Histoire (presque aussi ancienne que celle du jeu d'échecs)
Le village s'appela d'abord Paludibus, "les Marais" puis, Saint Jean de la Palud en référence comme ce dernier mot l’indique à son territoire marécageux .
Saint Jean de La Palud n’était constitué que de petits villages et de lieux dits dont les noms ont traversé les ans et que nous retrouvons encore désignés selon la même orthographe. Progressivement, le bourg s’aggloméra autour de l’église.
Les invasions barbares et les guerres féodales avaient désolé le pays qui ne présentait plus que l’aspect d’un désert lorsqu’un jour, un modeste prêtre du nom de LAMBERT, fut nommé chapelin de la collégiale de St Jean de la Palud et choisit pour établir son monastère, au centre même des marais fangeux, une éminence de terre entourée de rochers ayant une forme circulaire et nommé pour cela « Coronella ». La première église édifiée sur le site le fût entre 1118 et 1122.
Lambert en fit une des plus riche abbaye de l’Angoumois et fut nommé en 1136 au siège épiscopal d’Angoulême, mais c’est à St Jean de la Palud (ou L’Apallut comme on peut le trouver parfois écrit) qu’il voulut finir ses jours et c’est là qu’après avoir reçu les derniers sacrements il rendit son âme à Dieu le 13 juin 1149. Un nouvel édifice fut construit à partir de 1171.
En septembre 1651, les lettres patentes du roi Louis XIV, portent établissement de foires et de marchés au bourg de La Couronne 6 foires par an, et un marché par semaine, le mardi. L’inauguration des foires eut lieu le 11 mai 1652. Elles avaient lieu le mardi de Pâques et les 11 mai, 24 juin, 19 août, 15 novembre et 28 décembre.
Jean Martial, « maître visiteur et réformateur des poids et mesures d’Angoumois » inaugura et fixa également l’emplacement de la halle que les Jésuites devaient « construire dans l’an, avec bans et étaux, pour la conservation des marchands et des marchandises ». Il fixa les taxes : placer une paire de bœufs : 10 deniers; vendre une paire de bœufs : 10 deniers; placer un cheval de charge : 5 deniers; placer des pourceaux et autre bétail : 5 deniers; vente des pourceaux et autre bétail : 5 deniers pour les étrangers et 2 deniers pour les habitants. Enfin pour un boucher qui se sert de bancs sous la halle : 4 sols et pour les merciers : 1 liard les jours de foire, et 1 denier les jours de marché.
Si les guerres de religion vidèrent l’abbaye, les siècles qui précédèrent et suivirent renforçaient l’influence et l’importance de celle-ci qui se développa et vit ses constructions s’agrandirent régulièrement mais la révolution fut fatale à l’abbaye et le superbe édifice fut en partie démoli à partir de 1807 et servi de carrière de pierres.
C’est sur un acte des Registres des baptêmes de 1783 que l’on trouve l’appellation Saint Jean de la Palu de La Couronne puis sur un autre de 1790 que disparaît le nom Saint Jean de La Palu (sans D) et subsiste seulement La Couronne.
En décembre 1792, année charnière, année de la terreur et de la convention, il ne s’agit plus de la Paroisse mais de la Municipalité de La Couronne.
À Mougnac, on peut distinguer à côté de la chapelle une tour carrée construite en 1823 qui "regarde" encore Angoulême. Elle a servi jusqu'en 1852 de tour de télégraphie de Chappe, un moyen de communication optique par sémaphore du nom de son inventeur. Une autre "machine Chappe" était installée sur une tour de l'Hôtel de Ville d'Angoulême, une troisième sur la commune de Plassac; ces trois stations faisaient partie d'une ligne nord-sud (Paris-Bordeaux?).
La Couronne a été également un important centre papetier d'Angoumois qui rayonna en France et en Europe puisqu'au XVIIIe siècle les familles de papetiers établis à St Jean de la Palud -- Seguin, Gaudichaud, Perrot, Carroy, Lacroix, Laroche -- exportaient jusqu'en Angleterre et en Espagne. François Ier accorda des privilèges aux papetiers d'Angoumois dès la première moitié du XVIe et les premiers moulins à papier apparurent sur la Boème dès 1532. L'activité fut développée par les riches familles bourgeoises d'Angoulême et les négociants flamands -- Janssen, Van Tongeren -- qui affermaient les moulins à des Maîtres papetiers venus d'autres grands centres papetiers en Périgord (St Paul de Lizonne), dans la Marche (La Croix/Gartempe) ou en Limousin.L'activité papetière périclita à la fin du règne de Louis XIV : la communauté protestante d'Angoumois avait beaucoup investi tant en capital qu'en savoir faire dans le développement des papeteries. La Couronne demeura cependant un centre de production très actif au XVIIIe siècle puisqu'on y compte dans les années 1730 plus de 30 moulins autour desquels vivaient 20 à 30 employés spécialisés. Ces communautés furent sources de nombreuses inventions industrielles au XIXe siècle : La Couronne fut, entre autres, le berceau de la famille Laroche-Joubert.