La méthode d'accord de piano Cordier, développée par Serge Cordier, est une technique qui repose sur le concept de tempérament égal à quintes justes (TEQJ).
Voici un résumé des principes clés :
Tempérament de base : L'objectif est d'accorder le piano selon le tempérament égal à quintes justes. Ce tempérament cherche à obtenir des quintes "sans battement" sur l'ensemble du clavier, tout en répartissant l'inégalité de la gamme (le comma pythagoricien) sur les sept demi-tons d'une quinte.
La Partition (Zone de référence) : L'accordeur commence par établir une "partition" (la zone centrale du clavier), souvent dans l'intervalle d'une quinte juste (par exemple, entre le Fa "de la clé" et le Do "du milieu").
Répartition des demi-tons : Les sept demi-tons composant cette quinte sont répartis de manière égale.
Extension de l'accord : À partir de ces notes centrales établies (le Fa et le Do et les notes intermédiaires), l'accordeur étend l'accord à l'ensemble du piano, vers le grave et vers l'aigu, en utilisant des quintes sans battement et de manière chromatique.
Conséquence sur les octaves : L'application de ce tempérament a pour conséquence d'agrandir légèrement les octaves par rapport à leur définition purement mathématique (elles sont "un peu grandes", d'environ 2,0038 cents, soit 1/7e de comma pythagoricien en plus). Cela est souvent considéré comme un avantage, car cela va dans le sens de la pratique traditionnelle de l'accord des pianos qui intègre l'inharmonicité naturelle des cordes du piano (la tendance des harmoniques à être plus aiguës que leur valeur théorique).
Qualité sonore : Les défenseurs de cette méthode, comme le pianiste François-René Duchâble, estiment qu'elle offre une qualité de son plus riche et plus orchestrale et une ligne mélodique plus expressive, notamment pour le répertoire classique, romantique et du début du XXe siècle.