Le monde de l'informatique est en rupture cyclique temporelle avec une latence de plus en plus courte. Il suffit de regarder un peu en arrière pour comprendre ce phénomène. Si l'on devait donner un titre à chacune de ces périodes, il serait en résumé les suivants:
- années 60-80: l'ère des Mainframes,
- années 80-90: l'ère du PC,
- années 90-00: l'ère d'Internet,
- années 00-05: l'ère du Web 1.0,
- années 05-10: l'ère du Mobile,
- années 10-05: l'ère du Cloud Computing et du DevOps,
- années 15-20: l'ère de l'IA (faible) avec le Big Data et l'IoT,
- années 20-30: l'ère du Web 3.0 (services décentralisés, dont la blockchain) et de la Robotique,
- années 30-40: l'ère de l'IA (forte).
Les transformations numériques depuis le début du XXI siècle sont conséquentes et ont révolutionné les usages de l'ensemble de la population mondiale. Les solutions fournies sont devenues essentielles à notre quotidien que l'on soit internautes ou professionnels. L'activité commerciale mondiale s'appuie fortement sur ces solutions qui sont pour elles, un vecteur de compétitivité.
L'origine de ces ères de transformation vient en grande partie outre-Atlantique de type GAFA(M), voire maintenant de la zone Asie Pacifique de type BATX (gisement de créativité accompagnée d'investissements appropriés). Notre pays rentre dans la catégorie des suiveurs, voire à la traîne et demain fortement dépendant. En effet, nous sommes attentifs à ces mouvements, mais nous avons du mal à bien mesurer les dimensions qu'ils portent. Le Cloud Computing en est l'exemple type. Depuis 2010, nous avons pris conscience de cette dématérialisation des moyens informatiques via l'exposition de services en tout genre. Ceci étant, à l'âge de maturité industrielle de cette technologie, je ne suis pas certain que de nombreux professionnels aient bien compris les différents modèles de services et les liens qu'il y a entre eux. Ils ont abordé les offres de services en ligne par les modèles de type SaaS et IaaS. Le triptyque (en triangle) IaaS / PaaS / SaaS a longtemps alimenté les présentations et les discours autour du Cloud Computing. Ce modèle IaaS a été vu essentiellement comme la virtualisation dématérialisée des ressources d'infrastructure pour y héberger les applications de parc SI de type Legacy. Mais, concevoir une base de données comme un service et pas implémentée sur une machine virtuelle à gérer est déjà un pas de plus vers les applications Cloud Ready. Bien conscientes qu'une transformation des usages, des architectures et des moyens orientés service étaient de rigueur, les entreprises ont été séduites par la virtualisation OS de containers poussée par la percée de Docker. Reste que gérer des containers en production répartis sur de nombreux serveurs virtuels, voire physiques est une autre paire de manches. Naturellement, des solutions existent pour répondre à cela dans un contexte de Cloud privé, mais une fois encore les offres de services en Cloud public facilitent l'adhésion. Les contraintes de sécurité devront arbitrer la localisation des traitements et des données, voire retenir un modèle hybride. Le modèle de services CaaS est donc maintenant entériné et à insérer dans le triptyque initial. Mais comme le progrès ne s'arrête pas là, la dématérialisation des traitements sur les données peut être encore plus pertinente en retenant uniquement l'exécution de traitements en fonction des besoins. Cela signifie globalement qu'il n'est plus nécessaire d'avoir des serveurs qui tournent tout le temps en attente d'exécution de traitements, mais un service qui sur réception d'événements engage les traitements adéquats sur les données. Un nouveau modèle de services nommé FaaS voit donc le jour [FaaS: Function as a Service (serverless, comme Apache Openwhisk en Open Source, AWS Lambda, voire Google Functions ou encore Azure Functions en Cloud Public Services)]. Alors, l'empilement des 3 modèles initiaux passe donc maintenant à 5!
A l'exclusion du modèle SaaS, dont les principes et les vertus sont connus de tous, le tableau ci-dessous donne les dimensions, en termes, de plus-values pour les 4 autres modèles.
Development Efficiency :
- Low: nécessité de gérer les problèmes liés aux serveurs (virtuels ou physiques), y compris ceux liés à la tolérance de pannes et au redimensionnement,
- Medium: nécessité de se focaliser uniquement sur la logiques métier,
- High: nécessité de mettre en oeuvre la logique métier et d'établir efficacement différentes combinaisons de services de manière événementielle
Scalability :
- Low: le redimensionnement (vertical, voire horizontal en fonction du contexte applicatif) des serveurs virtuels peut-être effectués en quelques minutes,
- Medium: avec les containers, la redimensionnement peut être effectué en quelques secondes,
- High: avec le mécanisme de "event / request", le redimensionnement est transparent. Le service est automatiquement mis à l'échelle quel que soit le volume du trafic.
O&M Availability :
- Low: nécessite la gestion de l'OS et tout ce qui est au dessus,
- Medium: nécessite de gérer (configuration à l'appui) les containers et tout ce qu'il y a au dessus,
- High: nécessite de gérer l'application (aspect fonctionnel du monde opérationnel).
Cost :
- High: les coûts sont calculés par heure selon les types de ressources,
- Low: les coûts sont calculés par milli-secondes selon les types de ressources.
Le schéma ci-dessous intègre ces deux nouveaux modèles de services avec une vue transversale, bien que le modèles en couche persiste, car il a toujours un sens. A cela, le modèle IaaS+ a été ajouté prenant en compte ce qui est orienté middleware as a service.
Bref, en cette période d'adoption massive par les entreprises du Cloud Computing, il est important de bien les accompagner afin qu'elles puissent tirer pleinement profit de cette évolution. Une transformation profonde est à engager de la part de nombreux industriels. Certains en sont conscients, d'autres moins. Il est nécessaire qu'ils comprennent les avantages et les inconvénients de différentes variantes possibles avec solutions à l'appui afin de déterminer en toute sérénité les choix réellement adapter à leurs besoins. Par ailleurs, Je pense que de plus en plus, un nouveau métier se dessine relatif à l'intégration de services en tout genre que les DSI devront mettre en place.
Après une quarantaine d'années passées dans l'industrie informatique au sein d'un grand compte industriel français, je cherche maintenant dans le cadre de ma retraite toute récente continuer à travailler à temps partiel pour mettre à profit les connaissances acquises au cours de ces dernières années sur les nouvelles technologies. Ce site d'information a pour but de me faire connaître et d'établir le lien avec les éventuelles sociétés intéressées par mes services.