chasse l’obscurité et permet une prise de conscience, faisant de lui un être de plus en plus responsable.
Style shikesté
Encre et gouache sur papier recyclé
80 cm x 60 cm
Réalisation Rany ROUABAH
Tu es né avec du potentiel.
Tu es né avec bonté et confiance.
Tu es né avec des idéaux et des rêves.
Tu es né avec grandeur.
Tu es né avec des ailes.
Tu n’es pas fait pour ramper alors ne le fais pas.
Tu as des ailes.
Apprend à les utiliser et à voler.
Style shikesté
Encre et gouache sur papier recyclé
80 cm x 60 cm
Réalisation Rany ROUABAH
En plein assemblée, à l’image d’humains désemparés et sans repère, les oiseaux du monde se concertent pour partir à la recherche de leur Roi. La huppe arrive toute radiante et émue. Elle leur confirme l’existence du SOUVERAIN. Elle les informe qu’elle connaît le Roi, qu’elle est déjà à son service et qu’elle est dépositaire du secret de la Voie qui mène vers Lui. Elle les invite à l’aventure d’aller à sa recherche.
Elle leurs dit :
Chers oiseaux, leur dit-elle, je suis la messagère
De notre Majesté et voix de l’invisible
Je La connais, c’est sûr, au tréfond de mon âme
Et en toute finesse, je sais tous Ses secrets
Celui qui à son bec porte le nom de Dieu
Il n’est pas étonnant qu’il sache des secrets
Style shikesté, nastaalîq et maghrîbî
Encre et gouache sur papier recyclé
80 cm x 60 cm
Réalisation Rany ROUABAH
Oui, l’Être souverain existe, Être sublime
Sa demeure se trouve par-delà le mont Qâf
Son nom est Simorgh, la Majesté suprême
Elle est proche de nous et nous sommes si loin.
Ainsi donc, moi je sais qui est mon Souverain
Je ne peux pourtant pas aller seule vers LUI .
Mais si vous devenez mes compagnons de route,
Vous trouverez accès à son intimité.
Style shikesté
Encre et gouache sur papier recyclé
80 cm x 60 cm
Réalisation Rany ROUABAH
La première manifestation de Simorgh
Advint, chose étonnante, en Chine et dans la nuit
En plein pays de Chine, elle laissa choir une plume
Et c’est le monde entier qui fut bouleversé
Chacun conçut en lui une image de la plume
Et sur elle bâtit un monde et un chemin
Tout ce qui est, est la trace de sa splendeur
Tout n’est que le reflet de l’image de sa plume.
Comme sa description n’a ni début ni fin
A quoi sert de parler ? Il ne faudrait rien dire.
Et quiconque parmi vous est homme de la voie
Qu’il prenne le chemin, qu’il vienne et qu’il avance.
Style shikesté
Encre et gouache sur papier recyclé
80 cm x 60 cm
Réalisation Rany ROUABAH
De cette évocation de la splendeur royale
Les oiseaux sur les champs furent tout en émoi
Leur âme submergée du désir de voir Simorgh
Ils étaient agités d’une impatiente fièvre
Décidés à partir, ils s’avancèrent tous
Déjà amoureux de Simorgh et ennemis d’eux-mêmes
Et bien que cette voie soit leur salut certain
Chaque oiseau pour l’éviter se trouve une excuse.
De cette évocation de la splendeur royale
Les oiseaux sur les champs furent tout en émoi
Leur âme submergée du désir de voir Simorgh
Ils étaient agités d’une impatiente fièvre
Décidés à partir, ils s’avancèrent tous
Déjà amoureux de Simorgh et ennemis d’eux-mêmes
Et bien que cette voie soit leur salut certain
Chaque oiseau pour l’éviter se trouve une excuse.
Style maghrbin
Encre et gouache sur papier recyclé
80 cm x 60 cm
Réalisation Rany ROUABAH
Le rossignol, symbole de l’amoureux de la beauté Divine, attaché à l’ivresse de cette étape de son cheminement, ne veut pas aller plus loin. Lorsque la beauté divine se dévoile pour lui, il est épris, il chante sa joie et enchante les autres créatures. Quand cette beauté se voile, une extrême tristesse s’empare de lui, il perd sa voix et cesse de chanter. Sous prétexte que Simorgh est au-dessus de ses rêveries, Le rossignol prouve de la peur de se détacher de la rose.
Pour l’éveiller, la Huppe lui répond :
« Ô prisonnier des formes
Cesse d’aimer d’amour sa gracieuse beau !
Sais-tu que cet amour t’a plongé dans les ronces ?
Cet amour qui te tient, sais-tu qu’il te retient ?
La rose est certes belle, mais toute sa beauté
Ephémère qu’elle est, ne durera qu’un jour
Pour les âmes parfaites, ces amours ne sont rien
Qu’une pauvre illusion, source de lassitude
Car bien que son sourire te fasse chavirer
La rose nuit et jour te fera bien pleurer
A la rose renonce, puisqu’à chaque printemps
Elle rit, non pour toi, mais de toi, malheureux ! »
Style shikesté
Encre et gouache sur papier recyclé
80 cm x 60 cm
Réalisation Rany ROUABAH
Sous prétexte d’être saisi d’une l’ardeur de s’abreuver de l’eau de la source de l’immortalité, le perroquet se satisfait de cet état, et ne veut pas s’envoler jusqu’à Simorgh.
La huppe lui répondit : « Ignorant du bonheur !
Qui ne donne sa vie est indigne du nom d’homme
Ta vie, sais-tu, ne sert que pour autant qu’elle est
Ce qui pour un instant te rend digne de l’Aimé
Tu veux de l’eau de la vie et tu aimes ta vie ?
Alors c’est que tu n’es qu’une écorce sans vie !
De quoi te sert ta vie ? Donne-la pour l’Aimé
Pour la source de vie, sacrifie-toi en homme ! »
Style shikesté
Encre et gouache sur papier recyclé
80 cm x 60 cm
Réalisation Rany ROUABAH