Une EMI et puis... la Vie

A 17 ans, dans des circonstances plutôt violentes, la dimension spirituelle de notre existence s'impose à moi.

Je rentre de soirée et, à quelques mètres de chez moi, un inconnu m'agresse et m'étrangle pour tenter de me maîtriser. Rapidement à bout de souffle, je perds connaissance et bascule dans une expérience profondément spirituelle. Mon corps reste "en-bas" et je me retrouve "au-dessus" dans un espace lumineux je me sens sereine, accueillie.

Par une forme de dialogue immatériel, hors du temps, je me retrouve au contact d'un être spirituel (que j'identifie à Jésus et) qui me guide... Sous son impulsion, des bribes de ma vie défilent sous mes yeux et il m'invite à poser un bilan sur ma vie. 

Puis UNE question m'est posée : souhaites-tu rester (et mourir) ou repartir (et vivre) ?

Je fais le choix, ce jour-là, de revenir ici bas. 

Instantanément, mon agresseur me lâche et s'encourt. Moi, je me "ré-incorpore". Sonnée, je redresse la tête, je le vois s'enfuir. Je suis confuse. Je retrouve mon souffle. Je respire. Je suis en vie.

Il me faudra de longs mois pour réapprivoiser le sommeil, l'obscurité, la rue, l'espace public, les Autres... Pendant plusieurs années, j'éprouverai une forme de nostalgie de là-haut et reprendre une vie "normale" s'évèrera complexe et difficile. 

Trouver du sens m'obsède alors que peu de choses me semblent vraiment pertinentes et sensées dans ce monde de fous.

Et sans m'en rendre compte, j'ai perdu le nord et ma joie... pendant de longs mois! Comme une longue traversée de la Nuit noire de l'âme. Je garde encore la trace de mon saisissement, un jour plus léger, de me ré-entendre rire... Ce moment est resté gravé dans chaque cellule de mon être.

Dans ma quête de sens, je dévore par dizaines des livres de spiritualités, de psychologie, de développement personnel. Il me faudra un long cheminement, de nombreuses formations et des rencontres salvatrices pour "remonter" la pente.

Après 6 ans de ups and downs, je décroche une "Grande Distinction" sur mon diplôme universitaire. Et je découvre que les grades sonnent creux. Alors que d'autres célèbrent leur réussite, secrètement, je saisis les prémisses d'une victoire intérieure qui se dessine doucement mais sûrement.

C'est un sentiment qui s'épanouit en moi progressivement et qui fleurira quelques années plus tard : celui de revenir à la Vie

Enfin.

Aujourd'hui, de cette expérience et de tout ce cheminement, quatre piliers se sont ancrés en mon fors intérieur : une totale sérénité face à la mort, l'immense joie de Rire tous les jours, le plaisir d'Aimer la vie et une Foi inébranlable en la dimension spirituelle de notre Etre.