En Novembre 2018, quelques mois après une séparation et le décès de mon filleul, mon Papa est décédé d’un cancer. Il y a des moments, comme ça, dans la vie, qui imposent un profond changement. Un mois plus tard, je prenais la décision de quitter mon poste de Directeur Image chez Décathlon pour me lancer dans un projet de voyage à vélo solitaire.
Étant conscient que, pour vraiment me mettre « au vert », il me fallait être totalement déconnecté, je n’ai pris aucun objet connecté !Premier challenge pour moi qui était sans cesse collé aux écrans, par mon travail comme dans la vie. Un simple téléphone, « à l’ancienne », les contacts de mes plus proches amis et de ma famille suffiront. Le deuxième challenge, c’était la solitude. Je suis l’aîné de 7 enfants, j’ai des responsabilités managériales depuis que je travaille, et je suis président d’un club de Foot... Autant dire que je n’y étais pas habitué ! Se retrouver seul avec soi même est un sacré défi ! Le troisième challenge consistait à récolter, avant mon départ, un maximum de fonds pour soutenir la recherche sur les Maladies Cardiaques et le centre Oscar Lambret pour la recherche sur le Cancer. Une manière de donner du sens à ma démarche, et rendre hommage à mon papa et mon filleul.
C’est finalement en Juin 2019 que je me suis élancé seul, depuis Trondheim, en Norvège, en direction de Sagres, au Portugal.Les premiers mois, dans les pays du Nord ont été assez difficiles physiquement et mentalement. Les paysages étaient magnifiques mais la météo ne m’aidait pas à les apprécier à leur juste valeur, et je tentais de faire de la résistance, tant bien que mal, contre l’humidité permanente. Heureusement, les bivouacs (nuits en tente) m’ont offert quelques couchers et levers de soleils magnifiques pour me redonner la motivation.Norvège, Suède, Danemark, Pays Bas, Belgique, France. Sans GPS ni carte, j’ai appris les rudiments basiques pour demander mon chemin, et j’ai eu la chance de longer la côte une grande partie de mon voyage. Tant que la mer était à ma droite, j’étais sur le bon chemin :) Les pays du Nord ayant une grande culture vélo, les pistes étaient souvent uniquement dédiées aux deux roues. J’ai retrouvé ma famille et quelques proches à Wimereux, sur la côte d’Opale, là où sont enterrés mon Papa et mon filleul. Parenthèse qui a fait beaucoup de bien. La France a été magnifique, je l’ai souvent traversée en voiture, mais le rythme du vélo offre vraiment une nouvelle perspective sur la diversité des régions et des paysages. La traversée des Pyrénées, en Août, a été une sacrée épreuve, surtout que j’y ai fait un détour de 15km de montée ! La liberté (sans GPS) se paye :)A la descente, comme un symbole, un soleil de plomb s’est installé et je ne l’ai plus quitté jusqu’au Portugal. A Pamplona (Espagne), j’ai rejoint le chemin de Saint Jacques de Compostelle, le « Camino Frances », qui a été le théâtre de beaucoup de belles rencontres dans les refuges. Je suis resté longtemps devant la Cathédrale, l’émotion était palpable et très présente chez tous les voyageurs. La dernière étape, le Portugal, a été une magnifique conclusion, entre Falaise et Océan, une énergie sauvage m’a poussée à donner mes derniers coups de pédales. Je suis arrivé fin Septembre à Sagres, à la pointe de l’Algarve.
4 mois, 5800 kms et 4000€ récoltés pour la recherche...
Je continue désormais mon chemin vers d’autres rêves.
2020 sera l’occasion d’un renouveau. Ma famille et mes amis ne seront jamais très loin. Comme mon vélo d’ailleurs.