Non loin de la Thaïlande, dans la capitale économique sudiste du pays « au million d’éléphants », Paksé, fondée par des français en 1905, voit le jour une enfant bercée par une fratrie de chefs. Après une adolescence tranquille sur les rives du Mékong sous un toit de douze enfants, elle parvient à Paris, à 16 ans. « En famille, tout le monde met la main à la pâte, la mère, les sœurs, les frères. On aime manger et cuisiner ». A Choisy-le-Roi, elle apprend la cuisine de son pays auprès de sa mère et de sa sœur ainée. « La cuisine laotienne relève des paysages ».
En 2018, sa petite cantine thaïe ouvre ses portes, rue Richer, dans le 9eme arrondissement. L’équilibre de la manière laotienne repose sur un travail minutieux sur les riz, les légumes et les fines herbes. Ordinairement pimentée avec des aromates frais ou macérés dans l’huile, salée et acide, elle diffère des préparations thaïlandaises où dominent parfois le lait de coco. Les entrées se composent souvent de salades, qu’elles comportent du riz croustillant (nem thadeua) ou de la papaye verte (tam mak hung). La charcuterie (som mou) mélange le porc et sa couenne avec du piment et de l’ail.