Jour 4 - Pouzzoles / Naples

Décors d’un triclinium idéal par Gaius Plinius Tertus.

Projetez-vous à l’aube d’un jour nouveau, dans une maison pompéienne rêvée. Odeurs d’orangers, de citronniers et de mandariniers venant du péristyle. Vous voici arrivés dans le triclinium de la villa Plinipédia.

Sous vos pieds, un tapis de mosaïque avec en son centre deux scènes. A gauche, des silhouettes aux visages perplexes autour d’une trappe dans l’arène de l'amphithéâtre de Pouzzoles. Autour d’eux, la structure imposante des gradins, autrefois peuplés de Romains et où se nichent aujourd’hui des mouettes, plus vraies que nature, dont il vous faut imaginer les cris. A droite, le même groupe, visages tournés vers le haut, l’espace est sombre et les voûtes de briques semblent une cathédrale abandonnée. La voix du temps résonne en ce lieu avec fracas. Les âmes des fauves, des esclaves, des gladiateurs qui peuplaient autrefois ces couloirs semblent se dessiner à l’arrière-plan de ce décor composé de minuscules tesselles.

Votre regard se lève et se pose sur les parois du triclinium où trois magnifiques tableaux s’insèrent dans un décor en trompe-l’œil évoquant les immeubles monumentaux de Naples. En face, une enfilade de salles au centre desquelles s’imposent les corps athlétiques des dieux et héros antiques, sculptés dans la blancheur du marbre de Carrare. Au sommet, une toile maculée de pigments de couleurs vives, digne vestige de la dernière explosion, artistique, de Pompéi. Espoir de beauté dans un monde qui explose, par l’artiste Cai Guo-Guiang.

A gauche, des salles semblables, peuplées de mosaïques qui viennent rappeler aux spectateurs les croyances et la vie des Pompéiens du premier siècle. Sur l’une d’elles, des acteurs de théâtre, représentés avec une finesse incroyable par des tesselles microscopiques, merveilles d’habileté artistique. A côté, un crane rappelant le Carpe Diem d’Horace et la brièveté de la vie humaine. Par l’embrasure d’une porte, on devine un fragment d’une œuvre gigantesque, figurant une bataille entre les armées d’Alexandre et de Darius.

A droite, un tableau que vous n’avez pas remarqué de prime abord. Une ville la nuit, de jeunes gens revêtus des couleurs du Napoli, jouant nonchalamment au calcio comme si la cité leur appartenait. Plus loin, une devanture qui ouvre sur un four à pizza dont on imagine l’odeur chaude et réconfortante. Une légère agitation, partout.